Robert Waitz

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Robert Waitz
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
StrasbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Élie Robert WaitzVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Conflit
Lieux de détention
Distinctions
Archives conservées par
Service historique de la Défense (SHD/ AC 21 P 560284)
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 600306)Voir et modifier les données sur Wikidata

Robert Waitz ( à Neuvy-sur-Barangeon - à Strasbourg) est un médecin, résistant et prisonnier dans les camps d’Auschwitz III (Buna-Monowitz) et de Buchenwald. Il est témoin aux procès de Nuremberg[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Robert Élie Waitz naît le à Neuvy-sur-Barangeon, dans le Cher, d’un père médecin d’origine russe et d’une mère professeur de sciences naturelles. Il fait des études médicales et s'intéresse à l'hématologie. Il devient professeur agrégé en 1935 à la faculté de médecine de Strasbourg. En 1938, Robert Waitz publie avec le professeur Prosper Merklen un Atlas d’Hématologie[2].

Famille[modifier | modifier le code]

Robert Waitz épouse Odette Heymann dont le mariage est béni, à la synagogue de Lille, le , par le grand rabbin Poliakof[3].

Seconde Guerre mondiale et Résistance[modifier | modifier le code]

En 1939-40, Robert Waitz est médecin-capitaine dans un hôpital militaire de campagne. Après sa démobilisation, il est replié à Clermont-Ferrand avec l'Université de Strasbourg. Il entre en 1941 dans la Résistance, sous l'alias Prudent[4] et devient très vite chef régional du mouvement Franc-Tireur d’Auvergne, puis chef-adjoint des Mouvements unis de la Résistance (MUR) d’Auvergne.

Arrestation et déportation[modifier | modifier le code]

Le , Robert Waitz tombe dans une souricière et la Gestapo vient l'arrêter. Il est emprisonné à Moulins, puis transféré au camp de Drancy, le .

Il est déporté dans le convoi no 60, parti de la gare de Bobigny le pour Auschwitz. Il est envoyé à Auschwitz III-Monowitz, en tant que médecin du au . Il est chargé du dispensaire au Häftlingskrankenbau, où il met en place le réseau de résistance française du camp et crée un laboratoire d’analyses de l’hôpital, fin 1943. Il sauve à plusieurs reprises des déportés, en particulier des jeunes.

La « marche de la mort » le conduit à Buchenwald où il est affecté au Block 46, Block d’expériences où le typhus est inoculé à des individus sains. Rapatrié en France après sa libération, il repart pour Bergen-Belsen où le typhus fait rage. Il sauve de nombreuses vies. Au tribunal de Nuremberg, il présente les résultats des analyses et des études réalisées à Buna-Monowitz et à Buchenwald.

Retour en France[modifier | modifier le code]

De retour à Strasbourg en 1945, Robert Waitz obtient la chaire d’hématologie. Il acquiert une grande renommée dans ce domaine et celui de la transfusion sanguine. Il est président de l'Amicale d'Auschwitz et président du Comité International d’Auschwitz.

Il est nommé au grade de médecin Lieutenant-Colonel par décret du paru au JO du [5].

« Mais vous, les jeunes d’aujourd’hui, n’oubliez jamais à quoi mènent la guerre, le totalitarisme, la négation de l’être humain, le déchaînement de la haine raciale, du sadisme et de tous les instincts les plus bas. Combattez sans répit ces forces mauvaises. Car à chaque instant réapparaissent le néo-nazisme, le racisme et l’antisémitisme. Soyez vigilants, car des milliers de criminels de guerre restent impunis. »

— Robert Waitz. Extrait de l'allocution prononcée le 16 avril 1967 lors de l’inauguration du Monument International d’Auschwitz. Elle a paru dans le bulletin de l'Amicale Après Auschwitz n° 130

Mort[modifier | modifier le code]

Robert Waitz meurt d'une crise cardiaque le à Strasbourg.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Il est reconnu « Déporté résistant »[6],[7].

Hommage[modifier | modifier le code]

La ville de Strasbourg a donné le nom de Robert Waitz à une place, proche de l'hôpital civil de Strasbourg, inaugurée le [10],[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. article de Georges Hauptmann dans Histoire & patrimoine hospitalier, revue de l'Association « Les Amis des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg », no 21, 2009, p. 32-45.
  2. Prosper Merklen et Robert Waitz, Atlas d’Hématologie, Éditions Maloine, Paris, 1938.
  3. « Bénédiction du mariage Waitz - Heymann à la synagogue de Lille », sur retronews.fr (consulté le ), p. 859.
  4. « Robert Elie WAITZ - alias Prudent », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  5. « Fiche miliaire Élie Robert Waitz matricule no 5087. », sur archives.paris.fr (consulté le ).
  6. « Titres, homologations et services pour faits de résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  7. « Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  8. « Journal officiel de la république française », quotidien, no 189,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Robert Waitz - ordre de la Libération », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  10. Maryvonne Braunschweig, « Inauguration de la place Robert Waitz à Strasbourg », sur cercleshoah.org (consulté le ).
  11. Bertrand Merle, 50 mots pour comprendre la résistance alsacienne : 1939-1945, (ISBN 978-2-7468-4334-9 et 2-7468-4334-X, OCLC 1356270846, lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Robert Waitz, in « Auschwitz III : Monowitz », Témoignages strasbourgeois. De l'université aux camps de concentration, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 1947, 556 p.
  • Hermann Langbein: Hommes et femmes à Auschwitz, Édition Fayard, 1975, rééd. 1998, 526 p.
  • Hauptmann G. :Professeur Robert WAITZ. Épreuves et réalisations 1900-1978 sur le site "Le judaïsme d'Alsace et de Lorraine - ASIJA" Texte intégral consulté le 20/05/2013.

Liens externes[modifier | modifier le code]