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Salon de Bruxelles de 1845
Type Art
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Localisation Bruxelles
Date d'ouverture
Date de clôture
Organisateur(s) Commission directrice des Salons triennaux de Bruxelles

Le Salon de Bruxelles de 1845 est la treizième édition du Salon de Bruxelles, exposition périodique d'œuvres d'artistes vivants. Il a lieu en 1845, du au dans les anciens appartements du palais de Charles de Lorraine à Bruxelles, à l'initiative de la Société royale de Bruxelles pour l'encouragement des beaux-arts.

Ce Salon est le cinquième organisé depuis l'Indépendance de la Belgique en 1831. Les prix sont remis sous forme de médailles d'or et de vermeil, ainsi que de récompenses pécuniaires.

Organisation[modifier | modifier le code]

Pour chaque exposition, les dates et l'organisation générale sont fixées par Arrêté royal, sur proposition du ministre responsable. La commission directrice de l'exposition est ensuite nommée par Arrêté ministériel, le règlement de l'exposition est également fixé par Arrêté ministériel. Chaque Salon est donc géré par une commission directrice distincte[1].

Contexte[modifier | modifier le code]

Ce Salon est le cinquième organisé depuis l'Indépendance de la Belgique en 1831. L'exposition de 1845, ouverte avec une solennité nouvelle, constitue un succès en termes de qualité des œuvres, les artistes ont gagné en maturité et se sont éloignés des exagérations[2]. Les peintres Gustave Wappers et Nicaise De Keyser ont décidé de ne plus exposer au Salon[3].

Le , le roi Léopold Ier et son fils le duc de Brabant, âgé de sept ans, visitent l'exposition durant trois heures. Ils sont officiellement reçus par François-Jean Wyns de Raucourt, bourgmestre de Bruxelles, par le comte de Beaufort, directeur de la Commission des Lettres, des Sciences et des Arts, et neuf membres de la Commission directrice. Environ soixante artistes sont présents. Le roi adresse des félicitations flatteuses à plusieurs d'entre eux. La veille, plus de 5000 visiteurs, dont bon nombre d'étrangers, s'étaient rendus à l'exposition[4].

Catalogue[modifier | modifier le code]

Données générales[modifier | modifier le code]

Alors que le Salon de 1842 comprenait près de 747 numéros, l'édition de 1845 en propose 846[5].

Le manque d'espace de la galerie principale du musée ne suffit pas pour le placement des toiles destinées à l'exposition. De petites salles étroites et obscures suppléent imparfaitement au manque d'espace et la Commission doit élargir son exposition dans une salle supplémentaire du Musée de l'Industrie. Les objets favoris du public sont disséminés, reléguant parfois des ouvrages majeurs. La commission directrice n'a pas assez mis en lumière plusieurs ouvrages de mérite : le jour distribué par les fenêtres des petites salles est insuffisant et fausse la visibilité. Enfin, les heures d'ouverture sont restreintes : de dix à quinze heures, dans une capitale où l'on a pris l'habitude de dîner tard souligne L'Indépendance Belge[3].

Peinture[modifier | modifier le code]

Selon L'Indépendance belge, Louis Gallait s'impose comme le premier peintre à embellir le Salon, il a envoyé un Portrait de femme et La prise d'Antioche par les croisés en 1098. Les grandes toiles sont moins nombreuses que d'habitude. François-Joseph Navez expose La résurrection de Lazare, destinée à une église de la Campine, deux autres sujets religieux, deux scènes de genre et cinq portraits[3].

La peinture sacrée et la peinture d'animaux n'ont pas dépassé les dimensions habituelles, mais Louis Robbe a fait exception en exposant quatre grandes toiles représentant les unes des animaux en pâturage et les autres des étalons. Philippe-Jacques van Bree a notamment envoyé Godefroid de Bouillon déposant son épée sur le Saint-Sépulcre et La piété filiale. Les scènes de genre sont bien représentées par Aloïs Hunin et Eugène-François de Block qui s'inspire du Titien avec vérité et profondeur[3]. Henri Leys, coloriste lumineux de la nouvelle école flamande, propose L'Hôtellerie et la Cour du cabaret. Jacob Jacobs, quittant ses brouillards de l'Escaut, offre une toile orientaliste et chaleureuse : Vue de Constantinople[3].

Les marines sont fort présentes au Salon, de même que les plages. Alexandre Thomas Francia dont le Naufrage de l'Amphitrite est l'œuvre la plus importante que l'artiste a envoyée au Salon. Composée avec intelligence, elle rappelle la catastrophe advenue neuf ans auparavant dans une scène pleine de vie et d'animation, mais l'océan et le ciel auraient dû être dépeints différemment. Charles-Louis Verboeckhoven progresse surtout lorsqu'il représente des mers calmes. Henri Lehon, jusqu'ici exclusivement aquarelliste dans ses marines, présente cette fois trois tableaux qui démontrent sa maîtrise de la palette. Paul Clays et sa Vue d'Ostende attestent un progrès réel. Le brick Timor naufragé sur les côtes de l'Angleterre d'Égide Linnig renferme de bonnes parties. Plusieurs autres artistes proposent des marines, tel Jan Michiel Ruyten[6].

Les artistes étrangers continuent à affluer à Bruxelles : les Français Henri de Caisne et sa Françoise de Rimini, Eugène Lepoittevin et Femmes franques, dans un style tout à fait nouveau, Charles Octave Blanchard, mort un mois avant l'ouverture du Salon et dont les amis ont envoyé Bergers de la campagne de Rome, laisse les regrets d'un talent prometteur, Claudius Jacquand, dont le Voltaire livré aux railleries de Piron au café Procope. Le Suisse Alexandre Calame a, pour sa part, réalisé Vue prise dans le Tyrol, l'un des plus beaux paysages du Salon[3].

Sculpture et médailles[modifier | modifier le code]

Le groupe en marbre destiné au tombeau d'un comte et exécuté par Guillaume Geefs représente une des œuvres principales du Salon, mais son exécution présente des défauts au niveau des trois allégories. En revanche, son autre groupe en marbre La beauté dévoilée par l'amour est une composition réussie. Pour la première fois au Salon, deux statues en plâtre traitant exactement du même sujet de la même manière sont exposées : L'Amour captif exécutées, l'une par Charles-Auguste Fraikin et l'autre par Joseph Jaquet. Jaquet expose également un buste en marbre, Jeune fille au papillon, aussi représenté par Charles Geerts. Plusieurs autres sculpteurs retiennent l'attention du critique de L'Indépendance belge : Pierre Puyenbroeck, dont la Sainte Famille annoncée de style gothique n'en a pas les caractéristiques, Auguste-Hyacinthe Debay, expose un Berceau primitif, un plâtre offrant une certaine grandeur[7]. Adolphe Jouvenel, Joseph-Pierre Braemt et son élève Laurent Hart représentent les médailles[7].

Satire[modifier | modifier le code]

En , un livret rédigé et illustré de caricatures intitulé Promenade charivarique au Salon de Bruxelles est publié et constitue une charge générale s'attaquant, en les caricaturant par le dessin, les boutades, et les calembours aux œuvres les plus connues des peintres et des sculpteurs : Calamatta, Van Maldeghem, Navez, van Bree, Gallait, ou encore Lehon. Le vocabulaire des critiques d'art est également tourné en dérision : leur champ lexical est analysé sans complaisance. L'Indépendance belge y voit un recueil de boutades spirituellement mordantes[8],[9].

Résultats[modifier | modifier le code]

Lors de la réunion de la commission des récompenses, les distinctions suivantes sont octroyées par le ministère de l'Intérieur et confirmées par un Arrêté royal du  : 24 médailles d'or et 44 médailles de vermeil[10].

Les dix-sept médailles d'or sont octroyées à 12 peintres : Andreas Achenbach, François-Auguste Biard, Alexandre Calame, Eugène-François de Block, Aloïs Hunin, Louis-Auguste Lapito, Louis Robbe, Antoine Van Ysendyck, Barthélemy Vieillevoye et Anthonie Waldorp, trois sculpteurs : Charles Geerts, Louis Jehotte et Pierre Puyenbroeck, un graveur de médailles : Joseph-Pierre Braemt et un graveur au burin : Auguste Fauchery.

Neuf artistes sont décorés de l'ordre de Léopold : Joseph-Pierre Braemt, graveur en médailles à Bruxelles, Charles Brias, peintre de genre, Alexandre Calame, peintre de paysages à Genève, François Forster, graveur en taille-douce à Paris, Charles Geerts, sculpteur à Louvain, Eugène Lepoittevin, peintre de genre à Paris, Andreas Schelfhout, peintre de paysages à La Haye Barthélemy Vieillevoye, directeur de l'Académie des beaux-arts de Liège et Anthonie Waldorp, peintre de paysages et de marines à La Haye[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Fonds Salons triennaux de Bruxelles », sur historicalarchives.fine-arts-museum.be, (consulté le ).
  2. K.Z., « Salon de Bruxelles de 1842 », L'Émancipation, no 235,‎ , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c d e et f E.R., « Salon de 1842 », L'Indépendance belge, no 238,‎ , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Rédaction, « Salon de 1842 », L'Indépendance belge, no 250,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts : explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie exposés au Salon de 1845, Bruxelles, Demortier frères, , 136 p. (lire en ligne).
  6. Rédaction, « Exposition nationale des beaux-arts de 1842 », Journal de Bruxelles, no 278,‎ , p. 1-3 (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b XX, « Exposition nationale des beaux-arts », L'Indépendance belge, no 298,‎ , p. 1-3 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Une société d'artistes et de gens de lettres, Promenade charivarique au Salon de Bruxelles, Bruxelles, Anonyme, , 76 p. (lire en ligne).
  9. Rédaction, « Promenade charivarique », L'Indépendance belge, no 265,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  10. a et b Moniteur, « Exposition nationale des beaux-arts de 1845 », L'Organe des Flandres, no 279,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Catalogue[modifier | modifier le code]

  • Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts : explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie exposés au Salon de 1845, Bruxelles, Demortier frères, , 136 p. (lire en ligne).

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