Louis Robbe

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Louis Robbe
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Louis-Marie-Dominique-Romain Robbe, né le à Courtrai et mort le à Bruxelles, est un peintre, graveur et avocat belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis-Marie-Dominique-Romain Robbe naît le à Courtrai[1],[2]. Son père Dominique Robbe, époux de Rosalie Ovyn, avoué près le tribunal de Courtrai, souhaite pour son fils une position sociale pareille à la sienne[3]. Louis est le frère aîné d'Henri Robbe[2].

Études et carrière[modifier | modifier le code]

Les dispositions de Louis pour le dessin se révèlent au pensionnat des frères Dathis à Courtrai, où son premier professeur d'art est le calligraphe-musicien Jean van de Wiele[4]. Il suit, de 1820 à 1824, les cours de l'Académie de sa ville natale ; mais, afin de s'assurer une position moins incertaine, il quitte tout-à-coup la peinture[5]. Une partie de ses humanités, terminées en 1825, semble avoir été faite au Séminaire de Roulers[6].

Louis Robbe étudie le droit[5]. II achève ses études à l'Université de Gand par la soutenance d'une thèse sur le divorce, le , fait son stage dans l'étude du notaire Reynaert à Anseghem et est ensuite nommé juge de paix à Moorseele[6].

Guidé par Jan Baptiste de Jonghe, c'est en 1833 qu'enfin Louis Robbe se met à peindre à l'huile[6]. Il est élève de Verboeckhoven[7].

C'est dans sa ville natale qu'il déploie le meilleur de sa jeune activité : il y fonde en 1834 avec Spruyt la nouvelle Société des Beaux-Arts, y est membre de la direction de l'Académie et en cette qualité il rehausse les distributions des prix par des discours bien sentis (notamment le ); il collabore aussi aux « Analectes des Flandres » paraissant d'abord dans les « Petites Affiches de Courtrai » et, à la demande du Gouvernement, il rédige un rapport sur les principales célébrités locales[6].

Il reprend le cabinet de son père, mort le , et s'inscrit au barreau de Courtrai[6]. En 1840 il s'installe à Bruxelles comme avocat du Ministère des Finances[8], et mène dès lors de front ses fonctions et la peinture[5].

En 1843, il se lie d'amitié avec le peintre espagnol Jenaro Pérez Villaamil ; la même année, il demande, par voie diplomatique, l'établissement de relations artistiques entre les écoles de peinture espagnole et belge[9].

Louis Robbe est un des plus ardents précurseurs de la peinture moderne en Belgique[10]. C'est un homme cultivé qui protège Charles de Groux, l'instigateur du mouvement réaliste en Belgique[9].

Famille[modifier | modifier le code]

Son frère, Henri Robbe, cultive aussi la peinture, et figure aux Expositions universelles de Paris, en 1855 et en 1867, avec des Fruits et des Fleurs[11]. Il obtient une médaille de vermeille à Bruges, en 1850, et une médaille de première classe à Ypres en 1855[12].

En 1831 à Bruxelles[6], Louis Robbe épouse l'espagnole Adela Avecillo de Cadix[9]. Le couple a deux enfants nés à Courtrai en 1833 et en 1838[6].

Mort[modifier | modifier le code]

Louis-Marie-Dominique-Romain Robbe meurt le à Bruxelles[1],[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

On a de lui des paysages et des animaux :

  • Paysage avec animaux, H. 1,12 - l. 1,64[13]
  • Vache, chèvre et moutons, H. 0,752 - l. 1,02[13]
  • Vaches en prairie, H. 0,31 - l. 0,37[13]
  • Bergère gardant des vaches et un âne, H. 0,475 - l. 0,695[13]
  • Vaches au pâturage, H. 1,22 - l. 1,97[13]
  • Paysage avec animaux, H. 1,12 - l. 1,02[13]
  • Animaux au pâturage, propriété du musée de Bruxelles[14]
  • Taureau effrayé par l'orage, propriété du musée de Bruxelles[14]
  • Bergerie[5]
  • Vue prise dans la bruyère au soleil couchant[5]
  • Étable[5].

Expositions[modifier | modifier le code]

Il paraît que l'exposition de Gand de 1835 reçoit son premier envoi de peintures[6]. Suivent les Salons de Courtrai de 1836 et 1837 ainsi que celui de Bruges, la même année, où un des tableaux du musée de Courtrai est médaillé[6]. Une de ses œuvres exposées à Gand en 1833 est cotée 3 000 francs en 1839[6]. Au Salon de Bruxelles de 1839, il est récompensé par une médaille de vermeil pour sa toile Animaux au pâturage[15]

On voit de lui, à l'Exposition universelle de Paris, en 1855, la Campine, paysage avec bestiaux[5], au Salon de 1859, Vaches au pâturage, Moutons au repos, et à l'Exposition universelle de 1878 : Pâtures dans la Flandre, Chiens, Coqs après la lutte[16].

Récompenses[modifier | modifier le code]

Il obtient une médaille d'or à Bruges en 1837, une médaille de 3e classe à Paris en 1844, et une de deuxième classe en 1855[5]. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1845[16]. Il est décoré de l'ordre de Léopold, de l'ordre de Charles III d'Espagne, etc[5].

Style et critiques[modifier | modifier le code]

Selon Norbert Hostyn, « son style, proche au départ de celui de Verboeckhoven, devint vers 1860 plus réaliste ; ses coloris s'éclaircirent »[17].

Camille Lemonnier écrit qu'« il perpétue la tradition savante de Verboeckhoven, avec un sentiment plus vif des rudesses agrestes et des énergies animales »[18]. « Ses toiles du Musée de Bruxelles révèlent un talent correct, une aptitude à peindre, de l'observation, et exceptionnellement, comme dans le Taureau attaqué par les chiens, une fougue réfléchie qui fait penser à Brascassat ; mais on ne sent pas, comme chez Joseph Stevens et Troyon, qu'il ne pourrait faire autre chose que peindre des bêtes. »[19] « C'est la peinture d'un homme d'esprit et qui en a assez pour n'en point trop mettre dans ses tableaux »[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b L'Art moderne 1887.
  2. a b et c (en) « Robbe, Louis Marie Dominique Romain », sur oxfordartonline.com, (consulté le ).
  3. Caullet 1912, p. 127.
  4. Caullet 1912, p. 127-128.
  5. a b c d e f g h et i Vapereau 1858, p. 1478.
  6. a b c d e f g h i et j Caullet 1912, p. 128.
  7. Lemonnier 1881, p. 135.
  8. Caullet 1912, p. 129.
  9. a b et c (es) « Louis Marie Robbe », sur dbe.rah.es (consulté le ).
  10. L'Art moderne 1881.
  11. Vapereau 1880, p. 1550-1551.
  12. Vapereau 1880, p. 1551.
  13. a b c d e et f Caullet 1912, p. 132.
  14. a et b La grande encyclopédie 1900.
  15. Moniteur, « Récompenses », Journal de la Belgique, no 342,‎ , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).
  16. a et b Vapereau 1880, p. 1550.
  17. Norbert Hostyn, « Robbe, Louis », sur kikirpa.be (consulté le )
  18. Lemonnier 1881, p. 135-136.
  19. a et b Lemonnier 1881, p. 136.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

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