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Utilisateur:WPGS/Brouillon

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Antoine de Choiseul d'Isches
Image illustrative de l’article WPGS/Brouillon
Armes

Blasonnement D' azur à la croix d'or, cantonnée de dix-huit billettes du même, posées 2, 1 et 2 dans chaque canton du chef, , posées 2 et 2 dans chaque canton de la pointe.
Allégeance Drapeau de la Lorraine Duché de Lorraine
Charges Bailly du Bassigny
Fonctions militaires Gouverneur de la Mothe, Capitaine des gardes du Duc de Lorraine

Antoine III de Choiseul, marquis d'Isches, est un gentilhomme et militaire lorrain qui s'est illustré pendant la Guerre de Trente Ans et particulièrement au cours du premier siège de La Mothe.

Famille[modifier | modifier le code]

Les seigneurs d'Isches sont issus de la branche d'Aigremont de la maison de Choiseul.

Antoine d'Isches, troisième du nom, est le fils d'Antoine II d'Isches et de Jeanne de Lavaux. Il épouse en 1609 Chrétienne Bouvet, qui lui donnera quatorze enfants.

A la suite de son père, mort en 1617, Antoine III devient gouverneur de la citadelle de La Mothe pour le Duc de Lorraine Charles IV.

Le "brave Monsieur d'Isches" et le siège de La Mothe[modifier | modifier le code]

"Si c'est être rebelle que de se maintenir dans la fidélité que l'on doit à son maître, j'avoue que je suis coupable du crime dont vous m'accusez, ayant toujours préféré l'honneur d'être fidèle aux avantages d'une plus grande fortune."

En 1634, La Mothe est la dernière forteresse de Lorraine à n'être pas encore tombée aux mains des troupes du roi de France Louis XIII, en guerre contre le duc Charles IV.

Richelieu envoie le maréchal de La Force réduire cette dernière place forte, considérée comme la plus formidable du Duché et symbole du patriotisme lorrain.

Début du siège et résistance[modifier | modifier le code]

Le 5 mars 1634, la garnison reçoit une première missive du maréchal de La Force, lui enjoignant de se rendre. Antoine d'Isches fait la réponse suivante :

"Moi et tous ceux qui sont sous mon gouvernement avons formé la résolution de perdre la vie plutôt que de laisser prendre cette ville, et il est certain que nous sommes tous fermement disposés à donner à notre souverain cette dernière preuve d'attachement. Pour ma part, je ne m'attends, depuis trois mois, qu'à être bien attaqué, pour avoir le plaisir de me bien défendre !"

Le gouverneur de La Mothe refusera avec la même hauteur toutes les propositions de reddition qui suivront.

A partir de la mi-mars, l'armée française rase les villages alentours et commence à s'installer, construisant des fortins pour tenir les accès à la ville, consolidant ses positions d'artillerie et entreprenant de grands travaux de terrassement pour préparer l'assaut.

Pour gêner cette mise en place, Antoine d'Isches réalise de fréquentes sorties hors des remparts, sorties qu'il mène souvent en personne. Face à ces attaques meurtrières, les troupes françaises finissent par éviter systématiquement le combat en se terrant dans leurs postes. Pour moquer leur couardise, monsieur d'Isches envoie une troupe de musiciens jouer en-dessous des murs de la ville, criant aux Français que s'ils avaient apparemment peur de se battre, ils ne refusaient apparemment pas de danser.

La chute de Bitche le 18 mai permet au maréchal de La Force de revenir mener le siège en personne, amenant avec lui tous les soldats et canons disponibles. Richelieu, agacé par la résistance de La Mothe et souhaitant en finir, lui donne l'ordre d'employer tous les moyens nécessaires pour faire plier la forteresse.

L'armée française entreprend de bombarder la ville avec brutalité : les boulets de canons incendiaires frappent autant les maisons et les civils que les remparts et les soldats. Parmi les officiers français se trouve le jeune Turenne, alors âgé de 23 ans, dont c'est la première campagne.

Fin mai, une missive du Duc de Lorraine parvient à La Mothe, qui félicite la ville et son gouverneur pour sa belle défense, et l'assure qu'ils seront secourus d'ici un mois. Les renforts promis par le duc ne viendront jamais.

Tout au long du siège, Antoine d'Isches sera toujours présent au plus fort du danger, se portant sur les points de défense en difficulté, encourageant, relevant le courage de ses hommes et des habitants.

Il organise la défense, fait renforcer ou réparer les bastions. Il prend également soin de la population civile, en luttant contre la pénurie et les trafics et en limitant les réquisitions. Il prend des mesures d'hygiène et fait visiter les puits et citernes par les médecins pour éviter les infections. Pour lutter contre l'inflation, il fait frapper une monnaie obsidionale arborant sur une face le double C de Charles IV, et sur l'autre "Aut vincendum, Aut pereundum" ("Vaincre ou périr").

Mort d'Antoine d'Isches et chute de La Mothe[modifier | modifier le code]

Mais les Français continuent à avancer, et les combats se portent à présent au plus près des remparts. Les sorties sont désormais impossibles; les bastions sont ébranlés, les parapets effondrés, la ville en ruine. Les défenseurs, qui se battent maintenant dans les fossés et sur la brèche, ne sont plus que deux à trois cents.

Le 21 juin 1634, alors qu'Antoine d'Isches fait une visite sur les postes avancés, il est frappé par un boulet de canon. Il meurt en quelques instants, dans les bras de son frère Christophe, le "père Eustache".

Ses qualités militaires, son courage et sa bienveillance envers ses sujets avaient valu au gouverneur l'admiration et l'affection de ses soldats comme de la population de La Mothe. Aussi sa mort plongea-t-elle la ville dans le désarroi et le désespoir. Pour ne pas révéler de faiblesse, il fut décidé de cacher sa mort aux Français.

Le gouverneur d'Isches fut inhumé, "avec tous les honneurs qu'il fut possible de lui rendre", dans l'église des filles de la congrégation de Notre-Dame. La défense de la ville fut confiée à Jean Sarrazin de Germainvilliers, son lieutenant.

Germainvilliers continua à commander la place avec courage et abnégation. Mais l'avancée des Français ne pouvait plus être stoppée, et l'explosion d'une mine qui mit à bas le bastion Saint-Nicolas, dans la nuit du 25 au 26 juillet, mit un terme aux espoirs des défenseurs devenus trop peu nombreux.

Affamée, dévastée par les boulets de canon qui frappaient femmes et enfants aussi bien que soldats, La Mothe finit par négocier une reddition honorable et la ville fut livrée au maréchal de La Force le 26 juillet, après 141 jours de siège.

La garnison fut autorisée à quitter la forteresse avec armes, bagages et enseignes déployées. La bannière de Monsieur d'Isches flottait en tête de la colonne.

Mémoire[modifier | modifier le code]

La mémoire du "brave Monsieur d'Isches" fut honorée longtemps dans le duché de Lorraine. L'annexion de la Lorraine en 1766 mit longtemps à être acceptée par la population et, en 1775, on vit encore surgir l'étendard du gouverneur d'Isches lors des processions publiques, en signe de résistance et de dévouement aux Ducs de Lorraine.

Source et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nicolas Dubois de Riocour, Histoire de la ville et des deux sièges de La Mothe, 1634 et 1645, V. de Mongeot, 1841.
  • J-C Chapellier, Les défenseurs de la Mothe: notices historiques et biographiques, Annales de la Société d'Emulation du département des Vosges, Veuve Gley, 1863.
  • Philippe Martin, Une Guerre de Trente Ans en Lorraine, 1631-1661, Editions Serpenoise, 2002.
  • Félix Collin de Paradis, Nobiliaire de Lorraine et Barrois, Nancy, 1878.