Utilisateur:Ryuga~frwiki/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sociologie du vote

La sociologie du vote est la branche de la sociologie politique qui étudie en particulier le vote et ses déterminants sociologiques. On peut la confondre avec la sociologie électorale dans la mesure où l'essentiel des scrutins considérés ont lieu dans le cadre de l'élection de personnes.

Objets[modifier | modifier le code]

L'orientation des votes[modifier | modifier le code]

Historiquement, la sociologie du vote ou sociologie électorale s'est surtout concentrée sur l'étude des déterminants sociologiques de l'orientation des votes et des sympathies politiques. Parmi une série de déterminants, on trouve la religion, la classe sociale[1], l'âge ou le genre. En ce qui concerne ce dernier, il en ressort que la tendance des femmes à voter un peu plus à droite que les hommes durant les premières décennies qui ont suivi leur accès aux urnes s'est estompée, en tout cas en France, en raison de l'entrée massive des femmes sur le marché du travail et de l'homogénéisation des conditions de vie qui s'en est suivie. Ainsi, le genre n'y est plus un indice important des sympathies politiques.

Pour la religion, l'indicateur principal est la fréquence de l'assistance aux offices. Il existe aussi des études portant sur l'importance du patrimoine et du réseau familial.

Espace social et tendance de vote (Pierre Bourdieu, Raisons pratiques, Seuil, coll. Points, 1996, p. 21)

Depuis la fin des années 1980, certaines recherches menées en sociologie du vote en France ont essayé de minorer l'influence des déterminants sociaux pour leur préférer la vision d'un électeur « libre » de toute contrainte, uniquement mû par les programmes, la manière dont les médias arbitrent la compétition interpartisane ou la personnalité des candidats. Mais aucune démonstration convaincante n'a jamais été apportée de cette théorie. Les chercheurs démontrent au contraire que les citoyens-électeurs continuent d'être déterminés socialement, notamment par leur religion, leur catégorie socio-professionnelle et leur statut (Nonna Mayer), leur génération, leur patrimoine ou leur région.

La volatilité électorale[modifier | modifier le code]

La participation[modifier | modifier le code]

Récemment, la montée de l'abstention dans les sociétés démocratiques a conduit la sociologie du vote à se pencher davantage sur les raisons de la participation au vote, laquelle était jusqu'ici tenue pour normale. Il en ressort qu'il existe un véritable « cens caché » (pour reprendre une expression de Daniel Gaxie) qui conduit des votants à s'exclure d'eux-mêmes des bureaux de vote.

En effet, les citoyens qui s'abstiennent d'aller voter en raison d'un faible sentiment de compétence en matière politique sont les moins bien dotés en capitaux culturels (mesurés par le diplôme), plus souvent les femmes que les hommes, les travailleurs précaires que les gens stables et aisés. Le constat de l'abstention ne doit donc pas conduire à culpabiliser les électeurs jugés « apathiques » étant donné que ce phénomène résulte de deux facteurs étrangers aux électeurs : la monopolisation du règlement des affaires de la cité par les professionnels de la politique et le degré d'intensité du travail de mobilisation des électeurs lors des campagnes (couverture des médias, argent dépensé, nombre de meetings, etc.).

L'acte de vote[modifier | modifier le code]

L'étude de la construction historique de la citoyenneté a pris la forme de la sociologie de l'acte de vote[2]. Cette analyse se propose d'étudier le vote sous l'angle des dispositifs qui le rendent possibles. Urnes, isoloirs, bulletins sont autant de technologies du vote qui nous renseignent sur sa mise en forme politique.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Voir Guy Michelat, Michel Simon, Classe, religion et comportement politique, Paris, Éditions sociales/Presses de Sciences Po, 1977
  2. Yves Déloye, Olivier Ihl, L'acte de vote, Paris, Presses de Sciences Po, 2008.

L’entretien semi-directif est une technique d'enquête qualitative fréquemment utilisée en sciences sociales.

Définition[modifier | modifier le code]

L'entretien semi-directif consiste en une conversation au cours de laquelle l'enquêteur cherche à orienter le discours des personnes interrogées vers une série de thèmes définis au préalable et consignés dans un guide d’entretien. Il se distingue ainsi de l'entretien directif (qui est fortement structuré par une grille de questions précise) et de l'entretien non-directif (qui laisse une grande marge de manoeuvre à l'enquêté dans la conduite de la conversation).

Collecte des données[modifier | modifier le code]

La conduite d'une enquête par entretiens semi-directifs implique plusieurs étapes :

  • L'élaboration d’un guide d’entretien : la première étape, préalable à l'entretien lui-même, consiste à définir plusieurs thèmes clés pour cette conversation. Ces thèmes peuvent être définis à partir de questions théoriques (découlant de la revue de littérature, de la problématique et des hypothèses de recherche) et de constats empiriques (recueillis à partir de premières observations du milieu social étudié).
  • Présentation de l'enquêteur et amorce de l'entretien :

- L’entretien semi-directif va commencer comme un entretien non directif : une consigne de départ très large portant sur un sujet large avec une attitude non directive. - À la fin de cette phase d’entretien non directif, on fait une reformulation de synthèse et on introduit les sous-thèmes du guide non abordés spontanément par l’interviewé.

  • Introduction successive des thèmes de la grille d'entretien :

Possibilités de relance et d’interaction dans la communication entre interviewé et interviewer.

  • Accumulation des entretiens et saturation de la grille d'analyse.

Analyse des données[modifier | modifier le code]

Les techniques d'interprétation et d'analyse des entretiens dépendent de la posture analytique de l'enquêteur :

Agrégation qualitative.

Débats méthodologiques[modifier | modifier le code]

Insertion dans les débats entre méthodes qualitatives et quantitatives. Cette technique assure aussi la comparabilité des résultats. Complémentarité par rapport aux méthodes quantitatives : Sans pouvoir chiffrer précisément dans quelles proportions tel jugement ou telle manière de vivre et de s’approprier quelque chose, l’entretien révèle souvent l’existence de discours et de représentations profondément inscrits dans l’esprit des personnes interrogées et qui ne peuvent que rarement s’exprimer à travers un questionnaire.

Degré de directivité.

Interaction enquêteur / enquêté, distance sociale.

Caractère artificiel de la situation d'entretien. Usage de l'enregistreur.

Pierre Bourdieu : misère du monde.

Nonna Mayer : Entretien ramène toujours au face à face entre un enquêteur et un enquêté, qui est dissymétrique : c’est l’enquêteur qui fixe les règles du jeu, violence symbolique. Pour atténuer cet effet, prise d’enquêteurs indigènes. Mais la distance enquêteur-enquêté n’est pas seulement affaire de classe sociale et a quelque chose d’irréductible car l’homologie parfaite est impossible. De plus, risque d’implicite. Asymétrie enquêteur / enquêté. Imposition de problématique : termes jargonnants, artificiellement plaqués sur les propos, questions induisant les réponses. Formulation des questions, grille d’entretien.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bardin, L., L'analyse de contenu, Paris : PUF, 2001.
  • Beaud, S. Weber, F, Guide de l’enquête de terrain, Paris : La Découverte, 1997.
  • Becker, H.-S, Les Ficelles du métier. Comment conduire sa recherche en sciences sociales, Paris : La Découverte, 2002.
  • Blanchet, A. Gotman, A, L'Enquête et ses méthodes. L'entretien, Paris : Nathan, 1992.
  • Bourdieu, P. Passeron, J.-C. Chamboredon, J.-C, Le Métier de sociologue, Paris : Mouton, 1968.
  • Chauchat, H, L'Enquête en psycho-sociologie, Paris : Presses Universitaires de France, 1985.
  • Combessie, J.-C, La Méthode en sociologie, Paris : La Découverte, 1996.
  • Laurens
  • Mayer
  • Quivy, R. Van Campenhoudt, L, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris : Dunod, 1988.
  • Weinberg, A, La fausse querelle des méthodes, Sciences humaines, N° 35, janvier 1994. P. 14-21.
  • Pierre Romelaer, L’entretien de recherche, pp. 101-137 dans Roussel P. & Wacheux F. (eds) Management des ressources humaines : méthodes de recherche en sciences humaines et sociales De Boeck, 2005
  • Alain Blanchet, L'entretien dans les Sciences sociales, Dunod, 1995
  • Roger Mucchielli, L’entretien de face à face dans la relation d’aide, Paris, ESF éditeur, 1998, p. 53
  • Nicole Sibelet, Mutel M, Arragon P, Luye M, Pollet S, 2011. L’entretien semi-directif en sciences humaines. Formation à distance disponible en ligne sur : https://enquetes-cirad.iamm.fr/

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes & sources[modifier | modifier le code]



Conseils[modifier | modifier le code]

  • Les sous-thèmes ne doivent pas être formulés de manière trop précise, au risque que l’interviewé se contente d’acquiescer ou de réfuter.
  • Tester au préalable les sous-thèmes du guide de manière à vérifier qu’ils soient compréhensibles et adaptés aux objectifs du chercheur.
  • Lorsque l’on aborde un sujet délicat ou controversé, préciser à l’interviewé que l’on ne recherche pas sa position personnelle en termes de pour ou contre. Ex : « Vous n’avez pas envie de me parler de l’avortement en France car peut-être que c’est un sujet qui vous pose problème ou qui ne vous intéresse pas ? »
  • Quand l’interviewé est gêné, on peut le mettre à l’aise en banalisant le sujet traité. Ex : « Ce sont des choses qui arrivent… », « Beaucoup de gens ne se lavent les dents qu’une fois par jour pour des raisons pratiques… ».




Le terme de grand corps de l'État désigne principalement les corps du Conseil d’État, de la Cour des comptes et de l'Inspection générale des finances, ainsi que les corps techniques de hauts fonctionnaires (Corps des ingénieurs des Mines, Corps des ingénieurs des Ponts, des Eaux et des Forêts, etc.) et, par extension, le corps diplomatique et le corps préfectoral. Leur périmètre est toutefois flou, dans la mesure où le concept de grand corps n'a pas d'existence juridique.

Les membres de ces grands corps sont principalement formés par l'École nationale d'administration et, pour les corps d'ingénieurs, l'École polytechnique. Les premiers grands corps sont créés au XVIIIe siècle. Dès 1716, on parle des ponts et chaussés.

La sociologie...

L'esprit de corps[modifier | modifier le code]

4 composantes des corps d'état. (MC Kessler) L'esprit de corps se constitue par un noyau de croyances collectives, se nourrit d'une identification à l'institution, l'existence de solidarité morale et matérielle et un ensemble de pratiques professionnelles.

Un noyau de croyances collectives, de stéréotypes répétitifs[modifier | modifier le code]

Il existe un patrimoine commun à chacun de ces corps. Cela se retrouve dans la littérature qui émane de ces mêmes grands corps. Le corps des mines dispose d'une presse interne très développée. Le corps préfectoral a lui aussi une revue.

Le sentiment d'identification à l'institution[modifier | modifier le code]

On retrouve la légitimité historique qui fonde ce sentiment. « Le titre de noblesse de notre corps c'est son ancienneté ». Un appel au passé est une stratégie de présentation de ces grands corps. Une légitimité dû aux compétences des membres des grands corps. Ils partagent celle-ci par des compétences, sélections difficiles. Les corps sont très attachés aux marques officielles et symboliques de leur prestige. « décret de 1907 sur les honneurs ».

L'existence d'une solidarité matérielle et morale[modifier | modifier le code]

Chacun doit venir en aide à son institution. Des mots employés qui reflètent une forte affectivité des membres par rapport à l'institution.

Les membres du conseil d'état évoquent « la maison ».

Le corps est un échange entre les vivants et les morts à un moment des éloges funèbres. Au décès d'un membre du corps. Un sentiment de solidarité matérielle. Il est de coutume d'essayer de faire accéder un collègue au poste qu'on s'apprête à quitter.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Bourdieu, La noblesse d'État : grandes écoles et esprit de corps, Paris : Ed. de Minuit, 1989, 568 p. ; 22 cm, (Le sens commun), (ISBN 2707312789).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]