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Utilisateur:Larchmutz/Brouillon

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Texte en exposant

Bloc-notes[modifier | modifier le code]

Modèle village[modifier | modifier le code]

Tayap carte electricité Cameroun

déjà vu
Extrême-nord
A proximité de Maroua

Djingliya (commune de Koza)
Administration
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
Région Extrême-Nord
Département Mayo-Tsanaga
Géographie
Coordonnées 10° 50′ 50″ nord, 13° 51′ 04″ est
Altitude entre 565 et 1 001 (officielle/lac de retenue) m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
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Djingliya (commune de Koza)
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
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Djingliya (commune de Koza)
Géolocalisation sur la carte : région de l'Extrême-Nord
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Djingliya (commune de Koza)

Djinglya est un village du Cameroun, situé dans le canton de Koza[1], département de Mayo-Tsanaga dans la région de l'Extrême-Nord[2].

Localisation[modifier | modifier le code]

Latitude : 10.8473050 (10°50'50"N) Longitude : 13.8510695 (13°51'3"E)

Villages Limitrophes[3]
Rose des vents Koza Rose des vents
Gouzda-Krbay N
O    Djinglya    E
S
Gouzda-Mackanday Bao

Plan d'une habitation Mafa : [4]

Le village est situé au pied nord des Monts Mandara, dont les contreforts sont cultivés en terrasses, avec extension des cultures à la plaine de Koza, sur des terres libres[5]

Les pentes atteignent 30%[6]

Il est divisé en plusieurs quartiers : Guid Mbouroum, Tchiné, Mbouzom, Varkalda, Jélé, Dzah, Oumtchilikéké [1].

Hydrologie et climat[modifier | modifier le code]

Le site est aride. Il bénéficie à proximité d'un lac artificiel, un barrage d'une altitude de 1000 m retenant les eaux et irrigant la plaine de Koza, située en contrebas[7].

Le climat est de type soudano-sahélien. Il présente une faible pluviométrie (environ 770 mm par an)[8] de mai à fin octobre, principalement concentrée sur juillet et août, avec une saison sèche les autres mois. La température moyenne est élevée (28° en moyenne à Maroua montant à 42° à la fin de la saison sèche en avril), une saison fraîche étant enregistrée en janvier et décembre, avec des nuits froides.

Carte : affluents de la Goudza aux Nord-Est et Nord-Ouest de Djingliya, affluent de la Tsanaga au Sud[9]

Histoire[modifier | modifier le code]

Le village a été fondé par un membre de la famille Jélé, de l'ethnie animiste des Mafa, avant la guerre avec les Foulbé (musulmans) au XVIIème siècle. Chassé par la famine de son village de Soulédé, il commença à débroussailler un lieu sauvage pour le cultiver et y planter du mil. Plus tard, il fut rejoint par un membre de la famille Témé originaire de Ziver, puis par un membre de la famille Malgoudjé, eux aussi chassés par la famine et une invasion de criquets[10] Ainsi s'établirent les premières familles de Djinglya, selon des modalités que l'on retrouve fréquemment dans la région.

En 1953, une mission catholique s'installe dans le village. En 1974, un Hollandais crée avec la mission catholique une coopérative artisanale, qui incite les artisans à travailler ensemble et leur permet de vendre une production d'objet d'art aux touristes de passage[11].

Administration[modifier | modifier le code]

Formellement, le village rattaché à la commune de Koza est découpé en deux villages administratifs : « Djingliya-Montagne »[12] et « Djingliya-Plaine ».

Infrastructures[modifier | modifier le code]

L'axe routier Mokolo-Mora par Koza est construit dans les années 1960, après l'indépendance du Cameroun en 1960[13]. Il traverse Djingliya avant le col de Koza.

Le village est l'un des rares de la région à être desservi en électricité en 2007. Il est doté d'une ligne de 30 kV[14]

Démographie[modifier | modifier le code]

En 1966, le village compte 1971 habitants[1]. Depuis sa création, le village s'est fortement peuplé, et le massif de Djingliya sur lequel il est établi compte 335 habitants au km2 en 1988, soit une densité parmi les plus fortes d'Afrique[15] (233 habitants au km2 selon une autre source[5]).

La densité du village lui-même, à cheval sur la zone de montagne et la zone de plaine, est de 90 à 130 hab au km2 en 2011, et le village compte 250 familles[16] essentiellement de l'ethnie Matakam (ou Mafa selon la dénomination qu'ils préfèrent s'attribuer).

Un afflux de population nigériane et camerounaise fuyant les exactions de Boko Haram a été signalé sur la paroisse de Djingliya depuis 2013[17].

Économie[modifier | modifier le code]

Les principaux revenus du village proviennent en premier lieu de l'agriculture, et en partie du tourisme qui permet de vendre une partie de l'artisanat.

Agriculture[modifier | modifier le code]

La zone de culture occupe les terrasses des pentes, mais le village connait aussi une "émigration" saisonnière depuis les années 70 vers la plaine de Diamaré (en direction de Maroua) pour des cultures de mil[5].

Les terres font traditionnellement l'objet d'une rotation biennale avec alternance de millet et de sorgho[5], ou plus récemment de rotation biennales avec cultures intercalaires : sorgho/arachide, millet/arachide ou millet/pois à vaches. En plaine, ces rotations peuvent être triennales avec l'adjonction de cultures de coton en plaine. Il existe une petite activité d'élevage pour la revente et célébrer la fête Marai[16].

Tourisme[modifier | modifier le code]

En 2016, la coopérative d'artisans créée en 1974 existe toujours, et propose la location de 7 chambres dans des cases d'aspect traditionnel typiques de l'architecture mafa aux touristes de passage[18] depuis 1982[13].

Chetima Melchisedek pose la question de la relève de l'activité par les jeunes, l'un d'entre eux estimant que les touristes n'acceptent pas de payer le juste prix. D'une façon plus générale, dans la région, les tâches de guide touristique, même sans formation, sont mieux rémunérées que celle relevant de l'artisanat. De plus, bien que cela n'ait pas été relevé dans le cas de Djingliya, on a constaté dans des villes du secteur que ce tourisme pouvait avoir des effets pervers, le taux de scolarisation diminuant au profit d'activités de guide exercées par certains enfants[13]..

Education[modifier | modifier le code]

Le village est doté d'une école primaire (catholique). Le collège le plus proche est à Koza[19].

Santé[modifier | modifier le code]

Le village dispose d'un centre de soins infirmiers avec maternité géré par une communauté catholique de religieuses belges.

Des risques de contamination par la bilharziose et les vers de Guinée ont été identifiés aux environs du lac de retenue en raison de la forme de son déversoir profilé en marche d'escalier qui favorise le développement de Simulium Damnosum vecteurs de ces maladies[20]

Religion[modifier | modifier le code]

La population mafa, principale composante du village, pratique à l'origine une forme de monothéisme teintée d'animisme[21].

Après l'implantation d'une mission catholique belge, le village est le centre d'une paroisse portant son nom. Il abrite une église, Notre-dame de l'Assomption (ou de Roche-Bois)[22]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Jean-Yves Martin, « Les Matakam du Cameroun », sur Google Books, (consulté le ), p.56.
  2. « Ville de Djingliya, province de Extreme Nord au Cameroun » (consulté le ).
  3. Muller-Kozack, 2010, p. 35.
  4. Muller Kozack, « The way of the beer », sur www.mandaras.info, (consulté le ) p. 130.
  5. a b c et d Jean Boutrais, « La colonisation des plaines par les montagnards au nord du Cameroun (Monts Mandara) », sur books.google.fr, (consulté le ), p. 82-83.
  6. Les aires protégées de l'Extrême-Nord Cameroun entre politiques de conservation et pratiques locales », Sciences de l'Homme et Société, Université d'Orléans, 2008, p.88.
  7. Le ruissellement à l'échelle d'un petit bassin versant et de parcelles dans les monts Mandara (Cameroun) Franqois Hiol et Michel Mietton (voir cartes)
  8. (900 mm en moyenne entre 1970 et 1995 pour Gervais Wafo Tabopda et Jean-Marie Fotsing dans « Les aires protégées de l'Extrême-Nord Cameroun entre politiques de conservation et pratiques locales », Sciences de l'Homme et Société, Université d'Orléans, 2008.
  9. (en) Gerhard Müller-Kosack, « The Way of the Beer RITUAL RE-ENACTMENT OF HISTORY AMONG THE MAFA Terrace farmers of the Mandara Mountains (North Cameroon) », sur www.mandaras.info, (consulté le ), p. 37.
  10. Jean-Yves Martin, « Les Matakam du Cameroun », sur Google Books, (consulté le ), p.34.
  11. « Djingliya: Informations Utiles et Pratiques » (consulté le ).
  12. Voir décision sur le site de la commune
  13. a b et c https://ulaval.academia.edu/MelchisedekChetima, « Patrimoine naturel et culturel des monts Mandara (Cameroun) : Potentialités touristiques et contraintes », sur www.academia.edu, (consulté le ).
  14. Arsel, « Simulation des extensions du réseau interconnecté Nord (RIN) dans la zone III (Nord/Extrême-Nord) », sur investelec.arsel-cm.org, (consulté le ).
  15. http://www.ceped.org/cdrom/integral_publication_1988_2002/dossier/pdf/dossiers_cpd_05.pdf
  16. a et b Charles Njomaha, « Farm resource allocation in the Extreme North of Cameroun », sur shareok.org, (consulté le ), p.18.
  17. Rapport final du Projet de première urgence aux réfugiés nigérians au Cameroun dans le diocèse de Maroua-Mokolo dans la Région de l’Extrême-nord Cameroun période du juin 2013 à janvier 2015 Caritas
  18. « Djingliya: Informations Utiles et Pratiques » (consulté le ).
  19. Enquête sur la pression démographique et l'exode rural dans le nord et l'ouest du Cameroun, Patrick Gubry et al. Institut des sciences humaines, 1991.
  20. Bos, R.; Philippon, Bernard; Samé-Ekobo, A., « Barrages, environnement et maladies à vecteurs », sur horizon.documentation.ird.fr, (consulté le ).
  21. Jean-Yves Martin, « Les Matakam du Cameroun », sur Google Books, (consulté le ), p.185-194.
  22. « Disparition d'une icône de N.-D.-de-Roche-Bois » (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Antoinette Hallaire, Paysans montagnards du Nord-Cameroun : les monts Mandara, ORSTOM, Paris, 1991, 253 p. (ISBN 2-7099-1028-4)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Photos de Djingliya