Utilisateur:J. N. Squire/Brouillon Lac

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Lac artificiel Tcharvak en Ouzbékistan.
Les lacs sont souvent dans les vallées, mais parfois aussi en altitude, ici près du sommet de Sunnig Grat (Canton d'Uri, Suisse).

Un lac (du latin lacus) est, d'un point de vue scientifique, un plan d'eau autonome séparé de l'océan et dont le fonctionnement actuel dépend de ses apports en eau. Il comporte un écosystème lentique, des strates à différentes profondeurs et ne possède pas de courant lié à la gravité. Il est différent de l'étang de par sa profondeur et sa superficie plus importante. La discipline scientifique étudiant les lacs est la limnologie.

En droit international, un lac est entièrement administré par son ou ses États riverains, et ce quel que soit la distance par rapport au rivage.

La définition d'un lac est un concept assez flou dans le langage courant : les noms locaux donnés par la population ne tiennent pas compte des définitions scientifiques, au point que parfois la toponymie parle à la fois de mer et de lac . Ainsi, la mer de Tibériade et le lac de Galilée correspondent au même plan d'eau.

Avec les milliers d'années qui passent, les sédiments se déposent au fond des lacs, s'accumulent sur des mètres ou dizaines de mètres et le lac finit par se combler quasiment et fonctionner ainsi comme un étang, avant de devenir un marais, puis une forêt dans les zones suffisamment humides.

Certains volcans possèdent des lacs de cratère dont certains sont des lacs acides ou des lacs de lave dans le cas de certains volcans de type basaltique à lave fluide .

Des lacs existent aussi en dehors de la Terre, notamment d'hydrocarbures sur Titan et de glace sur Mars.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot lac provient du latin lacus, lui-même issu du grec lukkos, lui-même dérivant du sanskrit avec pour sens initial celui de « déchirure ». Un lac est donc à l'origine une dépression, une rupture de l'écorce terrestre remplie d'eau. Ici, le terme exclue les masses d'eau retenues par un barrage, que celui-ci soit naturel ou artificiel. Cela s'explique par le fait que cette définition a évoluée au fil des siècles.

Appellation vernaculaire[modifier | modifier le code]

Le Grand Lac Salé, Utah.

Dans l'imaginaire collectif, un lac serait fait d'eau douce, à la différence des mers et des océans, quant à eux salés. Toutefois, cette définition est incorrecte, la mer Baltique comprenant ainsi moins de 4 g/L de sel tandis que les Grand Lac Salé en compte environ 250 g/L.

Une autre définition serait de nommer un plan d'eau en prenant en compte les appellations locales dans la toponymie. Cependant, il n'y a pas de cohérence lorsqu'un même plan d'eau est indifféremment nommé lac ou mer.

Aspect juridique[modifier | modifier le code]

[à refaire] Sur le plan du droit international,...

La définition du lac est même devenue un enjeu géopolitique majeur depuis l'éclatement de l'URSS. Sur le plan du droit international, la Caspienne avait toujours eu un statut de lac frontière. Mais depuis la chute de l'URSS, l'Azerbaïdjan (sous la pression des États-Unis) tente de changer ce statut et réclame celui de mer, afin de modifier la donné pétrolière, tandis que la Russie cherche à préserver les statut de lac.

Un plan d'eau continental[modifier | modifier le code]

La science des lacs est la limnologie. Le terme a été créé par le Suisse François-Alphonse Forel en 1892, qui fut le premier scientifique à définir clairement un lac[1].

« On désigne par un lac une masse d'eau stagnante sans communication directe avec la mer, située dans une dépression du sol fermée de tout côté[2]. »

En admettant que le terme de dépression fermée soit clair, cette définition s'appuie sur trois principaux éléments :

  • L'eau du lac est stagnante (ou dormante), ce qui permet de différentier les lacs des cours d'eau.
  • Le lac n'a pas de lien direct avec la mer, ce qui le différentie de cette dernière.

Courants[modifier | modifier le code]

Bien que stagnante, l'eau des lacs connait de nombreux mouvements internes. Outre les courants créés par les cours d'eau, en amont ou en aval, et les sources souterraines, il peut se produire des tourbillons ou des ondes dus à diverses causes, parmi lesquelles l'action du vent à la surface de l'eau. En outre, les lacs sont sujets à une série de mouvements, véritables déplacements périodiques d'eau d'un côté à l'autre du bassin, observables comme de réelles dénivellations d'une partie à l'autre de la côte. Dans le lac de Bolsena, malgré sa taille relativement limitée, on a ainsi enregistré des variations de niveau allant jusqu'à 50 cm.

De plus, l'eau des grands lacs dans les villes métropolitaines sont des lacs artificiels (cf. lac du parc des Buttes-Chaumont), dont l'eau ne va pas au sol (source Bodo Groening, 2004, Madrid).

Enfin, les différentes couches d'eau se déplacent en profondeur en raison des différences de température en fonction de la profondeur, de la journée et des saisons.

D'après Forel, l'eau stagnante s'oppose à l'eau courante en ces termes : « En opposition avec les fleuves, rivières et autres eaux courantes, les lacs sont formés d'eaux stagnantes ; ces eaux ne sont pas entraînées dans une direction toujours la même ».[3] L'eau des courants lacustres change souvent de direction, à cause des changements de direction du vent, des obstacles rencontrés (côte, île, etc.) et des variations de températures entre différentes zones. Contrairement à l'eau courante, l'eau stagnante ne suit pas la pente.

De nos jours, il est proposé d'employer à la place de « masse d'eau » le terme de plan d'eau, ou nappe d'eau, pour raison que de grands mouvements existent mais ne suivent pas une pente comme un cours d'eau.

Strates[modifier | modifier le code]

Outre les changements de direction, la deuxième caractéristique des courants lacustres est qu'ils ne concernent pas toute la tranche d'eau. La turbulence va de la surface au fond en cours d'eau et empêche la stratification tandis qu'elle est superficielle en plan d'eau et permet la stratification.

Selon l'approche biogéographique, un lac est un écosystème lentique, c'est à dire que la chaîne alimentaire est organisée de façon verticale.

Les lacs sont plus ou moins stratifiés thermiquement, en termes de, pH, d'oxygènation et écologiquement. Cette stratification peut faire l'objet d'importantes variations saisonnière (qui peuventt être enregistrées dans les sédiments). Ces conditions, ainsi que les teneurs en certains polluants. Certains mollusques (limnées et bivalves tels que les pisidies) selon qu'ils colonisent ou non la zone profonde des lacs peuvent être indicateurs de phénomènes d'anoxie ou de toxicité des fonds[4].

Continentalité[modifier | modifier le code]

Le lac est une eau intérieure indépendante de l'océan, c'est-à-dire sans communication par plan d'eau ou détroit. Ainsi, un assèchement des affluents n'affecte pas le niveau d'une mer tandis qu'un lac peut aller jusqu'à disparaître (par exemple la mer d'Aral).

Équilibre hydrique[modifier | modifier le code]

Retenue du barrage de Carbonne.

Les lacs sont généralement alimentés soit par un ou des cours d'eau en amont, soit par des résurgences, soit par des glaciers. L'eau s'évacue naturellement, principalement par un cours d'eau appelé émissaire, mais aussi par évaporation.

À partir de la présence ou non d'émissaires et d'affluents, on parlera de lac :


Origines[modifier | modifier le code]

Une classification des lacs peut se faire sur le type d'événement géologique qui a présidé à leur formation :

Types[modifier | modifier le code]

Répartition[modifier | modifier le code]

Les lacs naturels sont inégalement répartis à la surface du globe. Le contexte hydro-géomorphologique les rend bien plus nombreux dans les anciennes zones glaciaires. Leur géographie varie aussi selon que les hommes les ont vidés ou drainés ou au contraire artificiellement aménagés, construits ou agrandis en établissant des digues et barrages.

En Europe, il y a environ 500 000 lacs de plus de 1 ha (dont près de 50 % en Suède et Finlande), 16 000 dépassant 1 km²[5].

Mécanismes de disparition[modifier | modifier le code]

Lacs notables[modifier | modifier le code]

Activités humaines[modifier | modifier le code]

Lac du barrage de Caramany, (Pyrénées-Orientales).

Les lacs constituent une importante réserve d'eau douce utilisée par l'homme pour l'irrigation des cultures, pour la pêche, comme source d'eau potable et dans certains cas pour produire de l'énergie électrique.

Outre cela, on pratique parfois selon les régions du monde de nombreuses activités sportives et touristiques, parmi lesquelles le canotage, la voile ou la planche à voile, des promenades en barque ou en bateau, et de la plongée. Ces activités se pratiquent plutôt l'été en zone tempérée. Néanmoins, de nombreux lacs appartenant au domaine privé, sont utilisés en hiver et, plus généralement, pendant la période de fermeture de la première catégorie) pour la pêche à la mouche.
Les lacs sont relativement plus dangereux que les côtes maritimes, pour diverses raisons : l'eau est plus froide, il peut y avoir des courants ou des tourbillons inattendus, ils sont souvent sans surveillance, sans petit bain ni équipements de sauvetage.

Grâce aux nouvelles technologies de géolocalisation (GPS et outils tels que Google Earth), il est possible d'accéder à des centaines de positions (longitude, latitude) et images aériennes de lacs, pour balade ou pêche, via des sites communautaires de référencement.

Lacs extraterrestres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) François-Alphonse Forel, Le Léman : monographie limnologique, t. 1, Lausanne, F. Rouge, , 543 p., « Classification des lacs », p. 185-201
  2. (de) François-Alphonse Forel, Handbuch der Seenkunde : allgemeine Limnologie, Stuttgart, J. Engelhorn, , 219 p., p. 3
  3. (fr) François-Alphonse Forel, Le Léman : monographie limnologique, t. 3, Lausanne, F. Rouge, , 715 p., p. 6
  4. (fr)J. Mouthon ; Un indice biologique lacustre basé sur l'examen des peuplements de mollusques Bull. Fr. Pêche Piscic. (1993) 331 : 397-406 ; DOI:10.1051/kmae:1993005 Résumé de l'article
  5. (en)Cours du réseau Baltic University (Suède)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Généralités[modifier | modifier le code]

Listes[modifier | modifier le code]

Autres[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Frontières dans les lacs internationaux
  • François Schröter, "La délimitation des lacs internationaux : essai d'une typologie", Annuaire français de droit international, vol. 40, 1994, p. 910-929

Webographie[modifier | modifier le code]