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Jules Vandenpereboom
Illustration.
Jules van den Peereboom
Fonctions
Chef de cabinet belge

(6 mois et 12 jours)
Monarque Léopold II
Gouvernement Vandenpeereboom
Prédécesseur Paul de Smet de Naeyer
Successeur Paul de Smet de Naeyer
Ministre des Chemins de Fer, Postes et Télégraphes

(14 ans, 7 mois et 8 jours)
Ministre de la Guerre

(2 ans, 8 mois et 25 jours)
Sénateur provincial de Flandre Occidentale

(12 ans, 7 mois et 19 jours)
Conseiller communal de Courtrai

(12 ans)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Courtrai, (Belgique)
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Anderlecht, (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique Parti catholique
Résidence 17, Place de la Vaillance, Anderlecht

Jules Vandenpeereboom, né à Courtrai le et mort à Anderlecht le , est un homme politique belge qui fut Chef de cabinet du au . Il est associé à l'échec de la mise en place d'une représentation proportionnelle dans les grands arrondissements par le parti catholique.

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Jules Pierre Henri François Xavier Vandenpeereboom, fils de Henri Louis Ange Vandenpeereboom, négociant et de Sophie Marie Josèphe Delacroix[1]. Il est le neveu de Ernest Vandepeereboom (nl) et l'oncle d'Alphonse Vandenpeereboom tout deux hommes politiques.

Il fit ses études de droit à l'Université catholique de Louvain et s'inscrivit au Barreau de Courtrai en 1865 après avoir achevé son doctorat[2]. Il fut avocat au barreau de Courtrai de 1865 à 1914.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Jules Vandenpeereboom occupa de nombreux postes différents tout au long de sa carrière politique qui commença en 1872 en tant que conseiller communal et ne se finit que le 6 mars 1917, jour de sa mort. Durant l'entièreté de son parcours politique, Jules Vandenpeereboom restera fidèle au parti catholique.

Débuts en politique[modifier | modifier le code]

Sa carrière politique débute lorsqu'il est élu au conseil communal de la ville de Courtrai de 1872 à 1884[1]. Il devient ensuite représentant de Courtrai à la Chambre des représentants 1878 à 1900[2].

Ministre[modifier | modifier le code]

Jules Vandenpeereboom fut nommé ministre des Chemins de Fer, des postes et du télégraphe, le 16 janvier 1884 au 24 janvier 1899. Durant ses année en tant que ministre il instaura de nombreuses mesures telles que l'introduction des premiers timbres bilingues français-néerlandais, l'instauration du dimanche comme jour de congé pour les postiers[3] ou encore l'adoption du temps de Greenwich pour les horaires des chemins de fer, permettant ainsi aux trains d'être en accord avec les horaires des autres pays européen[4]. Cette mesure, annoncée pendant durant l'automne 1890 fut fortement critiquée par la presse Belge et suscita de vifs débats au parlement. La mesure rentrera tout de même en vigueur dans la nuit du 30 avril au 1 mai 1892 et le recul de 17 minutes et 29 secondes s'appliquera finalement à l'ensemble de la population[4].

Jules Vandenpeereboom fit à nouveau parler de lui en 1893 lorsqu'il voulu imposer un examen rigoureux aux femmes souhaitant travailler comme auxiliaire des télégraphes. Cette mesure considérée à l'époque comme "antiféministe" suscita l'indignation de la presse et des personnalités féministes de l'époque car dans les faits, il était impossible pour les femmes de le réussir[5]. En effet, alors que le travail ne consistait qu'à mettre en relation deux personnes, l'examen portait sur les deux langues nationales, l'écriture, l'arithmétique, la géographie, l'allemand, l'anglais et une autre langue, les matières d'administration, l'algèbre et la géométrie, la physique et la chimie. Face à l'opposition grandissante, Jules Vandenpeereboom fut forcé d'annuler la mesure[5].

Du 11 novembre 1896 au 5 août 1899 Jules Vandenpeereboom occupa le poste de Ministre de la guerre à titre d’intérim[1]. Durant son ministère il ne prit à aucun moment la parole vis à vis des débats que suscitait la question congolaise. En juin 1897 il fut accusé d'exercer diverses pressions sur les militaires Belges afin de les envoyer au Congo mais ces accusations furent jugées trop vagues par le gouvernement qui n'en tint pas compte[6].

Chef de cabinet[modifier | modifier le code]

Jules Vandenpeereboom fut nommé chef de cabinet le . Il succéda à Paul de Smet de Naeyer qui fut forcé de démissionner suite à son échec face à la question de la représentation proportionnelle[7].

Le lendemain de son accession, Vandenpeereboom annonça son envie de modifier le système électoral. Le 19 avril, il déposa un projet qui instaurait la représentation proportionnelle dans les grandes ville (majoritairement libérales et socialiste à l'époque) tout en gardant le scrutin majoritaire dans les arrondissement petits et moyens majoritairement acquis à la cause catholique. Cette proposition permettait donc au parti catholique de définitivement s’incruster dans le pouvoir[8]. L'opposition, principalement socialiste, fit tout pour retarder le vote afin d'avoir le temps de s'organiser pour manifester. Le débat à la Chambre eu finalement lieu le 27 juin dans un contexte de grande tension. En effet, de crainte d'une invasion du parlement, on ouvrit l'accès aux salles de réunion pour les citoyens qui voulaient s'entretenir avec des députés socialistes[9]. La séance dégénéra quand le député catholique Jules Renkin entama son discours sur le budget des chemins de fer qui fut couvert par le brouhaha des députés socialistes qui chantèrent en cœur La Marseillaise et le Ô Vandenpeereboom[10], un chant de contestation face au gouvernement Vandenpeereboom. Renkin reçut alors des boulettes de papier lancée par le député Émile Vandervelde tandit que Jules Vandenpeereboom fut lui insulté de "Vieux Cornichon", ce qui décida celui-ci à mettre fin à la séance[11]. Le lendemain, la séance fut à nouveau interrompue par des députés socialistes qui avaient amenés flûtes et cornes pour faire le plus grand bruit possible alors que d'autres se battaient avec les défenseurs du texte[12]. Le même jour, une manifestation rassemblant entre 9000 et 10 000 personnes éclata à Bruxelles. Les manifestant qui scandaient : "A bas le Roi de Carton ! Vive la République ! Démission ! Révolution !"[9] se confrontèrent aux forces de l'ordre qui avaient été envoyée pour les encadrer. Des barricades furent érigées par les manifestants qui bombardaient les gendarmes venus en renfort avec des pavés arrachés, des verres de bière et des briques volées sur les chantiers alentours[9]. Des coups de feu retentirent alors des deux côté faisant plusieurs blessés[9]. Le 29 juin, les socialistes désignèrent Jules Vandenpeereboom responsable des événements et lui ordonnèrent de retirer le projet de loi sans quoi les manifestations continueraient et les députés demanderaient au roi de dissoudre la Chambre. Mais les socialistes ne furent pas entendus et ils se rassemblèrent sur la Place de Louvain avant de défiler accompagnés d'un millier de manifestants chantant La Marseillaise et La Carmagnole, deux chants révolutionnaires. La gendarmerie dut une nouvelle fois intervenir et s'en suivit une véritable guérilla urbaine. A Anderlecht, les fenêtres du domicile de Jules Vandenpeereboom furent cassées pendant la nuit. Au total, au moins 200 personnes furent blessées et 53 arrêtées pendant ces affrontements[9]. Afin d'essayer de calmer la situation, Vandenpeereboom décida de créer une commission composée des différentes tendances représentées au parlement qui serait chargée d'examiner le projet de loi. La commission de la chambre rejetta finalement le projet du gouvernement le 31 juillet 1899 par 8 voix contre 8 abstentions[9]. Le même jour, Jules Vandenpeereboom présenta sa démission au roi.

Il fut remplacé le 5 août par le gouvernement de Smet de Naeyer II.

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Le 7 mai 1900 Jules Vandenpeereboom fut nommé ministre d'Etat[1], un titre honorifique purement protocolaire décerné par le roi.

De 1904 à 1912 il occupa le poste de sénateur à la Commission des Chemins de Fer, des Postes et Télégraphes avant de devenir membre de la commission des chemins de fer entre 1913 et 1914[1]. En temps que membre de la commission , il présida aux travaux de la "Commission pour l'étude des réformes à préconiser en matière d'habitations à bon marché" qui était une initiative du gouvernement[2].

Pendant la première guerre mondiale, il devint président du "Comité de secours et d'alimentation" à Anderlecht[2].

Il meurt le 6 mars 1917 à 73 ans dans cette même ville.

Mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

  • Avocat au Barreau de Courtrai : 1865-1914
  • Conseiller communal de Courtrai : 1872-1884
  • Ministre des Chemins de Fer, des Postes et télégraphes : 16.6.1884 - 24.1.1899
  • Ministre de la Guerre : 11.11.1896 - 5.8.1899
  • Chef de cabinet et ministre des Chemins de Fer, des Postes et télégraphes : 16.6.1884 - 24.1.1809
  • Sénateur provincial de Flandre occidentale : 15.7.1904 - 6.3.1917
  • Ministre d'Etat : 7.5.1900 - 6.3.1917

Hommage[modifier | modifier le code]

Buste de Jules Vandenpeereboom au Palais de la nation, Bruxelles

L'Ancienne propriété Vandenpeereboom[modifier | modifier le code]

Aussi surnommé Musée Vandenpeereboom à cause de sa vaste collection d'antiquité se composant d'armes et de meubles anciens. La propriété Vandenpeereboom fut achetée en 1890 alors que Jules Vandenpeereboom était encore ministre des Chemins de Fer, des Postes et Télégrammes. Elle se situe Place de la Vaillance,n°17 à Bruxelles. Juste après l'avoir achetée, il la fit démolir et reconstruire par l'architecte François Malfait[13]. A sa mort en 1917, Jules Vandenpeereboom légua l'ensemble de ses collections ainsi que sa propriété à l'Etat belge avec pour seul condition que le lieu reste accessible au public[14].

La propriété a été classée comme Ensemble le 28 février 2002 sous le nom de "Ancienne propriété Vandenpeereboom"[15].

Actuellement la propriété Vandenpeereboom est occupée par l’académie des Beaux-Arts néerlandophone, l’« Academie voor Beeldende Kunsten »[16].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • DE PAEPEET J.-L. et RAINDORT-GERARD C. (dir.), Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, Académie Royale de Belgique, 1996, p. 561.
  • DE BUEGER-VAN LIERDE F., « Louis Frank, pionnier du mouvement féministe belge », Belgisch Tijdschrift voor Nieuwste Geschiedenis,‎ 1973, p. 3-4
  • DENECKERE G., Les Turbulences de la Belle Epoque : 1878-1905, coll."Histoire/Nouvelle Histoire de la Belgique, Bruxelles, Le Cri, 2010, p. 90
  • DUMONT G.-H., Chronologie de la Belgique : de 1830 à nos jours, le cri histoire, 2003, p. 226.
  • Inst. roy. colon. belge, Biographie coloniale belge , Bruxelles, Édition J. DUCULOT, 1995, p. 1088.
  • JAURES J., Défenses républicaine et participation ministérielle, Tome 8 des œuvres, Paris, Edition établie par Maurice Agulhon et Jean-François Chanet, 2013, p.655.
  • STARCK K. et SAUER B., A Man's World? , Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholar Publishing, 2014, 213 p., p. 43
  • VAN KALKEN F., Commotions populaire en Belgique (1834-1902), Bruxelles, Office de publicité, 1936, p. 203.
  • VAN KALKEN F., La Belgique contemporaine (1780-1930) , Paris, Librairie armand colin, 1930, p.218.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e J.-L. DE PAEPEET et C. RAINDORT-GERARD (dir.), Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, Académie Royale de Belgique, 1996, p. 561.
  2. a b c et d « Vandenpeereboom, Jules », sur Les archives de l'État en Belgique (consulté le )
  3. « Léopold II de Belgique (timbre) », sur wikiwand.com (consulté le )
  4. a et b « Voyager dans le temps. L’introduction de la norme de Greenwich en Belgique », sur bestor.be, (consulté le )
  5. a et b F. DE BUEGER-VAN LIERDE,, « Louis Frank, pionnier du mouvement féministe belge. , », Belgisch Tijdschrift voor Nieuwste Geschiedenis,‎ 1973 3-4
  6. Inst. roy. colon. belge, biographie coloniale belge, Bruxelles, Édition J. DUCULOT, , 1088 p., p. 897
  7. G.-H. DUMONT, Chronologie de la Belgique : de 1830 à nos jours, le cri histoire,
  8. F. VAN KALKEN, Commotions populaires en Belgique (1834-1902), Bruxelles, Office de publicité, , 203 p. (lire en ligne), pages 183 et 185
  9. a b c d e et f G. DENECKERE, Les Turbulences de la Belle Époque : 1878-1905, coll. « Histoire / Nouvelle Histoire de Belgique »,, Bruxelles, Le Cri, , p. 90
  10. (en) K. STARCK et B. SAUER, A Man's World? Political Masculinities in Literature and Culture, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholar Publishing, , 213 p., p. 43
  11. F. VAN KALKEN, La Belgique contemporaine (1780-1930), Paris, Librairie armand colin, , 218 p., p. 157 et 159
  12. J. JAURES, Défenses républicaine et participation ministérielle, tome 8 des Œuvres, Paris, Edition établie par Maurice Agulhon et Jean-François Chanet, , 655 p., p. 54
  13. « Registre du patrimoine immobilier protégé dans la Région de Bruxelles-Capitale », sur http://patrimoine.brussels/, (consulté le )
  14. « Le centre Historique d'Anderlecht », sur https://www.anderlecht.be/
  15. « Ancienne propriété Vandenpeereboom. Actuelle Academie voor Beeldende Kunsten van Anderlecht (ABKA) », sur irismonument.be, (consulté le )
  16. « Ancienne propriété Vandenpeereboom », sur anderlecht.be (consulté le )