Rachel Salik

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Rachel Salik
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
DieVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité

Rachel Salik, née le à Berchem-Sainte-Agathe, morte le à Die, Drôme[1], est une comédienne, metteuse en scène et dramaturge de théâtre, de nationalité franco-belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Les parents de Rachel, originaires de Rybotycze, Pologne, ont émigré à Bruxelles au milieu des années 1930. Rachel a à peine 5 ans quand sa mère est déportée dans le camp de concentration d’Auschwitz d’où elle ne revint jamais. Pour protéger sa fille, son père la place d’abord dans une riche pension en Suisse puis l’envoie chez des amis aux États-Unis. Cette enfance mouvementée favorisa son multilinguisme (français, allemand, anglais, espagnol) qui lui permettra plus tard de traduire et d’adapter des pièces de théâtre étrangères.

De retour en Belgique vers 17 ans, elle fait des études théâtrales au Conservatoire royal de Bruxelles, monte pour la première fois sur les planches au Palais des beaux-arts, puis au Théâtre de poche de Bruxelles. Son père, diamantaire, se remarie et s’installe à Anvers.

En 1964, grâce à une bourse, Rachel Salik vient à Paris où elle s'installe définitivement. Elle s'inscrit au cours Charles Dullin, puis participe en 1968 à des stages en anglais dirigés par Andréas Voutsinas. Sa carrière théâtrale connaît alors une tranquille ascension. Elle travaillera avec des metteurs en scène de renom : Michael Cacoyannis, Guy Rétoré, Jean Gillibert, Alain Scoff, Jean-Louis Jacopin, Régis Santon, Robert Hossein… Parallèlement à ses prestations dans de grands théâtres, elle commence à chanter dans divers lieux, notamment dans un petit restaurant espagnol, la "Candelaria", près de l’Odéon, accompagnée d’une musicienne guitariste espagnole, Zilouca, qui restera son amie intime pendant de longues années. Elle commence à s’intéresser aux spectacles musicaux et au théâtre contemporain et à traduire des pièces de théâtre espagnoles.

Au milieu des années 1970, un premier cancer freine un peu sa carrière dans les grands espaces et elle choisit d’apparaître dans des pièces créées par des amis dans des cafés-théâtres. Elle rencontre, entre autres artistes, une comédienne belge, Maïté Nahyr et, en 1983, Djinn Bain, graphiste et décoratrice écossaise qui participera dès lors au décor de plusieurs pièces de Rachel.

Elle découvre la mise en scène lorsque, en 1983, Monick Lepeu l’appelle pour sa pièce Gertrude morte cet après-midi. Ensemble elles obtiendront le Prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique, ce qui vaudra à la pièce d’être reprise dans de nombreux théâtres et dans plusieurs tournées à l’étranger. Un bon début dans la mise en scène…

Rachel commence alors à adapter des textes (Marguerite Duras, Régine Deforges, Alice B. Toklas…), et une pièce anglaise (Carol Shields), à écrire ses propres créations et à les mettre en scène. Féministe[2] et homosexuelle[3], les hommes sont rarement présents dans ses créations. En 1985, elle crée sa propre compagnie (Compagnie Rachel Salik).

Avec Maïté Nahyr, elle participe aux ateliers "Découverte des cultures européennes" de l’association Cassiopée, créée en 2000 et dont le président est André Dussollier[4].

En 2003 et 2004, elle soutient le festival du Théâtre iranien en exil[5].

En 2005, sa dernière pièce de théâtre qu'elle a coécrite avec Valeria Moretti et mise en scène, Hotel Dorothy Parker, a obtenu un franc succès.

Après une vingtaine d’années de lutte contre son cancer, elle décède le à Châtillon-en-Diois dans le village où habite encore son amie décoratrice Djinn Bain. Un an plus tard, un hommage lui est rendu par ses amis comédiens au Théâtre 13.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Comédienne[modifier | modifier le code]

Metteuse en scène[modifier | modifier le code]

Traductions, adaptations et créations[modifier | modifier le code]

  • 1969 : Pré-Papa, traduction de la pièce en espagnol d’Agustin Gomez-Arcos, parue dans l'Avant-Scène Théâtre no 434.
  • 1985 : Interview de Mrs Morte Smith par ses fantômes, traduction de la pièce d’Agustín Gómez-Arcos, édition bilingue Actes Sud ( (ISBN 978-2868690234)).
  • 1986 : Pour l'amour de Marie Salat d'après le roman de Régine Deforges.
  • 1987 : Suzanne Lenglen, la Diva du tennis d’après la biographie de Gianni Clerici.
  • 1992 : Les Gastronomades, d’après le livre de cuisine d’Alice Toklas, coécrit avec D. Poncet.
  • 1995 : La Vie matérielle, coécrit avec Claire Deluca d’après Marguerite Duras.
  • 1996 : Je suis la vieille dame du libraire, d’après le roman de François Perche.
  • 1998 : Piano pour quatre, spectacle musical personnel avec Jean-Pierre Thiercelin.
  • 2001 : Treize mains, traduction et libre adaptation de la pièce de Carol Shields.
  • 2004 : Allah n'est pas obligé, d'après le roman d’Ahmadou Kourouma.
  • 2005 : Hôtel Dorothy Parker, coécrit avec Valeria Moretti.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • 1983/1984 : Prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique pour Gertrude morte cet après-midi
  • 1989 : Label du Bicentenaire pour Olympe de Gouges
  • 1999 : Prix de la Fondation de France pour Puck en Roumanie
  • 1999 : Prix spécial du jury de la Sacem pour la mise en scène de Proust, de Mazarine à Clotilde
  • 2001 : Lauréat de la Fondation Charles Oulmont pour Puck en Roumanie

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Elle signa le Manifeste des 343, article paru dans le Nouvel Observateur no 334 du 5 avril 1971 [1]
  3. Jacqueline Pasquier : « Rachel Salik : une artiste qui met à l'honneur les femmes d'hier et les femmes d'aujourd'hui », dans Lesbia Magazine no 211, mars 2002, pages 29-34
  4. Découverte des cultures européennes sur www.atelierscassiopee.org
  5. Art en exil sur www.artenexil.net

Liens externes[modifier | modifier le code]