Discussion:Ripon (plateforme logicielle)

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Ripon est-il une IA ? et si oui est-ce une IA générative ?[modifier le code]

Ripon est parfois désignée comme une IA, mais c'est assez discutable (c'est plutôt un algo de Big Data que leur concepteur IA pour faire bien) et en tout cas pas une IA générative comme dit dans l'article. Les source utilisées pour sourcer cela sont plutôt primaires et difficiles à vérifier. En tout cas, je ne sais pas si on peut dire que c'est "Le premier exemple majeur d'utilisation néfaste d'une IA générative" comme suggéré dans l'article. Quelle source dit que c'est "Le premier exemple majeur d'utilisation néfaste d'une IA générative" ? Jean-Christophe BENOIST (discuter) 31 mars 2023 à 12:09 (CEST) blement un intérêt encyclopédique et historique. Lamiot (discuter) 1 avril 2023 à 15:56 (CEST)[répondre]

Bonjour ou bonsoir ; le commentaire et la question ci-dessus m'ont été adressés dans la page de discussion de l'article francophone de wikipédia sur l'Intelligence artificielle. Tout d'abord, je remercie au passage Jean-Christophe BENOIST pour ces remarques et pour cette questions, tous trois pertinentes.
Comme le sujet concernait spécifiquement Ripon, j'ai proposé, pour ne pas encombrer la PdD de l'article IA de transférer cette discussion ici, dans la présente page de discussion (PdD), mais j'invite les lecteurs/trices intéressé(e)s à aussi consulter l'article IA (dans la PdD duquel nous pourrons plus tard ajouter un résumé de la présente discussion).
- La médiatisation de RIPON commence à dater, et je n'en avais plus tous les éléments en mémoire. Je me suis donc un peu replongé dans les sources secondaires (d'où mon petit délai de réponse que je vous demande d'excuser).
- Vu le temps qui s'est écoulé (près de 10 ans, voire plus, ca dépend à quand on fait remonter l'histoire de Ripon) et la complexité du dossier, je pense que ma réponse doit être étayée, sourcée et contextualisée. => Elle sera donc un peu longue.
- Pour cette réponse, faute de temps disponible, je vais me baser sur les sources secondaires dont je disposai vers 2020, car je n'ai pas l'impression qu'il y a eu grands chose de neuf depuis sur le sujet (si je me trompe, merci de me corriger, je suis preneur d'infos ou sources secondaires plus récentes). Merci patienter un peu pour la suite.Lamiot (discuter) 1 avril 2023 à 16:13 (CEST)[répondre]
Jean-Christophe, tu as tout à fait raisons sur le sujet de la vérifiabilité de l'aspect IA "générative" ; je pense qu'on peut reformuler et plutôt parler d'indices forts ou d'une forte convergence d'indices, bien que [voir plus bas]...

Avant d'aller plus loin, pour notre culture commune et celles de ceux qui nous lisent (qui n'ont peut être plus le contexte en tête), je propose de d'abord faire un point sur la question de la vérifiabilité (une qualité et un critères très importants dans Wikipédia). Elle est ici d'autant plus importante et délicate que :
* l'entreprise/officine Aggregate IQ (AIQ) n'a je crois jamais publié en ligne un quelconque bilan annuel d'activité. Elle a toujours su rester — derrière une façade un peu floue et somme toute très banale dans les pays anglo-saxons (une boite de publicité/communication...) —, en grande partie secrète. Et une fois ses activités d'intrusion dans les processus électoraux ou de référendums en partie étalées au grand jour, elle a su rester étonnamment discrète - bien plus discrète que sa sœur Cambridge Analytica - même au plus fort de la tourmente du scandale médiatique ;
* AIQ semble avoir alors pu (et su) profiter d'un autre 'évènement' qui a capté l'attention publique et sociopolitique du monde occidental : les rumeurs récurrentes d' ingérences russes, et leur sujet connexe : les usines à trolls. Ces deux derniers sujets ont médiatiquement fait à l'époque beaucoup de bruit, avec un effet de co-temporalité qui a parasité les enquêtes officielles et journalistiques qui commençaient à pointer vers AIQ. Ce parasitage s'explique par le fait que ce sont les mêmes sphères journalistiques, et surtout les mêmes sphères d'enquêtes policières, judiciaires et de commission sénatoriales ou assimilées qui ont été concernées. L'ingérence russe a probablement plus inquiété ces pays anglo-saxons, qu'une ingérence américaine privée et politico-idéologique. Il suffit de lire ceux des rapports d'enquêtes qui sont publics, pour voir que les soupçons d'ingérence étrangère russe ont mobilisé et donc détourné ceux-là même des services d'enquêtes qui devaient aussi travailler à éclaircir le scandale Facebook/CA/AIQ (qui était dans les faits, lui aussi, un vaste système d'ingérences multiples, mais d'origine américaine, semi-privées et portée par un milliardaire et des lobbys policologies-financiers et idéologiques soutenant D Trump ; tout ça a été bien documenté, par The Guardian notamment, 5https://www.theguardian.com/uk-news/2018/mar/31/aggregateiq-canadian-tech-brexit-data-riddle-cambridge-analytica à partir de 2018]). Il est à noter rétrospectivement, que ce système semble avoir été, exclusivement ou presque, pilotées et financées par des entités libertariens de droites nord-américaines puis anglaises, en liens avec certain Think-tanks et en lien avec divers paradis fiscaux (pour ce qui concerne l'argent, car l'IA et l'influence ne sont pas gratuites) ; Je ne dis pas qu'il y a un lien entre ces deux affaires ou avec Ripon, il est absolument possible que cette co-occurence soit le fait du seul hasard, mais je ne peux pas non plus dire qu'il n'y a pas de lien. Faute d'informations nous permettant d'aller plus loin, je n'explore pas plus ce point (à moins que quelqu'un ait d'autres infos fiables et vérifiables ou de sources secondaire pertinentes)  ;
* AIQ a aussi profité du fait que la plupart des projecteurs étaient braqués outre océan (du point de vue américain) sur le Brexit et sur la sœur presque jumelle d'AIQ : Cambridge Analytica (CA), que - si je me souviens bien - Steve Bannon (personnage-clé de la saga CA/AIQ, dont le rôle a été sous-estimé ? ancien directeur de campagne de Donald Trump, puis son conseiller stratégique) avait lui même souhaité voir installée loin des États-Unis, et associée au nom universitairement prestigieux de Cambridge (nom qui apportait à CA une aura de sérieux et de scientificité, tout en pouvant éloigner les soupçons des libertariens américains de droite et des souteneurs républicains de D. Trump...).
* AIQ s'est par ailleurs toujours naturellement gardé d'afficher publiquement, sur son portail ou ailleurs, les outils qu'il utilisait (ex avec Webarchives.
* Ripon, dont le nom est peu évocateur (sauf pour un républicain américain militant) n'a été que tardivement connu du public (et des enquêteurs ?) a, curieusement (ça m'a beaucoup étonné à l'époque), suscité très peu d'intérêt (médiatique, sociologique et scientifique, apparemment en tous cas, même dans la partie visible du monde des développeurs de l'IA / me trompe-je ?), même après les séries de révélations de Christopher Wylie, puis d'autres "lanceurs et lanceuses d'alerte".
Ces éléments expliquent qu'il sera avant longtemps (ou pour toujours ?) difficile d'être aussi vérifiable que nous le souhaiterions tous.
Dans cet article au sujet délicat, je ne voulais pas qu'on fasse de TI...
J'ai donc à l'époque été voir/entendre/lire 1) ce qu'en disaient les lanceurs d'alerte (sources primaires), 1) les dires de celui qui a découvert les (gros) reste de codes et de fichiers qui trainaient encore sur Internet à l'époque (plus de 20 000 dossiers et 113 000 fichiers abandonnés sur Gitlab, "sources primaires" pour le code (je n'ai pas les compétences de l'analyser) mais source disons un peu secondaire quand l'expert en parle après analyse ? puis 3) des sources tertiaires (quand les enquêteurs résument le discours de l'expert...) et éventuellement quaternaire, etc. Ouf, heureusement, des milliers de pages de compte rendus d'enquêtes ont été assez rapidement disponibles publiquement disponibles (sources secondaires, voire tertiaires). Mais attention : ils sont très perturbants pour un wikipédien qui ne saurait pas prendre de recul, car de très nombreuses affirmations (de CA et de AIQ et de leurs avocats étaient (et restent) à l'évidence parfaitement mensongères puis se contredisent, avant peu à peu d'être clarifiées par les enquêtes. Par exemple, avant d'être confondus par une succession de preuves et de témoins, quasiment tout les membres de ce qu'il faut bien appeler un complot (contre la démocratie), niaient même se connaitre. Bref, on est loin de tout savoir, mais il y a de solides conclusions contre-vérifiées et qui se confirment quand on croise les différentes enquêtes (canadiennes et anglaises notamment, pour les plus approfondies et publiquement disponibles). Voici de premiers élément de réponse et réflexion quand à l'aspect vérifiabilité/fiabilité, qui vaut j'espère pour tout le contenu de l'article. Venons en maintenant à la question suivante...

Ripon était-il vraiment une IA ?[modifier le code]

Cette discussion fait suite à la précédente (ci-dessus)

Selon les compte-rendus de Commissions d'enquête de l'ICO, et selon les analyse faites par des journalistes spécialisé(e)s qui ont suivi la saga d'Analytica (ex : The Gardian), notamment sur la base des témoignages de Christopher Wylie, Ripon était bien plus qu'un progiciel intégrant un complexe algorithme de fouille et d'exploitation d'un big data. Ripon était une machine de guerre électorale et d'influence politique et idéologique La maison-mère de CA et d'AIQ, le groupe SCL, était britannique, mais co-fondée (en 1990) par ... l'Américain Steve Bannon avec l'Anglais Nigel Oakes. Son objectif était de mettre les progrès de la psychométrie et de la psychologie comportementale (on parlerait maintenant en 2023 aussi de Computational psychometrics et de Computational psychology) au service de la communication stratégique (militaire, gouvernementale, affairiste ou le plus souvent électorale et politique) se sont antérieurement mises au services d'armées. Une fois AIQ créé, tous les ingrédients d'une IA étaient potentiellement déjà réunis, mais ceci ne répond pas à la question (algorithme ou IA? ).

Certes Ripon était — aussi — une puissante machine algorithmique (Ses créateurs n'ont pas baptisé AIQ en y intégrant le mot Aggregate pour rien, et IQ vous évoque peut être Intelligence quotient ou Image Quality au sens informatique du terme).
- Ripon a effectivement (les résultats d'enquêtes l'ont confirmé) servi à (secrètement et algorithmiquement) exploiter de la mégadonnée pour dresser le profils psychologiques de gens à cibler, car a priori plus facilement manipulables.
Ripon a servi à leur envoyer des informations biaisées ou 'fakées' précisément là et quand 'on' voulait par exemple les rendre "haineux" anti-euro, anti-européens... et/ou pour orienter leur vote ou pour qu'ils n'aient simplement pas envie d'aller voter (tous pourris, etc.). Je pense que ceci fait aussi consensus depuis 2018-2020, je laisse ceux qui ont des doute vérifier. Mais cela ne nous dit pas si Ripon peut être vraiment qualifié d'IA ;

Les témoignage recueillis par les enquêteurs, croisés avec les restes de codes récupérés montrent que Ripon n'a cependant pas servi qu'à capter, taguer, mixer, trier, filtrer, réaggréger et connoter, trafiquer et "router" ou "re-router" des dizaine ou centaines de millions d'informations 'captées' chez des dizaine de millions de personnes réelles, parmi lesquelles ont été choisies celles qu'il "fallait" faire voter pour ou contre une idée ou pour ou contre un candidat, ou qu'il fallait rendre "abstentionniste" le jour du vote. Peut être est-il temps d'inventer un concept d'influenceur artificiel (Alexa en ferait-elle partie ?), mais ce n'est pas notre rôle de wikimédien (hormis peut être dans un wiki livres ou sur wikiversié). Ne devançons pas l'appel.

Bon, ainsi un peu plus éclairés, je nous propose maintenant d'aborder la question sheakspearienne et pertinente de Jean-Christophe ; pour ceux qui ne connaissent pas trop les IA, je me permet de la reformuler avec des mots simples "Quel était le degré de puissance créative de Ripon (to be or not to be an IA) ? J'espère ne pas trahir la pensée et le sens de la question de Jean-Christophe (si c'est le cas, me corriger sans hésiter).

Peut-on, doit-on ou veux-t-on parler d'IA ou pas à propos de Ripon ? d'IA générative ou pas ? [Début d'apparente digression : c'est une question un peu wikiphilosophique, qui m'évoque 2 enjeux :
- - 1) comment parler (et tenir compte) dans Wikipédia de la désinformation par de nombreuses officines de "communication stratégique" et d'analyse . IA (ex : en 2020, Britany Kaiser (ancienne directrice de CA qui s'est ensuite déclarée lanceuse d'alerte) estime que la manipulation des élections (et de l'opinion publique donc) par « des centaines de nouveaux Cambridge Analytica » (source) est devenue la norme. Pour Emma Briant (Bard College, New York) spécialiste de la propagande politique, CA n'était que la partie émergée de l'iceberg. "Ce genre d'opérations de manipulation se joueraient à un niveau bien plus global, impliquant gouvernements, agences de renseignement, entreprises privées et partis politiques (...) Il s'agit d'une industrie mondiale entière qui est hors de contrôle" (source) ;
- - 2) i y a un enjeu à venir aussi pour les Wikimédiens : un jour prochain, quand les IA auront encore progressé, on aura à se demander si une IA peut dépoer un brevet ou un copyright, si elle est une source primaire, secondaire ou tout autre chose, si elle a le droit d'ouvrir un compte dans wikipédia et d'y contribuer collaborativement avec nous, si elle peut voter, être administratrice, faire partie du Conseil d'administration etc. Et si en plus de Wikidata, il ne faut pas créer une Wiki-IA transparente avant qu'un autre RIPON ne parasite wikipédia, ne suce le sang de Wikidata ou s'approprie en le dévoyant ’’MediaWiki]], (ce n'est peut être pas une bonne idée, mais n'est on pas condamné comme la Reine rouge dans Alice au pays des merveilles.. on pourrait par exemple travailler ça avec des éthiciens et avec Mozilla qui montre des vélléités dans ce sens ? après un moratoire mondial et des réflexions, et ceux qui réfléchissent à ces questions devraient avoir l'exemple de Ripon à l'esprit. Certaines IA semblent devoir s'entraînent sur nos wikis, c'est pourquoi je me suis permis cette autre digression que je clos ici)] ;

J'ai retenu de mes lectures qu'il est ressorti — au fur que les enquêtes progressaient — que Ripon était (pour l'époque) sophistiqué ; que Ripon utilisait - en les combinant - des "savoirs" issus de la psychologie (et de la psychométrie et de la psychologie comportementale notamment), et d'autre part des systèmes et principes clairement issus des méthodes agnotologiques (méthodes que l'on sait maintenant avoir été mises au point et largement utilisées par des entités que l'éthique n'étouffait pas, puis peaufinées à souhait par l'industrie du tabac puis récupérée par de nombreuses stratégies de fabrique du déni (cf. combustibles fossiles, déni du changement climatique, Agriculture intensive, industrie phytopharmaceutique, etc.), qu'on croirait issues du cerveau d'un bon auteur de S-F ouh là, je m'emporte. Recentrons-nous sur le sujet) et peut-être issu de méthodes de désinformation et de propagandes militaires (qui n'aident pas à y voir clair). Rem : Pour la petite Histoire, il y a quelques Geeks et experts français(e)s qui avaient à l'époque repéré que quelque chose n'allait vraiment pas, et qui avait de forts soupçons sur l'ampleur de la manipulation et sur une origine disons "numérique hautement sophistiquée". Mais il fallu attendre les découvertes de Chris Vickery pour croire et vérifier que Ripon existait, qu'il était encore en construction en aout 2015, pour apprendre son nom, pour en entrouvrir le capot et entrapercevoir une partie des rouages de son énorme, complexe et délicat mécanisme, ses lubrifiants et ses noirs desseins. Merci à Chris Vickery.
Pour ce que j'en ai lu ou su, Ripon n'a jamais été paramétré, ni même conçu pour générer des "conversations" sophistiquées et directes en temps quasi-réel à la manière de ChatGPT (<- mais ce serait à vérifier ; si quelqu'un en a le temps <= peut-être Ripon pouvait-il générer des messages "intelligent" de type "chat" en ligne ? ...par exemple sur le compte Facebook de cibles (comptes que AIQ connaissaient mieux que leurs détenteurs légitimes). Je ne m'en souviens plus, à l'époque on pensait plutôt (ou uniquement) à des salves de messages lancés par une armée de trolls bien humains. Je ne le dirais pas comme ça dans un article, mais puisqu'on est en PdD, je m'autorise à reformuler la choses prosaïquement et un peu métaphoriquement : j'ai aussi retenu de mes lectures que le "boulot" de Ripon, c'était autre chose : on lui demandait, si j'ai bien compris, en entrée de "comprendre" les gens (au début à partir de leurs clics "j'aime" sur Facebook), puis en sortie, de cibler le système nerveux central d'une partie de ces gens, précisément choisis sur la base de leur profilage psychologique. Ripon serait donc une sorte d'expert en (re)programmation neurolinguistique : il devait générer (ou aider à générer) vers ces cerveaux (plus ou moins individuels ou travaillés en "masses") des messages disons psychoactifs. Ces messages étaient pour certains finement ciselés pour être insidieusement trompeurs, d'autres incluaient des injonctions subliminales, parfois méchamment paradoxales. Des milliers de publicités pro-Brexit en ligne ont été générées dans des délais courts par AIQ (par Ripon ? ou sinon par qui ?) Dans le cas du Brexit, ces messages égaient souvent sans lien apparent avec le Brexit ; pour certains précis, destinés à peu de gens, et pour d'autres, conçus pour être viraux. Tous avaient un sens caché ; certains contenaient des infos vraies mais présentées de manière à induire un certain comportement de choix/vote, d'autre contenaient de informations passablement ou partiellement mensongères générant un sentiment de malaise chez les personnes non-cibles, mais super-crédibles pour leurs vrais destinataire ; ils étaient parfois très grossièrement biaisés ou contenaient d'incroyables contre-vérité (on le dit parfois dans certaines écoles de commerce et de pub, dans certaines agences de conseil : "plus c'est gros, plus ça passe !" -> Donald Trump est réputé être passé maître dans ces effets rhétoriques qu'il a rendu incendiaires sur les réseaux sociaux (Trump semble parfois très artificiel, mais ce n'est pas une IA ; des mauvaises langues ont dit que son cerveau aurait inspiré le réseau de neurones de Ripon. Je n'en crois rien ; il se trouve néanmoins que Ripon a été commandé par l'un de ses proches conseillers (qui fut même vice-président de CA si je me souviens bien), et que, selon diverses analyses a posteriori (dont 'sources bien secondaires') Ripon a contribué à le propulser (Trump) à la tête du pays... Il semble qu' "On" ait appris à Ripon a entrer dans certains cerveaux (ou a-t-il appris tout seul ?[c'est une métaphore, je le précise pour qu'on n'invente pas une xème théorie du complot ; non, Ripon n'a pas besoin d'être injecté avec une micropuce dans un vaccin ou n'importe quoi d'autre pour entrer en nous, ce n'est pas une araignée électronique qui entre dans nos oreilles ; il passe naturellement par nos yeux et nos oreilles, via des images et des phrases construites pour susciter certaine émotions au bon moment]. D'un certain point de vue (c'est encore une métaphore) : en entrée du système, Ripon sait un peu lire dans nos cerveaux, via le traces qu'ils laissent sur Internet. Et en sortie, Ripon sait écrire dans certains cerveaux, assez bien, pour y déposer des intentions, des injonctions de comportements en s'adaptant à différents types de psychés - c'est là qu'on peut soupçonner qu'AIQ ait eu besoin d'une IA. Et donc : Ripon pouvait il faire tout ça, dès le milieu des années 2010, secrètement, sans une IA.

Un autre indice en faveur d'une IA dans Ripon (ou associée à Ripon ?) est le contact de CA avec Team Jorge :

« En janvier 2015, CA s'est procuré les services d'une société de renseignement privée israélienne connue pour sa sophistication technique. La relation avec cette société de renseignement privée israélienne a été favorisée par Brittany Kaiser, qui était alors directrice du développement commercial de la société. L'entreprise a été chargée par CA dans son bureau de Londres de pirater le compte de messagerie privé et l'ordinateur du général de division Muhammadu Buhari, qui était à l'époque candidat à la présidentielle et qui est aujourd'hui l'actuel président du Nigeria. Le personnel de CA gérant la campagne a ensuite reçu le matériel piraté et a utilisé son contenu à des fins de renseignement stratégique pour aider leur candidat, Goodluck Jonathan, à l'élection et en tant que kompromat pour lancer des campagnes de rumeurs sur la santé, le bien-être et l'aptitude de Buhari à devenir président. Une partie de ce kompromat a été publiée dans le Guardian. (...) Alexander Nix a explicitement parlé à M. Wylie de la capacité de « opérations noires » de CA, qui comprenait l'utilisation de pirates informatiques pour pénétrer dans les systèmes informatiques afin d'acquérir le kompromat. M. Wylie a également été informé que chaque fois que cela était proposé aux clients, CA / SCL le répertoriait et le facturait comme des «services informatiques spéciaux» »

. Selon le résultats d'une enquête récente, Team Jorge a reconnu sa relation avec CA. Or Team Jorge, de son côté, parle aussi et sans ambiguïté de l'intelligence artificielle comme étant au coeur de ses activités, en complément de ses logiciels espions et malveillants, il vante sa plateforme logicielle « intelligente » baptisée Advanced Impact Media Solutions, ou Aims, capable de créer, diffuser et gérer de faux profils, de faux comptes en ligne et de fausses informations sur les réseaux sociaux : une « ferme de robots informatiques » et un « catalogue de plus de 30 000 profils automatisés de fausses personnes […] utilisés par Jorge pour poster en rafale des commentaires sur les réseaux sociaux, faire monter une polémique » et notamment pour manipuler les résultats de processus électoraux (« Hacking, Extortion, Election Interference: These Are the Tools Used by Israel’s Agents of Chaos and Manipulation - National Security & Cyber - Haaretz.com », sur web.archive.org, (consulté le )) ; ca ne vous rappelle rien ?..

Un autre indice fort est que quand C.A s'est auto dissous Lors du scandale, une partie du groupe s'est rapidement recréé (en 2018) en une société Auspex International ...qui se présente immédiatement sur son site web comme proposant à ses clients « une variété de méthodes d' intelligence artificielle et de science des données », pour notamment faire de la Communication ciblées (« conçue pour diffuser les messages les plus convaincants devant les bons publics de la manière la plus rentable ».

Cette affiche de l'organisation Vote Leave affirme que le Royaume-Uni déboursait 350 millions de livres par semaine pour être membre de l'Union européenne. La vérification des faits n'est pas parvenue à rendre vaines ce type de stratégie de désinformation (Ripon a-t-il généré ce message, ou l'a-t-il rendu plus efficient dans certains esprits ?).

Les psychosociologues savent que, notamment dans un contexte émotionnel intense (haineux, peur, angoisse, dissonance cognitive et autres situations de stress notamment), quand le "virus" du déni est bien instillé et installé dans un cerveau, même le propriétaire du cerveau, et il faut pour cela qu'il prenne conscience de la chose, aura bien du mal à le "désinstaller" <= les contre-arguments des fact-checkers ne font généralement qu'alimenter et renforcer ce déni) ;
Un premier fait plaide en faveur d'un statut d'IA pour Ripon : Dans le contexte pré-Brexit, Arron Banks et Andy Wigmore ont d'abord nié avoir eu une quelconque relation avec Cambridge Analytica et nié avoir même connaissance de l'existence d'AIQ. Mais ils ont fini (en 2018) par reconnaître que Banks disposait en fait déjà d'une équipe dédiée à l'intelligence artificielle à Bristol (au service de ses entreprises d'assurance selon lui) ; il a lui-même dit « l'intelligence artificielle peut être utilisée de telle manière que vous puissiez savoir si quelqu'un est susceptible de renouveler une police en fonction de son profil psychologique. Il y a toutes sortes de choses que vous pouvez apprendre des données en utilisant l'intelligence artificielle qui sont utiles pour le secteur de l'assurance ». Et Andy Wigmore et lui ont reconnu avoir utilisé, en lien avec une "équipe de créatifs" présents à leur côté, au moins 4 data scientists, pour effectuer un travail inspiré par celui fait par Cambridge Analytica (qui avait livré à l'UKIP les résultats d'un travail de démonstration). Arron Banks a ensuite dit avoir dopé ses bénéfices d'assureur grâce aux systèmes de ciblage par intelligence artificielle qu'il a découvert à l'occasion de la campagne pro-Brexit (campagne qu'il a également largement financé).
J'ajoute une remarque, qui n'a aucune valeur de preuve : n'est-il pas remarquable que les développeurs de Ripon aient baptisé son noyau de connaissance The Database of the Truth ?. Si j'osais (risquerai-je ici de malencontreusement influencer mon lecteur ? je prend le risque) je dirais : Quoi de mieux qu'un vrai réseau (artificiel) de neurones pour influencer une autre réseau de (vrais) neurones ? (non, cette phrase n'est ni un argument, ni une preuve, et je le jure, ni elle, ni aucune autre, ne m'a été proposée par ChatGPT. Mais pouvez vous vraiment me croire ? suis-je discrètement entré dan votre cerveau par effraction ? Comment être certain que le présent texte, inhabituellement long et un peu curieux, ne vient pas de ChatGPT ? Voici dans quel monde tautologiquement inexistentiel nous entrons. Wikipédia y retrouvera-il ses petits ? Cet apparté, qui ressemble un peu ici à une pause publicitaire, semble hors-sujet ? Certes, mais il ne l'est pas (il va nous préparer à la suite)
...C'est dans cette volonté de sciemment construire ou présenter des informations (vraies quand c'est possible, sinon fausses ou biaisées, c'est presque secondaire) pour pénétrer et modifier les cerveaux (là où d'autres et la publicité ne cherchaient précédemment qu'à l'occuper temporairement), qu'apparaissent les indices d'un aspect "génératif" et "artificiel"
Cet aspect génératif de comportements et d'attitude face aux faits était (presque ?) trop précoce dans l'histoire de l'IA pour qu'on puisse y croire facilement. Pourtant, il n'était pas vraiment inattendu, pour plusieurs raisons (j'y reviendrai plus en détail) :
-> on sait maintenant qui est politico-techniquement à l'origine première du montage/organisation technique de ce système : c'est le Groupe SCL (lire l'article pour en savoir plus sur ce groupe), et plus tard — selon des données plus récentes — : Team Jorge (qui a créé la surprise, mais il est plausible que d'autres officines de ce type n'aient pas été repérés ni identifiés ; par exemple, je n'ai pas eu l'impression (à l'époque, ne n'ai pas vérifié depuis) que le relations entre AIQ et WPAintelligence (ou WPAi, qui n'a pas d'article dans Wikipédia) aient été étudiées de manière approfondies ; or, on lisait dans le rapport final d'une enquête parlementaire anglaise (en point 163) : Les références dans le référentiel [de Ripon] expliquent comment la “ Database of Truth” a été utilisée par la société WPA Intelligence (WPAi), une société qui se décrit comme « fournisseur leader de renseignements politiques pour les campagnes, du président au gouverneur, et aux États-Unis, du Sénateur au maire jusqu'au conseil municipal dans les 50 États et dans plusieurs pays étrangers. (source : n°186) Le référentiel montre aussi que WPAi a travaillé avec AIQ pour le parti Osnova en Ukraine (source : n°187). WPAi a été décrit comme un partenaire d'AIQ (...)
- Trois autre faits contextuels (sourçables) plaident pour l'aspect IA générative :
_1) on est pile dans la période où émergent les trucages de voix et d'image assistée par IA le (très riche) financeur de la double opération CA/AIQ est nul autre que Robert Mercer (
attention, il a un homonyme qui est aussi informaticien, mais qui n'a rien à voir avec ce dont nous parlons ici) aussi discret qu'AIQ qu'il a contribué à créer grâce à sa fortune de milliardaire et ses compétences informaticien, cet homme est justement, comme tu le sais je suppose ... l'un des pionniers de l'intelligence artificielle ; l'IA, c'est son truc.
_2) Au moment de générer un vaste ressentiment anti-européen (pro-Brexit pour le dire autrement), l'un des opérateurs et finançeurs des opérations d'influence pro-Brexit, Aaron Banks, assureur de métier, a voulu s'inspirer de "quelque chose" dont il avait pu voir et mesurer l'efficacité) pour créer son propre outil, à son propre profit. Ce quelque chose lui a été présenté par CA/AIQ, et à partir de ce moment Banks parlera clairement d'Intelligence artificielle (pas d'algorithmes)
_3) et surtout le chapitre 4 du rapport Investigation into data analytics for political purposes, qui est consacré à Aggregate IQ et au témoignage de l'expert Jeff Silvester (url=https://ico.org.uk/action-weve-taken/investigation-into-data-analytics-for-political-purposes), publié en 2020, laisse peu de doutes quant aux intentions et méthodes d'AIQ : il ne s'agissait pas uniquement de fournir une sélection d'adresses de votants vulnérables à aller, par exemple "sensibiliser" en porte à porte. Il s'agissait aussi, mais aussi (puisqu'on est en PdD, je me permet de reformuler comme suit) de déposer dans leur cerveau, au moins via certains réseaux sociaux, parfois viralement, parfois par des voies détournées (secondairement via la Radio, TV, You tube.. source de conversations de bistro, d'écoliers, d'étudiants et familiales...) les messages biaisés qui orienteraient ou confirmeraient leurs futurs choix de vote, ou qui, dans le cas d'électeurs opposants, feraient qu'ils n'iraient simplement pas voter le jour J (après avoir été "persuadés" que ça ne servirait à rien, que tous est décidé d'avance, ou que le Brexit ou Trump ne pourraient pas advenir, etc.).

Si Banks parlait d'intelligence artificielle, je pense que Wikipédia peut retenir ce qualificatif, en lui ajoutant le qualificatif de "probable" ou quelque chose comme ça. Reste la question de savoir si l'on peut qualifier (ou non) Ripon d'AI générative -> on peut se poser les questions suivantes  : Ripon, qui intégrait le modèle des Big Five (psychologie) (créé au début des années 1990) était-il assez fin "psychologue" pour répondre seul et sans "intelligence" à ce qu'attendaient de lui ses propriétaires/commanditaires/utilisateurs ? Ou plus exactement : Ripon auto-générait-il de manière intelligente (désolé d'utiliser ce mot "intelligent" ici et de cette manière, ça me trouble) et de manière créative des contenus "pertinents" et efficaces, c'est à dire en l’occurrence, visant à tromper des électeurs "faibles", i.e. faciles à manipuler psychologiquement grâce à une bonne connaissance de leurs "psycho-profil".
Voici quelques éléments de réponse : Ripon servait, on le sait, mais je ne connais pas les détails du "comment" ni précisément "dans quelle mesure", à influencer le vote d'électeurs ciblés, et/ou à les encourager — subliminalement, par exemple en associant de manière "ancrée" dans l'esprit deux idées, qui dans la réalité n'ont rien à voir, ou en mettant les futurs électeurs en colère chronique
contre le système ; tous pourris, etc. — - à ne pas aller voter [dans le cas d'opposants à Trump ou au Brexit pour ne citer que deux cas emblématiques]).
Selon la commission d'enquête DCMS : Ripon a été conçu pour « 
l'obtention et l'utilisation des données personnelles des gens (...) avec le potentiel d'extraire et manipuler les données. L'inclusion de journaux de débogage dans le référentiel montre que les outils ont été utilisées ». L'étendue totale de la manipulation par Ripon est inconnue des enquêteurs (selon leurs conclusions), mais elle eu lieu, c'est un fait qu'ils ont confirmé. Et il semble que cette utilisation ait été globalement très efficace ; sans les lanceurs d'alerte (dont les témoignages se recoupent) cette énorme manipulation serait passée sous tous les radars, ce qui a ensuite été jugé très préoccupant (est-ce l'arbre qui cache déjà un début de forêt ? se sont demandés certains => d'où les enquêtes parlementaires assez rapidement lancées dans plusieurs pays, plutôt ou presque uniquement anglosaxons, hélas, car l'Afrique, et la 'démocratie dans le monde' en ont aussi gravement pâti).

CA et AIQ ont généré et diffusé une grande quantité de messages (désignés dans leurs référentiels comme de la 'publicité') et une partie de ces message était des infox vidéo (vidéotox). Ces 'documents' (encore une fois, selon ce qu'en laissent penser les témoignages et enquêtes), étaient a priori, entièrement faits par des humains. Or ceci demande de l'argent (AIQ en a reçu beaucoup) ; ceci demande des experts en matière d'influence (qui étaient ils ? les rapports d'enquête ne semblent pas en avoir identifié <= quelqu'un(e) peut-il me factchecker sur ce point ? ) ;
...Dans le rapport final d'une enquête parlementaire anglaise on lit : AIQ a réalisé un travail" pudiquement qualifié de ""publicité en ligne"", "pour les organisations soutenant le Brexit : vote Leave, Veterans for Britain, Be Leave et DUP Vote to Leave, qui, selon Jeff Silvester, ont toutes approché AIQ indépendamment les unes des autres" (source : n°186). On y apprend que — rien que pour le compte de Vote Leave — AIQ s'est fait payer (cher) pour avoir créé 2 823 publicités pro-Brexit différentes. C'est beaucoup, et elle ont été générées en très peu de temps, et pour une toute petite équipe. Ceux qui connaissent un peu de domaine de la pub savent qu'il faut du temps pour élaborer les messages, les faire valider, les tester sur un échantillon de public, les corriger, obtenir les bons à tirer, etc ; Ce qu'on sait d'AIQ n'évoque pas du tout une agence de pub, ou alors vraiment particulière et composée de génies inconnus (on voit mal comment une aussi petite agence de pub, dans ses petits bureaux au Canada, pourraient exécuter un aussi grand travail, sans recruter au moins une bonne équipe de publicitaires et créatifs expérimentés, or AIQ a embauché un directeur de la Recherche datacientist et « ses listes d'employés montrent également qu'AIQ était responsable de l'embauche et de la gestion d'une division d'ingénieurs en logiciel de SCL/CA) » (Source : Parlement anglais). AIQ aurait-il pu fabriquer autant de messages, si vite, et leur donner une trajectoire si "ciblée" et efficace sans l'aide d'une IA ?.
J'insiste : notons (uniquement ici en PdD, pour ne pas faire de TI) que, bien que le rôle trouble d'officines telles que Team Jorge reste à clarifier, selon les données aujourd'hui publiquement disponibles :
- AIQ était composé d'une très petite équipe (en nombre de personnes, en taille de bureaux) ; de même pour Cambridge Analytica ; et de même pour la très petite équipe des créatifs/influenceurs proBrexit, qui là aussi incluait je crois des datascientists, si je me souviens bien (mis au service de ce que le « chasseur de violation de données » Chris Vickery a appelé la
Brexit Connection, à Bristol, par Aaron Banks. Or ce dernier a, plusieurs fois et de manière explicite, et il connaissait son sujet, parlé d'intelligence artificielle (au service de l'influence).
-rem : Ce ne serait pas le cas dans une vraie agence de pub, mais il n'est pas inattendu de trouver dans le cas de CA et d'AIQ de si petites équipes, car dans ces 3 exemples que j'ai évoqué ici (les seuls qui soient aussi bien documentés à ma connaissance, surtout eu égard au secret qui les entourait), ce équipe, crées par des personnalités étasuniennes principalement, opéraient à partir de pays dits
démocratiques (Royaume-Uni, Canada) et en lien avec des think-tanks connus, c'est à dire dans un contexte où le secret est sans doute plus difficile à imposer à des employés ou à des partenaires que dans une dictature ou dans un pays à "ligne politique dure" (rem : l'élan subit pour le secret des affaires qui est né à la même époque pourrait aussi, potentiellement, servir à cacher de tels dispositifs).
- on ne les connait probablement pas tous, mais un grand nombre de message, disons "publicitaires" et "personnalisés" pour rester "neutre" (d'autres diraient de propagande ou d'influence) ont été conçus et publiée par ces deux groupuscules (CA et AI) ; auraient-ils pu le faire si vite, si discrètement, sans une IA en appui ?.

- Notons aussi que lors de la campagne pro-Brexit, pour des raisons encore à préciser (stratégie volontaire pour ne pas donner de temps aux fact-checkers, négociations et tractations financières ? manque d'argent ? manque de temps nécessaire à CA et AIQ pour "nourrir" et faire correctement tourner Ripon ?...), CA, AIQ et la Brexit Connection n'ont envoyé la majeure partie leurs salves de 'psycho-messages' sur les réseaux sociaux (et via d'autres voies) qu'au dernier moment, dans les 15 jours qui ont précédé le fameux référendum (si je me souviens bien). De si petites équipes auraient-elles eu matériellement assez de temps et de moyens humains pour concevoir et diffuser ("router") une telle quantité messages, et des messages si divers, si bien contextualisés, et si bien adaptés à leurs récepteurs sans Ripon ? sans que Ripon en génère tout ou partie ?

(je ne fais pas de lien direct avec RIPON, mais pour recontextualiser tout ça, :
...souvenons-nous que 2016 c'est aussi l'année ou l'hypertrucage audio a été rendu public (en novembre) avec Adobe Voco, premier programme capable de bien reproduire la voix humaine, et que dès juillet 2017, la BBC montrait un discours prononcé par une intelligence artificielle reproduisant Obama, avec un trucage quasi-indiscernable). On peut penser que les "visuels" créés par CA et AIQ étaient "faits main" (mais l'idée de tromperies plus sophistiquées était dans l'air ; ce serait intéressant de savoir si ces deux sociétés [ou leurs commanditaires, leurs finançeurs, dont Mercer et Banks] envisageaient déjà aussi le deepfake, on le saura peut-être un jour...).

Bon, j'admet que jusqu'ici, j'ai apporté un faisceau d'indices plus que de vraies preuves. Le lecteur qui m'a suivi jusqu'ici (bravo) n'est pas encore très sûr que Ripon était une AI (j'en parle au passé, mais on ne sait pas vraiment si Ripon a vraiment été détruit ou désactivé). C'était mon cas jusqu'à ce que récemment, grâce à l'histoire de Team Jorge, je suis retombé par hasard sur un compte rendu d'enquête de l'ICO (bon résumé, lisez le), pour le Parlement et le ministère de la justice anglais (Information Commissioner's Office, qui mentionne une vidéo que je ne connaissais pas (The Guardian en avait parlé, mais ca m'avait échappé à l'époque). On y voir un employé de SCL (SCL = AIQ+CA), avant le scandale, expliquer candidement, clairement et non sans fierté, devant un public de jeunes cadres qui semble exclusivement masculin, comment et pourquoi son entreprise (SCL) et lui même ont décidé d'utiliser le machine learning pour créer une plateforme informatique intelligente capable d'interprêter la personnalité des électeurs, afin d'ensuite leur envoyer des messages (au début de la vidéo, il compare ces messages aux ancien tracts électoraux qu'on jette à la poubelle avant de les lire par ce que selon lui, on ne se sent pas personnellement interpellé par leurs messages). A l'époque je pense qu'il ne savait pas encore ce qu'il faisait, comme Willye, mais Willye s'est ressaisi). J'arrête là, faute de temps et car j'ai d'autres priorités, mais d'autres peuvent prendre le relais et par exemple explorer les compte-rendus d'enquête.

Remarque : Nous ignorons ce que donnera le projet d'IA open-source de Mozilla (mérite-t-il déjà un article sur Wikipédia ?), mais l'initiative de l'UNESCO sur l'IA est à suivre, et l'exemple Ripon AIQ (de par les dérives graves permises par son côté secret) à méditer. Lamiot (discuter) 3 avril 2023 à 00:09 (CEST)[répondre]

Je pense que personne ne lira cette synthèse inédite, en grande partie fondée sur des sources primaires, en tout cas pas moi, et encore moins prendront du temps pour "explorer les compte-rendus d'enquête" ce qui est un appel à l'interprétation inédite de sources primaires et à la recherche. Il faut pointer vers des sources secondaires qui s'expriment sur ce sujet et font un maximum de synthèse à notre place. A noter que les algorithmes non IA peuvent être génératifs et très bien générer aussi. Jean-Christophe BENOIST (discuter) 3 avril 2023 à 10:53 (CEST)[répondre]
Bonjour Jean-Christophe et merci pour ces remarques. Notons quand même, que ci dessus, les conclusions de deux commissions d'enquête ne sont pas des sources primaires, mais secondaires (voire tertiaires pour certains de leurs éléments), et elle s'expriment bien sur le sujet me semble-t-il, clairement même, via des gens a priori crédibles (ce n'est pas une enquête de voisinage, loin s'en faut).
Et quand Team Jorge est évoqué, c'est via une enquête journalistique qui me semble éligible à utilisation dans wikipédia. Les année d'enquête du Guardian sont des sources secondaires et très éclairantes.
Enfin, appeler à "explorer les compte-rendus d'enquête", ce n'est pas appeler à en faire une interprétation, mais à en prendre connaissance, pour au moins savoir qu'ils existent et ce qu'ils contiennent, afin de pouvoir juger s'ils sont utiles ou non à l'article, autrement dit à la compréhension du sujet, tout en pouvant vérifier qu'ils correspondent bien à nos critères de "bonnes sources" (pourrait-on d'ailleurs en trouver de meilleures ? vu le contexte un peu "secret" de l'outil Ripon et de ses réseaux de neurones. Lamiot (discuter) 11 avril 2023 à 00:12 (CEST)[répondre]
Tout est relatif. Les compte-rendus d'enquête sont longs, difficile à lire, à interpréter et synthétiser, et sont le matériau à partir duquel de vraies sources secondaires comme "Le Monde" font leur articles, ou que des livres sont publiés, qui sont beaucoup plus synthétiques et facile à interpréter. Donc par rapport à nos sources secondaires habituelles, ce sont des sources primaires. Il y a beaucoup trop de "cherry picking" ou d'interprétations diverses possibles à partir de ces compte-rendus (surtout à partir de plusieurs CR) pour être directement utilisables; c'est le "job" des véritables SS de sélectionner, interpréter et synthétiser ces CR (à notre, et surtout votre, place comme vous l'avez fait ci-dessus). Jean-Christophe BENOIST (discuter) 11 avril 2023 à 12:46 (CEST)[répondre]
Rebonjour ou bonsoir Jean-Christophe, et merci pour ces remarques.
- Loin de moi l'idée d'interpréter les compte-rendu d'enquêtes, je me contente de les citer (et ce ne sont pas les verbatims par exemple des trois jours de contre-interrogatoire qu'a subi C. Cadwalladr, que je cite mais la synthèse de la Commission ou du juge, ou le jugement de la Cour royale de justice du Royaume-Uni (seconde plus haute juridiction du pays rendu le 13/06/2022, après les audiences et contre-interrogatoires qui ont eu lieu le 14, 17, 18, 19 and 21 janvier 2022, en intégrant les arguments des avocats des deux parties..).
- Je ne vois pas pourquoi je devrais être gêné par l'utilisation de plusieurs sources de ce type, d'autant qu'elles concordent parfaitement, bien qu'ayant des origines très différentes (anglaise, canadienne, états-uniennes) et qu'elles aboutissent toutes à deux mêmes conclusions :
- 1) on n'a pas de certitudes ni de preuves (ni preuves 'pour', ni preuves 'contre'), quand à d'éventuels financements directs de campagnes pro-Trump ou pro-Brexit par la Russie (ce qui est un sujet plutôt connexe du présent article) ;
- 2) on a un consensus sur le fait que SCL, CA et AIQ sont bien liés entre eux, et qu'il ont agi de concert pour manipuler l'opinion publique dans plusieurs pays, avec des outils avancés (IA ou pas IA ? voir ci dessous deux arguments supplémentaires que j'apporte au débat pour l'avancée de nos réflexions), dont pour faire advenir la présidence de D. Trump, puis le Brexit (et truquer de nombreuses autres élections) [il serait intéressant d'expliquer pourquoi, dans l'intérêt de qui. Ce serait d'un grand intérêt historique et donc encyclopédique, mais là on n'a ni preuves ni sources solides ni analyse scientifique poussée, donc on serait dans le travail inédit (TI), donc je clos de suite ce sujet].
Concernant la qualité d'IA ou non de l'entité Ripon...
A) Jusqu'ici nous nous posons la question : Quelqu'un de crédible a-t-il dit que Ripon est une IA ? (ou intègre une IA).
=> Pour nous aider à prendre un peu de recul, on pourrait aussi 'retourner' / reformuler la question : Quelqu'un de crédible a-t-il dit que RIPON n'est pas ou ne peut pas être une IA ?...
J'ai peut être mal cherché, mais je n'ai trouvé nulle part une source secondaire et crédible disant que CA et/ou AIQ n'aurait pas utilisé d'IA, ni disant ou prouvant que Ripon serait — uniquement algorithmique — ou ne contiendrait pas une IA
...mais nous savons tous ici (et c'est pour cela que j'ai un peu poursuivi mes recherches de sources), qu'il est très difficile de dire à partir de quand est franchie la limite qui permet de parler d'IA plutôt que disons d'une big 'machine' algorithmique. Peut être est-il temps de poser cette question à une IA, mais ce serait un source un peu inhumaine (primaire ? ...et peut être biaisée ? donc je m'en abstiendrai).
B) Encore un argument supplémentaire : W. Wigmore, assistant et représentant d'Arron Banks (souvent présenté comme le « banquier du Brexit » en raison de l'ampleur de ses dons aux partis du "Leave" (plus de 10 millions d'euros si je me souviens bien ; dons les plus élevés jamais accordés à un parti politique dans l'histoire de la démocratie anglaise). Cet argument est un élément cité par la journaliste C. Cadwalladr (à son tour citée par le rendu final d’un procès qui me sert ici de source) : M. Wigmore

« a décrit comment les données, l'intelligence artificielle et Facebook avaient été des atouts cruciaux dans la campagne du Leave [la campagne pro-Brexit]. Il a expliqué en détail à quel point les données étaient la différence essentielle qui a permis à la campagne Leave de cibler des individus afin de leur envoyer un message. M. Wigmore a déclaré que Cambridge Analytica avait été heureuse d'aider la campagne Leave.EU parce que "les campagnes Trump et Brexit étaient de la même famille" et il a parlé de l'aide qu'ils avaient reçue d'un consultant électoral américain Gerry Gunster de la société Goddard Gunste »

[1] (Wigmore, plus précisément a dit (en parlant de C.A) « En effet nous avons reçu des conseils de leur part et les avons rencontrés à plusieurs reprise, cependant nous ne les avons pas embauchés. Nous n'en avons pas eu besoin puisqu'ils nous on aidé avec joie. ») Banks qui a lui-même également clairement parlé d'intelligence artificielle et comme Wigmore, il a reconnu avoir "2 ou 3 fois" rencontré Cambridge Analytica, dont une fois pour un Pitch de présentation des outils d'influence de CA.
Certes "tout est relatif", mais je propose cette fois comme source un jugement, rendu par la Cour royale de justice du Royaume-Uni ; un jugement (qui est la synthèse d'une procédure juridique faite, après avoir étudié les argumentaires écrits et oraux des uns et des autres et après avoir entendu les avocats ("pour" et "contre") et après que la juge ait elle-même procédé à des contre-interrogatoires (3 jours) de la journaliste qui était poursuivie en diffamation par Banks, journaliste connue pour ses longues enquêtes publiées par The Observer et The Guardian et qu'on peut je pense avec le recul qualifier de - au niveau des médias écrits - spécialiste de l'affaire CA/AIQ).
Je ne vois pas ce que je peux trouver de mieux, dans le présent contexte d'une affaire de fraude aux élections, comme source secondaire/tertiaire/quaternaire sur le sujet (la cour suprême ne s'étant pas à ma connaissance prononcée sur cette affaire). Je n'affirme rien personnellement, mais en tant que wikmédiens, nous avons d'une part plusieurs sources importantes qui citent secondairement des acteurs-clé de l'affaire, acteurs qui disent — eux-mêmes — avoir utilisé et apprécié l'IA offerte (ou vendue selon le cas) par CA et AIQ, ces acteurs, on s'en doute ne vont pas expliquer en détail comment ils ont truqué des élections et un référendums majeurs ...mais notons qu'avant, pendant et/ou après la découverte des faits, ils parlent eux-même d'IA... Et d'autre part, depuis la découverte de Ripon et du Scandale CA, aucune source primaire, secondaire ou tertiaire ou autre (à ma connaissance, mais qu'on me détrompe sinon) n'a affirmé ou démontré que Ripon n'est pas une IA.
Et pour éviter que d'autres se perdent en coïncidences dans leurs recherche sur le sujet, je note au passage, que par l'un de ces hasards qui pimentent le réel, à la même époque :
  • un article publié (en 2017) par S Ripon (et S Kamal, N Dey, AS Ashour, VE Balas, MS Kaysar), intitulé FbMapping: An automated system for monitoring Facebook data, publié dans la revue Neural Network World ; article qui explique que « la cartographie, le prétraitement et l'agrégation aident à surveiller le flux d'informations et la communication sur Facebook. Pour une surveillance fluide et continue, le schéma Dynamic Source Monitoring (DSM) est appliqué. Des comparaisons expérimentales et une synthèse adéquates sont effectuées avec la cartographie des ensembles de données Facebook. Les résultats prouvent l'efficacité des approches d'apprentissage automatique proposées pour la surveillance des ensembles de données Facebook » ;
  • Et, également, a priori sans aucun rapport avec le sujet, sur twitter, on a pu lire ce tweet, posté par Ripon Advance (une mystérieuse entité au slogan qui pourrait faire évoquer un certain prosélytisme libertarien : « The Ripon Advance : The News Source for Americans focused on solutions in government that keep our nation secure, taxes low and government small) » :
Lamiot (discuter) 12 avril 2023 à 16:23 (CEST)[répondre]

Ripon a-t-il été le premier de son genre ?[modifier le code]

Concernant l'aspect chronologique et l'ampleur de la "chose", qui était l'une des sous-question de Jean-Christophe (plus haut) : est-ce RIPON était (ou non) le premier cas d'outil de cette espèce au monde, et le premier de cette ampleur au monde ? Est-ce vraiment le cas le plus "majeur" ?

C'est une très bonne double question.

  • Il y a quelques années j'aurai moi-même parlé de quasi-Science fiction face à ce genre d'hypothèse, que je n'imaginai pas plausible avec un tel déploiement avant la fin des années 2010 voire 2020. Pour ce qu'on en connait, les prémisses d'AIQ ne datent que d'il y a 10 ans (2013).
  • Concernant l'aspect chronologique. Je pense que tout le monde sera d'accord sur le fait qu'avant les années 2010, il y a peu de chances pour qu'une entreprise privée de ce type ait pu disposer de compétences, d'argent et de matériel informatique suffisants et d'un accès à des dizaines de millions de comptes de Facebook pour arriver ne serait-ce qu'à 10% de l'ampleur de ce qu'a fait AIQ avec Ripon. Pour la période 2010-2020, on ne peut aujourd'hui répondre avec une certitude absolue à ces question (peut être dans 70 ans quand certaines archives militaires et/ou politiques seront déclassées et disponibles ?).
  • Concernant l'ampleur de l'influence. Au moment du scandale, on parlait d'une vingtaine de pays touchés pour une ou plusieurs élections dévoyées ; mais je crois qu'à la fin d'une des enquêtes on parlait de plus de 60 pays (fact-checked moi)
    Ce n'est pas dans l'esprit de wikipédia ni le mien d'offrir une prime à celui qui trouvera un autre cas de cette ampleur, plus précoce, mais après de longues recherches, même dans les rapports d'enquête, je n'ai rien trouvé de comparable, même depuis. On pourrait donc reformuler en disant quelque choses comme "selon les données actuellement disponibles"

Je pense qu'en attendant d'avoir plus d'infos sûres et vérifiables (dans la mesure où l'on peut vérifier des choses qui se voulaient secrètes), on pourrait reformuler en quelque chose du type : selon les données disponibles en 2023, apportées par les lanceurs d'alerte de l'époque et issues des diverses enquêtes, il semble que ce soit le premier cas de grande ampleur... Lamiot (discuter) 3 avril 2023 à 00:43 (CEST)[répondre]

De grande ampleur : certainement. Le premier : probable. Mais d'IA : attendons une source qui le dise explicitement. Si c'est réellement le premier cas de grande ampleur d'utilisation d'IA, une source notable le dira en ces termes. Et on dira "Selon untel .." s'il n'y a qu'une seule source qui le dit. Jean-Christophe BENOIST (discuter) 3 avril 2023 à 10:55 (CEST)[répondre]
  1. Conclusions du procès Banks v Cadwalladr (lors duquel A Banks attaquait la journaliste C. Cadwalladr en diffamation) ; THE HON. MRS JUSTICE STEYN DBE Approved Judgment ; Neutral Citation Number: [2022] EWHC 1417 (QB) / Case N°QB-2019-002507 | Royal Courts of Justice Strand, London, WC2A 2LL ; Ministère de la Justice du Royaume-uni | Date: jugement rendu le 13/06/2022 (après les audiences et contre-interrogatoires qui ont eu lieu le 14, 17, 18, 19 and 21 janvier 2022) |url= https://www.judiciary.uk/wp-content/uploads/2022/06/Banks-v-Cadwalladr-130622-Judgment.pdf (voir paragraphe 156)}}