Centre pénitentiaire de Château-Thierry

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Centre pénitentiaire de Château-Thierry
Image de l'établissement
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Localité Château-Thierry
DISP Lille
Coordonnées 49° 02′ 59″ nord, 3° 23′ 52″ est
Géolocalisation sur la carte : Aisne
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Centre pénitentiaire de Château-Thierry
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Centre pénitentiaire de Château-Thierry
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Centre pénitentiaire de Château-Thierry
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Centre pénitentiaire de Château-Thierry
Architecture et patrimoine
Style Panoptique
Architecte(s) Henri Van Cléemputte (d)
Construction -
Propriétaire Drapeau de la France État français
Statut patrimonial Inscrit IGPC (1995)
Installations
Type Centre pénitentiaire
Superficie 4 500 m2
Capacité 113 places
Fonctionnement
Date d'ouverture
Opérateur(s) Drapeau de la France Ministère de la Justice
Effectif 63 (février 2022)
Statut actuel En fonctionnement (d)

Le centre pénitentiaire de Château-Thierry est un centre pénitentiaire français situé dans la commune de Château-Thierry, dans le département de l'Aisne et dans la région des Hauts-de-France.

L'établissement dépend du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lille. Au niveau judiciaire, l'établissement relève du tribunal judiciaire de Soissons et de la cour d'appel d'Amiens[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

L'établissement est construit entre 1850[2],[3] et sous la conception de l'architecte départementale Henri Van Cléemputte[4] et selon une architecture qui s’inspire du principe des panoptiques[5].

L'établissement est mis en service en 1890[6] en tant que maison d'arrêt[5], dite d'arrondissement[réf. nécessaire].

XXe siècle[modifier | modifier le code]

En , l'établissement devient un centre d’observation spécialisé dans le traitement des détenus atteints d’affections mentales, structure relais destinée à prendre en charge les détenus les plus difficiles qui ne peuvent pas être pris en charge dans les établissements ordinaires[5]. L'établissement est alors parfois dénommé « la prison pour psychopathes »[3].

En , l'établissement prend la dénomination de maison centrale sanitaire[1].

En , l'établissement redevient un centre pénitentiaire à la suite de la réforme des soins en milieu pénitentiaire mise en place la même année, tout en conservant sa spécificité de structure-relais[1]. Il demeure réservé prioritairement aux détenus atteints de folie, auteurs de crimes particulièrement violents[3].

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

En , alors que la fermeture de l'établissement avait été envisagée en raison de sa vétusté, le maintien de l'établissement est annoncée par la ministre de la justice Christiane Taubira[7],[8]. Un plan de rénovation de l’établissement est également annoncé[9].

En , le rapport de visite du Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL) mentionnait une "grande vétusté" des locaux et le recours "fréquent" aux injections forcées, illégal en détention[1],[3]. Selon le rapport, 80 à 90% des détenus relèveraient de l'hôpital psychiatrique[10].

En , 19 cas de violences contre les surveillants ont été recensés[3].

En , un projet de réinsertion, réalisé en partenariat avec le musée du Louvre-Lens et le musée Jean de la Fontaine de Château-Thierry, est lancé afin de faire rentrer l'art dans l'établissement[11].

Entrée du centre pénitentiaire de Château-Thierry

Description[modifier | modifier le code]

Situé au 54 avenue de Soissons à Château-Thierry, le centre pénitentiaire est l'un des deux établissements pénitentiaires du département.

L'établissement a une capacité d'accueil de 113 places[12]. Le bâtiment de détention est d'un quartier « Centre de détention Hommes Majeurs » et d'un quartier « Maison centrale » ayant pour vocation d'accueillir des personnes détenues au comportement inadapté à la détention ordinaire, en raison de troubles psychiatriques sévères[1].

Au , l'établissement accueillait 63 détenus, soit un taux d'occupation de 62.4% (uniquement pour le quartier « centre de détention »)[12].

La mission de l'établissement est notamment de réadapter ces détenus à la vie carcérale[3]. Le personnel est par ailleurs formé pour gérer ces détenus particuliers[13].

Le bâtiment est inscrit dans l'Inventaire général du patrimoine culturel[14].

Détenus notables[modifier | modifier le code]

En , la prison accueillait Maurice Gateaux[15], le plus ancien détenu de France[16].

En , Abdallah Boumezaar, condamné en à la prison à perpétuité pour le meurtre de deux gendarmes commis en , est incarcéré dans l'établissement et agresse un surveillant avec une lame de rasoir, le blessant sérieusement[17],[18],[19]. Il est condamné pour ces faits en juillet de la même année[20].

D'autres détenus notables ont également été incarcérés dans l'établissement, dont :

Événements notables[modifier | modifier le code]

Une partie de la double enceinte a été détruite durant les grandes tempêtes de 1999[22].

En , un détenu tente de prendre en otage un agent de l'établissement avec une arme blanche artisanale. Le détenu, qui a déjà commis les mêmes faits dans de précédents établissements, est cependant rapidement neutralisé[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e CGLPL, « Rapport du CGLPL - Deuxième visite - 2015 » Accès libre [PDF], sur cglpl.fr, .
  2. « Le centre pénitentiaire menacé de fermeture ? », sur presse.fr via Wikiwix (consulté le ).
  3. a b c d e et f Le Point magazine, « A Château-Thierry, une prison unique en France "face à la vraie folie" », sur Le Point, (consulté le ).
  4. Société archéologique et historique de Vervins et de la Thiérache, « Répertoire des architectes et maîtres d’œuvre actifs en Thiérache entre 1800 et 1960 » Accès libre [PDF], sur histoireaisne.fr, p. 35.
  5. a b et c CGLPL, « Rapport de visite du CGLPL - Première visite - 2009 » Accès libre [PDF], sur cglpl.fr, .
  6. http://www.annuaires.justice.gouv.fr/etablissements-penitentiaires-10113/direction-interregionale-de-lille-10124/chateau-thierry-centre-penitentiaire-10727.html Description du centre pénitentiaire sur le site du ministère de la justice
  7. « Taubira ne fermera pas le centre pénitentiaire de Chateau-Thierry », sur BFMTV (consulté le ).
  8. « La prison de Chateau-Thierry maintenue », sur LEFIGARO, (consulté le ).
  9. « Christiane Taubira confirme le maintien du centre pénitentiaire de Chateau-Thierry », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  10. « Les photos accablantes du rapport sur la prison de Château-Thierry », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  11. « L'art au service de l'insertion sociale », sur France Culture (consulté le ).
  12. a et b Ministère de la justice, « Statistiques des personnes écrouées et détenues au 1er février 2022 » Accès libre [PDF], sur justice.gouv.fr, .
  13. Sonya Faure, « Une prison pour repousser les murs de la folie », sur Libération (consulté le ).
  14. « Prison », sur pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  15. http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/emprisonnes-depuis-plus-de-quarante-ans-25-01-2014-3525599.php
  16. Franck Johannès, « Qui se souvient de Maurice Gateaux, plus vieux détenu de France  ? », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  17. « Agression d’un surveillant à la prison de Château-Thierry: ce que l’on sait du profil du détenu »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Courrier picard (consulté le ).
  18. « Prison : un surveillant agressé avec une lame de rasoir à Château-Thierry », sur Europe 1 (consulté le ).
  19. « Aisne : un surveillant de la prison de Château-Thierry agressé par un détenu », sur France 3 Hauts-de-France (consulté le ).
  20. « Peine allégée pour l’agresseur d’un surveillant de la prison de Château-Thierry », sur Journal L'Union abonné, (consulté le ).
  21. « Les incohérences de l’affaire Lucien Léger », sur Journal L'Union abonné, (consulté le ).
  22. Rapport de la commission d’enquête du Sénat
  23. « société. Prise d’otage en prison : Djaïdia remet ça », sur republicain-lorrain.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]