Anna Grodzka

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Anna Grodzka
Anna Grodzka en 2011.
Fonction
Députée de la Diète de Pologne
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (70 ans)
OtwockVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Krzysztof Bogdan BęgowskiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Faculté de psychologie de l'université de Varsovie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Partis politiques
Mouvement
Site web

Anna Grodzka, née le à Otwock (non loin de Varsovie), est une militante et femme politique polonaise, cofondatrice de la Fondation Trans-Fusion, députée à la Diète de Pologne (Sejm) de 2012[1] à 2015. Lors de son élection, elle devient la première femme trans à devenir députée dans un pays européen.

Elle fait des études de psychologie clinique à l'université de Varsovie. Pendant ses études, elle est membre de l'Association des étudiants polonais, proche du Parti ouvrier unifié polonais au pouvoir. Sa carrière professionnelle se déroule dans le monde de l'édition (notamment Alma Press) et de la culture (radio, production cinématographique). Elle appartient à des organisations de gauche comme la social-démocratie de la République de Pologne (SdRP) puis l'Alliance de la gauche démocratique (SLD).

En liaison avec sa transition de genre, aboutie en 2010[2], elle est engagée publiquement en faveur des questions de libertés pour les homosexuels, bisexuels et personnes transgenres et rejoint le Mouvement Palikot, dont elle devient une des députés lors des élections législatives de 2011[3], pour une circonscription de Cracovie.

En , Anna Grodzka change d'affiliation politique et rejoint Les Verts[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Anna Grodzka naît le à Otwock et est assignée homme à la naissance.. Elle est adoptée peu de temps après.

Études[modifier | modifier le code]

Anna Grodzka est diplômée en psychologie clinique de l'université de Varsovie[5]. Elle obtient le grade militaire de sergent-chef et le poste d'aspirant de réserve[6],[Note 1]. Pendant la république populaire de Pologne (NPD, 1952-1989), elle milite dans l'Association des étudiants polonais (notamment en tant qu'instructeur politique pour les jeunes cadres[7]) et dans le Parti ouvrier unifié polonais (PZPR), notamment en prenant la parole lors de l'état de siège)[7].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

À partir de 1980, elle est employée à plein temps par ZSP[Quoi ?], et en 1984, elle est embauchée chez Alma Press[7],[8]. En 1986, elle en devient la directrice. Mi-1986, elle effectue un voyage à Cuba avec la brigade de la jeunesse polonaise[9].

En 1989, elle dirige sa propre entreprise dans l'industrie de l'édition, de la publicité et de la polygraphie. Elle est également productrice exécutive de la deuxième saison de la série Defekt en 2005.[réf. nécessaire]

En 2003-2006, elle siège au conseil d'administration de Radio dla Ciebie[10].

Initialement membre de la Social-démocratie de la République de Pologne, elle rejoint en l'Alliance de la gauche démocratique à Varsovie[11]. Elle a également rejoint l'Association Ordynacka[12].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Anna Grodzka interviewée dans le bâtiment du Sejm en 2013.

Anna Grodzka se présente sans succès aux élections municipales de 1998, puis au conseil régional de Mazovie sur la liste de l'Alliance de la gauche démocratique[13].

En 2011, elle est candidate aux élections législatives. Elle figure en première place sur la liste électorale du Mouvement Palikot dans le district de Cracovie (à la suite de cela, elle est exclue du parti SLD en )[11]. Elle est élue députée, obtenant 19 451 voix[14]. Elle devient ainsi la première personne ouvertement trans en Pologne et en Europe à être élue à un parlement national[15],[16],[17],[Note 2].

Elle devient vice-présidente du groupe parlementaire du Mouvement Palikot, vice-présidente du comité Culture et Médias, membre du comité parlementaire sur la justice et les droits de l'homme et vice-présidente du groupe parlementaires des femmes[18],[19]. Pendant son mandat, elle rejoint le parti Twój Ruch (TR). En , elle change à nouveau de parti pour adhérer aux Verts, tout en restant membre du groupe parlementaire TR[20]. Elle en est pourtant exclue le de la même année[21].

Elle est à l'origine d'une loi sur le changement de genre mais qui reçoit le véto du président Andrzej Duda[22].

Anna Grodzka a déclaré sa candidature à l'élection présidentielle de 2015, mais elle n'a pas réussi à recueillir les 100 000 signatures de soutien lui permettant de prendre part au scrutin[23]. Elle quitte les Verts après un an[24]. Elle ne se représente pas aux élections législatives de 2015. Elle a été classée par l'hebdomadaire Polityka comme l'une des dix « meilleurs députés » de la septième législature du Sejm[25].

Militantisme[modifier | modifier le code]

Andrzej Rozenek, Anna Grodzka et Robert Biedroń lors de la campagne de soutien aux enfants homosexuels en Russie (2013).

En 2008, elle a participé à la création de la Fondation Trans-Fusion (Trans-Fuzja)[26]. Cette organisation s'est fixé comme objectifs la diffusion des connaissances sur les trans, ainsi que l'adoption de mesures en faveur des personnes transgenres et travestis[27]. De 2009 à 2011, elle en est la présidente[28]. Plus tard, elle devient la présidente du conseil de la fondation[29].

Fin 2011, elle devient vice-présidente de la Commission du dialogue social pour l'égalité de traitement sous la présidence de la capitale Varsovie[pas clair][30]. Elle est également membre du Conseil de la fondation des journalistes sociales[style à revoir][31] et membre du conseil de programme[style à revoir] du Congrès de l'Association des femmes[32]. En 2012, elle figure parmi les fondateurs de la Fondation LGBT Business Forum[33]. Elle a enfin cofondé et est devenue présidente de la Société pour le développement social durable Społeczeństwo FAIR[29].

Récompense[modifier | modifier le code]

La fondation Isabelle Jarugi-Nowackiej lui a décerné le prix Okulary Równości en 2012[34].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Anna Grodzka est une femme transgenre. Assignée homme à sa naissance, elle portait les prénoms Krzysztof Bogdan[9],[35],[11],[36],[37] et le nom de famille Bęgowski[9],[38]. Dans l'enfance, elle a été adoptée par Józef et Kazimiera, ce qu'elle a appris en 2007[9],[37]. Elle raconte avoir senti dès l'enfance un décalage entre son genre ressenti et celui, masculin, qui lui avait été assigné à sa naissance[37]. Elle subit notamment des moqueries et brimades à l'école, car jugée pas suffisamment virile par certains élèves[37]. Elle indique que le lycée a été pour elle une période plus épanouissante[37].

Elle se marie à une femme à la fin des années 1970, et a un enfant avec elle. Après deux ans de suivi médical, dans les années 1980, le corps médical lui annonce qu'elle peut débuter une transition de genre. Néanmoins, face au refus de sa compagne de la soutenir dans cette démarche, elle décide de rester dans une identité masculine pendant près de 20 ans[37].

En 2003, elle est atteinte d'un cancer du rein[37].

Sa compagne demande le divorce, qui est effectif en 2007[6],[11],[37]. Suite à sa séparation, Anna Grodzka débute sa transition de genre. Son fils issu de son mariage a 23 ans à ce moment-là[37]. Lors de sa demande de changement d'état civil en décembre 2007, elle découvre qu'elle a été adoptée[37]. Elle retrouve sa famille biologique quelque temps plus tard[37].

Elle débute une transition hormonale[37], obtient le changement de son état civil et réalise une chirurgie de réattribution sexuelle dans une clinique de Bangkok[39]. Un documentaire produit en 2010 par HBO est consacré à sa transition de genre[37].

En 2013, elle publie un livre autobiographique, Mam na imię Ania (Mon nom est Anna)[40].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Sous son identité masculine telle qu'assignée à la naissance.
  2. (en) [http://Bbc.co.uk Georgina Beyer, en Nouvelle-Zélande, a été la première députée du monde à réaliser une transition de genre. Vladimir Luxuria vit en général en tant que femme, mais il est toujours un homme et il se décrit comme « ni homme, ni femme » (voir les « droits des homosexuels à l'élection italienne » et l'article droits LGBT en Italie) (24 février 2006). La Britannique Nikki Sinclaire a été élue au Parlement européen en 2009, mais elle n'a pas publié qu'elle était trans avant 2013 (voir « L'eurodéputée Nikki Sinclaire révèle qu'elle fait une transition à l'âge de 23 ans ») (17 novembre 2013).]

Références[modifier | modifier le code]

  1. http://www.leparisien.fr/international/pologne-anna-grodzka-la-premiere-deputee-transsexuelle-10-10-2011-1647561.php.
  2. Maud Descamps avec AFP, « Anna Grodzka, députée et transsexuelle », sur europe1.fr, (consulté le ).
  3. « Anna Grodzka, la première députée transsexuelle en Pologne », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (pl) « Anna Grodzka : Wstępuję do Zielonych », sur Zielone Wiadomości, (consulté le ).
  5. « Grodzka: Polityka bez wartości »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur krytykapolityczna.pl, .
  6. a et b (pl) « Była przystojnym facetem », sur wprost.pl, 3 lutego 2013 (consulté le ).
  7. a b et c (pl) « Anna Grodzka: od PZPR, przez biznes, do Ruchu Palikota », sur tvn24.pl, (consulté le ).
  8. Sejm Rzeczypospolitej Polskiej. VII kadencja. Przewodnik, Wydawnictwo Sejmowe, Warszawa 2012, s. 136.
  9. a b c et d (pl) « Informacje w BIP IPN » (consulté le ).
  10. (pl) « Krzysztof Bogdan Bęgowski », sur imsig.pl (consulté le ).
  11. a b c et d (pl) Leszek Konarski, « Krakowski test tolerancji », „Przegląd”, vol. 39,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (pl) « Kwaśniewski z „Ordynacką” planują kongres lewicy », sur polskieradio.pl, (consulté le ).
  13. (pl) Maciej Gąsiorowski, « Grodzka w polityce od lat », sur wsumie.pl, (consulté le ).
  14. (pl) « Serwis PKW – Wybory 2011 » (consulté le ).
  15. (en-GB) « Belgium’s De Sutter breaks new ground for transgender politicians », sur POLITICO, (consulté le )
  16. (pl) Ewa Siedlecka, « Jedyna transpłciowa parlamentarzystka na świecie », sur wyborcza.pl, (consulté le ).
  17. (pl) Magda Wrzos-Lubaś, « Anna Grodzka: Stworzę prawo o określaniu płci », sur gazetakrakowska.pl, (consulté le ).
  18. (pl) « Strona sejmowa posła VII kadencji » (consulté le ).
  19. (pl) « Parlamentarna Grupa Kobiet – czym się zajmie, kto w prezydium? », sur dziennik.pl (consulté le ).
  20. (pl) « Anna Grodzka odchodzi z Twojego Ruchu », sur rp.pl, (consulté le ).
  21. (pl) « Anna Grodzka poza klubem Twojego Ruchu », sur onet.pl, (consulté le ).
  22. Florian Bardou, « Tomoya Hosoda, premier homme transgenre élu au Japon (et dans le monde) », sur Libération, (consulté le ).
  23. (pl) « Anna Grodzka kończy kampanię prezydencką. „Należało się tego spodziewać” », sur dziennik.pl, (consulté le ).
  24. (pl) « Anna Grodzka odchodzi z Partii Zieloni », sur polskieradio.pl, (consulté le ).
  25. (pl) « Trzynaścioro najlepszych posłów ostatniej kadencji », sur polityka.pl, (consulté le ).
  26. (pl) « Anna Grodzka », sur wysokieobcasy.pl (consulté le ).
  27. (pl) « Płeć jako pomyłka », sur transfuzja.org (consulté le ).
  28. (pl) « Statut fundacji », sur transfuzja.org (consulté le ).
  29. a et b (pl) « Informacje w wyszukiwarce podmiotów w KRS » (consulté le ).
  30. (pl) « Protokół z IX posiedzenia Komisji Dialogu Społecznego ds. Równego Traktowania działającej przy Gabinecie Prezydenta m.st. Warszawy » [PDF], sur um.warszawa.pl, 11 stycznia 2011 (consulté le ).
  31. (pl) « O nas », sur mediumpubliczne.pl (consulté le ).
  32. (pl) « Rada Programowa Kongresu Kobiet », sur kongreskobiet.pl (consulté le ).
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  35. (pl) Igor Ryciak, « Z parady do Sejmu », Newsweek, vol. 40,‎ , p. 38–39 (lire en ligne, consulté le ).
  36. (pl) « To nie moje ciało », sur kobiecyporadnik.pl (consulté le ).
  37. a b c d e f g h i j k l et m (pl) Piotr Pacewicz, « Skazana na płeć », sur gazeta.pl, (consulté le ).
  38. (pl) « Największa tajemnica posłanki Anny Grodzkiej z Ruchu Palikota », sur se.pl, (consulté le ).
  39. (pl) « Posłanka Palikota o zmianie płci: To było jak poród », sur dziennik.pl, (consulté le ).
  40. (pl) « Recenzja: „Mam na imię Ania” Anna Grodzka », sur onet.pl, (consulté le ).

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]