Affaire des viols de Mazan

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L'affaire des viols de Mazan est une affaire judiciaire française, dans laquelle 51 hommes sont accusés d'avoir violé la même femme, droguée à son insu par son mari, Dominique P., également mis en cause. Les faits se déroulent de juillet 2011 à octobre 2020 dans la commune de Mazan (Vaucluse).

Contexte et faits reprochés[modifier | modifier le code]

En septembre 2020, Dominique P., alors âgé de 67 ans[1], est arrêté dans un supermarché de Carpentras après avoir filmé l’entrejambe de clientes sous leurs jupes sans leur consentement[2],[1]. Lors de l'enquête préliminaire pour ce délit de « captation d'image impudique », les enquêteurs découvrent dans le matériel informatique saisi des échanges sur le site de rencontres Coco.fr[3], connu pour ses dérives[4], où il invite des inconnus à violer sa femme inconsciente après qu'il lui a administré un puissant anxiolytique, le Temesta (lorazépam), ainsi que des vidéos de ces viols dans une section intitulée « à son insu »[2],[5].

Les enquêteurs déterminent que les faits se sont déroulés de juillet 2011 à octobre 2020 et répertorient 92 viols sur la victime, qui ont eu lieu dans la ville de Mazan, dans la chambre du couple[2]. Cette dernière, en couple avec Dominique P. depuis une cinquantaine d'années[6], ne se souvient pas des faits à cause de la soumission chimique[1] et ne découvre ce dont elle a été victime qu'au moment de l'enquête[2].

Les policiers découvrent que la fille aînée du couple apparaît également inconsciente et en sous-vêtements sur certaines images[2]. Dominique P. a également filmé à leur insu ses belles-filles et a diffusé les vidéos sur le même site[2],[7].

Profil de la victime[modifier | modifier le code]

Appelée de façon fictive Françoise P. par la presse, la victime est une femme septuagénaire, mariée à Dominique P. Elle s'est plainte durant de longues années de douleurs gynécologiques, d'absences et de fatigue[2]. La découverte a posteriori des abus commis sur elle alors qu'elle était inconsciente, droguée par son mari avec du lorazépam, représente un traumatisme psychique grave selon un psychiatre l'ayant examinée[2]. Elle demande le divorce et déménage[1].

Profils des accusés[modifier | modifier le code]

Les policiers dressent une liste de 83 violeurs, parmi lesquels 51 sont identifiés, auxquels s'ajoute le mari de la victime[2]. Tous ont été arrêtés lors d'une dizaine de vagues d'interpellations puis incarcérés[2],[6]. Il s'agit de 52 hommes « ordinaires » selon le journal Le Monde[2], « monsieur tout-le-monde » d'après RMC[6], ayant entre 26 et 73 ans, venant tous de la région[2]. Leurs professions et occupations sont variées, certaines d'utilité publique : pompier, militaire, gardien de prison, conseiller municipal[2]... Plusieurs d'entre eux ont déjà été condamnés pour des faits de violence conjugale ou de viols, et de grandes quantités d'images pédocriminelles sont retrouvées lors de l'enquête[2].

Procès[modifier | modifier le code]

Le parquet d'Avignon requiert le renvoi devant la cour criminelle du Vaucluse pour viol aggravé[2]. Le procès est prévu du 2 septembre 2024 au 20 décembre de la même année[8].

Affaires judiciaires antérieures[modifier | modifier le code]

L'enquête révèle également que Dominique P. a déjà été arrêté en 2010 pour avoir filmé l’entrejambe de femmes sous leurs jupes sans leur consentement, dans un supermarché[2]. À cette occasion un prélèvement ADN est réalisé, qui correspond à l'ADN retrouvé sous la chaussure d'une victime d'agression en 1999[2]. Dominique P. commence par nier les faits, puis les reconnaît après avoir eu connaissance des preuves ADN[2]. Il est mis en examen pour cette agression.

Il est aussi mis en examen pour le viol suivi du meurtre non élucidé de Sophie Narme (en )[9], qui présente plusieurs éléments de similarité[2],[7].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Vaucluse : ce que l’on sait de l'affaire des viols subis pendant dix ans par une femme, droguée par son mari », sur Franceinfo, (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s « « C’est sa femme, il fait ce qu’il veut avec » : comment Dominique P. a livré son épouse, qu’il droguait, aux viols d’au moins 51 hommes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. La Rédaction, « ”J’étais sa chose” : comment un retraité a invité plus de 80 personnes à violer sa femme sous sédatifs pendant dix ans », sur La Libre.be, (consulté le )
  4. « Coco, un site de tchat connu pour être la plaque tournante de pratiques illégales », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Trois nouvelles arrestations dans l’enquête sur les viols de Mazan », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  6. a b et c « Vaucluse: 49 hommes interpellés, soupçonnés d'avoir violé une sexagénaire, droguée par son mari », sur RMC (consulté le )
  7. a et b « Vaucluse : un sexagénaire accusé d'avoir drogué sa femme pour la livrer à des dizaines de violeurs », sur Marie Claire, (consulté le )
  8. « Affaire des viols de Mazan : le procès démarrera le 2 septembre à Avignon - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  9. « Meurtre Sophie Narme : une énigme de 32 ans bientôt résolue ? », sur www.rtl.fr, (consulté le )