Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs

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Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs
Histoire
Fondation
17 avril 1961
Cadre
Sigle
OABAVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Forme juridique
Financement
Dons des particuliers
Siège
Paris
Pays
Organisation
Fondatrice
Président
Manuel Mersch (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Direction
Frédéric Freund
Personnes clés
Jean-Pierre Kieffer
Chiffre d'affaires
1,4 M ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

L’Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA) est une association régie par la loi de 1901 spécialisée dans la protection des animaux d’élevage destinés à la consommation humaine.

Elle lutte contre la maltraitance animale, de l’élevage à l’abattage et sensibilise à la consommation responsable en faveur du bien-être animal[1].

Il s’agit de l’une des plus anciennes associations françaises de protection animale encore en activité, son siège est situé à Paris dans le 11e arrondissement[2].

Historique[modifier | modifier le code]

L’OABA fut fondée le par Jacqueline Gilardoni[3].

L’association se consacre aux visites d’abattoirs pour améliorer les conditions d’abattage des animaux. À cette fin, après plusieurs voyages au Royaume-Uni, elle introduit dans les abattoirs français les premiers pistolets à tige perforante afin que l’étourdissement soit réalisé dans de meilleures conditions, en remplacement du « merlin » (sorte de gros maillet destiné à assommer l’animal)[4][source insuffisante].

Sur le plan réglementaire, elle obtient l’obligation d’insensibiliser (étourdissement) les animaux lors de leur abattage, par le décret du [5], lequel retient cependant l’exception de l’abattage rituel[6].

Elle est reconnue d’utilité publique depuis 1965[7]

En 1973, l’OABA publie dans le quotidien « Le Figaro », une grande enquête sur les conditions d’élevage des veaux et des poules en batteries. Jacqueline Gilardoni dénonce les œufs « de la misère »[8],[9],[10].

En 1997, l'OABA obtient la publication d'un décret rendant obligatoire une mort instantanée pour les poussins d’un jour, refusés jusqu'alors après leur sexage[11].

Avec la loi du permettant aux autorités de retirer des animaux maltraités pour les confier à des organisations de protection animale, l’OABA intervient de plus en plus souvent pour prendre en charge des cheptels entiers[12]. Plus d’un millier d’animaux sont ainsi retirés et confiés à l’OABA chaque année[13].

En 2001, Jacqueline Gilardoni décède et la présidence de l’OABA est assurée par le docteur vétérinaire Jean-Pierre Kieffer. La même année l’OABA obtient du Conseil d’État, grâce à son avocat, Maître Alain Monod, l’annulation de la circulaire interministérielle qui autorisait des « sites dérogatoires » pour y pratiquer l’abattage d’animaux lors de l’Aïd el Kébir hors abattoirs[14].

En 2011 l’OABA lance une campagne d’information et d’affichage pour dénoncer l’abattage rituel sans étourdissement[15].

Un an plus tard, l’OABA dénonce la commercialisation de viandes provenant d’abattage sans étourdissement et certifiées « Agriculture biologique »[16]. Après 7 ans de procédure, la Cour de Justice de l’Union européenne donne raison à l’OABA et interdit la certification biologique à toutes les viandes provenant d’abattages sans étourdissement[17].

En 2020, l’OABA entame un nouveau combat juridictionnel pour rendre obligatoire l’étiquetage du mode d’abattage des animaux et permettre aux consommateurs de ne pas manger à leur insu des viandes issues d’abattages sans étourdissement[18],[19].

Parallèlement, l’OABA développe avec ses partenaires historiques, le premier « étiquetage bien-être animal » en France[20],[21],[22].

Depuis 2021, la présidence est assurée par Docteur vétérinaire Manuel Mersch.

Missions[modifier | modifier le code]

Trois grandes missions guident les actions de l’OABA : une mission d’expertise auprès des professionnels comme les abattoirs, par le biais d’audits de protection animale, mais également des enseignes de grande distribution, une mission d’information et de sensibilisation des consommateurs, une mission de lutte contre la maltraitance animale[23]. L’OABA intervient le plus souvent à la demande des Services vétérinaires de l’État (DD(CS)PP) afin de prendre en charge plus d'un millier d'animaux par an, maltraités et/ou abandonnés retirés à leur éleveur défaillant ou maltraitant[24]. Dans ce cadre, l’OABA a créé des « fermes du bonheur » où 450 animaux pris en charge peuvent y finir leur vie paisiblement, sans aucune exploitation[25].

Financement[modifier | modifier le code]

Pour financer ces missions, l’OABA ne reçoit aucune subvention des pouvoirs publics.

En 2017, pour le 60e anniversaire de l’appel lancé par Jacqueline Gilardoni en 1957, texte fondateur de l’OABA, elle dispose d'un budget total de 945 000 euros[26], financé pour près de 50% par les dons et les cotisations de ses 5 000 adhérents et donateurs, 40% par les dispositions testamentaires (legs, assurances-vie) et 12% par les dommages et intérêts[27]. Ce budget lui permet d'employer 9 personnes. Les ressources financières de près de 2 millions d’euros représentent 2 années de décaissements.

En 2021, le budget total s'élève à 1 450 000 euros[28], financé à 36% par les dons et les cotisations de ses 6 300 adhérents et donateurs, 44% par les dispositions testamentaires (legs, assurances-vie) et 18% par les dommages et intérêts[29]. La part du budget de communication dans le budget global se maintient à 4% tandis que la part du personnel est en nette baisse, avec seulement 6 personnes employées. Les ressources financières de 2,2 millions d’euros ne représentent plus que 1 an et 6 mois de décaissements.

En 2023, se synthétise une polémique de plusieurs années[30] sur le devenir des animaux saisis (revente en élevage, à l'abattoir) et sur l'opacité financière autour de cette revente.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « L'assemblée générale 1996 de l'Oeuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs », Abattoirs Entreprises Viande,‎
  2. Elsa DELANOUE, Anne-Charlotte DOCKES, Alyzée CHOUTEAU, Christine ROGUET, Aurore PHILIBERT, « Regards croisés entre éleveurs et citoyens français : vision des citoyens sur l’élevage et point de vue des éleveurs sur leur perception par la société », INRAE Productions animales, vol. Volume 31,‎ , p. 51-68 (lire en ligne)
  3. JORF du 30 avril 1961, page 4064, en ligne sur Légifrance
  4. OABA, « 1961-2011, 50 années de protection animale (pdf) », sur oaba.fr, (consulté le )
  5. Décret no 64-334 du 16 avril 1964 Protection de certains animaux domestiques, conditions d’abattage, JORF du 18 avril 1964 page 3485
  6. Eric Baratay, Et l'Homme créa l'animal : Histoire d'une condition, Paris, Odile Jacob, , 376 p. (ISBN 2-7381-1247-1, lire en ligne), Page 109
  7. Décret du 17 décembre 1965 portant reconnaissance d’une association déclarée comme établissement reconnue d’utilité publique, JORF du 23 décembre 1965, page 11638 en ligne sur Légifrance
  8. « Qualité de la vie », Le Monde,‎
  9. J.-J. Barloy, « L'O.A.B.A contre l'élevage en batterie », Le Bulletin,‎
  10. « 250 personnes pour protéger les bêtes d'abattoirs », La semaine vétérinaire,‎
  11. « 1997-1998, année de satisfaction pour l'OABA », La Dépêche vétérinaire,‎ 16 mai 1998 au 22 mai 1998
  12. France 2, « Le malheur est dans le pré », sur www.francetvinfo.fr, (consulté le )
  13. OABA, Bulletin no 70, Paris, , Page 36
  14. CE, Ass, 10 octobre 2001, Association OABA, no 219645, en ligne sur le site Juricaf.org
  15. Flore Galaud, « Les pro-animaux mettent l'abattage rituel à l'affiche », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  16. Baptiste Giraud, « Halal et bio sont ils compatibles ? Enquete », Reporterre,‎ (lire en ligne)
  17. Arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne n° C-497/17 du 26 février 2019 repris par la CAA de VERSAILLES, Formation plénière, 11/07/2019, 16VE00801, Inédit au recueil Lebon, en ligne sur le site legifrance.gouv.fr
  18. « Étiquetage sur le mode d'abattage : l'OABA dépose une requête devant le Conseil d'Etat », sur depecheveterinaire.com, (consulté le )
  19. Conseil d'État, Décision 423647, lecture du 4 octobre 2019, ECLI:FR:CECHR:2019:423647.20191004
  20. « Un étiquetage pour savoir quels produits prennent en compte le bien-être animal », sur Sciences et avenir, le 11/12/2018, en ligne sur le site sciencesetavenir.fr (consulté le 24/03/2021)
  21. L'étiquette Bien-être animal, CIWF France (Consulté le 24/03/2021)
  22. « Membres partenaires de l'Association Etiquette Bien-Être Animal », sur etiquettebienetreanimal.fr/, (consulté le )
  23. « Maine-et-Loire. 315 bovins retirés, l’agriculteur « dans une spirale infernale », sur Ouest France, le 25/02/2020 (consulté le 10/04/2020)
  24. « Élevés dans des conditions déplorables, 102 bovins saisis à Champclause », sur Le Progrès, 26 juin 2019 (consulté le 10/04/2020)
  25. « Sauvetages d’animaux de la ferme, quand l’OABA revêt les habits du père Noé », sur l’Humanité, (consulté le 10/04/2020)
  26. rapport financier 2017
  27. bilan 2017
  28. rapport financier 2021
  29. bilan 2021
  30. « Animaux maltraités dans les fermes : une association controversée prétend les « sauver » », sur Reporterre, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]