Utilisateur:AkitaTournesol/Brouillon

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Chantier[modifier | modifier le code]

La durée prévue initialement pour les travaux est de trois ans, commençant durant l'été 2019 pour s'achever en automne 2022.

2019 : début des travaux[modifier | modifier le code]

Après une série de sondages du sol début 2019, les premiers travaux à proprement parler commencent en juin 2019.

Le premier quartier concerné par les travaux est celui de Coronmeuse fin juin 2019. Début juillet 2019, des travaux rue Léopold et rue de la Cathédrale sont entamés afin de déplacer une conduite d'eau potable[1]. En novembre 2019, les trauvax commencent sur le pont Atlas, réduisant la circulation à une seule bande à sens unique ; afin de permettre la circulation du tram et de voitures, les travaux visent aussi à agrandir le pont. En novembre 2019, le pont des Tilleuls est détruit, celui-ci étant jugé vétuste et se trouvant de surcroît dans le tracé prévu[2]. Des travaux commencent également sur le quai Saint-Léonard fin 2019[3]. En janvier 2020, le pont des Modeleurs est partiellement détruite afin de permettre l'élargissement de la voie de circulation[4].

2020 : retards et incertitudes liés à la pandémie de Covid-19[modifier | modifier le code]

Début 2020, Tram Ardent est optimiste sur l'avancée des travaux. Ceux-ci sont supposés être intégralement achevés dans la rue Léopold dès l'été. Ceux sur le pont Atlas ainsi que ceux sur le quai Saint-Léonard doivent également être achevés dans le courant de l'année, avec une pose des rails sur le pont Atlas prévue dans les premiers mois de 2020[5][3].

Cependant, le 18 mars 2020, la Belgique met en place un confinement afin de lutter contre la pandémie de Covid-19, paralysant le chantier. Les travaux reprennent durant l'année une fois les mesures sanitaires allégées sans pour autant permettre une vision claire du planning des prochains mois en raison de la fluctuation de la situation pandémique et de l'impossibilité de déterminer précisément l'impact réel qu'a la pandémie sur le chantier[6].

Entre juin et octobre 2020, la trémie Charlemagne du boulevard d'Avroy est rebouchée afin de permettre de passer à cet endroit[7]. Durant l'automne 2020, des travaux ont lieu sur le quai Timmermans et le quai Vercour à Sclessin afin de désengorger un quartier devant être traversé par le tram[8]. À la même période, les rails sont posés sur le pont Atlas[9] et le pont des Tilleuls est reconstruit, plus large et plus haut que l'ancien[10].

2021 :[modifier | modifier le code]

En janvier 2021, après de multiples retards, la période de sondage du sol de la rue Léopold prend fin et la construction de l'infrastructure commence[11]. Les premières dalles préfabriquées, comprenant pavés et rails, y sont installées en avril 2021. Entre la rue des Armuriers et Coronmeuse, la durée de construction prévue à l'origine est revu à la baisse, les efforts devant s'accentuer sur cette zone afin de permettre la création d'un tronçon utilisable pour entraîner les futurs chauffeurs[12]. Les travaux commencent également à la même période dans Droixhe, l'objectif étant de relier le plus vite possible le dépôt situé à Bressoux à Coronmeuse, lieu du tronçon d'entraînement[13]. Durant l'été, les parkings situés aux terminus de la Ligne (à Sclessin et à Coronmeuse) commencent à être construits[14]. En septembre 2021, le pont des Tilleul

Histoire de France[modifier | modifier le code]

Règne de Louis XVI - Avant la Révolution française (1787-1789)[modifier | modifier le code]

Structure sociale de la France des années 1780[modifier | modifier le code]

La France pré-révolutionnaire est une société d'ordres et de privilèges. Mais cette simple affirmation nécessite d'être détaillée, car elle est moins simple qu'il n'y paraît.

Le privilège est une notion très diverse qui ne concerne pas que la noblesse et le clergé : le tiers état le plus pauvre recevant par exemple le privilège de ne pas avoir à payer des impôts comme la gabelle. Les privilèges peuvent également concerner des espaces géographiques.

Néanmoins, il faut bien admettre que la noblesse et le clergé, ne représentant que 2% des Français (soit à peine 560 000 personnes sur 28 millions), se distinguent des "roturiers" (littéralement "ceux dont la terre n'est pas noble") par leurs privilèges. Ces deux ordres ne sont néanmoins unis entre eux et la cohérence interne de la noblesse et du clergé est loin d'être acquise ; cela dit, c'est bien entre ces deux ordres qu'il existe un semblant de mobilité sociale.

On distingue ainsi le bas clergé et le haut clergé, la différence se marquant tant en matière de statut hiérarchique qu'au niveau de la rémunération (le curé gagne 100 fois qu'un archevêque) ; cette différence explique pourquoi le haut clergé est largement constitué de nobles. Néanmoins, on ne peut considérer que le bas clergé soit véritablement pauvre : ses représentants sont souvent issus de la bourgeoisie et ont généralement d'autres sources de revenus que celle accordée par l'Église. Les contradictions entre bas clergé et haut clergé sont cependant bien réelles.

La noblesse est également très divisée. Parmi les nobles des années 1780, seuls 6% possèdent un titre de noblesse tandis que 66% sont d'anciens roturiers du XVIIe ou du XVIIIe siècle. Les écarts de revenus sont également conséquents même si la précarité d'une partie de la noblesse est à relativiser : elle reste très bien lotie par rapport au tiers état et ne manque d'argent que pour mener un train de vie dispendieux. Mais ce qui marque véritablement la noblesse de la fin du XVIIIe siècle, c'est son replis sur elle-même : l'ancienne noblesse, concurrencée par la nouvelle noblesse, va réduire considérablement les possibilités de mobilité sociale et déchaîner un véritable mépris de classe.

Le tiers état n'est pas non plus unifié. La haute bourgeoisie est ainsi déjà mêlée aux cercles aristocratiques tant culturellement que familialement ; on voit déjà naître la distinction entre la bourgeoisie et les classes populaires du capitalisme du XIXe siècle. Le sens-même de "bourgeoisie" change : le terme ne désigne plus les habitants des villes, mais une classe élitaire du tiers état. Cette bourgeoisie, très divisée entre différentes sous-catégories, se reconnaît néanmoins entre elle en raison de son statut élitaire. Ce statut de classe puissante ne doit cependant pas faire oublier son statut socio-économique inférieur à celui de la noblesse.

La majeure partie du tiers état est donc constituée de classes populaires qui ne se reconnaissent pas dans la bourgeoisie : celle-ci ne se pose plus la question de la subsistance quotidienne. Les classes populaires sont ainsi toujours à deux doigts de sombrer dans l'indigence.

Première restauration (1814-1815)[modifier | modifier le code]

La campagne de France (1814)[modifier | modifier le code]

Scène de la campagne de France, toile d'Horace Vernet.

Le 1er janvier 1814, la France est envahie par les Anglais, les Autrichiens, les Russes et les Prussiens. Cette campagne de France constitue la dernière étape de la guerre de la Sixième Coalition. Le 30 mars, les Alliés entrent dans Paris. Le 6 avril, Napoléon Ier abdique à Fontainebleau. Il est envoyé en mai 1814 sur l'île d'Elbe. Cela marque la fin (temporaire) du Premier Empire.

Le traité de Paris réduit le territoire français à ses territoires de janvier 1792, ce qui laisse malgré tout à la France une partie de la Savoie, Nice et le Comtat Venaissin, ainsi que plusieurs territoires belges.

Qui pour remplacer Napoléon Ier ? (1814)[modifier | modifier le code]

Louis XVIII de France en costume de sacre (1814) de François Gérard

Que faire de la France ? Les Alliés ne le savent pas réellement. À vrai dire, ils étaient prêts à faire la paix avec Napoléon Ier, mais son abdication rend cette solution impossible. Les Alliés sont divisés sur le potentiel retour des Bourbons, retour qu'ils ne priorisent donc pas :

Si les Alliés ne parviennent pas à se mettre d'accord, ils sont néanmoins d'accord sur l'idée d'une France faible et surveillée. Ils vont finalement choisir Louis XVIII par dépit, celui-ci restant l'héritier légitime du trône de France.

Louis XVIII est un authentique contre-révolutionnaire. À partir de 1791, il va connaître l'émigration, se réfugiant à Coblence (Saint-Empire) puis en Angleterre et enfin en Russie. En 1793, après l'exécution de Louis XVI, il est nommé régent du royaume de France ; lorsque meurt Louis XVII en 1795, les royalistes le désignent comme le nouveau roi de France. Lorsque Napoléon Ier abdique, Louis XVIII est le dernier prince européen à arriver sur le sol français : Alexandre Ier (Russie) et Frédéric-Guillaume III (Prusse) sont arrivés en mars 1814, Castlereagh (Angleterre) et Metternich (Autriche) le 10 avril, et François Ier (Autriche) le 16 avril ; même le comte d'Artois (futur Charles X) arrive avant lui.

La Charte constitutionnelle de 1814[modifier | modifier le code]

Le gouvernement provisoire est dirigé par Talleyrand tandis que le pouvoir législatif est toujours dans les mains du Sénat et du Corps législatif. Louis XVIII refuse le projet de constitution de Talleyrand, pourtant validé par le Sénat, car refusant de partager avec les élus l'initiative des lois. C'est en urgence que la Charte est écrite, ne serait-ce qu'en raison du fait que les Alliés ont explicitement dit qu'ils respecteraient la Constitution que les Français se choisiraient.

Le terme de charte n'est pas choisi au hasard, car il vise à évoquer les chartes médiévales qui étaient des textes dans lesquels les monarques faisaient librement des concessions à leur sujet. Louis XVIII insiste pour parler de "charte constitutionnelle" tout en s'opposant aux valeurs révolutionnaires. La Charte est également "octroyée", rappelant à nouveau la terminologie médiévale tout en évitant la brutalité d'une charte qui aurait été "ordonnée".

Allégorie du retour des Bourbons le 24 avril 1814 : Louis XVIII relevant la France de ses ruines.

Cette Charte a plusieurs caractéristiques :

  1. Elle ne comporte que 76 articles (contre 200 pour la Constitution de 1791 et 377 pour la Constitution de l'An III), souvent limités à deux ou trois lignes.
  2. Les Français sont reconnus comme égaux devant la loi.
  3. La liberté de culte est reconnu bien que le catholicisme est désigné comme religion d'État.
  4. Le Roi doit sa place à la divine Providence et non au droit divin, mais il doit être accepté par les Français ainsi que signer et prêter serment à la Charte avant de prendre ses fonctions. Louis XVIII n'est donc pas roi en raison de sa filiation avec Louis XVI, mais bien parce qu'il a été appelé par les Français.
  5. Le Roi est le seul à avoir l'initiative des lois, mais ses actes doivent être signés par des ministres qui sont les seuls à être responsables en cas d'atteinte aux libertés et à la légalité.
  6. Deux chambres législatives sont mises en place : la Pairie remplace le Sénat et est constitué de membres héréditaires ; la Chambre des Députés, remplaçant le Corps législatif, est quant à lui élu. La Pairie, reposant sur un principe aristocratique inégalitaire, ne suscite que peu d'opposition, ne serait-ce qu'en raison de la mobilisation du modèle parlementaire anglais et de sa chambre des Lords. La Charte ne précise rien quant aux modalités électorales des députés.
  7. Les Pairs doivent permettre un équilibre entre la monarchie et les députés, mais ils n'ont pas le pouvoir de voter l'impôt, ce qui est laissé aux Députés.
  8. Les ministres doivent être choisis par le Roi parmi la Pairie et le Corps législatif.

Événements politiques[modifier | modifier le code]

La Première Restauration étant de courte durée, peu de choses ont eu le temps de se dérouler.

Il s'agit d'une période d'occupation, la France étant sous le contrôle militaire des Alliés. L'occupation de la France se passe relativement bien, même si les forces contre-révolutionnaires en profitent. Certaines rumeurs se diffusent et créent quelques mouvements de panique.

La période est surtout marquée par le vote du premier budget, préparé par le baron Louis (ministre des Finances) qui fixe les modalités des discussions financières pour les décennies à venir : une commission parlementaire dédiée est mise en place avant que le texte ne soit finalement voté.

En janvier 1815, Louis XVIII récupère les restes de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine et les fait transporter à la basilique Saint-Denis. Afin d'expier la faute des exécutions du Roi et de la Reine, il fait construire la chapelle expiatoire.

Une monarchie paternaliste et sentimentale[modifier | modifier le code]

Lorsque Louis XVIII revient en France, il affirme vouloir "sécher les larmes des Français". Il inaugure ainsi une doctrine politique qui sera utilisée durant toute la Restauration (1814-1830) ainsi que pendant la Monarchie de Juillet (1830-1848) : celui d'un Royaume qui serait une grande famille et dont le Roi serait le pater familias.

La réconciliation nationale est donc assimilée à une réconciliation familiale. Cela explique pourquoi la stabilité familiale des Français devient un élément central des mœurs de la première moitié du XIXe siècle : si le Royaume est une grande famille, alors l'instabilité familiale met à mal la société française dans son ensemble. En insistant sur la famille et sur les émotions, la monarchie française met en réalité en avant la sphère privée comme l'élément central de la politique. Il s'agit d'un replis vers l'intériorité et d'un rejet de la politique telle que définie par la Révolution et l'Empire, davantage tournée vers l'extérieur.

Mettre en avant les émotions n'a rien de particulièrement niveau dans la vie politique française : la Révolution n'a après tout jamais cessé de mobiliser ce registre. Mais la Restauration et la Monarchie de Juillet vont insister énormément sur les émotions, car ne parvenant en réalité guère à se légitimer de façon rationnelle.

La Restauration va développer un discours contre-révolutionnaire qui reposera moins sur des arguments politiques rationnels que sur des discours larmoyants sur les victimes de la Terreur. Une bonne partie de la période va donc consister à surenchérir sur le dolorisme et le repentir face à une Révolution perçue comme un péché.

La propagande monarchique usera énormément des figures féminines, symbolisant à la fois la famille et le malheur (car veuve, orpheline ou mère ayant perdu ses enfants). Les femmes des dynasties Bourbons et Orléans ne cesseront d'être convoquées par la propagande durant toute la première moitié du siècle.

Congrès de Vienne (1814-1815)[modifier | modifier le code]

Le Gâteau des Rois (1815) d'un auteur anonyme

En septembre 1814 démarre le Congrès de Vienne, réunissant les grandes puissances européennes, afin de redessiner les frontières étatiques et mettre en place un nouvel ordre international après l'effondrement de l'Europe napoléonienne. On y trouve de nombreux États : les États Pontificaux, le Royaume de Sicile, le Royaume de Sardaigne, la République de Gênes, le Royaume d'Espagne, le Royaume de Portugal, les Royaumes-Unis de Suède et de Norvège et la Confédération suisse. Mais en pratique, le Congrès reste dominé par l'Empire d'Autriche, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, le Royaume de Prusse et l'Empire russe, et ce sont eux qui prennent la majeure partie des décisions entre eux.

Le Royaume de France, conçu comme un anti-Empire français, y est également représenté, mais les Français restent assez mal vus par un Congrès qui continuent de les voir comme le peuple de Napoléon Ier.

Fin de la guerre anglo-américaine (1814-1815)[modifier | modifier le code]

Parmi les autres évolutions géopolitiques de la période se trouve la fin de la guerre anglo-américaine. Le 24 décembre 1814, les États-Unis et le Royaume-Uni signent le traité de Gand qui met fin au conflit. Chacune des deux parties accepte des concessions.

Les Américains acceptent de mettre fin à leur volonté d'annexer l'Amérique du Nord britannique (futur Canada) tandis que les Britanniques cessent d'enrôler de force des Américains dans la Royal Navy (concession cela dit très faible vu que la fin apparente des guerres napoléoniennes rendant le besoin d'hommes moins grand pour le Royaume-Uni). Les deux pays mettent également fin à la traite des esclaves.

Le traité prévoit également une fin des hostilités entre les États-Unis et les Indiens d'Amérique, mais cette clause sera très vite violée par les Américains avec la première guerre séminole (1816-1818) sans que le Royaume-Uni n'interprète cela comme un casus belli.

La guerre en tant que telle ne prend cependant pas fin en 1814 puisqu'il faut attendre quelques semaines avant que la nouvelle arrive outre-Atlantique. La bataille de la Nouvelle-Orléans du 8 janvier 1815 marque la fin des hostilités militaires et transforme Andrew Jackson, général américain victorieux, en véritable célébrité, ce qui l'aidera à devenir président des États-Unis entre 1829 et 1837. La guerre est officiellement achevée le 17 février 1815 lorsque le traité de Gand est ratifié par James Madison après avoir été approuvé par le Sénat.

Sur le long terme, la guerre anglo-américaine va renforcer le nationalisme américain ainsi que le nationalisme canadien, les deux camps considérant être victorieux dans le conflit. Pour le Royaume-Uni, cette guerre sera complètement oubliée et éclipsée par la victoire dans les guerres napoléoniennes.

Les Cent-Jours (26 février - 7 juillet 1815)[modifier | modifier le code]

L'Assemblée du Champ de Mars, 1er juin 1815 de François Joseph Heim.

Le retour de Napoléon Ier, dit "vol de l'Aigle" (mars 1815)[modifier | modifier le code]

Le 26 février 1815, Napoléon Ier quitte l'île d'Elbe, jugeant que la situation politique lui est à nouveau favorable. Il arrive en France aux alentours de Cannes avec l'intention de remonter jusqu'à Paris. Il déclare la dissolution des assemblées et appelle les Français à le rejoindre. Le 20 mars, il arrive à Paris, que Louis XVIII a fui la veille, après avoir traversé le pays sans avoir échangé un seul coup de feu.

Même si la fuite de Louis XVIII suscite les moqueries des bonapartistes, celui-ci n'est pas parti aussi facilement. Le 8 mars, il affirmait encore à la Chambre des Députés qu'il était prêt à mourir pour défendre la Charte. De plus, le retour de Napoléon Ier n'était pas aussi irrésistible qu'on ne l'a dit ; il est en réalité assez difficile de savoir ce que la population a pensé de la situation.

Néanmoins, le retour de Napoléon Ier suscite beaucoup d'espoir et de mobilisation : les bonapartistes s'en réjouissent, mais également les républicains qui forment de nouvelles fédérations chantant la Marseillaise.

Retour à Paris (mars-juin 1815)[modifier | modifier le code]

Chambre des représentants (1815) : 510 libéraux (jaune), 80 bonapartistes (vert) et 40 républicains jacobins (rose).

À son retour à Paris, Napoléon Ier fait rédiger l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire par Benjamin Constant. Ce texte déçoit fortement les républicains, car le texte reste assez proche de la Charte constitutionnelle : l'Acte met en place une monarchie bicamérale dans laquelle le monarque (et donc l'Empereur) partage le pouvoir législatif avec les Chambres. Néanmoins, le texte permet l'élection d'hommes issus du négoce et de l'industrie, rendant le système beaucoup plus représentatif que ne l'était la Première Restauration. Les élections de mai 1815 appellent 92 000 électeurs, dont une bonne partie s'abstient dans le Sud royaliste ; les élus sont souvent des hommes nouveaux qui commencent ainsi leur carrière parlementaire. Plus que des bonapartistes (très minoritaires), ce sont des libéraux qui dominent la Chambre des Représentants.

Napoléon Ier rétablit également le drapeau tricolore ainsi que la cérémonie du Champ de Mars. Le 1er juin 1815, une grande cérémonie devant l'École Militaire réunit 200 000 personnes dont 45 000 militaires.

La bataille de Waterloo (1852) de Clément-Auguste Andrieux

Guerre de la Septième Coalition (mars - novembre 1815)[modifier | modifier le code]

Le retour de Napoléon Ier, perçu comme libérateur auprès d'une bonne partie des Français, est évidemment très mal vécu par les autres puissances européennes. Celles-ci refusent de négocier avec l'Empereur qui doit alors reprendre les armes. Il mobilise 340 000 personnes en hâte afin de compenser la réduction considérable de l'armée française imposée par les Occupants. Cette mobilisation impressionnante n'est cependant pas suffisante au regard des forces qui lui sont opposées puisque le Royaume-Uni, la Russie, l'Autriche et la Prusse s'unissent contre Napoléon Ier. Ce ne sont pas les seuls à déclarer la guerre à la France puisque que la Suède-Norvège, le Royaume-Uni des Pays-Bas, l'Espagne, le Portugal, la Sardaigne, la Toscane et la Sicile déclarent également la guerre.

À côté de lui, Napoléon Ier ne peut compter que sur le royaume de Naples dirigé par Joachim Murat, mais les deux hommes sont encore en froid après la trahison de Murat lors de la campagne de France. Murat va néanmoins réussir à attirer à lui une partie conséquente des troupes autrichiennes lors de la guerre napolitaine de mars-mai 1815. Pour se faire, il va faire la proclamation de Rimini du 30 mars 1815 qui appelle les Italiens à se révolter contre l'oppresseur autrichien. Murat est néanmoins définitivement battu lors de la bataille de Tolentino et, après avoir fui, il finit par être capturé. Il est fusillé le 13 octobre 1815. La guerre napolitaine est donc une victoire autrichienne, mais elle marque les esprits en Italie et lance le processus du Risorgimento.

Pendant la guerre napolitaine, Napoléon Ier doit surtout affronter l'ennemi intérieur que sont les royalistes. En Corse et dans la Drôme, le duc d'Angoulême (neveu de Louis XVIII) organise plusieurs affrontements avec les bonapartistes. Dans l'Ouest, la quatrième guerre de Vendée voit à nouveau l'affrontement des Chouans et des Vendéens contre le pouvoir parisien. Les royalistes seront cependant sévèrement réprimées.

Après leur victoire dans la guerre napolitaine, en juin 1815, les Autrichiens mènent la campagne de Lyon ; leurs troupes entrent dans le sud-est de la France. Au Nord, au même moment, c'est néanmoins Napoléon Ier qui prend l'initiative en franchissant la frontière du nouveau Royaume-Uni des Pays-Bas, lançant la campagne de Belgique en surprenant des Britanniques et des Prussiens qui ne s'attendaient pas à une attaque aussi rapide. Néanmoins, la campagne de Belgique s'achève avec la bataille de Waterloo le 18 juin 1815. Les Anglais et les Prussiens parviennent à vaincre les Français. Napoléon Ier se replie sur Paris et, le 22 juin, abdique une seconde fois et est envoyé en exil à Sainte-Hélène.

Les conclusions du Congrès de Vienne (juin 1815)[modifier | modifier le code]

Général[modifier | modifier le code]

Malgré l'interruption du Congrès de Vienne par les Cent-Jours, celui-ci a continué d'avoir lieu jusqu'en juin 1815, en pleine guerre de la Septième Coalition. Il pose les bases d'un nouvel ordre européen dominé par l'Autriche, la Russie, le Royaume-Uni et la Prusse dont les frontières ont été redessinées afin d'assurer l'équilibre géopolitique. Afin de faciliter le maintien de cet ordre international, le Congrès prévoit l'organisation régulière de conférences réunissant les grandes puissances afin de désamorcer les conflits du jour.

Le Congrès pose également un nouvel ordre idéologique contre-révolutionnaire reposant sur le christianisme et le monarchisme. Néanmoins, il ne s'agit pas d'un retour absolu à l'Ancien Régime puisqu'une partie des valeurs libérales sont également défendues par un Congrès qui comprend bien que revenir à l'Europe pré-Révolution française n'est pas entièrement possible. Les droits de peuple ne sont quant à eux pas pris en compte, ce qui conduira à la monté en puissance du nationalisme durant tout le XIXe siècle.

Nouvelle carte européenne[modifier | modifier le code]

L'Europe en 1815 après le Congrès de Vienne

La carte de l'Europe est profondément bouleversée par le congrès de Vienne :

Autres conflits pendant les Cent-Jours[modifier | modifier le code]

Seconde guerre barbaresque (17-19 juin 1815)[modifier | modifier le code]

Pendant que les Européens sont concentrés sur la campagne de Belgique, les États-Unis mènent la seconde guerre barbaresque en Méditerranée contre la régence d'Alger. Le Congrès vote la guerre en mars 1815 en raison de la recrudescence de la piraterie barbaresque, mais il faut attendre juin pour que les navires arrivent en Eurasie. La guerre est de courte durée puisque dès la bataille du cap Gata, qui lance les hostilités, le Mashouda, navire amiral du dey d'Alger Omar Agha, est pris par les Américains.

Les Américains et les Algériens signent très vite un traité de paix qui impose aux seconds de rembourser les premiers et de reconnaître le droit de transport maritime des États-Unis en Méditerranée. Le conflit ne règle cependant pas le problème de la piraterie barbaresque.

Seconde restauration : Règne de Louis XVIII (1815-1824)[modifier | modifier le code]

La Ière législature de la Seconde Restauration - Période de terreur blanche (1815-1816)[modifier | modifier le code]

Terreur blanche (juin - septembre 1815)[modifier | modifier le code]

Épisode de la Terreur blanche (1885) de Fernand Pelez de Cordova

Les Cent-Jours suscitent la colère tant du congrès de Vienne que des royalistes français. 1 000 000 de soldats étrangers sont déployés afin d'occuper le pays et Les anciens ralliés à Napoléon Ier sont la cible de la Terreur blanche. À Nîmes, Avignon, Marseille et Toulouse, des massacres ont lieu. Le bilan estimé est de plusieurs centaines de morts.

La situation est telle que le Midi menace de faire sécession : Louis Pons de Villeneuve développe un projet de vice-royauté dans laquelle le Midi serait dirigé par le duc d'Angoulême (le fils du futur Charles X).

Des personnalités impériales sont tuées : Charles Huchet de La Bédoyère, comte d'Empire, est fusillé le 19 août ; les frères Faucher, également généraux, sont fusillés le 27 septembre. Mais c'est surtout le maréchal Ney, condamné par la Pairie elle-même, qui marque les esprits, rompant avec la promesse de la Charte d'oublier le passé.

Le nouveau traité de Paris (novembre 1815)[modifier | modifier le code]

Le nouveau traité de Paris est signé le 20 novembre 1815 et met fin à la guerre de la Septième Coalition. Beaucoup plus dur que celui de 1814, il ramène la France à ses frontières de 1790 et non plus de 1792. Elle perd ainsi des territoire comme Landau, Sarrebruck et Sarrelouis (actuelle Allemagne), Bouillon, Philippeville, Mariembourg, Chimay et Dour (actuelle Belgique), Collex-Bossy, Le Grand-Saconnex, Meyrin, Pregny, Vernier, Versoix et Sauverny (actuelle Suisse), ainsi que le Mont-Blanc, Léman, Nice et le Var (qui reviennent à la Sardaigne contrôlant la Savoie qui sera réannexée par la France quelques décennies plus tard).

Outre ces pertes territoriales, la France est contrainte à payer des indemnités aux autres États européens. Tant qu'elle n'aura pas payé ces indemnités, elle sera occupé par les autres puissances. Le traité de Chaumont de 1814, unissant le Royaume-Uni, l'Autriche, la Prusse et la Russie contre la France, est prolongé jusqu'en 1835.

Ce nouveau traité, qui confirme l'inféodation de la France au reste de l'Europe, est très mal vécu par la population, surtout celle marquée à gauche. La Restauration sera ainsi perçue par beaucoup comme un régime imposé depuis l'étranger et défendant un ordre contre-révolutionnaire dans lequel la France est mise sous tutelle. La Sainte-Alliance (Autriche, Russie et Prusse), très vite élargie en Quadruple Alliance (avec le Royaume-Uni), est ainsi perçue comme une alliance antifrançaise.

La Chambre introuvable (7 octobre 1815 - 5 septembre 1816)[modifier | modifier le code]

La Chambre introuvable (1815-1816) : 350 ultraroyalistes (bleu foncé) et 50 doctrinaires (bleu clair)

Les élections législatives d'août 1815 se déroulent dans le contexte de la Terreur blanche, ce qui explique sans doute la victoire écrasante des ultraroyalistes qui obtiennent 87,5% des suffrages. C'est Louis XVIII qui qualifie cette législature de "chambre introuvable" en raison du fait qu'il pensait introuvable une telle assemblée aussi favorable à la Seconde Restauration.

55% des élus sont nouveaux et ce sont avant tout des nobles. Un tiers sont d'anciens bonapartistes et un cinquième d'anciens émigrés. Beaucoup sont qualifiés de girouettes en raison du fait qu'ils ont abandonné le Premier Empire pour la Première Restauration avant d'être des partisans des Cent-Jours puis de proclamer à nouveau leur allégeance pour la Seconde Restauration.

Armand-Emmanuel du Plessis, duc de Richelieu (1818) de Thomas Lawrence

Cette assemblée, élue sur fond de Terreur blanche et remplie de girouettes, va entreprendre une nouvelle épuration afin de se débarrasser des ralliés aux Cent-Jours. Des préfets, des policiers, des magistrats et des instituteurs sont révoqués et parfois inquiétés. La loi de sûreté générale permet de suspendre leur liberté individuelle. Une loi d'amnistie est voté le 12 janvier 1816, mais contrairement à ce que son nom indique, elle prévoit l'exil des anciens régicides de Louis XVI. Toujours en janvier 1816, la loi sur le deuil national fait du 21 janvier un jour de congé en hommage à la mort de Louis XVI.

Cette Chambre introuvable rompt donc avec l'esprit de la Première Restauration qui souhaitait restaurer la monarchie tout en réunifiant le pays. La Seconde Restauration commence au contraire avec une volonté de se venger des bonapartistes et des révolutionnaires.

Les armées étrangères occupant la France sont témoins de cette Terreur blanche qui les inquiète très vite. Pensant que ce climat de violence n'est bon pour personne, ils finissent par imposer à Louis XVIII de nommer le duc de Richelieu à la tête du gouvernement.

Le duc de Richelieu était en effet un homme qui pouvait apaiser la situation. Pour les ultraroyalistes, c'était un émigré qui avait servi dans l'armée russe et qui, après s'être lié d'amitié avec le Tsar Alexandre Ier, a été nommé gouverneur de Crimée. Mais il pouvait également s'attirer les faveurs des doctrinaires en raison de sa modération. Néanmoins, la Chambre introuvable reste ingérable, les ultraroyalistes ne parvenant pas à s'entendre avec Richelieu. Louis XVIII finit par la dissoudre en septembre 1816, marquant à la fois le poids démesuré laissé au Roi, mais reconnaissant par la même occasion que la Chambre des Députés est un lieu de résistance au pouvoir exécutif.

Bombardement d'Alger (27 août 1816)[modifier | modifier le code]

Les pirates barbaresques n'ont pas mis fin à leurs activités après la seconde guerre barbaresque de 1815. Face aux razzias, le Royaume-Uni envoie une flotte visant à libérer les esclaves et à faire cesser la piraterie. Les régences de Tunis et de Tripoli acceptent de libérer les esclaves et de mettre fin à la piraterie. La régence d'Alger prétend faire de même, mais contrairement aux deux autres, elle reprend immédiatement ses activités et exécute des esclaves. Le Royaume-Uni, rejoint par les Pays-Bas, met alors en place une expédition punitive.

Les combats se tiennent le 27 août 1816 et sont particulièrement sanglants. Omar Agha, dey d'Alger, accepte de libérer les esclaves et de mettre fin à la piraterie, mais quelques mois plus tard, tout cela reprend de plus belle.

La IIe législature de la Seconde Restauration - Période doctrinaire (octobre 1816 - décembre 1821)[modifier | modifier le code]

IIe législature de la Seconde Restauration (1816) : 136 doctrinaires (bleu clair), 92 ultraroyalistes (bleu foncé), 20 divers gauche (rose) et 10 libéraux (jaunes)

Le gouvernement du centre (1816-1820)[modifier | modifier le code]

Les élections d'octobre 1816 bouleversent les rapports de force : les ultraroyalistes passent de 87,5% à 35,66% des suffrages tandis que les doctrinaires dominent en passant de 12,5% à 52,71 %.

Les doctrinaires sont surnommés ainsi après que Royer-Collard, l'un d'entre eux, ait été moqué par Le Nain jaune en raison de ses études auprès des Prêtres de la doctrine chrétienne. En pratique, les doctrinaires sont des monarchistes modérés : hostiles à la démocratie, ils se perçoivent comme des conseillers royaux chargés de faire respecter la Charte. C'est ce qui explique que, malgré leur conservatisme, ils soient partisans de l'égalité des citoyens prévue constitutionnellement depuis 1814.

Gravure représentant Élie, duc Decazes de Paolo Toschi (d'après une peinture de François Gérard)

Outre Richelieu, c'est Élie Decazes qui marque la période. Fils de notable de Libourne, il est au service de Letizia Bonaparte (la mère de Napoléon Ier), puis de Hortense de Beauharnais (reine de Hollande). Après s'être rallié à la Première Restauration, il reste fidèle à Louis XVIII pendant les Cent-Jours, lui permettant d'être choisi par le Roi comme ministre de la police.

Les doctrinaires vont bouleverser le pays à plusieurs niveaux :

La période doctrinaire voit le développement d'un nouveau discours élitiste supposé remplacer la pensée démocratique héritée de la République. Mais loin de défendre une vision aristocratique traditionnelle, ils vont surtout défendre la montée d'une nouvelle élite bourgeoise. La loi électorale Lainé, votée en 1817, est particulièrement favorable à la bourgeoisie urbaine, très libérale, puisque le vote ne peut avoir lieu que dans les chefs-lieux des départements et donc dans les villes. Le corps électoral est étendu à 90 000 électeurs et à 18 000 éligibles, et 20% de la Chambre des Députés est renouvelée annuellement.

L'année sans été (1816)[modifier | modifier le code]

Le début de cette législature est marqué par une crise climatique majeure surnommée "année sans été". En avril 1815, le Tambora, située sur l'île de Sumbawa dans les Indes orientales néerlandaises (actuelle Indonésie), entre en éruption ; cet événement est considéré comme la deuxième éruption la plus violente depuis la fin de la Préhistoire. Les poussières volcaniques empêchent la chaleur du Soleil, déjà très faible (on est dans la période du minimum de Dalton, entre 1790 et 1840), d'arriver sur Terre.

Cette baisse conséquente de la température entraîne de mauvaises récoltes et donc des famines dans toute l'Europe. La situation européenne est d'autant plus aggravée qu'elle a été affaiblie par les guerres napoléoniennes et que le retour de la paix suite au Congrès du Vienne bouleverse l'ordre économique en vigueur et amène à une forte crise économique. Dans le cas de la France, cela entraîne de nombreuses émeutes.

L'année sans été, plus qu'un problème environnemental, devient ainsi un accélérateur de crises déjà aigües.

Le développement du débat public (1816-1820)[modifier | modifier le code]

Cet entre-deux constant entre libéralisme et ultraroyalisme constitue le problème principal des doctrinaires, ce qui se perçoit d'autant plus dans leur attitude changeante vis-à-vis de Louis XVIII selon que celui-ci leur soit favorable ou non. Cela fait d'eux des girouettes moquées tant à gauche (libéraux) qu'à droite (ultraroyalistes). Le projet politique global des doctrinaires, en comparaison avec des libéraux beaucoup plus cohérents, se révèle finalement assez pauvre et court-termiste, le seul objectif véritable étant de s'opposer aux ultraroyalistes.

Mais c'est surtout le développement de la presse qui, ironiquement, déstabilise les doctrinaires en permettant au débat public de prendre vie. Trois journaux dominent la période, chacun incarnant une des tendances de la Chambre des Députés :

  1. Le Constitutionnel (libéralisme) : créé pendant les Cent-Jours, interdit et changeant de nom à plusieurs reprises, il devient le cœur de la pensée libérale et anticléricale de la période. C'est le journal d'opposition à la Restauration.
  2. Le Journal de Paris (doctrinaire) : créé en 1777, c'est le plus vieux quotidien français. De tendance libérale, il finira par devenir le journal quasi-officiel du gouvernement, devenant ainsi doctrinaire à la fin des années 1810.
  3. Le Conservateur (ultraroyalisme) : créé en 1818 par Chateaubriand, il se fait l'écho des tendances ultraroyalistes.

Chaque électorat se constitue à l'époque autour d'un journal en particulier, le débat public se faisant à l'époque par écrit. Par conséquent, le développement de la presse contribue à polariser l'opinion publique et nuit à la stabilité du gouvernement du centre mis en place par les doctrinaires, désormais la cible des libéraux et des ultraroyalistes qui ont développé leurs propres réseaux.

La progression des libéraux (1816-1820)[modifier | modifier le code]

La loi Lainé favorise l'élection des libéraux. Les élections partielles de 1817, 1818 et 1819 voient ainsi la multiplication de ces députés de gauche. En septembre 1819, l'Abbé Grégoire est élu, ce qui fait scandale : député de la Convention en 1793, son élection est perçue comme celle d'un régicide (bien qu'il ait été absent lors du vote sur la mort de Louis XVI).

Cette menace libérale entraîne des épurations au sein de l'État : Royer-Collard, François Guizot et Camille Jordan sont exclus du Conseil d'État tandis que Charles Laffitte, régent de la banque de France, est remercié.

Congrès d'Aix-la-Chapelle (septembre - novembre 1818)[modifier | modifier le code]

Comme prévu par le Congrès de Vienne, un nouveau congrès est organisé afin de régler les questions géopolitiques du jour. Cette fois-ci, c'est la situation diplomatique de la France qui est sur la table. Le Royaume-Uni, la Russie, l'Autriche et la Prusse se réunissent à Aix-la-Chapelle (alors en Prusse). La France est invitée au congrès.

Le congrès vise à déterminer si les conditions du traité de Paris de 1815 vont être allégées, notamment en accélérant le retrait des troupes d'occupation et en réduisant le montant des indemnités à payer. La France s'est assuré du soutien de la Russie en promettant une alliance bilatérale entre Paris et Saint-Pétersbourg contre la Prusse et l'Autriche.

Le congrès est une victoire pour la France qui obtient tout ce qu'elle demandait. Considérée comme un État paria depuis 1815, elle est réintégrée à l'ordre international au point de rejoindre la Quadruple Alliance (qui devient la Quintuple Alliance).

Le refus du sacre de Louis XVIII (1819)[modifier | modifier le code]

À la manière de ses prédécesseurs, Louis XVIII souhaite se faire sacrer. Il s'agit d'un vieux souhait de sa part : dès la Première Restauration, il a fait part de ce projet. L'idée ressurgit en 1819. Il est même prêt à quelques concessions au niveau du lieu : il rejette la cathédrale Notre-Dame de Reims (trop associée à l'Ancien Régime dans une ville notoirement républicaine) et la cathédrale Notre-Dame de Paris (associée au sacre de Napoléon Ier), proposant à la place la basilique Saint-Denis ou la cathédrale Sainte-Geneviève.

Le projet de sacre sera néanmoins rejeté et Louis XVIII ne sera jamais sacré. Cette décision a souvent été justifiée par son état de santé (Louis XVIII souffrant d'obésité morbide), mais il est probable que ce soit l'archaïsme de la cérémonie (rappelant beaucoup trop l'Ancien Régime) et la place centrale accordée à l'Église lors du rite qui l'a empêchée d'avoir lieu.

Crise économique de 1819 et le durcissement du régime[modifier | modifier le code]

Malgré le néocolbertisme doctrinaire, le blé russe arrive sur le marché français. Conséquence : le prix du blé s'effondre, défavorisant la rente foncière et donc la noblesse foncière. Cette crise, qui déstabilise les équilibres sociaux de la Restauration, pousse les doctrinaires à durcir le régime, notamment en s'attaquant à la liberté de la presse par le biais de la loi de censure. La Minerve de Benjamin Constant et Le Conservateur de Chateaubriand doivent cesser de paraître. Cette censure de la presse amène au développement des pamphlets, de plus en plus durs.

La situation économique depuis 1815 n'était de toute manière pas particulièrement positive : la fin des guerres napoléoniennes a bouleversé l'équilibre des échanges et la transition d'une économie de guerre en économie de paix n'a pas été particulièrement simple. Le tournant des années 1820 constitue l'apogée de cette crise socio-économique.

Massacre de Peterloo au Royaume-Uni (16 août 1819)[modifier | modifier le code]

Cette crise économique latente se fait particulièrement sentir au Royaume-Uni déjà bien avancé dans la révolution industrielle. Le chômage est conséquent et le refus du Parlement de passer au suffrage universal masculin irrite une bonne partie de la classe ouvrière.

Le 16 août 1819, un rassemblement visant à défendre le suffrage universal masculin se tient à Manchester. Il est sévérément réprimé, tuant entre 400 et 700 personnes. L'événement choque beaucoup l'opinion à l'époque, ce à quoi le gouvernement conservateur de Robert Jenkinson répond par une série de mesures visant à réprimer davantage toute forme d'expression publiques d'opinion radicale. Il s'agit également d'un tournant dans l'histoire politique du mouvement ouvrier.

Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry (1820) de François Gérard

L'assassinat du duc de Berry et la contre-offensive des ultraroyalistes (février - novembre 1820)[modifier | modifier le code]

Le 14 février 1820, le duc de Berry (fils du futur Charles X) rentre de l'opéra et est poignardé par Louis Louvel, un ouvrier bonapartiste. Celui-ci affirme avoir agi seul pour s'opposer à la Seconde Restauration. Il est guillotiné place de Grève le 7 juin. Ce meurtre prive temporairement la France d'un héritier pouvant succéder au futur Charles X, mais Marie-Caroline, la femme de Berry, accouche du duc de Bordeaux le 29 septembre. Afin d'éviter l'accusation en bâtardise de la part des bonapartistes, le maréchal Suchet, bonapartiste notoire, est présent à l'accouchement.

Si la naissance du duc de Bordeaux met fin à la menace de crise de succession, l'événement ébranle la France durant toute l'année 1820. Les ultraroyalistes profitent de l'événement pour se déchaîner contre les doctrinaires (jugés complices par négligence politique) et les libéraux (jugés complices idéologiquement). Saint-Simon, qui avait écrit en 1819 que la perte de la noblesse serait bien moins grave que la perte des ouvriers, est inquiété avant d'être relaxé.

Élie Decazes, chef du gouvernement, est vivement critiqué dans la presse ultraroyaliste qui le considère comme responsable. Louis XVIII essaie de l'éloigner de France, notamment en l'envoyant comme ambassadeur à Londres, mais Decazes se retirera finalement dans le Midi pour fonder Decazeville.

Tout cela entraîne l'adoption de plusieurs lois favorables aux ultraroyalistes, notamment des lois d'exception sur la liberté de la presse et les libertés individuelles. Mais la plus importante de ces lois est la loi du double vote qui annule la loi Lainé de 1817 : désormais, la moitié des députés seront élus par les plus riches qui auront le droit de voter deux fois. Cette loi favorise considérablement les grands propriétaires terriens qui constituent l'électorat de base des ultraroyalistes. Cette loi est vivement critiquée par les doctrinaires qui considèrent qu'il s'agit d'un retour des privilèges et par les libéraux qui hurlent à la trahison de la Charte.

Montée de la violence libérale et la réponse des ultraroyalistes (1820)[modifier | modifier le code]

La fin du règne des doctrinaires est marquée par la progression de la violence du camp libéral. Lors du débat sur la loi du double vote, des émeutes sur la place Louis XV et le pont Louis XVI entraînent la mort d'un jeune étudiant par un garde royal ; ses obsèques seront l'occasion d'une forte mobilisation de la jeunesse. En juin 1820, une foule étudiante crie contre les émigrés et transforme Louis Louvel, assassin du duc de Berry, en martyr de la liberté. En août 1820, une insurrection libérale, baptisée Conspiration du Bazar, est déjouée.

Très vite, la gauche et la droite s'affrontent dans la rue. Les libéraux, menés par La Fayette, Charles Laffitte et Benjamin Constant, font face aux ultraroyalistes menés par le futur Charles X.

Progression de la ferveur religieux[modifier | modifier le code]

Depuis le début de la Restauration, le dolorisme est à la mode et on pleure beaucoup pour se repentir du péché qu'aurait été la Révolution. L'assassinat du duc de Berry accentue énormément cette évolution. La population, influencée par le discours religieux de la Restauration, mais aussi par la propagande qui suit l'assassinat, va pleurer le duc comme on pleure un membre de sa propre famille. Le fait que cet assassinat ait été commis par un bonapartiste (et donc par un révolutionnaire) va accélérer le retour à une ferveur religieuse catholique, ce qui va marquer idéologiquement toute la décennie 1820.

Le virage à droite de l'élection de 1820 (1820-1821)[modifier | modifier le code]

IIe législature de la Seconde Restauration (1820) : 194 doctrinaires (bleu clair), 160 ultraroyalistes (bleu foncé) et 80 libéraux (jaunes)

Alors que toute la législature était marquée par la progression incessante de la gauche libérale, la loi du double vote et le contexte politique entraînent la victoire incontestable des ultraroyalistes lors des élections de 1820. Les doctrinaires, qui ont dû composer avec les libéraux pendant les années précédentes, sont désormais sérieusement menacés sur leur droite par des ultraroyalistes de plus en plus audibles et indispensables.

Très vite, la situation devient intenable pour les doctrinaires dont le pouvoir vacille de plus en plus. Finalement, en décembre 1821, Louis XVIII décide de nommer Joseph de Villèle à la tête d'un gouvernement d'ultraroyalistes.

La vague révolutionnaire de 1820-1821[modifier | modifier le code]

Ambiance générale[modifier | modifier le code]

La fin des années 1810 est marquée par une forte agitation populaire, notamment en raison d'une crise économique généralisée liée à la fin des guerres napoléoniennes ; certains estiment que la crise bancaire de 1819 aux États-Unis est une des conséquences de ce changement d'époque. L'ordre contre-révolutionnaire de Vienne se fait contre les aspirations libérales et nationales des peuples européens, mais aussi des peuples sous domination européenne.

Parmi les agitateurs, on retrouve énormément d'anciens soldats de la Grande Armée. Certains se rendent d'ailleurs de pays en pays afin de fomenter un soulèvement comme le général Guillet de Vaudoncourt. Napoléon Ier lui-même, depuis l'île d'Elbe, est persuadé que la situation est telle que l'Europe de 1830 sera probablement républicaine.

Certains historiens parlent de vague révolutionnaire de 1820 à la manière des révolutions de 1830 ou du printemps des peuples de 1848. En réalité, le mouvement commence dès 1810 en Amérique latine avec les guerres d'indépendances hispano-américaines, mais c'est véritablement en 1820, avec la révolution espagnole s'opposant à l'absolutisme de Ferdinand VII, que le mouvement se répand comme une traînée de poudre dans toute l'Europe méditerranéenne. Ces mouvements ont en commun de réclamer leur opposition à l'absolutisme et leur revendication d'indépendance nationale.

Début des guerres d'indépendance hispano-américaines (1819-1821)[modifier | modifier le code]

Ferdinand VII de Vicente López

La situation explose d'abord dans l'Empire espagnol. Depuis l'abdication de Bayonne de Ferdinand VII en 1808 au profit de Napoléon Ier, l'Empire espagnol voit la mise en place de nombreuses juntes afin d'affirmer leur souveraineté face à la France. Certains territoires proclament d'ailleurs officiellement leur indépendance comme les Provinces-Unies du Río de la Plata (lors de la révolution de Mai 1810)

En 1814, Ferdinand VII revient sur le trône d'Espagne et restaure l'absolutisme. Mais les colonies espagnoles d'Amérique latine, réintégrée à l'Espagne, tiennent à garder une certaine indépendance vis-à-vis de l'Europe et ne supportent pas le retour de l'absolutisme, amenant au déclenchement des guerres d'indépendance hispano-américaines. C'est dans ce contexte que le Chili déclare son indépendance en 1818. D'autres vice-royautés hispano-latines déclarent ensuite leur indépendance comme la Grande Colombie/Nouvelle-Grenade (1819), le Guayaquil (1820), le Pérou et le Mexique/Nouvelle-Espagne (1821) et la Bolivie (1825). La situation est exacerbée par la propre chute de l'Empire portugais avec l'indépendance du Brésil en 1822.

Révolution espagnole de 1820[modifier | modifier le code]

Cette agitation en Amérique latine se retrouve également également au sein de la métropole espagnole. Le 1er janvier 1820, le Pronunciamiento de Riego réclame le rétablissement de la Constitution espagnole de 1812, proclamée lors de la guerre d'indépendance espagnole et abolie par Ferdinand VII. Cette mutinerie, souvent appelée révolution de 1820, contraint Ferdinand VII à reconnaître la Constitution et à voir la mise en place d'un régime appelé a posteriori Triennat libéral. Il est ensuite assigné à résidence à Cadix en Andalousie.

Insurrection dans le royaume des Deux-Siciles (1820-1821)[modifier | modifier le code]

En mars 1820, la nouvelle de la révolution espagnole est arrivée dans la péninsule italienne et exalte les carbonari, des libéraux anticléricaux membres de la charbonnerie, une société secrète transnationale. Ceux-ci organisent un coup d'État militaire à Naples en juillet 1820 et contraignent Ferdinand Ier à leur accorder une constitution.

Cette insurrection amène à une révolte de la Sicile qui soutient le mouvement, mais réclame une évolution du royaume des Deux-Siciles vers une forme fédérale afin d'obtenir une autonomie plus grande. En effet, les Siciliens n'ont jamais véritablement accepté la décision du Congrès de Vienne d'annexer le royaume de Sicile au royaume de Naples. Cette revendication sera néanmoins rejetée par Naples et le mouvement à coloration autonomiste sera réprimé dans le sang par les Napolitains.

Révolution portugaise de 1820 et indépendance du Brésil[modifier | modifier le code]

La situation au Portugal est également très compliquée depuis les guerres napoléoniennes. En 1807, la France envahit le Portugal. Marie Ire et la court portugaise avec elle se réfugient au Brésil grâce au soutien du Royaume-Uni. En échange, le Portugal est contraint d'ouvrir le marché brésilien aux Britanniques alors qu'il en détenait le monopole depuis trois siècles. Les bourgeoisies de Lisbonne et de Porto, qui profitaient grandement du commerce colonial, plongent alors dans la crise.

Lorsque s'achèvent les guerres napoléoniennes, le Congrès de Vienne met en place le Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves. Le Portugal n'est donc plus qu'une province d'un État transcontinental. Pire encore : Marie Ire et Jean VI à sa suite refusent de retourner à Lisbonne et dirigent leur Royaume-Uni depuis le Brésil, laissant le Portugal sous le contrôle d'un régent britannique : William Carr Beresford. Les Portugais libéraux et patriotes sont furieux face à une telle situation et réclament le retour de la monarchie au Portugal et l'expulsion des Britanniques. En 1817, la conspiration de Lisbonne tentera de libéraliser le pays, mais échouera et les conspirateurs seront exécutés.

En 1820, Beresford doit faire face à une agitation jacobine de plus en plus grande, notamment sous influence de la révolution espagnole qui vient de débuter contre Ferdinand VII. Il part au Brésil pour réclamer davantage de moyens auprès de Jean VI. Le peuple profite de l'occasion pour se soulever le 24 août 1820 et l'armée et se constitue en Junte Provisoire du Gouvernement Suprême du Royaume qui fait élire les Cortes constituantes. Celles-ci vont mettre en place la constitution portugaise de 1822, fait qui sera reconnu par Jean VI qui acceptera de retourner au Portugal en 1821, non sans avoir laissé son fils Pierre comme régent du Brésil.

La révolution portugaise est à la fois un mouvement libéral, nationaliste et royaliste, un mélange baptisé vintisme (pour 1820) et qui se rapproche de la pensée des doctrinaires français. Même si elle n'a pas d'effet direct sur la France, elle contribue néanmoins à remettre en cause l'ordre viennois puisque l'attitude des Cortes constituantes vis-à-vis du Brésil amènera celui-ci à déclarer son indépendance en tant qu'Empire du Brésil en 1822 avec Pierre Ier, fils de Jean VI, à sa tête, lançant la guerre d'indépendance brésilienne. Tous ces événements divisent fortement la dynastie de Bragance et posant les bases de la guerre civile portugaise.

Réactions de la Quintuple Alliance et la répression de l'insurrection napolitaine (octobre 1820 - mars 1821)[modifier | modifier le code]

La situation méditerranéenne inquiète la Quintuple Alliance qui se réunit entre octobre et décembre 1820 dans la conférence de Troppau en Autriche. La Russie, la Prusse, l'Autriche, le Royaume-Uni et la France se mettent d'accord sur la possibilité d'une intervention autrichienne pour calmer la situation en Italie, la péninsule étant une région soumise à l'influence de Vienne. Néanmoins, les Britanniques et les Français restent sceptiques quant à la volonté de la Sainte-Alliance de réprimer par principe tout mouvement révolutionnaire.

La Quintuple Alliance se réunit à nouveau lors du Congrès de Laybach en Autriche entre janvier et mai 1821. Elle est rejointe par Ferdinand Ier des Deux-Siciles et par François IV de Modène ; d'autres États italiens sont représentés comme le royaume de Sardaigne. Les tensions montent néanmoins très vite entre les Britanniques et la Sainte-Alliance, les premiers étant hostiles quant à la manière des seconds de justifier une intervention militaire en Italie.

L'attitude de Ferdinand Ier suscite la colère des patriotes des Deux-Siciles, ce qui amène les Napolitains à déclarer la guerre à l'Autriche. L'armée autrichienne réagit en écrasant les insurgés en mars 1821, permettant à Ferdinand de révoquer la constitution.

Insurrection dans le Piémont (mars - mai 1821)[modifier | modifier le code]

Les libéraux du Piémont (alors région du royaume de Sardaigne), particulièrement enflammés par les événéments de 1820, finissent par se soulever en 1821 en réaction au Congrès de Laybach. Ceux-ci ont longtemps espéré faire de Victor-Emmanuel Ier, leur roi, le champion du camp patriote italien face à la domination autrichienne, mais celui-ci est beaucoup trop absolutiste pour jouer ce rôle.

C'est finalement Charles-Albert de Savoie, neveu de Victor-Emmanuel Ier, qui apportera son soutien en janvier 1821 quand des étudiants de Turin mènent une manifestation pacifiste contre les Autrichiens qui sera réprimée dans le sang.

Le 10 mars 1821, Charles-Albert organise une mutinerie à Alexandrie et fait isser le drapeau tricolore italien, annonçant le futur Risorgimento. La même chose se produit à Vercelli et à Turin. Les insurgés proclament la constitution qui sera inspiré du texte espagnol de 1812. Face à cette situation, Victor-Emmanuel Ier abdique au profit de son frère Charles-Félix de Savoie. Face à la pression de ce dernier et en raison de sa propre réticence à mener une guerre contre l'Autriche comme le souhaitent les révolutionnaires, Charles-Albert finit par s'exiler à Novare, abandonnant les insurgés dont les organisations se dissolvent définitivement en mai 1821.

La révolution grecque de 1821 et la crise balkanique[modifier | modifier le code]

La situation explose également en Grèce ottomane. Les raisons sont multiples : l'Empire ottoman se délite, les exactions locales se multiplient depuis quelques décennies. La renaissance culturelle grecque du XVIIIe siècle, fortement influencée par les Lumières, donne foi en la liberté pour bon nombre de Grecs, qui regardent avec enthousiasme la Révolution française dans sa phase montagnarde. Lors de la guerre russo-turque de 1768-1774, les Russes jouent sur la solidarité entre orthodoxes, amenant à la révolution d'Orloff, certes réprimée par les Ottomans, mais débouchant sur le traité de Kutchuk-Kaïnardji de 1774 faisant de la Russie la protectrice des Grecs.

En 1820, les Balkans ottomans sont en pleine agitation. Ali Pacha de Janina, gouverneur de l'Épire (à cheval sur la Grèce et l'Albanie actuelles), rompt avec Constantinople et se proclame défenseurs des Grecs ; le soulèvement est finalement réprimée en 1822. En 1821, la Moldavie et la Valachie (Roumanie) se soulèvent à leur tour.

La révolution grecque commence simultanément quand les Grecs commencent à multiplier les victoires contre des Ottomans venus réprimer des insurrections locales. Après de nombreux combats, plusieurs représentants grecs se constituent en Assemblée nationale d'Épidaure en décembre 1821 et proclament l'indépendance de la Grèce le 1er janvier 1822.

La victoire était cependant loin d'être acquise, les Ottomans se déchaînant en réaction contre les Grecs vivant sous leur contrôle comme lors du massacre de Constantinople en 1821 ou du massacre de Chios en 1822.

La révolution grecque est reçue avec enthousiasme en Europe et lance une grande vague de philhellénisme. Mais le Congrès de Vienne est beaucoup plus sceptique : l'indépendance de la Grèce risque de provoquer l'effondrement de l'Empire ottoman, créant un vide de pouvoir dans les Balkans et au Proche-Orient qui pourrait déstabiliser tout l'équilibre européen posé en 1815. C'est ce qui explique le refus d'accueillir la délégation grecque par la Quintuple Alliance lors du Congrès de Vérone en 1822.

La IIe législature de la Seconde Restauration - Période ultraroyaliste (décembre 1821 - septembre 1824)[modifier | modifier le code]

Le Comte Joseph de Villèle, maire de Toulouse de 1815 à 1818 (1936)

L'arrivée de Joseph de Villèle à la tête du pays calme la situation. Il est très vite reconnu comme un excellent gestionnaire des affaires publiques, ce qui explique sa domination politique durant toute le reste de la Restauration. Il contribue énormément à la popularité des ultraroyalistes.

La guerre royaliste et l'expédition d'Espagne (avril - novembre 1823)[modifier | modifier le code]

La mise en place du Triennat libéral après la révolution espagnole de 1820 indigne bon nombre d'ultraroyalistes espagnols, soutenus par Ferdinand VII lui-même. En 1822, ceux-ci ont réussi à s'organiser en milices appelées partidas realistas grâce au soutien des ultraroyalistes français.

Le 15 août 1822, les ultraroyalistes crée la régence d'Urgell après avoir capturé la ville catalane de La Seu d'Urgell, amenant au déclenchement définitif de la guerre royaliste opposant libéraux et ultraroyalistes. Mais fin 1822, l'avantage est incontestablement en faveur des libéraux. Ferdinand VII et les ultraroyalistes appellent l'étranger à l'aide.

La régence d'Urgell avait la sympathie d'une bonne partie de l'Europe viennoise, voyant dans ce parti absolutiste un outil pour restaurer le pouvoir absolu de Ferdinand VII. En France, ils divisaient néanmoins le pays : les ultraroyalistes et Louis XVIII les soutenaient vivement, tant pour des raisons idéologiques que dynastiques (Ferdinand VII étant un Bourbon comme Louis XVIII) ; les doctrinaires étaient plus mitigés, considérant qu'un régime chartiste comme celui de la Restauration française serait préférable à la monarchie absolue ; les libéraux haïssaient ces insurgés par hostilité à l'absolutisme et par volonté de défendre de la Constitution de 1812.

En octobre 1822, la Quintuple Alliance se réunit lors du congrès de Vérone (Autriche) et tranche en faveur d'une intervention française en Espagne pour restaurer l'absolutisme, considérant que la France est géographiquement la mieux placée pour rentrer dans le conflit. Villèle sera néanmoins très sceptique par rapport à une telle idée, considérant que cette guerre constituera un gouffre financier et n'ayant pas confiance envers la loyauté de l'armée.

L'expédition d'Espagne dure d'avril à novembre 1823. La bataille du Trocadéro permet de libérer Ferdinand VII et de restaurer son pouvoir. Ce fait d'arme (qui donnera son nom à la place du Trocadéro) met fin au Triennat libéral et lance la Décennie abominable durant laquelle Ferdinand VII va sévérement réprimer toute forme d'opposition. Une partie des troupes françaises restera en Espagne jusqu'en 1828.

Néanmoins, le succès militaire de la France en faveur de l'ordre contre-révolutionnaire est un coup diplomatique majeur. L'ordre viennois accepte enfin de la reconnaître comme l'une des leurs.

Coup d'État absolutiste au Portugal (Vilafrancada)[modifier | modifier le code]

La révolution portugaise est parvenue à mettre en place une monarchie constitutionnelle. L'acceptation de cette situation par Jean VI déplaît aux partisans de l'absolutisme et à une partie de la famille royale, dont Charlotte d'Espagne (exilée à Queluz) et à Michel (troisième fils du couple royal).

En 1823, alors que l'expédition d'Espagne renverse le Triennat libéral en Espagne, les absolutistes portugais se soulèvent dans le Comté d'Amarante. Fin mai, Michel s'y rend, laissant entendre qu'il compte renverser son père et prendre le pouvoir. Jean VI, après quelques hésitations, rejoint les insurgés, renverse les Cortes et rétablit l'absolutisme. Il contraint également Michel à se soumettre à nouveau à lui.

Cet épisode met fin à la révolution libérale de 1820. De nombreux libéraux sont contraints de s'exiler. Jean VI écarte néanmoins les Portugais les plus réactionnaires, au grand dam de Charlotte d'Espagne et de Michel.

Le succès ultraroyaliste de l'élection de 1824[modifier | modifier le code]

IIIe législature de la Seconde Restauration (1824-1827) : 413 ultraroyalistes (bleu foncé) et 17 doctrinaires (bleu clair)

Bénéficiant du succès du ministère Villèle, de la loi du double vote et de la dissolution de la Chambre, les ultraroyalistes font une razzia électorale lors des élections de 1824. Contrôlant désormais 96,05% des voix exprimées, ils ne laissent que 3,95% des suffrages aux doctrinaires tandis que les libéraux ont tout simplement disparus. Louis XVIII en profite pour nommer au gouvernement les personnalités les plus conservatrices, laissant de côté les ultraroyalistes modérés.

Les ultraroyalistes bénéficient également de la popularité de Louis XVIII qui est parvenu, malgré son impotence et son indifférence grandissante aux affaires publiques, à restaurer la grandeur de la monarchie française. Très protocolaire et soucieux du respect de la loi, il incarne la stabilité retrouvée de la France. Il est également très apprécié grâce à sa capacité de dénicher des hommes de gouvernement remarquables, bien qu'ils soient sélectionnés sur base de favoritisme. La dévotion ultraroyaliste à l'égard de la monarchie, très connotée politiquement une décennie auparavant, est désormais largement partagée dans l'opinion, ce qui ne peut que favoriser la droite.

Tentative de coup d'État migueliste au Portugal (Abrilada) (1824)[modifier | modifier le code]

Après la restauration de l'absolutisme en 1823, la droite portugaise se divise entre modérés (partisans de Jean VI) et radicaux (partisans de Michel) ; ces derniers commencent petit à petit à être connus sous le nom de miguelistes et sont des cousins des ultraroyalistes français.

Le 29 avril 1824, les miguelistes se révoltent dans un mouvement appelé l'Abrilada. Ceux-ci séquestrent Jean VI et emprisonnent de nombreux opposants politiques. Mais le Royaume-Uni, par voie diplomatique, parviennent à faire libérer Jean VI. Celui-ci réprimande Michel et l'envoie en exil. Plus tard dans l'année, il emprisonne sa femme Charlotte d'Espagne, celle-ci préparant un nouveau coup d'État migueliste.

L'exil de Michel et de Charlotte d'Espagne permet à Jean VI de restaurer la monarchie constitutionnelle non sans opposition de Ferdinand VII d'Espagne et des miguelistes.

Quel soutien pour la monarchie ?[modifier | modifier le code]

Alors que le règne de Louis XVIII s'achève et que la Seconde Restauration se stabilise, on peut désormais se demander quelle est la nature du soutien des Français au régime. La chose n'est pas facile à estimer rétrospectivement, mais il est possible d'émettre des hypothèses. Il semblerait que la majeure partie de la population soutienne le régime sans véritable conviction et de façon passive, même si le Midi est notoirement royaliste. Le fait que Louis XVIII n'ait pas pu être sacré, malgré le fait qu'il en ait manifesté l'intention, laisse supposer qu'une bonne partie des têtes pensantes de la Restauration craignait que la cérémonie se retourne contre le régime, notamment en raison du rôle joué par l'Église, alors qu'il s'agit pourtant d'un élément central de la monarchie française.

Le développement du parlementarisme[modifier | modifier le code]

La Chambre des Députés[modifier | modifier le code]

Le Ventre législatif (1834) d'Honoré Daumier

La Restauration voit le développement du parlementarisme et permet à la France de (ré)apprendre ce système politique. Bien que le Parlement sous la Restauration n'est pas à l'initiative des lois, il a néanmoins le pouvoir de les refuser, ce qui lui donne un pouvoir considérable. Au fur et à mesure des années, le Parlement va servir d'intermédiaire entre l'exécutif et l'élite de la population (seule à être représentée), servant à la seconde à s'opposer au premier.

Il faut nuancer les tendances partisanes du XIXe siècle qui sont moins rigides que celles que connaîtra le XXe siècle : à l'époque, les partis politiques n'existent pas et ce sont avant tout des groupes informels qui se constituent autour de quelques idées et quelques personnalités majeures. Cette absence d'organisation explique la fluidité idéologique de bon nombre de députés qui ont souvent du mal à se positionner et dont les votes sont souvent motivés par une forme d'opportunisme.

La question de la représentation provinciale se pose également. Les Parisiens monopolisent les cercles de pouvoir et sont persuadés que l'intérêt national se confond avec leur propre vision. Les Provinciaux doivent souvent faire un choix entre l'assimilation parisienne au nom de la Nation, quitte à perdre leur ancrage local, ou à rester obsédés par leur région d'origine, quitte à oublier la Nation au passage et à passer pour des gens étranges voire ridicules. S'il est facile de se moquer de la maladresse de ces députés, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une première pour beaucoup d'entre eux et que tout le monde tatonne dans cet univers.

L'arme principale des députés reste l'éloquence. La période est marquée par un renouveau rhétorique portant davantage sur l'émotion que sur l'argumentation classique. Certains parlementaires deviennent ainsi des ténors de la vie politique, comme le général Foy.

La Chambre des Pairs[modifier | modifier le code]

Il est légitime de se poser des questions quant à la Chambre des Pairs : cette chambre non-élue dont les membres sont sélectionnés par le Roi n'est absolument pas démocratique, y compris dans le sens très restreint d'un régime censitaire.

Cette chambre haute, conçue pour renforcer la monarchie, sera la cible de jugements contradictoires par les contemporains. Certains y voient une chance de fusionner définitivement les noblesses d'Ancien Régime et d'Empire ainsi que les nouvelles élites bourgeoises. Mais d'autres critiquent le principe-même de cette chambre, notamment en l'accusant d'être un repère gérontocratique (ce qui est d'ailleurs une exagération : pendant la Restauration, la moyenne d'âge ne dépasse pas 50 ans).

En réalité, la question posée par la Chambre des Pairs est celle de la définition de la noblesse après la Révolution. Une bonne partie de la noblesse a été dépouillée de ses possessions pendant la Révolution et leur statut se résume généralement à des titres nobiliaires. La Restauration va essayer de corriger cet état de fait en recréant une noblesse foncière, ce qui sera sévèrement critiqué par une partie de la population qui voudrait également voir la reconnaissance d'une noblesse capacitaire.

La pétition[modifier | modifier le code]

Seconde restauration : Règne de Charles X (1824-1830)[modifier | modifier le code]

IIIe législature de la Seconde Restauration - Période de radicalité ultraroyaliste (1824-1827)[modifier | modifier le code]

Le début libéral du règne de Charles X (septembre 1824)[modifier | modifier le code]

Charles X en habits de sacre (1825) de François Gérard

Le 16 septembre 1824, Louis XVIII meurt. Dénué d'héritier, c'est son jeune frère qui hérite du trône sous le nom de Charles X. Malgré la popularité des ultraroyalistes, voir le chef de ce mouvement politique accéder sur le trône fait grincer des dents, faisant craindre une politisation d'un trône qui, sous Louis XVIII, avait cherché à unifier le pays plutôt qu'à le polariser.

Néanmoins, Charles X rassure très vite grâce à des premières déclarations mesurées, promettant notamment de respecter la Charte alors que l'homme est connu pour sa volonté de restaurer l'Ancien Régime et donc l'absolutisme. Il donne également des gages à la gauche en rétablissant la Faculté de Droit de Grenoble le 22 septembre alors que celle-ci est considérée comme lui étant hostile ; le 30 septembre, il lève la censure de la presse contre l'avis de Villèle, faisant de lui le héros des libéraux censurés depuis 1820. Il secoue également les ultraroyalistes en accordant le titre d'Altesse royale au duc d'Orléans (futur Louis-Philippe Ier) alors que celui-ci est le fils du régicide Philippe-Égalité et dont les opinions libérales sont bien connues.

Le virage réactionnaire de la Restauration (novembre 1824 - novembre 1827)[modifier | modifier le code]

Après avoir donné des gages à la gauche, Charles X revient sur ses positions initiales. À partir de novembre 1824, il demande au Parlement d'examiner des lois très marquées à droite. Plusieurs seront votées en 1825 :

  • loi sur le sacrilège : cette loi, votée dans le cadre d'un grand retour de la réaction religieuse, punit de mort quiconque profane des vases sacrés et des hosties consacrées ;
  • loi du milliard aux émigrés : cette loi prévoit une indemnisation aux émigrés dont les biens ont été spoliés pendant la Révolution française ; la loi divise tant à droite (qui juge que la loi ne va pas assez loin en ne forçant pas à restituer les biens) qu'à gauche (qui considère qu'une telle indemnité dépouillerait les caisses de l'État au profit de ceux ayant trahi la France pendant la Révolution) ;
  • loi des couvents : le gouvernement peut désormais autoriser de nouveaux établissements religieux pour femmes par simple décision administrative ; cela amène à doubler le nombre de religieuses entre 1825 et 1830.

Le sacre de Charles X le 29 mai 1825 achève de transformer cette Seconde Restauration en renaissance de l'Ancien Régime, tant en raison de l'anachronisme de la cérémonie que par le retour de pratiques comme le toucher des écrouelles. Il est difficile de savoir cela dit ce que les contemporains en ont réellement pensé, beaucoup de témoignages étant postérieurs à l'événément et venant de personnalités n'ayant pas assisté à la cérémonie. Néanmoins, il est possible d'affirmer que l'événement n'a pas suscité de véritable ferveur populaire et que le retour de Charles X à Paris a eu lieu dans une ambiance glaciale.

Dans la même logique, le 3 mai 1826, Charles X pose la première pierre d'un monument à la gloire de Louis XVI sur la place Louis XV (rebaptisée place Louis XVI jusqu'à redevenir la place de la Concorde en 1830). La cérémonie est ostentatoire et l'Église y joue un rôle central, confirmant à nouveau le caractère catholique du règne de Charles X.

L'opposition s'organise (1824-1827)[modifier | modifier le code]

Sans surprise, les libéraux sont furieux face à Charles X qui tente de restaurer l'Ancien Régime.

Du côté libéral, les enterrements de leurs membres sont des occasions de s'exprimer publiquement. L'enterrement du général Foy le 30 novembre 1825, réunissant 100 000 personnes, est perçu comme un référendum contre Villèle. Idem pour les funérailles de la Rochefoucauld-Liancourt, ancien constituant de 1789, le 30 mars 1827, ou du député Jacques-Antoine Manuel en août 1827.

Outre les enterrements, les libéraux commencent à se réunir dans des sociétés secrètes comme L'Épingle noire, Les Chevaliers de la liberté et L'Union, réunissant des catégories sociales exclues de la vie politique comme les étudiants, l'armée, les propriétaires de biens nationaux, les manufacturiers, les protestants, des républicains ou encore des bonapartistes.

Le Code Forestier de 1827, punissant sévèrement des actions bénignes comme le ramassage de bois mort, provoque également l'indignation.

La division des ultraroyalistes (1824-1827)[modifier | modifier le code]

Ironiquement, Charles X divise les ultraroyalistes : outre les fidèles au monarque, certains le trouvent trop radical, d'autres trop mous. En 1827, la loi sur le droit d'aînesse et une nouvelle loi de restriction de la liberté de la presse sont violemment combattues par différentes factions ultraroyalistes qui s'unissent autour de leur haine de la politique de Villèle.

La question de l'intervention en Grèce (1825-1827)[modifier | modifier le code]

La bataille de Navarin d'Ambroise Garneray.

Depuis 1821, la Quintuple Alliance se divisent sur la question grecque, ne sachant pas réellement comment y réagir face à une situation où le désir de stabilité internationale rentre en contradiction avec la volonté d'émanciper un peuple chrétien du joug musulman. Durant la première moitié des années 1820, la position attentiste de l'Autriche s'impose aux autres pays. Seule la Russie, qui voulait s'implanter dans les Balkans comme grande puissance orthodoxe, agit timidement en faveur des Grecs.

La situation est d'autant plus compliquée que le philhellénisme est l'un des rares thèmes capables de transcender tous les clivages politiques européens des années 1820 : la gauche voit dans la cause grecque une révolte libérale et nationale contre la tyrannie et l'obscurantisme tandis que la droite y voit une résistance de la chrétienté contre le monde musulman.

La non-intervention européenne devient de plus en plus intolérable pour les Européens au fur et à mesure des années. Les Grecs commencent très vite à se battre entre eux pour des raisons d'antagonismes géographiques, sociaux et idéologiques. Ces divisions les affaiblissent et ils doivent reculer face aux avancées ottomanes qui sont renforcées depuis que Méhémet Ali, dirigeant de l'Égypte ottomane, a assuré en 1822 le soutien militaire des Égyptiens aux Turcs.

Il faut attendre 1826 pour que les choses changent. Depuis 1825, les Ottomans assiègent Missolonghi, alors siège du Sénat de Grèce occidentale, pour la troisième fois. La situation émeut beaucoup en Europe, surtout lorsqu'en avril 1826, les Grecs préfèrent se sacrifier plutôt que de se rendre, un épisode qui rendra l'absence d'intervention européenne intolérable. En parallèle, Alexandre Ier meurt et son frère beaucoup plus belliqueux lui succède en tant que Nicolas Ier. En mars, il impose un ultimatum à Mahmoud II et parvient à faire céder les Ottomans : en octobre, la convention d'Akkerman donne des avantages commerciaux à la Russie dans tout l'Empire ottoman ainsi qu'un statut de protectrice en Moldavie, Valachie et Serbie.

Face à la pression populaire et refusant de laisser la Russie prendre seule trop de pouvoir dans les Balkans, le Royaume-Uni et la France finissent se décider à intervenir. Le 6 juillet 1827, les trois pays signent le traité de Londres reconnaissant la Grèce comme État indépendant et positionnant les pays signataires comme médiateurs dans la guerre d'indépendance. Si la Grèce accepte la médiation européenne, ce n'est pas le cas de l'Empire ottoman, amenant l'intervention des Russes, Britanniques et Français lors de la bataille de Navarin du 20 octobre 1827, paralysant les troupes égyptiennes.

L'intervention de ces trois pays en Grèce bouleverse la diplomatie du Congrès de Vienne, car en intervenant contre l'Empire Ottoman, c'est la stabilité de l'ordre international post-1815 qui a été remise en question par ses propres garants. Cela renforce les divisions au sein de la Quintuple Alliance : les attentistes (Autriche et Prusse) font face aux interventionnistes (Royaume-Uni, France et Russie), eux-même divergents sur le niveau d'agressivité (les Russes étant beaucoup plus va-t'en-guerre que les Britanniques, les Français se situant entre les deux). Pour la France, il s'agit également d'une défaite idéologique pour la Restauration : Charles X et Villèle, confrontés à une opinon publique philhellène, n'ont pas su faire prévaloir une position de neutralité favorable à l'absolutisme ottoman.

Crise de succession au Portugal (1826-1827)[modifier | modifier le code]

Jean VI s'est fait de nombreux ennemis en quelques années. Ayant trahi les libéraux après la Vilafrancada en 1823, les miguelistes après l'Abrilada en 1824, il s'est en plus aliéné les patriotes brésiliens depuis 1821 et le début de la guerre d'indépendance brésilienne. Le 29 août 1825, le traité de Rio de Janeiro officialise l'indépendance du Brésil, aboutissant à une gigantesque crise économique au Portugal dont la majeure partie des revenus était originaire du Brésil.

Le 10 mars 1826, après une semaine de maladie, Jean VI meurt. On suspecte très vite un empoisonnement, thèse qui sera confirmée en 2000. L'absence de précision quant à l'identité du successeur crée immédiatement une crise de succession : en théorie, l'héritier devrait être Pierre de Portugal, mais celui-ci étant empereur d'un Brésil indépendant et la loi portugaise interdisant à un souverain d'un autre État d'être couronné roi de Portugal, celui-ci est thériquement exclu de l'ordre de succession. Il est néanmoins couronné roi du Portugal, certains espérant ainsi réunifier le Portugal et le Brésil. Cela s'avérant impossible, il préfère abdiquer le trône portugais au profit de sa fille qui devient Marie II alors qu'elle n'a que 7 ans.

La légitimité de Marie II est très vite remise en question et pas uniquement en raison de son âge : étant la fille de Pierre Ier du Brésil, certains jugent qu'elle est issue d'une dynastie ayant perdu ses droits sur la couronne portugaise. Ces critiques, issues du camp migueliste, amènent Pierre Ier à fiancer Marie II à Michel afin de réunifier la famille. Mais l'influence libérale de Pierre Ier reste flagrante, ce qui déplaît fortement à Michel qui en souhaite plus.

Guerre des Mécontents en Espagne (mars - octobre 1827)[modifier | modifier le code]

Depuis l'expédition d'Espagne de 1823, l'absolutisme est rétabli en Espagne et Ferdinand VII mène une politique très conservatrice. Mais il mécontente une partie des ultraroyalistes qui le jugent beaucoup trop modéré, car trop influencé à leurs yeux par la Restauration française. Ceux-ci se retrouvent au centre de multiples insurrections entre 1823 et 1827.

Mais c'est surtout la guerre des Mécontents qui marque la période. Les ultraroyalistes se soulèvent en Catalogne et parviennent à contrôler la région ; bon nombre d'entre eux sont des anciens soldats ayant participé à l'expédtion d'Espagne. Ferdinand VII fait réprimer le soulèvement, amenant les ultraroyalistes à considérer le roi comme un problème et pas uniquement ses ministres. Cela les amène à se réunir autour de Charles de Bourbon, frère de Ferdinand VII, beaucoup plus conservateur. Les ultraroyalistes tendant alors à devenir des carlistes.

IVe législature de la Seconde Restauration - Période de chaos (1827-1830)[modifier | modifier le code]

La fin de l'ère Villèle (novembre 1827 - janvier 1828)[modifier | modifier le code]

IVe législature de la Seconde Restauration (1827-1830) : 185 ultraroyalistes pro-Villèle (bleu foncé), 170 doctrinaires (bleu clair) et 75 ultraroyalistes anti-Villèle (mauve clair)

Les élections de 1827 bouleversent la donne.

Tout d'abord, les doctrinaires, anéantis en 1824, passent de 3,95% à 39,53% des suffrages ; ils doivent cette victoire à l'impopularité grandissante de la politique ultraroyaliste jugée trop réactionnaire par une partie conséquente de l'électorat, dont une jeunesse de plus en plus libérale et des ultraroyalistes modérés.

L'ultraroyalisme radical, hostile à Villèle, a également fait sécession et représente 17,44% de l'électorat. L'ultraroyalisme fidèle au gouvernement passe de 96,05% à 43,02% des voix. Alors que Villèle disposait d'une majorité absolue depuis 1824, il est désormais mis en minorité. Incapable de gouverner le pays, il est contraint de démissionner le 5 janvier 1828.

Le ministère Martignac (janvier 1828 - août 1829)[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste Gaye, vicomte de Martignac, en tenue de député (1824) de Sophie Feytaud

Jean-Baptiste Gaye de Martignac, ultraroyaliste modéré, est choisi pour remplacer Villèle. À la fois capable de parler aux pro-Villèle grâce à sa modération et aux anti-Villèle en raison de son rejet de l'autoritarisme royal, il se présente comme un partisan des libertés publiques.

C'est pour cela qu'il fait voter une loi excluant les jésuites de l'enseignement ainsi qu'une loi de libéralisation de la presse. Mais ni la gauche ni la droite n'approuvent véritablement sa politique centriste.

C'est également sous Martignac que commence la guerre des Demoiselles, une révolte dans l'Ariège en réaction au Code Forestier de 1827.

Finalement, Martignac se retrouve dans la même situation que Villèle : haï par les libéraux et les ultraroyalistes radicaux. Sa situation est intenable et Charles X, furieux de le voir incapable de tenir une majorité, finit par le renvoyer.

Le ministère Polignac (août 1829 - juillet 1830)[modifier | modifier le code]

Jules de Polignac de François Gérard

Charles X profite des échecs successifs des gouvernements centristes pour nommer un gouvernement d'extrême-droite. À sa tête : Jules de Polignac. Ancien émigré, fils d'une favorite de Marie-Antoinette et suspecté d'avoir comploté contre Napoléon Ier pendant l'Empire, il a tout pour déplaire à une large partie de l'opinion. Le reste du ministère est composé d'hommes au profil similaire :

Même certains ultraroyalistes sont effrayés par un tel ministère. On accuse Polignac de vouloir détruire la Charte et détruire l'héritage de Louis XVIII.

L'opposition au gouvernement s'exacerbe de plus en plus, tant à la Chambre que dans la rue. Charles X, pourtant longtemps épargné par la critique, finit par être la cible d'une opposition de plus en plus intéressée par un renversement des Bourbons.

L'Adresse des 221 (mars 1830)[modifier | modifier le code]

Face à cette opposition montante, Charles X fait un discours le 2 mars 1830 à la Chambre afin de dénoncer de "coupables manœuvres" contre le gouvernement. En retour, Royer-Collard répond avec ce qui va devenir l'Adresse des 221 : un discours bientôt signé par 181 députés qui dénonce la déconnexion entre le gouvernement et la Chambre alors que la Charte est supposée garantir un gouvernement représentant correctement les élus. Face à cet affront, Charles X préfère dissoudre et convoquer de nouvelles élections.

Cette attitude royale, loin de mettre fin à l'opposition, ne fait que l'accroître. Des journaux libéraux comme Le National affirment désormais ouvertement qu'il faudrait renverser les Bourbons au profit des Orléans.

Élections de juillet 1830 et les ordonnances de Saint-Cloud[modifier | modifier le code]

Ve législature de la Seconde Restauration (1830) : 282 ultraroyalistes (bleu foncé) et 274 doctrinaires (bleu clair)

À la sortie des urnes, le 19 juillet 1830, la situation ne s'est aucunement améliorée pour Charles X : les ultraroyalistes ne représentent plus que 50,72% des voix tandis que les doctrinaires passent de 39,53% à 49,28% des suffrages. Le pays légal est divisé en deux camps quasiment égaux et Charles X est mis en minorité dans le pays.

Désavoué, Charles X fait voter les ordonnances de Saint-Cloud le 25 juillet 1830 :

  1. les journaux doivent être autorisés avant de pouvoir paraître ;
  2. la Chambre est à nouveau dissoute ;
  3. la patente est exclu du calcul du cens ;
  4. de nouvelles élections sont fixées en septembre 1830.

Ces ordonnances sont très clairement ciblées contre l'opposition libérale. En excluant la patente du calcul du cens, Charles X retire le droit de vote à l'intégralité du pays à l'exception de la noblesse foncière qui est la seule à être encore derrière lui.

Après avoir signé les ordonnances le 26 juillet 1830, Charles X s'en va chasser à Rambouillet.

Révolution de 1830[modifier | modifier le code]

Causes profondes[modifier | modifier le code]

Si les ordonnances de Saint-Cloud mettent le feu au poudre, on peut citer des raisons plus profondes à la révolution de 1830 :

  • crise socio-économique : depuis 1827, les récoltes sont mauvaises et amène à une augmentation des prix ; la situation est aggravée par la croissance démographique qui entraîne une augmentation du chômage ;
  • critique du protectionnisme : le protectionnisme empêche de diminuer les prix, ce qui nuit tant à l'activité économique qu'aux revenus de la population ;
  • un nationalisme entravé : le congrès de Vienne continue de bloquer les ambitions internationales de la France, ce qui est de plus en plus mal vécu par une partie de la population que la conquête de l'Algérie n'a guère satisfait ;
  • hostilité à la politique religieuse : le cléricalisme acharné des ultraroyalistes et de Charles X déplaît fortement à une population habituée depuis la Révolution à vivre émancipée du clergé.

Les Trois Glorieuses (26-29 juillet 1830)[modifier | modifier le code]

26 juillet 1830 - La révolte des journalistes[modifier | modifier le code]

Adolphe Thiers (vers 1830) de François-Séraphin Delpech (d'après Zéphirin Belliard)

Lorsque les ordonnances de Saint-Cloud paraissent dans le Moniteur, 44 journalistes les jugent illégales. C'est Adolphe Thiers qui finit par appeler à la désobéissance civile au nom des journalistes.

En parallèle, le tribunal de la Seine rend un arrêt contre les Ordonnances, considérant que celles-ci sont illégales, car traitant de sujets que seules des lois peuvent légiférer.

Néanmoins, rien ne se passe réellement ce jour-là. Les Parisiens restent relativement passifs malgré les appels à la révolte.

27 juillet 1830 - La révolte des journalistes devient révolution populaire[modifier | modifier le code]

Saisie des presses du National (27 juillet 1830) de Victor Adam

5000 imprimeurs, se sentant menacés par le chômage, se mobilisent. Ils ferment leurs ateliers et des ouvriers envahissent les boutiques d'armurerie. Des manifestations appellent à la démission du gouvernement et au respect de la Charte.

Les députés se réunissent en urgence chez Casimir Perier afin de prendre une décision, mais rien ne parvient à être tranché. Il semblerait néanmoins que ces députés aient prôné une approche légaliste à la situation en appelant à de nouvelles élections pour régler le conflit.

La situation s'aggrave lorsque les presses des journaux sont saisies par la police. La révolte se transforme en révolution. Se réunissent alors :

Ces manifestants s'unissent autour du symbole qu'est le drapeau tricolore.

En réponse, on nomme Auguste de Marmont à la tête de l'armée de Paris. Ce choix est particulièrement symbolique : Marmont a trahi Napoléon Ier durant la campagne de France et son retournement de veste en faveur de la Sixième Coalition a largement contribué à la chute du Premier Empire et à la mise en place de la Première Restauration. Le choix de Marmont est donc particulièrement provocateur.

Marmont manque néanmoins d'armement et peine à contenir la foule qui, après un accalmie dans la soirée, repart à l'assaut pendant la nuit. Plusieurs morts commencent à être relevées.

28 juillet 1830 - La prise de Paris[modifier | modifier le code]

La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix

Les révolutionnaires se sont emparés du centre et de l'est de Paris. Le drapeau tricolore est partout. L'Arsenal et la Salpêtrière sont pris par les insurgés ainsi que l'Hôtel de Ville et Notre-Dame. Marmont doit se replier sur le Louvre.

Les députés de la gauche parlementaire se réunissent chez François Guizot. Victor Cousin, Camille Perier et Victor de Broglie sont partisans d'une récupération du mouvement par les députés tandis que Charles de Rémusat, Adolphe Thiers et François-Auguste Mignet considèrent que sortir de la légalité maintenant serait prématuré. Ils rendent visite à Jules de Polignac afin de le convaincre de faire des compromis avec les insurgés, mais celui-ci ne veut rien entendre.

Les combats continuent toute la nuit. On annonce la formation d'un triumvirat républicain.

29 juillet 1830 - La fin de l'insurrection[modifier | modifier le code]

Les insurgés prennent le Louvre et les Tuileries. Marmont doit fuir Paris et rejoint Charles X à Saint-Cloud.

Finalement, les députés forment une commission municipale libérale et La Fayette prend la tête d'une Garde nationale reconstituée. Maintenant que le pouvoir a été renversé à Paris, ils souhaitent éviter que la situation se transforme en anarchie.

Charles X tente de sauver la situation en retirant les Ordonnances et en renvoyant Polignac. Il tente de mettre en place un nouveau gouvernement avec Casimir de Rochechouart de Mortemart à sa tête, mais sans succès.

Lieutenance générale du duc d'Orléans (30 juillet - 9 août 1830)[modifier | modifier le code]

30 juillet 1830 - Les députés appellent le duc d'Orléans[modifier | modifier le code]

Le bilan est lourd : les troupes royales dénombrent 150 morts et 600 blessés dans leurs rangs ; en face, 700 morts et 2000 blessés du côté parisien. Les combats ont cessé, mais la révolution n'est pas encore achevée tant que la suite des événements n'a pas été tranchée. Trois options sont envisageables :

  • solution légitimiste : le régime reste en place avec Charles X qui a désormais cédé sur les Ordonnances ; cette solution n'est guère envisageable vu que la gauche parlementaire domine désormais la situation et que Charles X a fuit au Royaume-Uni ;
  • solution orléaniste : le régime reste en place, mais on change de famille régnante en passant des Bourbons aux Orléans, réputés bien plus libéraux ; cette solution est privilégiée par les anciens doctrinaires et les libéraux les plus modérés ;
  • solution républicaine : le régime est renversé au profit d'une nouvelle République ; cette solution est privilégiée par une bonne partie des insurgés parisiens, ceux-ci gravitant alors autour de La Fayette.

C'est finalement la solution orléaniste qui est choisie par les députés. Adolphe Thiers proclame Louis-Philippe, duc d'Orléans, comme le nouveau chef d'État. Celui-ci est décrit comme un roi citoyen dévoué à la Révolution : n'a-t-il après tout pas servi lors de la bataille de Jemappes en 1792 ? ; n'a-t-il pas été tenu à l'écart de la Cour durant la Restauration en raison de ses opinions trop radicales ? Les députés offrent la lieutenance générale à Louis-Philippe et destituent Charles X.

31 juillet 1830 - Louis-Philippe devient lieutenant général du Royaume[modifier | modifier le code]

Louis-Philippe, duc d’Orléans, nommé lieutenant général du royaume, quitte à cheval le Palais-Royal, pour se rendre à l’hôtel de ville de Paris, le 31 juillet 1830

Louis-Philippe accepte la lieutenance générale. La nouvelle est alors annoncée aux Parisiens en invoquant la nécessité de rétablir au plus vite la loi et d'éviter la guerre civile.

Afin de s'assurer du soutien des républicains, dont le rôle dans le soulèvement des Trois Glorieuses a été déterminant, la proclamation a lieu en présence de La Fayette. Mais ceux-ci ne sont pas forcément convaincus et réclament des gages de la part de Louis-Philippe : souveraineté populaire inscrite dans la Constitution, suppression de la Pairie, renouvellement de la magistrature et des élections organisées sur des bases beaucoup plus larges.

Le discours tenu par le nouveau pouvoir consiste à se présenter en défenseurs de la Charte. Cela n'engage pas à grand-chose idéologiquement puisque tant les républicains que les royalistes constatent que celle-ci a été bafouée sous le règne de Charles X. Outre Paris, le pays s'est largement mobilisé contre la monarchie, mais pour des raisons différentes : la Normandie, l'Alsace et la Lorraine se sont soulevés par républicanisme tandis que le Midi, bien plus à droite, s'est opposé au protectionnisme des ultraroyalistes.

2 août 1830 - La scission entre légitimistes et orléanistes[modifier | modifier le code]

Charles X abdique, mais proclame son petit-fils, le duc de Bordeaux, comme le nouveau roi de France sous le nom d'Henri V. Il accepte Louis-Philippe à la tête du royaume, mais uniquement en tant que régent.

Cet événement est loin d'être anodin puisqu'il va diviser durablement les royalistes français en deux courants antagonistes :

3 août 1830 - Le début de la révision de la Charte[modifier | modifier le code]

La Chambre des Députés et la Pairie votent en faveur d'une révision de la Charte. Louis-Philippe est partisan de cette révision et fait un discours exposant sa vision du nouveau gouvernement.

Mais très vite, les députés se divisent en deux camps sur la nature de la révision à apporter :

6 août 1830 - La création parlementaire de la Monarchie de Juillet[modifier | modifier le code]

Les parlementaires réécrivent le préambule de la Charte qui n'est désormais plus octroyée. Ce changement, en apparence minime, change le rapport du roi aux Français qui ne sont désormais plus considérés comme des sujets. Néanmoins, ce changement est voté en l'absence de la moitié des députés.

7 août 1830 - Louis-Philippe d'Orléans devient Louis-Philippe Ier, roi des Français[modifier | modifier le code]

Les députés appellent au trône Louis-Philippe qui doit alors devenir roi des Français ; il n'est plus roi d'un royaume, mais d'un peuple. Contrairement à Louis XVIII et Charles X, il ne recevra pas d'onction religieuse et devra prêter serment devant le Parlement.

9 août 1830 - La création officielle de la Monarchie de Juillet[modifier | modifier le code]

Louis-Philippe prêtant serment devant les Chambres, le 9 août 1830 d'Ary Scheffer

La révision de la Charte est désormais achevée. Louis-Philippe Ier prête serment devant le Parlement. Le drapeau tricolore redevient le drapeau national.

La révolution de 1830 est désormais achevée. La Monarchie de Juillet peut commencer.

Bilan de la révolution de 1830[modifier | modifier le code]

Une monarchie constitutionnelle consolidée[modifier | modifier le code]

Très loin d'avoir remis en question la monarchie constitutionnelle, la révolution de 1830 l'a au contraire renforcée. En effet, la colère ayant amené à l'insurrection de juillet 1830 est fortement liée au recul des libertés politiques et à l'absolutisme de Charles X. C'est ce mode de gouvernement, profondément ancré dans les valeurs d'Ancien Régime, qui a provoqué la colère populaire contre Charles X, y compris parmi les ultraroyalistes. Tant l'héritage de la Révolution française que la montée en puissance de la bourgeoisie et le développement du débat public ont rendu anachronique la volonté de réserver le débat politique à la noblesse et à l'Église.

L'arrivée sur le trône de Louis-Philippe Ier est donc symptomatique de l'état de la société française en 1830 : l'Ancien Régime est définitivement mort, mais la création d'une nouvelle République n'est pas encore possible. Autrement dit, le seul régime acceptable semble être la monarchie constitutionnelle.

Une nouvelle Charte pour un nouveau régime[modifier | modifier le code]

La Charte révisée est promulguée le 14 août 1830 et bouleverse l'ordre constitutionnel de la Restauration :

Cette nouvelle Charte témoigne de l'évolution de la France vers le parlementarisme. L'exécutif a donc perdu de sa centralité au profit du législatif, considéré comme le véritable cœur de la représentation nationale.

L'ambiguïté fondamentale de la Monarchie de Juillet[modifier | modifier le code]

Le rôle des républicains lors des Trois Glorieuses s'est révélé crucial afin de renverser Charles X. Les députés, monarchistes, restent quant à eux persuadés qu'il s'agit d'une victoire parlementaire. Cette double origine de la Monarchie de Juillet, conçue par le Parlement monarchiste grâce à l'action préalable de la rue républicaine, est à l'origine du clivage qui va diviser le régime en deux partis antagonistes :

Les Résistants et les Mouvementistes vont constituer la droite et la gauche de la monarchie de Juillet, et constituent le cœur de l'orléanisme.

Il existe également des opposants au régime qui vont se regrouper autour de trois tendances :

Monarchie de Juillet - Période insurrectionnelle (1830-1835)[modifier | modifier le code]

Ière législature de la Monarchie de Juillet - Instabilité idéologique (1830-1831)[modifier | modifier le code]

Gouvernement de transition (août - novembre 1830)[modifier | modifier le code]

Portrait du roi Louis-Philippe Ier avec les joyaux de la Couronne (1839) de Franz Xaver Winterhalter

Ce premier ministère, mis en place par Louis-Philippe Ier, vise à mettre en place une forme d'union nationale réunissant les Résistants et les Mouvementistes. On y trouve tant Jacques Dupont de l'Eure et Jacques Laffitte (Mouvement) que François Guizot et Victor de Broglie (Résistance).

Le procès des ministres de Charles X se prépare dès août 1830 pour avoir lieu en décembre 1830. Jules de Polignac, Jean de Chantelauze, Martial de Guernon-Ranville et Pierre-Denis de Peyronnet sont tous les quatre jugés, car accusés d'avoir joué un rôle dans la mise en place des ordonnances de Saint-Cloud.

Très vite, il apparaît que la sanction à leur égard sera modérée. Les résistants proposent d'abolir la peine de mort, ce que Louis-Philippe Ier soutient dès octobre 1830 en mobilisant le souvenir de la Terreur. De plus, le procès est confié à une cour indépendante. Pour de nombreux républicains, l'absence d'un procès politique des ministres de Charles X est perçue comme une trahison à l'égard des morts des Trois Glorieuses.

Cela suscite des émeutes les 17-18 octobre en Île-de-France dans lesquelles les républicains tentent de lyncher les ministres. La garde nationale parvient à y mettre fin, mais cela provoque la chute du gouvernement de transition, les mouvementistes étant davantage compréhensifs à l'égard des émeutiers que les résistants.

Parenthèse mouvementiste (novembre 1830 - mars 1831)[modifier | modifier le code]

Louis-Philippe Ier décide de mettre en place un gouvernement mouvementiste avec Jacques Laffitte à sa tête ; après les émeutes d'octobre 1830, l'idée est de donner des gages aux républicains ulcérés par la direction que prend le procès des ministres de Charles X.

En décembre 1830 se tient finalement le procès. Malgré une ambiance très tendue, aucun trouble véritable n'est à souligner. Les quatre ministres sont condamnés à la détention à perpétuité à laquelle se rajoute la mort civile pour Jules de Polignac.

Le 14 février 1831, les légitimistes font faire une messe à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois en hommage au duc de Berry. Cette messe est perçue comme une provocation, car rendant hommage au père d'Henri d'Artois. En réponse, les Parisiens mettent à sac l'église. Les émeutes s'étendent dans toute la capitale le lendemain. Si la situation est rétablie très vite, l'opposition résistante accuse Jacques Laffitte et les mouvementistes d'être trop laxistes. Finalement, face la pression, le gouvernement démissionne.

Virage résistant (mars 1831 - juillet 1831)[modifier | modifier le code]

Casimir Perier (1827) par Louis Hersent,

C'est Casimir Perier qui est choisi par Louis-Philippe Ier pour mettre en place un gouvernement résistant, prétendant incarner un retour à l'ordre.

En mars 1831, la loi municipale est votée afin que le maire soit élu par vote censitaire par les habitants. Néanmoins, cette réforme est incomplète puisque les maires des grandes villes continuent d'être choisis par les préfets, le pouvoir n'ayant pas confiance envers des citadins jugés trop radicaux.

En avril 1831, le droit de vote pour les législatives est réformé. Même si le vote reste censitaire, celui-ci est élargi à de nombreux électeurs. Le double vote pour les électeurs les plus riches est également supprimé. Néanmoins, ce suffrage censitaire reste profondément inégalitaire géographiquement et favorise les campagnes où le cens est moins élevé.

Mais si ce gouvernement prétend incarner le retour à l'ordre, il n'en est rien : l'année 1831, période de fort chômage ouvrier, est en effet marquée de nombreuses autres émeutes. Les cibles sont des commerces, des ambassades et des églises. En avril 1831, une loi est votée pour interdire les rassemblements sur la voie publique, mais celle-ci n'empêche pas les nombreux troubles sociaux de continuer.

IIe législature de la Monarchie de Juillet - Multiples révoltes (1831-1834)[modifier | modifier le code]

Élections de 1831[modifier | modifier le code]

IIe législature de la Monarchie de Juillet (1831-1834) : 282 résistants (bleu clair), 104 légitimistes (bleu foncé) et 73 mouvementistes (rose)

Les premières élections de la Monarchie de Juillet se tiennent le 5 juillet 1831. Il est difficile de tirer la moindre conclusion des résultats, les partis politiques n'existant pas à l'époque et la division entre Mouvementistes et Résistants, bien que réelle, n'est pas encore ancrée tant chez l'électeur que chez les élus. Par conséquent, lorsqu'on estime que 61,44% des députés sont résistants, c'est parce que ceux-ci ont soutenu le gouvernement de Casimir Perier qui est très clairement marqué à droite.

On remarque néanmoins avec cette élection que le pouvoir en place, bien que majoritaire, est loin de faire l'unanimité. On retrouve ainsi une opposition légitimiste (et donc hostile à la révolution de 1830) assez considérable (un électeur sur cinq) ainsi qu'une opposition de gauche (15% des voix).

En réalité, ces élections confirment un problème auquel le nouveau régime est confrontée depuis la révolution de 1830 : la Monarchie de Juillet ne suscite pas de véritable enthousiasme à cette époque et c'est surtout un soutien par défaut que l'on constate. Malgré la révision de la Charte, l'orléanisme manque alors de véritable contours idéologiques pour véritablement se distinguer de la Restauration. Vouloir réconcilier la monarchie et la révolution et prétendre incarner le juste milieu n'ont rien de transcendant et ne tranchent pas avec les années passées. En 1831, la Monarchie de Juillet semble donc n'être qu'une variation de la Restauration, certes légèrement plus libérale et avec une autre dynastie à sa tête, mais sans grand-chose d'autre.

Grandes réformes[modifier | modifier le code]

Cette législature, bien que particulièrement instable, est marquée par de nombreuses réformes qui donnent progressivement à la Monarchie de Juillet sa singularité :

1831 : la première révolte des Canuts[modifier | modifier le code]

La nouvelle législature commence sous le signe de la révolte à Lyon. Les canuts, ouvriers de la soie de Lyon, se révoltent entre le 21 novembre et le 3 décembre lorsque leurs patrons refusent de payer leurs salaires au nom des fluctuations du marché. La révolte, très violente et qui amène les canuts à prendre le contrôle de Lyon, est réprimée sans effusion de sang et un accord parvient à être trouvé entre les ouvriers et les négociants. Néanmoins, la situation est très loin d'avoir été réglée sur le long terme puisque la crise est politique (hostilité à la Monarchie de Juillet), mais aussi économique (début de l'industrialisation et du capitalisme) et les canuts vont continuer de se révolter tout au long des années 1830 et 1840.

1832 : une année d'insurrections et de maladie[modifier | modifier le code]

Bien que la législature soit marquée par une constance résistante au sein de l'exécutif, l'exécutif est perçu par la population comme instable en raison de l'instabilité ministérielle de la Ière législature. Cette impression sera renforcée par la mort de Casimir Perier le 16 mai 1832 qui ne sera remplacé par Jean-de-Dieu Soult que le 11 octobre 1832 alors que la France est en proie à des insurrections légitimistes et républicaines :

1832 est également marquée par la deuxième pandémie de choléra qui fait 18 000 morts. Très vite, on tente de trouver un bouc émissaire et les accusations mutuelles reflètent les tensions du régime : la bourgeoisie accuse le prolétariattandis que le prolétariat dénonce le gouvernement.

1833 : Tentatives de rapprochement avec les bonapartistes[modifier | modifier le code]

Les orléanistes, patriotes et révolutionnaires, se sentent naturellement assez proches des bonapartistes et tentent de s'approprier la légende napoléonienne qui gagne énormément en popularité à l'époque. Un premier geste orléaniste consiste à replacer la statue de Napoléon Ier sur la colonne Vendôme en 1833.

Cela ne contribue aucunement à la popularité du régime. En exaltant le souvenir de la grandeur impériale, les orléanistes contribuent involontairement au constat que la Monarchie de Juillet est bien terne en comparaison.

1834 : Insurrections républicaines[modifier | modifier le code]

Massacre de la rue Transnonain (1834) d'Honoré Daumier

En 1834, la Monarchie de Juillet s'attaque aux républicains en interdisant La Tribune et en arrêtant 150 meneurs de la Société des Droits de l'Homme.

En réaction, les républicains mènent plusieurs insurrections : la deuxième insurrection des canuts les 9-12 avril 1834 à Lyon qui s'achève sur la Sanglante semaine et une insurrection à Paris le 14 avril qui se termine sur le fameux massacre de la rue Transnonain.

Le pouvoir condamné les insurgés lyonnais et parisiens aux travaux forcés tandis que d'autres s'exilent. Le républicanisme, s'il n'est pas interdit stricto sensu, est néanmoins largement contraint à la clandestinité après ces épisodes. Les républicains vont se déchirer entre révolutionnaires et réformistes tout en perdant en influence en raison de l'émergence du socialisme.

IIIe législature de la Monarchie de Juillet, Partie 1 - La fin de l'instabilité (1834-1835)[modifier | modifier le code]

IIIe législature de la Monarchie de Juillet (1834-1837) : 320 résistants (bleu clair), 75 mouvementistes (rose), 50 centristes (orange) et 15 légitimistes (bleu foncé)

Élections de 1834[modifier | modifier le code]

Ces élections se déroulent le 21 juin 1834. Le pouvoir a réussi à réprimer toutes les insurrections, qu'elles soient républicaines ou légitimistes.

Les grands vainqueurs de cette élection sont les résistants qui passent de 282 à 320 députés. À l'inverse, les mouvementistes, perçus comme des partisans de l'anarchie, passent de 104 à 75 députés.

Mais les véritables perdants de cette élection sont incontestablement les légitimistes puisqu'ils passent de 104 à 15 députés.

Cette élection voit également émerger le Tiers Parti, un groupe de députés centristes aux allégeances idéologiques assez variables et donc assez instable.

Cette élection est une victoire incontestable pour le régime qui en ressort renforcé ; le gouvernement résistant voit croître sa majorité.

Instabilité gouvernementale[modifier | modifier le code]

Jean-de-Dieu Soult est poussé à la démission peu après les élections afin d'être remplacé par Étienne Maurice Gérard. Mais celui-ci provoque très vite un scandale chez les résistants en proposant, à la suite du Tiers Parti et des mouvementistes, d'amnistier les insurgés d'avril 1834. Finalement, Gérard donne sa démission en novembre 1834.

Les gouvernements vont ensuite se succéder. Hugues-Bernard Maret prend la tête d'un gouvernement du Tiers Parti qui ne survivra qu'une semaine : les ministres ne s'entendent pas, sont méconnus et plusieurs ont des casseroles derrière eux. Louis-Philippe Ier, après cette désastreuse expérience centriste, revient aux résistants et forme un gouvernement dirigé par Édouard Mortier. Mais à nouveau, l'expérience se passe mal, car Mortier manque d'autorité et il démissionne en mars 1835 au profit de Victor de Broglie.

Cette instabilité gouvernementale ridiculise l'exécutif, mais révèle surtout où se trouve le vrai centre du pouvoir de la Monarchie de Juillet. Plus que le président du Conseil, c'est Adolphe Thiers et François Guizot qui contrôlent la politique des différents gouvernements. Louis-Philippe Ier influence également considérablement la politique.

Attentat de Fieschi (28 juillet 1835)[modifier | modifier le code]

Attentat de Fieschi, le 28 juillet 1835 (1845) d'Eugène Lami

Louis-Philippe Ier est la cible de nombreux attentats depuis le début de la Monarchie de Juillet. Néanmoins, celui commis par Giuseppe Fieschi marque les esprits et constitue un tournant dans l'histoire du Régime.

Giuseppe Fieschi est un ancien miltaire corse. Incarcéré en 1816, il devient concierge à Paris. Proche de bonapartistes et de républicains, il est de plus en plus frustré jusqu'au jour où il perd sa femme et son emploi ; c'est à ce moment qu'il prend la décision de commettre un attentat.

L'attentat prend place sur le boulevard du Temple. Louis-Philippe Ier participe aux célébrations du cinquième anniversaire des Trois Glorieuses et passe en revue la Garde Nationale. C'est alors que Fieschi déclenche sa machine infernale : 25 canons juxtaposés capables de tirer en même temps. Louis-Philippe Ier n'est pas touché, mais 19 personnes sont tuées dont Édouard Mortier.

Giuseppe Fieschi est arrêté et jugé. Il est guillotiné le 19 février 1836.

Loi sur l'offense au roi (septembre 1835)[modifier | modifier le code]

L'attentat de Fieschi a marqué les esprits et Louis-Philippe Ier en profite pour faire passer des lois renforçant l'autoritarisme du régime. Le 9 septembre 1835, une loi sur la presse permet de renforcer le régime en censurant toute forme d'opposition à l'orléanisme. Il est désormais interdit de défendre le renversement des Orléans, que ce soit en faveur des Bourbons, des Bonapartes ou d'une nouvelle république.

Cette loi est particulièrement impopulaire et marque un tournant dans la Monarchie de Juillet. Après plusieurs années d'instabilité, le régime s'arme désormais de lois pour réprimer plus facilement toute forme d'opposition, y compris quand celle-ci reste dans un cadre pacifiste.

La nouvelle propagande royale[modifier | modifier le code]

Si la Monarchie de Juillet a mis beaucoup de temps à se stabiliser et à se trouver une véritable identité, elle est néanmoins dès le départ bien distincte de la Restauration en raison de la nature de la légitimité de Louis-Philippe Ier : celui-ci n'est pas roi en raison de sa filiation dynastique (ce qui était le cas de Louis XVIII et Charles X), mais parce qu'il a été choisi par un peuple révolutionnaire. Ce n'est pas pour rien qu'on le surnomme "roi des barricades". Pas question par conséquent de se faire sacrer : cette cérémonie signiferait qu'il doit sa place à Dieu.

Cette différence fondamentale dans l'origine de la légitimité impose donc à Louis-Philippe Ier de se rapprocher de son peuple en allant directement à sa rencontre. Au début de son règne, il est fréquemment accueilli de façon triomphale à un point qui le surprend ainsi que les autres personnalités importantes du régime. Ces visites sont accompagnées par une acclamation de la Garde nationale locale (symbole du peuple en arme) ainsi que de moments où le monarque se retrouve sans protection sous la pluie avec ses citoyens, symbolisant l'égalité entre le prince et son peuple.

Mais très vite, Louis-Philippe Ier va cesser ces visites et va se réfugier dans ses palais afin de se protéger des nombreux attentats le prenant pour cible. Ses fils (le duc d'Orléans, le duc de Nemours, le prince de Joinville, le duc d'Aumale et le duc de Montpensier) vont progressivement le remplacer et prendre une place conséquente dans la propagande monarchique.

Monarchie de Juillet - Période royale (1835-1839)[modifier | modifier le code]

IIIe législature de la Monarchie de Juillet, Partie 2 - Divisions au sein de la droite (1835-1837)[modifier | modifier le code]

Recomposition politique (septembre 1835 - février 1836)[modifier | modifier le code]

Après cinq années compliquées, la Monarchie de Juillet parvient à trouver un semblant de stabilité grâce à un pouvoir renforcé au profit de Louis-Philippe Ier.

La dynamique parlementaire se stabilise également autour de quelques personnalités et se divise en quatre pôles majeurs :

Vers un gouvernement faible (février - septembre 1836)[modifier | modifier le code]

Le gouvernement de Victor de Broglie démissionne en février 1836 après avoir été mis en minorité face à la Chambre sur des questions budgétaires. Afin de donner l'illusion de l'alternance, il demande à Adolphe Thiers de créer un nouveau gouvernement avec quelques ministres du centre-gauche et du Tiers Parti. Mais le gouvernement ne survit pas longtemps : Thiers se heurte au refus de Louis-Philippe Ier d'envoyer des troupes françaises en Espagne dans le cadre de la première guerre carliste et est contraint de démissionner en septembre 1836.

Mathieu, comte Molé (1834) de Jean-Auguste-Dominique Ingres

Louis-Philippe Ier en profite pour nommer Louis-Mathieu Molé à la tête d'un gouvernement résistant composé de nouvelles personnalités. Mais la nouvelle équipe est très mal reçue : composé par Louis-Philippe Ier pendant les vacances parlementaires et donc sans avoir consulté qui que ce soit, ce gouvernement est rempli de personnalités inconnues et donc peu influentes ; de plus, les héros de la révolution de 1830 ont quasiment tous disparus. Cette équipe insignifiante apparaît très vite comme un gouvernement fantoche contrôlé directement par le Roi, ce qui ulcère François Guizot qui tient à rester l'homme fort de la monarchie.

Très vite, la résistance se divise en deux tendances :

Première tentative de coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte (30 octobre 1836)[modifier | modifier le code]

Le 30 octobre 1836, Louis-Napoléon Bonaparte tente de soulever Strasbourg contre la Monarchie de Juillet. Son idée est d'imiter le retour de Napoléon Ier de l'Île d'Elbe et de marcher jusqu'à Paris en soulevant la population au passage. Le choix de Strasbourg est tant pratique qu'idéologique : la ville est proche de la Confédération germanique, permettant à Bonaparte d'entrer facilement sur le territoire français depuis la Suisse, et la population strasbourgeoise est notoirement bonapartiste.

Néanmoins, la tentative de soulèvement échoue lamentablement puisque Bonaparte est aussitôt arrêté. Louis-Philippe Ier, désireux de ne pas se mettre à dos les bonapartistes, trouve une solution au problème : il ordonne à Bonaparte de s'exiler aux États-Unis, ce qu'il fera.

Cet épisode, en réalité désastreux pour le futur Napoléon III, permet néanmoins à celui-ci d'être largement identifié comme l'héritier du trône impérial. Durant le Second Empire, cet épisode sera revisité et mythifié par la propagande impériale.

L'exclusion des doctrinaires (janvier - avril 1837)[modifier | modifier le code]

Les tensions entre orléanistes et doctrinaires s'aggravent considérablement au début de l'année 1837. Après l'échaffourée de Strasbourg de Louis-Napoléon Bonaparte, le gouvernement tente de passer une loi prévoyant d'envoyer les militaires coupables de complot politique devant un tribunal militaire et non plus devant un tribunal ordinaire. La Chambre rejette la loi et les divisions entre orléanistes et doctrinaires sont accusées d'en être responsable.

Cette polémique au sein de la droite empêche de passer plusieurs lois concernant la famille de Louis-Philippe Ier : une loi d'apanage en faveur de Louis d'Orléans (deuxième fils du roi) et une dot pour Louise d'Orléans (fille du roi et épouse de Léopold Ier de Belgique) sont ainsi rejetées par les doctrinaires. Finalement, le gouvernement est dissous en mars et un nouveau gouvernement excluant les doctrinaires est formé en avril, assurant la domination de Louis-Philippe Ier sur l'exécutif.

IVe législature de la Monarchie de Juillet - Le gouvernement personnel de Louis-Philippe Ier (1837-1839)[modifier | modifier le code]

IVe législature de la Monarchie de Juillet (1837-1839) : 168 orléanistes (bleu terne), 142 mouvementistes (rose clair), 64 doctrinaires (bleu clair), 56 centristes (orange), 19 républicains (rose foncé) et 15 légitimistes (bleu foncé)

Élections de 1837[modifier | modifier le code]

Le scrutin se tient le 4 novembre 1837. Cette fois-ci, l'élection se déroule dans un contexte non pas d'instabilité nationale, mais d'autoritarisme du pouvoir. Le pouvoir fantoche de Louis-Mathieu Molé crève les yeux et suscite la colère d'une partie conséquente de la résistance qui se divisent entre orléanistes, partisans du pouvoir royal, et doctrinaires, partisans du pouvoir parlementaire et exclus de l'exécutif en avril 1837.

Les orléanistes obtiennent 168 députés tandis que les doctrinaires en gardent 64. Ensemble, la droite a perdu quasiment 100 députés depuis 1834.

À l'inverse, les mouvementistes en gagnent 67, doublant quasiment leur nombre. Les autres grands gagnants de cette élection sont les républicains qui font à nouveau leur entrée au parlement : ils obtiennent 19 députés.

Le Tiers Parti et les légitimistes stagnent quant à eux au niveau électoral.

Cette élection peut être interprétée de deux manières différentes. La première consiste à voir dans la victoire orléaniste sur les doctrinaires un plébiscite pour le gouvernement Molé et donc pour le pouvoir personnel de Louis-Philippe Ier. La seconde constate quant à elle que la droite résistante est divisée et affaiblie numériquement au profit de la gauche mouvementiste et de l'extrême-gauche républicaine. Sans surprise, c'est la première lecture qui sera favorisée par le pouvoir royal.

La guerre entre la Chambre des Députés et l'exécutif (1837-1839)[modifier | modifier le code]

La législature est rude pour Louis-Mathieu Molé qui est de plus en plus haï par des députés qui le voient comme un simple pantin de Louis-Philippe Ier. Les comparaisons avec le règne de Charles X commencent à se multiplier. L'opposition s'unifie face à l'autoritarisme royal et Adolphe Thiers multiple les tentatives pour convaincre les doctrinaires de François Guizot de s'opposer par principe à l'exécutif.

Finalement, Louis-Mathieu Molé donne sa démission au roi, épuisé par ces affrontements incessants, début 1839. Louis-Philippe Ier tente de trouver un autre chef de gouvernement, mais aucun n'a la carure ou ne souhaite devenir un nouveau Molé. Des élections anticipées sont donc convoquées.

Le retour en Europe de Louis-Napoléon Bonaparte (1837-1838)[modifier | modifier le code]

Louis-Napoléon Bonaparte, exilé aux États-Unis en 1836, n'y reste pas longtemps puisqu'il retourne en Europe dès 1837. Après un passage au Royaume-Uni, il se rend en Suisse où il est condamné pour avoir diffusé une brochure bonapartiste hostile à la Monarchie de Juillet. En 1838, il est à nouveau exilé, sous pression de la France et avec le soutien de l'Autriche, au Royaume-Uni.

Monarchie de Juillet - Période parlementaire (1839-1848)[modifier | modifier le code]

Ve législature de la Monarchie de Juillet - La stabilisation définitive du régime (1839-1842)[modifier | modifier le code]

Ve législature de la Monarchie de Juillet (1839-1842) : 240 mouvementistes (rose), 199 résistants (bleu clair) et 20 légitimistes (bleu foncé)

Élections de 1839[modifier | modifier le code]

Les élections se tiennent début mars 1839. Les parlementaires, hostiles à l'autoritarisme royal, se réunifient sur les anciennes bases idéologiques du mouvementisme et de la résistance, les républicains s'alliant aux premiers et le Tiers Parti aux seconds. Les légitimistes forment un troisième bloc.

Les élections voient la victoire écrasante du bloc mouvementiste qui passe de 161 à 240 députés. À l'inverse, le bloc résistant perd 89 députés. Les légitimistes, quant à eux, passent de 15 à 20 députés.

Cette élection, si elle permet de réunifier la gauche et la droite, témoigne néanmoins de la gauchisation croissante de la société française. En cinq ans, la résistance a perdu la moitié de ses effectifs au profit du mouvementisme. Cette élection témoigne donc de la désaffection croissante à l'égard de la Monarchie de Juillet, tant au niveau constitutionnel (la Charte de 1830 ne répond pas aux ambitions réformatrices de la population) qu'au niveau de la pratique du pouvoir (l'exécutif prend trop de place au détriment du législatif).

La crise politique de 1839-1840[modifier | modifier le code]

Afin de calmer une Chambre des Députés hostile à son pouvoir personnel, Louis-Philippe Ier tente de former un gouvernement d'union des oppositions réunissant Adolphe Thiers (centre-gauche), François Guizot (doctrinaire) et Odilon Barrot (gauche dynastique). Ce gouvernement de transition ne dure que durant avril 1839 : la coalition anti-Molé est beaucoup trop divisée idéologiquement pour gouverner ensemble. La crise parlementaire latente de la fin des années 1830 est telle que cet échec d'union de l'opposition provoque des émeutes à Paris.

Le 12 mai, la Société des saisons lance une insurrection républicaine qui est aussitôt réprimée. Cela permet à Louis-Philippe Ier d'appeller à l'aide Jean-de-Dieu Soult sans que cela n'indigne la Chambre des Députés. Bien que le gouvernement soit clairement marqué à droite, l'inclusion de personnalité de gauche donne l'illusion d'un gouvernement d'unité nationale.

Néanmoins, la solution finit par déplaire aux parlementaires qui se vengent à nouveau sur Louis-Philippe Ier en février 1840 en refusant de voter une dotation à Louis d'Orléans lorsque celui se marie à Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha. Humilié, Soult remet sa démission au Roi.

Deuxième gouvernement d'Adolphe Thiers (mars - octobre 1840)[modifier | modifier le code]

Thiers à 40 ans, président du Conseil et ministre des Affaires étrangères.

Louis-Philippe Ier aurait apprécié nommer François Guizot à la tête du gouvernement, mais celui-ci est alors ambassadeur au Royaume-Uni. Il décide de nommer Adolphe Thiers à la place : celui-ci permet de donner l'illusion d'une alternance à gauche alors que Thiers est justement en froid à ce moment-là avec la vaste majorité des mouvementistes.

Thiers polarise beaucoup l'opinion publique : l'aristocratie et la grande bourgeoisie le hait, le considérant comme un parvenu, tandis que les classes moyennes le soutiennent avec force.

Afin de s'assurer de la sympathie populaire, Thiers se lance dans une politique de grandeur nationale : il annonce le retour des cendres de Napoléon Ier de l'Île d'Elbe, il fait construire de nouvelles fortifications autour de Paris et prend une position dure contre le Royaume-Uni dans le cadre de la deuxième guerre égypto-ottomane en prenant le parti de l'Égypte alaouite contre un Empire ottoman soutenu par les Britanniques.

Mais la distance idéologique entre Louis-Philippe Ier et Thiers devient beaucoup trop forte et, le 29 octobre 1840, la rupture entre les deux hommes est actée lorsque le premier rejette le discours du Trône préparée par l'équipe du second. Cette démission met fin à un projet d'élargissement du cens réclamé par l'opposition et impose définitivement une Monarchie de Juillet conservatrice.

Deuxième tentative de coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte (août-octobre 1840)[modifier | modifier le code]

Désormais réfugié au Royaume-Uni, Louis-Napoléon Bonaparte prépare un deuxième coup d'État. Il est en effet persuadé que son heure est venue depuis l'annonce du retour des cendres de Napoléon Ier par Adolphe Thiers qui a suscité une grande ferveur bonapartiste.

Dans la nuit du 5 au 6 août, Bonaparte débarque à Boulogne-sur-Mer avec l'intention de renverser le pouvoir. Mais le soulèvement est un échec et très vite réprimé par la Garde Nationale. Bonaparte est lui-même touché par une balle.

Il est jugé en septembre-octobre 1840 dans l'indifférence populaire et condamné à perpétuité à la forteresse de Ham.

Le retour définitif des résistants au pouvoir (octobre 1840 - juillet 1842)[modifier | modifier le code]

François Guizot de Jean-Georges Vibert, d'après Paul Delaroche

La démission du gouvernement mouvementiste d'Adolphe Thiers amène Louis-Philippe Ier à reconstituer à un gouvernement résistant. Il rappelle Jean-de-Dieu Soult pour former un nouvel exécutif comprenant notamment François Guizot, revenu du Royaume-Uni. Bien que Soult soit le chef officiel du gouvernement, c'est bien Guizot qui tire toutes les ficelles.

Si personne ne croyait à la longévité de ce gouvernement, il sera néanmoins le plus résistant de toute la Monarchie de Juillet, survivant jusqu'à la révolution de 1848. La raison de ce succès doit tant à François Guizot, grand homme d'État particulièrement influant, qu'à la stabilisation de la Monarchie de Juillet et de la géopolitique internationale.

C'est la raison pour laquelle Louis-Philippe Ier dissoud la Chambre des Députés en 1842 : il est en effet persuadé que la popularité du gouvernement l'amènera à gagner de nouvelles élections et à lui créer une véritable majorité (les mouvementistes étant alors majoritaires).

Retour des cendres (décembre 1840)[modifier | modifier le code]

Dans son testament, Napoléon Ier avait fait le souhait d'être inhumé en France. Les orléanistes, qui tentent désespérément de s'approprier la légende napoléonienne, vont alors exécuter la volonté de l'Empereur.

Le projet est en réalité lancé par Adolphe Thiers au début de l'année 1840, mais c'est sous le troisième gouvernement de Jean-de-Dieu Soult que l'opération est mise en place.

François d'Orléans, fils de Louis-Philippe Ier, se rend avec des compagnons à Sainte-Hélène et rapatrie les restes de Napoléon Ier à Paris fin décembre 1840 dans une cérémonie grandiose.

VIe législature de la Monarchie de Juillet - Immobilisme conservateur (1842-1846)[modifier | modifier le code]

VIe législature de la Monarchie de Juillet (1842-1846) : 266 résistants et 193 mouvementistes

Élections de 1842[modifier | modifier le code]

Pour Louis-Philippe Ier, l'élection du 9 juillet 1842 vise à créer une véritable majorité pour François Guizot, dont le gouvernement est alors assez populaire.

Le pari s'avère réussi : les résistants passent de 199 à 266 députés, leur permettant d'obtenir la majorité. Les mouvementistes régressent, passant de 240 à 193 députés. Les légitimistes disparaissent quant à eux de la Chambre des Députés.

Cette élection confirme la popularité de François Guizot et lui donne enfin la majorité dont il a besoin pour gouverner.

La mort du duc d'Orléans et la question de la succession royale (juillet - août 1842)[modifier | modifier le code]

Conseil des ministres au palais des Tuileries : le maréchal Soult présente à Louis-Philippe la loi de Régence, le 15 août 1842. Guizot se tient à gauche (1844) de Claudius Jacquand

Le 13 juillet 1842, Ferdinand-Philippe d'Orléans, duc d'Orléans et héritier du trône, meurt dans un accident de voiture. Le drame suscite l'émotion de la population et contribue à une hausse de la popularité de Louis-Philippe Ier. Comme pour l'assassinat du duc de Berry en 1820, la propagande royale va traiter ce drame sur le ton doloriste et ainsi contribuer à l'ambiance conservatrice de la décennie 1840.

La question de la succession ne se pose pas, étant donné que le duc d'Orléans a un fils, Philippe d'Orléans. Mais celui-ci va à peine célébrer son quatrième anniversaire, signifiant qu'une régence n'est pas à écarter. Afin d'éviter une crise, le gouvernement doit sélectionner la personne qui sera chargée de la régence .

C'est Louis d'Orléans, duc de Nemours et deuxième fils de Louis-Philippe Ier, qui est choisi par le gouvernement comme régent potentiel par le biais de la loi de régence du 15 août 1842.

Il y a de la logique dans ce choix : le duc de Nemours est après tout deuxième dans l'ordre de succession après le prince héritier. Mais la décision déçoit la gauche : celle-ci n'apprécie guère le duc de Nemours, jugé trop conservateur et dont les sympathies légitimistes sont notoires. D'aucuns auraient préféré voir Hélène de Mecklembourg-Schwerin, la veuve du duc d'Orléans, être choisie pour être la régente du trône, d'autant plus qu'une régence menée par la mère des rois ne serait pas une nouveauté (comme Anne d'Autriche pour Louis XIV ou Catherine de Médicis pour Charles IX).

Le choix du gouvernement apparaît donc comme politique davantage que logique, privilégiant une personnalité notoirement conservatrice au détriment d'une autre beaucoup plus progressiste.

Immobilisme politique[modifier | modifier le code]

La législature est marquée par une stabilité politique qui se confond de plus en plus avec une forme d'immobilisme. Une des causes de cet immobilisme est liée à l'évolution idéologique : les résistants sont encerclés par le mouvementisme à gauche et un légitimisme qui reprend des forces à droite. Cela transforme le gouvernement de François Guizot en gouvernement du centre qui ne peut produire que des lois qui déplaisent à tout le monde. Les lois sur l'enseignement secondaire

Une autre explication de cet immobilisme est liée à la main-mise sur l'État de réseaux d'influence qui peuvent empêcher la mise en place de lois contraires à leurs intérêts. Cela se perçoit dans les lois Mackau de 1845, supposées abolir l'esclavage, mais qui, se heurtant au lobby esclavagiste, ne peut que défendre l'amélioration des conditions de vie des esclaves.

VIIe législature de la Monarchie de Juillet - Immobilisme conservateur (1846-1848)[modifier | modifier le code]

Élections de 1846[modifier | modifier le code]

VIIe législature de la Monarchie de Juillet (1846-1848) : 290 résistants et 168 mouvementistes

Ces nouvelles élections interviennent dans un contexte de vide politique depuis une demi-décennie. Le gouvernement résistant administre correctement le pays, mais sans véritable panache. François Guizot lui-même reconnaîtra par la suite qu'il s'agissait d'une période morne et peu palpitante.

Sans grande surprise, la majorité résistante se renforce en gagnant 24 députés au détriment de l'opposition mouvementiste.

Cette élection renforce donc le statu quo politique de la monarchie de Juillet.

L'officialisation du pouvoir de François Guizot (septembre 1847)[modifier | modifier le code]

Depuis octobre 1840, c'est Jean-de-Dieu Soult qui est à la tête du gouvernement. Mais très vite, on se rend compte que c'est François Guizot qui contrôle l'exécutif. En 1847, Soult a transformé la présidence du conseil en poste purement honoriquement et tout le monde sait que c'est Guizot, ministre des Affaires Étrangères, qui en est le véritable chef.

En septembre 1847, Soult présente sa démission à Louis-Philippe Ier en raison de son âge avancé (78 ans). Sans grande surprise, c'est Guizot qui est choisi pour le remplacer, prenant la place qu'il occupe déjà en pratique depuis 1840.

Résumé de la vie d'Oppenheimer[modifier | modifier le code]

Prologue[modifier | modifier le code]

25 février 1967 : Dans l'Alexander Hall à Princeton, dans le New Jersey, J. Robert Oppenheimer reçoit un hommage funèbre. Sont présents :

On joue le Requiem Canticles d'Igor Stravinsky. Trois éloges funèbres sont prononcés : d'abord celui de Hans Bethe, puis celui de Henry DeWolf Smyth puis celui de George Kennan.

Partie 1[modifier | modifier le code]

Chapitre 1 : Toute idée nouvelle était d'une beauté parfaite à ses yeux[modifier | modifier le code]

Le père d'Oppenheimer, Julius Oppenheimer, naît le 12 mai 1871 à Hanau (Empire allemand). Son père était un paysan juif sans instruction. Julius à deux frères et trois soeurs. Des oncles à lui (Sigmund Rothfeld et Solomon Rothfeld) avaient émigré à New York en 1870 et, en s'associant à J. H. Stern (un autre cousin), ils développement une entreprise d'importation de doublures pour costumes masculins. À la fin des années 1880, les Rothfeld proposent aux Oppenheimer d'emménager aux États-Unis.

Julius arrive à New York au printemps 1888, quelques années après que son aîné Emil Oppenheimer ait emménagé. Il a un œil pour les couleurs et développe profondément la compagnie Rothfeld, Stern & Company qui survit à la panique de 1893. Julius devient très vite anglophone et un homme de culture.

Il rencontre Ella Friedman, née en 1869 et dont la famille juive, originaire de Bavière, avait emménagé à Baltimore dans les années 1840. Elle avait étudié l'impressionnisme à Paris et enseignait la peinture au Barnard College. Jullius et Ella se marient le 23 mars 1903 et emménagent au 250 West 94th Street.

Au début du XXe siècle, la science évolue considérablement. En 1896, le physicien français Henri Becquerel découvre la radioactivité et ses travaux seront développés par Max Planck, Marie Curie et Pierre Curie. En 1905, Albert Einstein publie sa théorie de la relativité restreinte. Les scientifiques deviennent des héros populaires et Theodore Roosevelt, président des États-Unis, annonce une nouvelle ère progressiste.

J. Robert Oppenheimer naît le 22 avril 1904. La famille déménage à nouveau au 155 Riverside Drive donnant sur la Hudson. L'appartement est décoré d'une collection de peintures postimpressionnistes et fauvistes. On trouve également Mère et enfant (1901, Pablo Picasso), une gravure de Rembrandt, des toiles d'Édouard Vuillard, André Derain et Auguste Renoir. Il y a également trois Vincent Van Gogh : Champ de blé au soleil levant (Saint-Rémy, 1889), Les Premiers Pas (d'après Millet) (Saint-Rémy, 1889) et Portrait d'Adeline Ravoux (Auvers-sur-Oise, 1890). Un dessin de Paul Cézanne, un tableau de Maurice de Vlaminck et un buste de Charles Despiau complètent la collection.

Trois domestiques veillent sur la maison. Comme nourrice, Robert à l'Irlandaise catholique Nellie Connolly et, plus tard, une gouvernante française. Le week-end, la famille part en balade à bord d'une Packard conduite par un chauffeur.

En 1908, Ella accouche d'un deuxième fils, Lewis Frank Oppenheimer, mais il meurt rapidement. En réaction, Ella surprotégera Robert.

En 1909, Julius emmène Robert en Allemagne pour lui présenter son grand-mère. Ils refont le voyage en 1911. Benjamin offre à Oppenheimer des cailloux classés, ce qui l'intéresse pour la science. Robert commence alors à faire la chasse aux cailloux aux Palisades. Robert développe une passion pour les minéraux, la poésie et les cubes de construction. Il s'entretient très vite avec des géologues et il intervient à 12 ans au Club minéralogique de New York.

Dans les années 1910, Julius Oppenheimer achète une maison à Bay Shore (Long Island) pour y passer les étés, ainsi qu'un voilier, La Lorelei.

En 1911, Robert est inscrit à l'Ethical Culture Society, un collège dirigé par Felix Adler. L'Ethicaul Culture Society, fondée en 1876 dans le cadre du judaïsme réformé et qui est influencé par les pensées de Charles Darwin, Karl Marx et Felix Wellhausen. Le collège rejette notamment la thèse de l'inspiration divine de la Torah et accueillera des orateurs comme W.E.B. DuBois et Booker T. Washington. L'objectif du collège visait à créer une communauté juive pleinement intégré aux États-Unis alors que l'antisémitisme s'était diffusé après la crise de 1873. Lorsque Robert y est inscrit, l'école forme ses élèves à croire qu'ils seront les hommes les plus importants du monde qui vient. Ses membres éminents comme Henry Moskowitz, John Lovejoy Elliott, Anna Garlin Spencer et William Salter fondent la NAACP ; d'autres fondent l'ACLU.

En 1912, Ella donne naissance à Frank Oppenheimer.

En 1914, la Première Guerre mondiale se déclenche. Les Oppenheimer sont alors richissimes, mais n'en tirent pas d'arrogance. Felix Adler défend l'intervention américaine par opposition au pacifisme d'Oswald Garrison Villard, un autre membre du collège. Oppenheimer est sans doute sous influence du pacifisme de l'abolitionniste John Lovejoy Elliott.

En 1917, Robert est envoyé en colonie de vacances au Camp Koenig, mais il est extraordinairement harcelé par ses camarades.

Au lycée, Robert a comme professeur principal Herbert Winslow Smith. Son seul ami est Francis Fergusson.

Robert est diplômé en 1921. Il part faire de la prospection dans les mines de Joachimsthal, où les Nazis chercheront de l'uranium vingt ans plus tard. Il attrape alors la dysenterie et une colite, et passe un an alité et malade.

En 1922, Robert part au Nouveau-Mexique avec Herbert Smith et est logé chez les Fergusson à Albuquerque. Francis Fergusson lui présente son voisin Paul Horgan avec qui Robert va devenir ami. Smith en profite pour emmener Robert, Paul et Francis dans un ranch de Los Pinos tenu par Katherine Chaves Page, une femme de 28 ans marié à Winthrop Page, mais dont Robert est très amoureux. Katherine apprend à Robert à monter à cheval et toute l'équipée se rend un jour à Los Alamos.

Chapitre 2 : Sa petite prison[modifier | modifier le code]

En septembre 1922, Robert s'inscrit à Harvard (Cambridge, Massachusetts). L'université le ramène à son introversion d'enfance qu'il avait perdue à l'Ethical Cultural College. Francis Fergusson et Paul Horgan le rejoignent la même année et il ne se fera que peu d'amis, comme Jeffries Wyman et Frederick Bernheim.

Robert emménage avec Frederick Bernheim à Mount Auburn Street, une colocation assez compliquée. William Clouser Boyd passera pas mal de temps dans cette collocation.

Pendant ses études, Robert lit du Tchekhov et du Katherine Mansfield. Il lira également L'Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain. Il écrit de la poésie qui sera publiée dans Hound and Horn, un journal étudiant.

L'ambiance à Harvard penche alors à droite et l'antisémitisme amène à une limitation du nombre d'étudiants juifs, une décision applaudie par le président de l'université A. Lawrence Lowell qui refuse également "l'invasion" d'Afro-Américains. Cela amène Oppenheimer à rejoindre le Student Liberal Club qui attire des orateurs comme le journaliste Lincoln Steffens, le syndicaliste Samuel Gompers de la Fédération américaine du travail et le pacifiste A. J. Muste. Le club prend ouvertement position contre les mesures discriminatoires. Robert n'est pas très à l'aise dans cet environnement politique bien qu'il en partage les convictions, mais il y rencontre néanmoins John Edsall qui devient un ami et qui l'encourage à participer à une revue étudiante libérale.

Robert suit avant tout des cours de chimie, mais il se rend compte qu'il préfère en réalité la physique. Il demande alors à rejoindre le département de physique et il y parvient. Son directeur de thèse est alors Percy Bridgman et les deux hommes s'apprécient beaucoup. L'apprentissage de la physique par Robert est cependant très lacunaire.

En octobre 1923, Robert découvre le physicien danois Niels Bohr qui s'intéresse à la physique nucléaire ; Robert va très vite le considérer comme son dieu.

Robert suit également les cours de philosophie et de mathématiques d'Alfred North Whitehead dont il étude les Principia Mathematica coécrits avec Bertrand Russell.

En juin 1925, Robert obtient sa licence de chimie. Il espère pouvoir aller être pris sous l'aile du physicien néo-zélandais Ernest Rutherford qui refuse, mais qui propose à J.J. Thomson, son prédécesseur à la direction du Laboratoire Cavendish, de le prendre sous son aile. Celui-ci accepte. Oppenheimer continuera donc ses études à Cambridge, en Angleterre.

Chapitre 3 : "Je passe un assez vilain moment"[modifier | modifier le code]

En septembre 1925, Oppenheimer se rend en Angleterre. Il retrouve Francis Fergusson dans le village de Swanage, dans le Dorset ; Fergusson vient de passer une année à Oxford et il est en couple avec Frances Keeley. Fergusson retourne à Oxford pendant qu'Oppenheimer se rend enfin à Cambridge.

Quand Oppenheimer arrive au Laboratoire Cavendish, Niels Bohr et Werner Heisenberg développent la physique quantique, mais la nouvelle ne s'exporte pas vraiment dans le monde anglo-saxon.

Oppenheimer rencontre de nombreux physiciens, comme C.F. Powell et Patrick. M.S. Blackett. Ce dernier deviendra l'un des directeurs de thèse d'Oppenheimer.

Oppenheimer participe à de nombreuses assemblées comme High Maths à Trinity (un société pacifiste secrète), un club sioniste et quelques clubs scientifiques.

La santé mentale d'Oppenheimer s'effondre durant ces années-là, en partie parce que ses amis commencent à se retirer vers une vie conjugale. Il tombe tellement en dépression que ses parents viennent en Angleterre pour le voir. Ils sont accompagnés par Inez Pollak, une amie de lycée d'Oppenheimer, dans l'espoir qu'Oppenheimer sorte avec elle, mais la relation n'ira nulle part.

Durant l'automne 1925, Oppenheimer tente d'empoisonner Patrick Blackett avec une pomme empoisonnée. L'affaire est sue et Julius parvient à convaincre Cambridge de ne pas expulser son fils en échange d'entretiens psychiatriques. Oppenheimer se rend à Londres pour rencontrer un psychanalyste freudien qui lui diagnostique une schizophrénie. La situation ne s'améliore pas et, alors que Francis Fergusson explique un jour à Oppenheimer qu'il compte épouser Frances Keeley, Oppenheimer tente de l'étrangler.

En mars 1926, la situation s'améliore lorsque Jeffries Wyman, Frederick Bernheim et John Edsall l'invitent en vacances en Corse. Il est difficile de savoir exactement pourquoi même si on sait qu'il a lu, pendant son voyage, À la recherche du temps perdu de Marcel Proust qui l'a profondément marqué. En juin 1926, Oppenheimer cesse d'aller chez le psychiatrique.

En raison de sa nullité en laboratoire, Oppenheimer se dirige vers la physique théorique. Il découvre le mouvement d'effervescence au sujet de la physique quantique qui se développe énormément à l'époque, notamment en lisant les travaux de Werner Heisenberg et Erwin Schrödinger. Oppenheimer rejoint le Kapitza Club, un groupe de physique créé par le physicien russe Peter Kapitza. Il y rencontre le physicien Paul Dirac qui aura son doctorat à Cambridge en mai.

Finalement, Oppenheimer peut réellement rencontrer Niels Bohr qui remarquera

Les Aventures de Tintin[modifier | modifier le code]

  1. Tintin aux pays des Soviets : 1930
  2. Tintin au Congo : 1931 (NB) et 1946 (couleur)
  3. Tintin en Amérique : 1932 (NB) et 1946 (couleur)
  4. Les Cigares du pharaon : 1934 (NB) et 1955 (couleur)
  5. Le Lotus bleu : 1936 (NB) et 1946 (couleur)
  6. L'Oreille cassée : 1937 (NB) et 1943 (couleur)
  7. L'Île Noire : 1938 (NB), 1943 (couleur) et 1966 (2e couleur)
  8. Le Sceptre d'Ottokar : 1939 (NB) et 1947 (couleur)
  9. Le Crabe aux pinces d'or : 1941 (NB) et 1944 (couleur)
  10. L'Étoile mystérieuse : 1942
  11. Le Secret de la Licorne : 1943
  12. Le Trésor de Rackham le Rouge : 1945
  13. Les Sept Boules de cristal : 1948
  14. Le Temple du Soleil : 1949
  15. Tintin au pays de l'or noir : 1950
  16. Objectif Lune : 1953
  17. On a marché sur la Lune : 1954
  18. L'Affaire Tournesol : 1956
  19. Coke en stock : 1958
  20. Tintin au Tibet : 1960
  21. Les Bijoux de la Castafiore : 1963
  22. Vol 714 pour Sydney : 1968
  23. Tintin et les Picaros : 1976
  24. Tintin et l'Alph-Art : 1986

Films vus en 2023[modifier | modifier le code]

  1. Unicorn Wars d'Alberto Vázquez
  2. Joyland de Saim Sadiq
  3. Babylon de Damien Chazelle
  4. The Fabelmans de Steven Spielberg
  5. Le Chat Potté 2 : La Dernière Quête de Januel P. Mercado et Joel Crawford
  6. Mouton noir de Déborah François
  7. La Valise rouge de Cyrus Neshvad
  8. Arbres de Jean-Benoît Ugeux
  9. Des mondes lointains de Frédéric Hainaut et Olivier Croufer
  10. Patanegra de Méryl Fortunat-Rossi
  11. John Wick : Chapitre 4 de Chad Stahelski
  12. Une vie comme une autre de Faustine Cros
  13. Le Bleu du Caftan de Maryam Touzani
  14. Super Mario Bros. d'Aaron Horvath et Michael Jelenic
  15. Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan de Martin Bourboulon
  16. Stars at Noon de Claire Denis
  17. Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 de James Gunn
  18. Le Paradis de Zeno Graton
  19. War Pony de Riley Keough et Gina Gammell
  20. Beau is Afraid d'Ari Aster
  21. Archive de Gavin Rothery
  22. Baghdad Messi de Sahim Omar Kalifa
  23. Sur les chemins noirs de Denis Imbert
  24. Jeanne du Barry de Maïwenn
  25. Le Balai libéré de Coline Grando
  26. Cinéma Pameer de Martin von Krogh
  27. Entre-temps, le silence des lucioles de Federico d'Ambrosio et Géraldine Brausch
  28. Disco Boy de Giacomo Abbruzzese
  29. Plan 75 de Chie Hayakawa
  30. Tengo Suenos Eléctricos de Valentina Manuel
  31. L'Improbable Voyage d'Harold Fry de Hettie MacDonald
  32. Les Petites Victoires de Mélanie Auffret
  33. Spider-Man : Across the Spider-Verse de Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin Thompson
  34. Umami de Slony Sow
  35. Blue Jean de Georgia Oakley
  36. Habib, la grande aventure de Benoît Mariage
  37. The Flash d'Andrés Muschietti
  38. Élémentaire de Peter Sohn
  39. Easy Rider de Dennis Hopper
  40. La Plus Belle pour aller danser de Victoria Bedos
  41. Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand
  42. Asteroid City de Wes Anderson
  43. C'est mon homme de Guillaume Bureau
  44. L'Amour et les Forêts de Valérie Donzelli
  45. Indiana Jones et le Cadran de la Destinée de James Mangold
  46. Vers un avenir radieux de Nanni Moretti
  47. Nimic de Yorgos Lanthimos
  48. The Letter Room d'Elvira Lind
  49. The Fall de Jonathan Glazer
  50. Scale de Joseph Pierce
  51. Skin de Guy Nattiv
  52. Last Dance ! de Delphine Lehericey
  53. Le Retour de Catherine Corsini
  54. Mission : Impossible - Dead Reckoning, Partie 1 de Christopher McQuarrie
  55. Une jeunesse italienne de Mathieu Volpe
  56. L'Île Rouge de Robin Campillo
  57. Oppenheimer de Christopher Nolan
  58. Barbie de Greta Gerwig
  59. Les Damnés ne pleurent pas de Fyzal Boulifa
  60. Les Algues vertes de Pierre Jolivet
  61. Ghost Dog : La Voie du Samouraï de Jim Jarmusch
  62. Sur la branche de Marie Garel-Weiss
  63. L'Employée du mois de Véronique Jadin
  64. Trois Couleurs : Bleu de Krzystof Kieslowski
  65. Magnificat de Virginie Sauveur
  66. Ninja Turtles: Teenage Years de Jeff Rowe et Kyler Spears
  67. Juniper de Matthew J. Saville
  68. Sissi & moi de Frauke Finsterwalder
  69. Strange Way of Life de Pedro Almodóvar
  70. Passages d'Ira Sachs
  71. Trois Couleurs : Blanc de Krzysztof Kieslowski
  72. Le Colibri de Francesca Archibugi
  73. Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman
  74. Trois Couleurs : Rouge de Krzysztof Kieslowski
  75. Reality de Tina Satter
  76. Anatomie d'une chute de Justine Triet
  77. Visions de Yann Gozlan
  78. Un coup de maître de Rémi Bezançon
  79. Allelujah de Richard Eyre
  80. Une nuit d'Alex Lutz
  81. La Bête dans la Jungle de Patric Chiha
  82. Le Château solitaire dans le miroir de Keiichi Hara
  83. Le Ciel rouge de Christian Petzold
  84. Yannick de Quentin Dupieux
  85. Les Filles d'Olfa de Kaouther Ben Hania
  86. Mystère à Venise de Kenneth Branagh
  87. Un métier sérieux de Thomas Lilti
  88. How to save a dead friend de Marysa Syroechkovskaya
  89. Acide de Just Philippot
  90. Le Livre des solutions de Michel Gondry
  91. Le Syndrome des amours passées d'Ann Sirot et Raphael Balboni
  92. Le Règne animal de Thomas Cailley
  93. La Danse du Feu (1899), L'Homme-orchestre (1900), Illusions fantasmagoriques (1898), Le Déshabillage impossible (1900), Nouvelles luttes extravagantes (1900), Les Affiches en goguette (1906), La Sirène (1904), La Cardeuse de matelas (1906), Le Locataire diabolique (1909), Le Cake-walk infernal (1903), Le Voyage de Gulliver (1902), La Lanterne magique (1903), Escamotage d'une dame chez Robert Houdin (1896), Cendrillon (1899) et Voyage à travers l'Impossible (1904) de Georges Méliès
  94. The Wall de Philippe Van Leeuw
  95. Wil de Tim Mielants
  96. À bout de souffle de Jean-Luc Godard
  97. Bernadette de Léa Domenach
  98. La Petite de Guillaume Nicloux
  99. Le Procès Goldman de Cédric Kahn
  100. Des corps et des batailles de Christophe Hermans
  101. Vincent doit mourir de Stephan Castang
  102. L'Abbé Pierre : Une vie de combats de Frédéric Tellier
  103. Napoléon de Ridley Scott
  104. La Mécanique du crime : Pour que cela n'arrive plus de Sylvie Chevalier et Arnaud Dufeys
  105. Amal de Jawad Rhalib
  106. Casablanca de Michael Curtiz
  107. L'Enlèvement de Marco Bellocchio
  108. Le Garçon et le Héron de Hayao Miyazaki
  109. Les Trois Mousquetaires : Milady de Martin Bourboulon
  110. La Tresse de Laetitia Colombani
  111. The Zone of Interest de Jonathan Glazer
  112. Winter Break d'Alexander Payne
  113. Pauvres Créatures de Yórgos Lánthimos
  114. Daaaaaalí ! de Quentin Dupieux
  115. Nomad Solitude de Sébastien Wielemans
  116. Sans jamais nous connaître d'Andrew Haigh
  117. King's Land de Nikolaj Arcel
  118. May December de Todd Haynes
  119. Ferrari de Michael Mann
  120. Dune - Partie 2 de Denis Villeneuve

Élections[modifier | modifier le code]

Subdivisions[modifier | modifier le code]

  1. Afghanistan
    1. Badakhcan
    2. Bâdghîs
    3. Baghlan
    4. Balkh
    5. Bamiyan
    6. Deykandi
    7. Djozdjan
    8. Farâh
    9. Fâryâb
    10. Ghazni
    11. Ghor
    12. Helmand
    13. Hérat
    14. Kaboul
    15. Kandahar
    16. Kapisa
    17. Khost
    18. Kounar
    19. Kondôz
    20. Laghman
    21. Lôgar
    22. Nangarhâr
    23. Nimroz
    24. Nouristan
    25. Oruzgan
    26. Paktiya
    27. Paktika
    28. Pandjchir
    29. Parwan
    30. Samangan
    31. Sar-e Pol
    32. Takhar
    33. Wardak
    34. Zabol
  2. Afrique du Sud
    1. Cap-Occidental
    2. Cap-Oriental
    3. Cap-Nord
    4. État libre
    5. Gauteng
    6. KwaZulu-Natal
    7. Limpopo
    8. Mpumalanga
    9. Nord-Ouest
  3. Albanie
    1. Berat
    2. Dibër
    3. Durrës
    4. Elbasan
    5. Fier
    6. Gjirokastër
    7. Korçë
    8. Kukës
    9. Lezhë
    10. Shkodër
    11. Tiranë
    12. Vlorë
  4. Algérie
    1. Adrar
    2. Aïn Defla
    3. Aïn Témouchent
    4. Alger
    5. Annaba
    6. Batna
    7. Béchar
    8. Béjaïa
    9. Béni Abbès
    10. Bilda
    11. Biskra
    12. Bordj Badji Mokhtar
    13. Bordj Bou Arreridj
    14. Bouira
    15. Boumerdès
    16. Chlef
    17. Constantine
    18. Dajnet
    19. Djelfa
    20. El Bayadh
    21. El Meniaa
    22. El M'Ghair
    23. El Oued
    24. El Tarf
    25. Ghardaïa
    26. Guelma
    27. Illizi
    28. In Guezzam
    29. In Salah
    30. Jijel
    31. Khenchela
    32. Laghouat
    33. Mascara
    34. Médéa
    35. Mila
    36. Mostaganem
    37. M'Sila
    38. Naâma
    39. Oran
    40. Ouargla
    41. Ouled Djellal
    42. Oum El Bouaghi
    43. Relizane
    44. Saïda
    45. Sétif
    46. Skikda
    47. Sidi Bel Abbès
    48. Souk Ahras
    49. Tamanrasset
    50. Tébessa
    51. Tiaret
    52. Timimoun
    53. Tipaza
    54. Tizi Ouzou
    55. Tindouf
    56. Tissemsilt
    57. Tlemcen
    58. Touggourt
  5. Allemagne
    1. Bade-Wurtemberg
      1. Fribourg-en-Brisgau
      2. Heidelberg
      3. Heilbronn
      4. Karlsruhe
      5. Mannheim
      6. Pforzheim
      7. Reutlingen
      8. Stuttgart
      9. Ulm
    2. Basse-Saxe
      1. Brunswick
      2. Göttingen
      3. Hanovre
      4. Hildesheim
      5. Oldenbourg
      6. Osnabrück
      7. Salzgitter
      8. Wolfsbourg
    3. Bavière
      1. Augsbourg
      2. Erlangen
      3. Fürth
      4. Ingolstadt
      5. Munich
      6. Nuremberg
      7. Ratisbonne
      8. Wurtzbourg
    4. Berlin
    5. Brandebourg
      1. Potsdam
    6. Brême
      1. Brême
      2. Bremerhaven
    7. Hambourg
    8. Hesse
      1. Cassel
      2. Darmstadt
      3. Francfort-sur-le-Main
      4. Hanau
      5. Offenbach-sur-le-Main
      6. Wiesbaden
    9. Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
      1. Rostock
    10. Rhénanie-du-Nord-Westphalie
      1. Aix-la-Chapelle
      2. Bergisch Gladbach
      3. Bielefeld
      4. Bochum
      5. Bonn
      6. Bottrop
      7. Cologne
      8. Dortmund
      9. Duisbourg
      10. Düsseldorf
      11. Essen
      12. Gelsenkirchen
      13. Gütersloh
      14. Hagen
      15. Hamm
      16. Herne
      17. Krefeld
      18. Leverkusen
      19. Moers
      20. Mönchengladbach
      21. Mülheim
      22. Münster
      23. Neuss
      24. Oberhausen
      25. Paderborn
      26. Recklinghausen
      27. Remscheid
      28. Siegen
      29. Solingen
      30. Wuppertal
    11. Rhénanie-Palatinat
      1. Coblence
      2. Kaiserslautern
      3. Ludwigshafen
      4. Mayence
      5. Trèves
    12. Sarre
      1. Sarrebruck
    13. Saxe
      1. Chemnitz
      2. Dresde
      3. Leipzig
    14. Saxe-Anhalt
      1. Halle-sur-Saale
      2. Magdebourg
    15. Schleswig-Holstein
      1. Kiel
      2. Lübeck
    16. Thuringe
      1. Erfurt
      2. Iéna
  6. Andorre
    1. Andorre-la-Vieille
    2. Canillo
    3. Encamp
    4. Escaldes-Engordany
    5. La Massana
    6. Ordino
    7. Sant Julià de Lòria
  7. Angola
    1. Bengo
    2. Benguela
    3. Bié
    4. Cabinda
    5. Cuando-Cubango
    6. Cuanza-Nord
    7. Cuanza-Sud
    8. Cunene
    9. Huambo
    10. Huila
    11. Luanda
    12. Lunda-Nord
    13. Lunda-Sud
    14. Malanje
    15. Moxico
    16. Namibe
    17. Uíje
    18. Zaire
  8. Antigua-et-Barbuda
    1. Barbuda
    2. Redonda
    3. Saint-George
    4. Saint-John
    5. Saint-Mary
    6. Saint-Paul
    7. Saint-Peter
    8. Saint-Philip
  9. Arabie saoudite
    1. Ach-Charqiya
    2. Al Bahah
    3. Al-Hudud ach-Chamaliya
    4. Al Jawf
    5. Al Qasim
    6. Asir
    7. Haïl
    8. Jizan
    9. La Mecque
    10. Médine
    11. Najran
    12. Riyad
    13. Tabuk
  10. Argentine
    1. Buenos Aires (province)
    2. Buenos Aires (ville)
    3. Catamarca
    4. Chaco
    5. Chubut
    6. Córdoba
    7. Corrientes
    8. Entre Ríos
    9. Formosa
    10. Jujuy
    11. La Pampa
    12. La Rioja
    13. Mendoza
    14. Misiones
    15. Neuquén
    16. Rio Negro
    17. Salta
    18. San Luis
    19. San Juan
    20. Santa Cruz
    21. Santa Fe
    22. Santiago del Estero
    23. Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud
    24. Tucumán
  11. Arménie
    1. Aragatsotn
    2. Ararat
    3. Armavir
    4. Erevan
    5. Gegharkunik
    6. Kotayk
    7. Lorri
    8. Shirak
    9. Syunik
    10. Tavush
    11. Vayots Dzor
  12. Australie
    1. Australie-Méridionale
    2. Australie-Occidentale
    3. Îles Ashmore-et-Cartier
    4. Île Christmas
    5. Îles Cocos
    6. Îles de la mer de Corail
    7. Îles Heard-et-MacDonald
    8. Île Norfolk
    9. Nouvelle-Galles du Sud
    10. Queensland
    11. Tasmanie
    12. Territoire antarctique australien
    13. Territoire de la capitale australienne
    14. Territoire de la baie de Jervis
    15. Territoire du Nord
    16. Victoria
  13. Autriche
    1. Basse-Autriche
    2. Burgenland
    3. Carinthie
    4. Haute-Autriche
    5. Salzbourg
    6. Styrie
    7. Tyrol
    8. Vienne
    9. Vorarlberg
  14. Belgique
    1. Bruxelles-Capitale
      1. Bruxelles
    2. Flandre
      1. Anvers
        1. Anvers
      2. Brabant flamand
        1. Louvain
      3. Flandre-Occidentale
        1. Bruges
      4. Flandre-Orientale
        1. Gand
      5. Limbourg
    3. Wallonie
      1. Brabant wallon
      2. Hainaut
        1. Charleroi
      3. Liège
        1. Liège
      4. Luxembourg
      5. Namur
        1. Namur
  15. Canada
    1. Alberta
    2. Colombie-Britannique
    3. Île-du-Prince-Édouard
    4. Manitoba
    5. Nouveau-Brunswick
    6. Nouvelle-Écosse
    7. Nunavut
    8. Ontario
    9. Québec
    10. Saskatchewan
    11. Terre-Neuve-et-Labrador
    12. Territoires du Nord-Ouest
    13. Yukon
  16. Chine
    1. Anhui
    2. Chongqing
    3. Fujian
    4. Gansu
    5. Guangdong
    6. Guangxi
    7. Ghizhou
    8. Hainan
    9. Hebei
    10. Heilongjiang
    11. Henan
    12. Hong Kong
    13. Hubei
    14. Hunan
    15. Jiangsu
    16. Jiangxi
    17. Jilin
    18. Liaoning
    19. Macao
    20. Mongolie-Intérieure
    21. Ningxia
    22. Pékin
    23. Qinghai
    24. Shaanxi
    25. Shandong
    26. Shanghai
    27. Shanxi
    28. Sichuan
    29. Tianjin
    30. Tibet
    31. Xinjiang
    32. Yunnan
    33. Zhejiang
  17. Danemark
    1. Danemark propre
    2. Groenland
    3. Îles Féroé
  18. Espagne
    1. Andalousie
      1. Algésiras
      2. Almería
      3. Cadix
      4. Cordoue
      5. Dos Hermanas
      6. Grenade
      7. Huelva
      8. Jaén
      9. Jerez de la Frontera
      10. Malaga
      11. Marbella
      12. Séville
    2. Aragon
      1. Saragosse
    3. Asturies
      1. Gijón
      2. Oviedo
    4. Cantabrie
      1. Santander
    5. Castille-et-León
      1. Burgos
      2. León
      3. Salamanque
      4. Valladolid
    6. Castille-La Manche
      1. Albacete
    7. Catalogne
      1. Badalone
      2. Barcelone
      3. Gérone
      4. Lérida
      5. L'Hospitalet de Llobregat
      6. Mataró
      7. Reus
      8. Sabadell
      9. Santa Coloma de Gramenet
      10. Tarragone
      11. Terrassa
    8. Ceuta
    9. Communauté valencienne
      1. Alicante
      2. Castellón de la Plana
      3. Elche
      4. Orihuela
      5. Valence
    10. Estrémadure
      1. Badajoz
    11. Galice
      1. La Corogne
      2. Orense
      3. Vigo
    12. Îles Baléares
      1. Palma de Majorque
    13. Îles Canaries
      1. Las Palmas de Gran Canaria
      2. San Cristóbal de La Laguna
      3. Santa Cruz de Tenerife
      4. Telde
    14. Madrid
      1. Alcalá de Henares
      2. Alcobendas
      3. Alcorcón
      4. Fuenlabrada
      5. Getafe
      6. Leganés
      7. Madrid
      8. Móstoles
      9. Parla
      10. Torrejón de Ardoz
    15. Melilla
    16. Murcie
      1. Carthagène
      2. Murcie
    17. Navarre
      1. Pampelune
    18. Pays basque
      1. Barakaldo
      2. Bilbao
      3. Saint-Sébastien
      4. Vitoria-Gasteiz
    19. La Rioja
      1. Logrogne
  19. États-Unis
    1. Alabama
      1. Birmingham
      2. Huntsville
      3. Mobile
      4. Montgomery
      5. Tuscaloosa
    2. Alaska
      1. Anchorage
    3. Arizona
      1. Buckeye
      2. Chandler
      3. Gilbert
      4. Glendale
      5. Goodyear
      6. Phoenix
      7. Mesa
      8. Peoria
      9. Scottsdale
      10. Surprise
      11. Tempe
      12. Tucson
    4. Arkansas
      1. Little Rock
    5. Atoll Johnston
    6. Atoll Palmyra
    7. Californie
      1. Anaheim
      2. Antioch
      3. Bakersfield
      4. Berkeley
      5. Burbank
      6. Carlsbad
      7. Chico
      8. Chula Vista
      9. Clovis
      10. Concord
      11. Corona
      12. Costa Mesa
      13. Daly City
      14. Downey
      15. El Cajon
      16. El Monte
      17. Elk Grove
      18. Escondido
      19. Fairfield
      20. Fontana
      21. Fremont
      22. Fresno
      23. Fullerton
      24. Hayward
      25. Hesperia
      26. Huntington Beach
      27. Garden Grove
      28. Glendale
      29. Inglewood
      30. Irvine
      31. Jurupa Valley
      32. Lancaster
      33. Long Beach
      34. Los Angeles
      35. Menifee
      36. Modesto
      37. Moreno Valley
      38. Murrieta
      39. Oakland
      40. Oceanside
      41. Orange
      42. Ontario
      43. Oxnard
      44. Palmdale
      45. Pasadena
      46. Pomona
      47. Rancho Cucamonga
      48. Rialto
      49. Richmond
      50. Riverside
      51. Roseville
      52. Sacramento
      53. Salinas
      54. San Bernardino
      55. San Diego
      56. San Francisco
      57. San Jose
      58. San Mateo
      59. Santa Ana
      60. Santa Clara
      61. Santa Clarita
      62. Santa Maria
      63. Santa Rosa
      64. Simi Valley
      65. Stockton
      66. Sunnyvale
      67. Temecula
      68. Thousand Oaks
      69. Torrance
      70. Vacaville
      71. Vallejo
      72. Ventura
      73. Victorville
      74. Visalia
      75. West Covina
    8. Caroline du Nord
      1. Cary
      2. Charlotte
      3. Concord
      4. Durham
      5. Fayetteville
      6. Greensboro
      7. HIgh Point
      8. Raleigh
      9. Wilmington
      10. Winston-Salem
    9. Caroline du Sud
      1. Charleston
      2. Columbia
      3. North Charleston
    10. Colorado
      1. Arvada
      2. Aurora
      3. Boulder
      4. Centennial
      5. Colorado Springs
      6. Denver
      7. Fort Collins
      8. Greeley
      9. Lakewood
      10. Pueblo
      11. Thornton
      12. Westminster
    11. Connecticut
      1. Bridgeport
      2. Hartford
      3. New Haven
      4. Stamford
      5. Waterbury
    12. Dakota du Nord
      1. Fargo
    13. Dakota du Sud
      1. Sioux Falls
    14. Delaware
    15. District de Columbia
      1. Washington
    16. Floride
      1. Cape Coral
      2. Clearwater
      3. Coral Springs
      4. Davie
      5. Fort Lauderdale
      6. Gainesville
      7. Hialeah
      8. Hollywood
      9. Jacksonville
      10. Lakeland
      11. Miami
      12. Miami Gardens
      13. Miramar
      14. Orlando
      15. Palm Bay
      16. Pembroke Pines
      17. Pompano Beach
      18. Port St. Lucie
      19. St. Petersburg
      20. Tampa
      21. Tallahassee
      22. West Palm Beach
    17. Géorgie
      1. Athens
      2. Atlanta
      3. Augusta
      4. Colombus
      5. Macon
      6. Savannah
      7. Sandy Springs
      8. South Fulton
    18. Guam
    19. Hawaï
      1. Honolulu
    20. Idaho
      1. Boise
      2. Meridian
      3. Nampa
    21. Île Baker
    22. Île Howland
    23. Île Jarvis
    24. Îles Mariannes du Nord
    25. Îles Midway
    26. Île de la Navasse
    27. Îles Vierges des États-Unis
    28. Illinois
      1. Aurora
      2. Chicago
      3. Elgin
      4. Joliet
      5. Naperville
      6. Peoria
      7. Rockford
      8. Springfield
    29. Indiana
      1. Carmel
      2. Evansville
      3. Fishers
      4. Fort Wayne
      5. Indianapolis
      6. South Bend
    30. Iowa
      1. Cedar Rapids
      2. Davenport
      3. Des Moines
    31. Kansas
      1. Kansas City
      2. Olathe
      3. Overland Park
      4. Topeka
      5. Wichita
    32. Kentucky
      1. Louisville
      2. Lexington
    33. Louisiane
      1. Baton Rouge
      2. Lafayette
      3. Nouvelle-Orléans
      4. Shreveport
    34. Maine
    35. Maryland
      1. Baltimore
    36. Massachusetts
      1. Boston
      2. Brockton
      3. Cambridge
      4. Lowell
      5. Lynn
      6. New Bedford
      7. Quincy
      8. Springfield
      9. Worcester
    37. Michigan
      1. Ann Arbor
      2. Dearborn
      3. Detroit
      4. Grand Rapids
      5. Lansing
      6. Sterling Heights
      7. Warren
    38. Minnesota
      1. Minneapolis
      2. Rochester
      3. Saint Paul
    39. Mississippi
      1. Jackson
    40. Missouri
      1. Columbia
      2. Kansas City
      3. Lee's Summit
      4. Independence
      5. Springfield
      6. St. Louis
    41. Montana
      1. Billings
    42. Nebraska
      1. Lincoln
      2. Omaha
    43. Nevada
      1. Henderson
      2. Las Vegas
      3. North Las Vegas
      4. Reno
      5. Sparks
    44. New Hampshire
      1. Manchester
    45. New Jersey
      1. Edison
      2. Elizabeth
      3. Jersey City
      4. Lakewood Township
      5. Newark
      6. Paterson
      7. Woodbridge Township
    46. New York
      1. Albany
      2. Buffalo
      3. New York
      4. Rochester
      5. Syracuse
      6. Yonkers
    47. Nouveau-Mexique
      1. Albuquerque
      2. Las Cruces
      3. Rio Rancho
    48. Ohio
      1. Akron
      2. Cincinnati
      3. Cleveland
      4. Colombus
      5. Dayton
      6. Toledo
    49. Oklahoma
      1. Broken Arrow
      2. Norman
      3. Oklahoma City
      4. Tulsa
    50. Oregon
      1. Bend
      2. Eugene
      3. Gresham
      4. Hillsboro
      5. Portland
      6. Salem
    51. Pennsylvanie
      1. Allentown
      2. Philadelphie
      3. Pittsburgh
    52. Porto Rico
    53. Récif Kingman
    54. Rhode Island
      1. Providence
    55. Samoa américaines
    56. Tennessee
      1. Chattanooga
      2. Clarksville
      3. Knoxville
      4. Memphis
      5. Murfreesboro
      6. Nashville
    57. Texas
      1. Abilene
      2. Allen
      3. Amarillo
      4. Arlington
      5. Austin
      6. Beaumont
      7. Brownsville
      8. Carrollton
      9. College Station
      10. Conroe
      11. Corpus Christi
      12. Dallas
      13. Denton
      14. Edinburg
      15. El Paso
      16. Fort Worth
      17. Frisco
      18. Garland
      19. Grand Prairie
      20. Houston
      21. Irving
      22. Killeen
      23. Laredo
      24. League City
      25. Lewisville
      26. Lubbock
      27. McAllen
      28. McKinney
      29. Mesquite
      30. Midland
      31. New Braunfels
      32. Odessa
      33. Pasadena
      34. Pearland
      35. Plano
      36. Richardson
      37. Round Rock
      38. San Antonio
      39. Surgar Land
      40. Tyler
      41. Waco
      42. Wichita Falls
    58. Utah
      1. Provo
      2. Salt Lake City
      3. St. George
      4. West Jordan
      5. West Valley City
    59. Vermont
    60. Virginie
      1. Alexandria
      2. Chesapeake
      3. Hampton
      4. Newport News
      5. Norfolk
      6. Richmond
      7. Virginia Beach
    61. Virginie-Occidentale
    62. Washington
      1. Bellevue
      2. Everett
      3. Kent
      4. Renton
      5. Seattle
      6. Spokane
      7. Spokane Valley
      8. Tacoma
      9. Vancouver
    63. Wake
    64. Wisconsin
      1. Green Bay
      2. Madison
      3. Milwaukee
    65. Wyoming
  20. France
    1. Auvergne-Rhône-Alpes
      1. Annecy
      2. Clermont-Ferrand
      3. Grenoble
      4. Lyon
      5. Saint-Étienne
    2. Bourgogne-Franche-Comté
      1. Besançon
      2. Dijon
    3. Bretagne
      1. Brest
      2. Rennes
    4. Centre-Val de Loire
      1. Orléans
      2. Tours
    5. Corse
    6. Domaine national français en Terre sainte
    7. Domaines français de Sainte-Hélène
    8. Grand Est
      1. Metz
      2. Mulhouse
      3. Nancy
      4. Reims
      5. Strasbourg
    9. Guadeloupe
    10. Guyane
    11. Hauts-de-France
      1. Amiens
      2. Lille
    12. Île-de-France
      1. Argenteuil
      2. Boulogne-Billancourt
      3. Montreuil
      4. Paris
      5. Saint-Denis
    13. Île Clipperton
    14. La Réunion
      1. Saint-Denis
      2. Saint-Paul
    15. Martinique
    16. Mayotte
    17. Normandie
      1. Caen
      2. Le Havre
      3. Rouen
    18. Nouvelle-Aquitaine
      1. Bordeaux
      2. Limoges
    19. Nouvelle-Calédonie
    20. Occitanie
      1. Toulouse
      2. Montpellier
      3. Nîmes
      4. Perpignan
    21. Pays de la Loire
      1. Angers
      2. Le Mans
      3. Nantes
    22. Polynésie française
    23. Provence-Alpes-Côte d'Azur
      1. Aix-en-Provence
      2. Marseille
      3. Nice
      4. Toulon
    24. Saint-Barthélemy
    25. Saint-Martin
    26. Saint-Pierre-et-Miquelon
    27. Terres australes et antarctiques françaises
    28. Wallis-et-Futuna
  21. Inde
    1. Andhra Pradesh
      1. Adoni
      2. Amaravati
      3. Anantapur
      4. Bhimavaram
      5. Chittoor
      6. Dharmavaram
      7. Eluru
      8. Guntakal
      9. Gudivada
      10. Guntur
      11. Hindupur
      12. Kadapa
      13. Kakinada
      14. Kavali
      15. Kurnool
      16. Machilipatnam
      17. Madanapalle
      18. Nandyal
      19. Narasaraopet
      20. Nellore
      21. Ongole
      22. Proddatur
      23. Rajahmundry
      24. Srikakulam
      25. Tadepalligudem
      26. Tadipatri
      27. Tenali
      28. Tirupati
      29. Vizianagaram
      30. Vijayawada
      31. Visakhapatnam
    2. Arunachal Pradesh
    3. Assam
      1. Guwahati
    4. Bengale-Occidental
      1. Asansol
      2. Bally
      3. Baranagar
      4. Barasat
      5. Bardhaman
      6. Baharampur
      7. Bhatpara
      8. Bidhan Nagar
      9. Calcutta
      10. Durgapur
      11. Gopalpur
      12. Haldia
      13. Howrah
      14. Hugli-Chuchura
      15. Kamarhati
      16. Kharagpur
      17. Kulti
      18. Madhyamgram
      19. Maheshtala
      20. Malda
      21. Naihati
      22. North Dundum
      23. Panihati
      24. Raiganj
      25. Rajpur Sonarpur
      26. Serampore
      27. Siliguri
      28. South Dumdum
      29. Uluberia
    5. Bihar
      1. Arrah
      2. Aurangabad
      3. Bagaha
      4. Begusarai
      5. Bettiah
      6. Bhagalpur
      7. Bihar Sharif
      8. Buxar
      9. Chhapra
      10. Danapur
      11. Darbhanga
      12. Dehri
      13. Gaya
      14. Hajipur
      15. Jamalpur
      16. Jehanabad
      17. Katihar
      18. Kishanganj
      19. Motihari
      20. Munger
      21. Muzaffarpur
      22. Patna
      23. Purnia
      24. Saharsa
      25. Sasaram
      26. Siwan
    6. Chandigarh
      1. Chandigarh
    7. Chhattisgarh
      1. Bhilai
      2. Bilaspur
      3. Durg
      4. Korba
      5. Raipur
    8. Dadra et Nagar Haveli et Daman et Diu
    9. Delhi
      1. Bhalswa Jahangir Pur
      2. Karawal Nagar
      3. Kirari Suleman Nagar
      4. Nangloi Jat
      5. New Delhi
      6. Sultan Pur Majra
    10. Goa
    11. Gujarat
      1. Ahmedabad
      2. Anand
      3. Bhavnagar
      4. Gandhidham
      5. Gandhinagar
      6. Jamnagar
      7. Junagadh
      8. Mehsana
      9. Morvi
      10. Nadiad
      11. Rajkot
      12. Surate
      13. Surendranagar Dudhrej
      14. Vadodara
    12. Haryana
      1. Ambala
      2. Bhiwani
      3. Faridabad
      4. Gurgaon
      5. Karnal
      6. Panchkula
      7. Panipat
      8. Rohtak
      9. Sirsa
      10. Sonipat
      11. Yamunanagar
    13. Himachal Pradesh
      1. Shimla
    14. Îles Andaman-et-Nicobar
    15. Jammu-et-Cachemire
      1. Jammu
      2. Srinagar
    16. Jharkhand
      1. Bokaro
      2. Deoghar
      3. Dhanbad
      4. Jamshedpur
      5. Mango
      6. Ranchi
    17. Karnataka
      1. Bangalore
      2. Belagavi
      3. Bellary
      4. Bidar
      5. Bijapur
      6. Davangere
      7. Gulbarga
      8. Hospet
      9. Hubli-Dharwad
      10. Mangalore
      11. Mysore
      12. Raichur
      13. Shimoga
      14. Tumkur
    18. Kerala
      1. Alappuzha
      2. Cochin
      3. Kottayam
      4. Kozhikode
      5. Quilon
      6. Thiruvananthapuram
      7. Thrissur
    19. Ladakh
    20. Lakshadweep
    21. Madhya Pradesh
      1. Bhind
      2. Bhopal
      3. Burhanpur
      4. Dewas
      5. Guna
      6. Gwalior
      7. Indore
      8. Jabalpur
      9. Khandwa
      10. Morena
      11. Ratlam
      12. Rewalsar
      13. Sagar
      14. Satna
      15. Shivpuri
      16. Singrauli
      17. Ujjain
    22. Maharashtra
      1. Ahmednagar
      2. Akola
      3. Ambernath
      4. Amravati
      5. Aurangabad
      6. Bhiwandi
      7. Bhusawal
      8. Chandrapur
      9. Dhule
      10. Ichalkaranji
      11. Jalgaon
      12. Jalna
      13. Kalyan-Dombivali
      14. Kolhapur
      15. Latur
      16. Malegaon
      17. Mira-Bhayandar
      18. Mumbai
      19. Nagpur
      20. Nanded
      21. Navi Mumbai
      22. Nashik
      23. Panvel
      24. Panvel Raigad
      25. Parbhani
      26. Pimpri-Chinchwad
      27. Pune
      28. Sangli-Miraj-Kupwad
      29. Satara
      30. Solapur
      31. Thane
      32. Ulhasnagar
      33. Vasai-Virar
    23. Manipur
      1. Imphal
    24. Meghalaya
    25. Mizoram
      1. Aizawl
    26. Nagaland
    27. Odisha
      1. Berhampore
      2. Bhubaneswar
      3. Cuttack
      4. Rourkela
      5. Sambalpur
    28. Pendjab
      1. Amritsar
      2. Bathinda
      3. Jalandhar
      4. Ludhiana
      5. Patiala
    29. Pondichéry
      1. Ozhukarai
      2. Pondichéry
    30. Rajasthan
      1. Ajmer
      2. Alwar
      3. Bharatpur
      4. Bhilwara
      5. Bikaner
      6. Jaipur
      7. Jodhpur
      8. Kota
      9. Pali
      10. Sikar
      11. Sri Ganganagar
      12. Udaipur
    31. Sikkim
    32. Tamil Nadu
      1. Ambattur
      2. Avadi
      3. Chennai
      4. Coimbatore
      5. Dindigul
      6. Erode
      7. Karaikudi
      8. Madurai
      9. Nagercoil
      10. Pallavaram
      11. Salem
      12. Thanjavur
      13. Thoothukudi
      14. Tiruchirappalli
      15. Tirunelveli
      16. Tiruppur
      17. Tiruvottiyur
      18. Vellore
    33. Telangana
      1. Hyderabad
      2. Karimnagar
      3. Khamman
      4. Miryalaguda
      5. Nizamabad
      6. Ramagundam
      7. Secunderabad
      8. Suryapet
      9. Warangal
    34. Tripura
      1. Agartala
    35. Uttarakhand
      1. Dehradun
      2. Haridwar
    36. Uttar Pradesh
      1. Agra
      2. Aligarh
      3. Amroha
      4. Bahraich
      5. Bareli
      6. Bénarès
      7. Bulandshahr
      8. Etawah
      9. Farrukhabad
      10. Fatehpur
      11. Firozabad
      12. Ghaziabad
      13. Gorakhpur
      14. Hapur
      15. Jawnpur
      16. Jhansi
      17. Kanpur
      18. Katni
      19. Khora
      20. Loni
      21. Lucknow
      22. Mathura
      23. Mau
      24. Meerut
      25. Mirzapur
      26. Moradabad
      27. Muzaffarnagar
      28. Noida
      29. Orai
      30. Prayagraj
      31. Rae Barelli
      32. Rampur
      33. Saharanpur
      34. Sambhal
      35. Shahjahanpur
      36. Unnao
  22. Israël
    1. Centre
    2. Haïfa
    3. Jérusalem
    4. Judée et Samarie
    5. Nord
    6. Sud
    7. Tel Aviv
  23. Italie
    1. Abruzzes
      1. Pescara
    2. Basilicate
    3. Calabre
      1. Reggio de Calabre
    4. Campanie
      1. Giugliano in Campania
      2. Naples
      3. Salerne
    5. Émilie-Romagne
      1. Bologne
      2. Ferrare
      3. Forlì
      4. Modène
      5. Parme
      6. Plaisance
      7. Ravenne
      8. Reggio d'Émilie
      9. Rimini
    6. Frioul-Vénétie Julienne
      1. Trieste
    7. Latium
      1. Latina
      2. Rome
    8. Ligurie
      1. Gênes
    9. Lombardie
      1. Bergame
      2. Brescia
      3. Milan
      4. Monza
    10. Marches
    11. Molise
    12. Ombrie
      1. Pérouse
      2. Terni
    13. Piémont
      1. Novare
      2. Turin
    14. Pouilles
      1. Bari
      2. Foggia
      3. Tarente
    15. Sardaigne
      1. Cagliari
      2. Sassari
    16. Sicile
      1. Catane
      2. Messine
      3. Palerme
      4. Syracuse
    17. Toscane
      1. Florence
      2. Livourne
      3. Prato
    18. Trentin-Haut-Adige
      1. Bolzane
      2. Trente
    19. Vallée d'Aoste
    20. Vénétie
      1. Padoue
      2. Venise
      3. Vérone
      4. Vicence
  24. Japon
    1. Aichi
    2. Akita
    3. Aomori
    4. Chiba
    5. Ehime
    6. Fukui
    7. Fukuoka
    8. Fukushima
    9. Gifu
    10. Gunma
    11. Hiroshima
    12. Hokkaido
    13. Hyogo
    14. Ibaraki
    15. Ishikawa
    16. Iwate
    17. Kagawa
    18. Kagoshima
    19. Kanagawa
    20. Kochi
    21. Kumamoto
    22. Kyoto
    23. Mie
    24. Miyagi
    25. Miyazaki
    26. Nagano
    27. Nagasaki
    28. Nara
    29. Niigata
    30. Oita
    31. Okayama
    32. Okinawa
    33. Osaka
    34. Saga
    35. Saitama
    36. Shiga
    37. Shimane
    38. Shizuoka
    39. Tochigi
    40. Tokushima
    41. Tokyo
    42. Tottori
    43. Toyama
    44. Wakayama
    45. Yamagata
    46. Yamaguchi
    47. Yamanashi
  25. Mexique
    1. Aguascalientes
    2. Basse-Californie
    3. Basse-Californie du Sud
    4. Campeche
    5. Coahuila
    6. Colima
    7. Chiapas
    8. Chihuahua
    9. Durango
    10. Guanajuato
    11. Guerrero
    12. Hidalgo
    13. Jalisco
    14. Mexico (État)
    15. Mexico (ville)
    16. Michoacán de Ocampo
    17. Morelos
    18. Nayarit
    19. Nuevo León
    20. Oaxaca
    21. Puebla
    22. Querétaro
    23. Quintana Roo
    24. San Luis Potosí
    25. Sinaloa
    26. Sonora
    27. Tabasco
    28. Tamaulipas
    29. Tlaxcala
    30. Veracruz de Ignacio de la Llava
    31. Yucatán
    32. Zacatecas
  26. Nouvelle-Zélande
    1. Auckland
    2. Baie de l'Abondance
    3. Canterbury
    4. Gisborne
    5. Hawke's Bay
    6. Îles Chatham
    7. Îles Kermadec
    8. Îles sub-antarctiques de Nouvelle-Zélande
    9. Manawatu-Whanganui
    10. Marlborough
    11. Nelson
    12. Northland
    13. Otago
    14. Southland
    15. Taranaki
    16. Tasman
    17. Waikato
    18. Wellington
    19. West Coast
  27. Pays-Bas
    1. Aruba
    2. Bonaire
    3. Brabant-Septentrional
      1. Bois-le-Duc
      2. Bréda
      3. Eindhoven
      4. Tilbourg
    4. Curaçao
    5. Drenthe
      1. Emmen
    6. Flevoland
      1. Almere
    7. Frise
      1. Leeuwarden
    8. Groningue
      1. Groningue
    9. Gueldre
      1. Apeldoorn
      2. Arnhem
      3. Ede
      4. Nimègue
    10. Hollande-Méridionale
      1. Alphen-sur-le-Rhin
      2. Delft
      3. Dordrecht
      4. La Haye
      5. Leyde
      6. Rotterdam
      7. Westland
      8. Zoetermeer
    11. Hollande-Septentrionale
      1. Alkmaar
      2. Amsterdam
      3. Haarlem
      4. Haarlemmermeer
      5. Zaanstad
    12. Limbourg
      1. Maastricht
      2. Venlo
    13. Overijssel
      1. Enschede
      2. Zwolle
    14. Saba
    15. Saint-Eustache
    16. Saint-Martin
    17. Utrecht
      1. Amersfoort
      2. Utrecht
    18. Zélande
  28. Pologne
    1. Basse-Silésie
    2. Basses-Carpates
    3. Couïavie-Poméranie
    4. Grande-Pologne
    5. Lublin
    6. Lubusz
    7. Łódź
    8. Mazovie
    9. Opole
    10. Petite-Pologne
    11. Podlachie
    12. Poméranie
    13. Poméranie-Occidentale
    14. Sainte-Croix
    15. Silésie
    16. Varmie-Mazurie
  29. Portugal
    1. Açores
    2. Alentejo
    3. Algarve
    4. Centre
    5. Lisbonne
    6. Madère
    7. Nord
  30. Royaume-Uni
    1. Akrotiri et Dhekelia
    2. Angleterre
      1. Angleterre de l'Est
        1. Basildon
        2. Cambridge
        3. Chelmsford
        4. Colchester
        5. Ipswich
        6. Luton
        7. Norwich
        8. Peterborough
        9. Southend-on-Sea
        10. Watford
      2. Angleterre du Nord-Est
        1. Middlesbrough
        2. Newcastle upon Tyne
        3. Sunderland
      3. Angleterre du Nord-Ouest
        1. Blackburn
        2. Blackpool
        3. Bolton
        4. Manchester
        5. Liverpool
        6. Oldham
        7. Preston
        8. Saint Helens
        9. Stockport
      4. Angleterre du Sud-Est
        1. Brighton
        2. Crawley
        3. Eastbourne
        4. Gillingham
        5. Oxford
        6. Portsmouth
        7. Reading
        8. Slough
        9. Southampton
        10. Woking
      5. Angleterre du Sud-Ouest
        1. Bournemouth
        2. Bristol
        3. Cheltenham
        4. Exeter
        5. Gloucester
        6. Plymouth
        7. Poole
        8. Swindon
      6. Grand Londres
        1. Londres
      7. Midlands de l'Est
        1. Derby
        2. Leicester
        3. Northampton
        4. Nottingham
      8. Midlands de l'Ouest
        1. Birmingham
        2. Dudley
        3. Coventry
        4. Oldbury
        5. Stoke-on-Tren
        6. Sutton Coldfield
        7. Smethwick
        8. Walsall
        9. West Bronwich
        10. Wolverhampton
        11. Worcester
      9. Yorkshire-et-Humber
        1. Bradford
        2. Huddersfield
        3. Kingston upon Hull
        4. Leeds
        5. Rotherham
        6. Sheffield
        7. York
    3. Anguilla
    4. Bermudes
    5. Écosse
      1. Aberdeen
      2. Dundee
      3. Édimbourg
      4. Glasgow
    6. Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud
    7. Gibraltar
    8. Îles Caïmans
    9. Îles Malouines
    10. Îles Pitcairn
    11. Îles Turques-et-Caïques
    12. Îles Vierges britanniques
    13. Irlande du Nord
      1. Belfast
    14. Montserrat
    15. Pays de Galles
      1. Barry
      2. Cardiff
      3. Newport
      4. Swansea
    16. Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha
    17. Territoire britannique de l'Antarctique
    18. Territoire britannique de l'océan Indien
  31. Russie
    1. Adyguée
    2. Altaï (kraï)
    3. Altaï (république)
    4. Amour
    5. Arkhangelsk
    6. Astrakhan
    7. Bachkirie
    8. Belgorod
    9. Briansk
    10. Bouriatie
    11. Carélie
    12. Crimée
    13. Daghestan
    14. Donetsk
    15. Iamalie
    16. Iaroslavl
    17. Ingouchie
    18. Irkoutsk
    19. Ivanovo
    20. Kabardino-Balkarie
    21. Kaliningrad
    22. Kalmoukie
    23. Kalouga
    24. Kamtchatka
    25. Karatchaïévo-Tcherkessie
    26. Khabarovsk
    27. Khakassie
    28. Khantys-Mansis
    29. Kherson
    30. Kemerovo-Kouzbass
    31. Kirov
    32. Komis
    33. Kostroma
    34. Kourgan
    35. Koursk
    36. Krasnodar
    37. Krasnoïarsk
    38. Léningrad
    39. Lipetsk
    40. Lougansk
    41. Magadan
    42. Moscou (oblast)
    43. Moscou (ville)
    44. Maris
    45. Mordovie
    46. Mourmansk
    47. Nénétsie
    48. Nijni Novgorod
    49. Novgorod
    50. Novossibirsk
    51. Oblast autonome juif
    52. Omsk
    53. Orenbourg
    54. Orel
    55. Ossétie-du-Nord-Alanie
    56. Oudmourtie
    57. Oulianovsk
    58. Penza
    59. Perm
    60. Primorié
    61. Pskov
    62. Riazan
    63. Rostov
    64. Sakha
    65. Sakhaline
    66. Saint-Pétersbourg
    67. Samara
    68. Saratov
    69. Sébastopol
    70. Smolensk
    71. Stavropol
    72. Sverdlovsk
    73. Tambov
    74. Tatarstan
    75. Tcheliabinsk
    76. Tchétchénie
    77. Tchoukotka
    78. Tchouvachie
    79. Tioumen
    80. Tomsk
    81. Toula
    82. Touva
    83. Transbaïkalie
    84. Tver
    85. Vladimir
    86. Volgograd
    87. Vologda
    88. Voronej
    89. Zaporojie
  1. (fr-fr) Tram En Commun S1#8 : les travaux débutent à Coronmeuse Consulté le .
  2. « Tram En Commun S3#11 : un tout nouveau pont des Tilleuls - RTC Télé Liège », sur www.rtc.be (consulté le )
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