Marie Annonciade de Habsbourg-Lorraine

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Marie Annonciade de Habsbourg-Lorraine
(de) Maria Annunziata von Habsburg-Lothringen
Description de cette image, également commentée ci-après
Marie Annonciade de Habsbourg-Lorraine vers 1905.

Titre

Princesse-abbesse du chapitre impérial des Dames nobles de Prague


(24 ans et 11 mois)

Prédécesseur Caroline Marie de Habsbourg-Toscane
Successeur Fonction supprimée
Biographie
Titulature Archiduchesse d'Autriche
Dynastie Maison de Habsbourg
Distinctions Ordre de la Croix étoilée
Ordre de la Reine Marie-Louise
Ordre souverain de Malte
Ordre de Sainte-Élisabeth
Nom de naissance Maria Annunziata Adelheid Theresia Michaela Carolina Louise Pia Ignatia von Habsburg-Lothringen
Surnom Miana
Naissance
Reichenau an der Rax, Autriche-Hongrie
Décès (à 84 ans)
Château de Vaduz, Liechtenstein
Sépulture Cathédrale Saint-Florin de Vaduz, Liechtenstein
Père Charles-Louis d’Autriche
Mère Marie-Thérèse de Portugal
Conjoint sans
Enfants sans
Religion Catholicisme romain

Description de l'image Coat of Arms of Archduchess Maria Annunciata of Austria (Order of Queen Maria Luisa).svg.

Marie Annonciade de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d’Autriche et princesse de Hongrie et de Bohême, née le à Reichenau an der Rax, en Autriche-Hongrie, et morte le au château de Vaduz, au Liechtenstein est un membre de la famille de Habsbourg, devenue abbesse séculière de l'ordre des nobles dames de Prague.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et maison[modifier | modifier le code]

Marie Annonciade (en allemand : Maria Annunziata Adelheid Theresia Michaela Carolina Louise Pia Ignatia von Habsburg-Lothringen) est la fille aînée de l’archiduc Charles-Louis d’Autriche (1833-1896) et de sa troisième épouse l’infante Marie-Thérèse de Portugal (1855-1944). Elle a une sœur cadette : Élisabeth (1878-1960)[1].

Elle est la nièce de l’empereur François-Joseph et de l'impératrice Élisabeth, la célèbre Sissi. Elle est la demi-sœur de François-Ferdinand d'Autriche, assassiné à Sarajevo le et la tante du futur Charles Ier d'Autriche[2].

Marie Annonciade, qui porte les prénoms de la défunte Marie-Annonciade de Bourbon-Siciles, seconde épouse de son père, est baptisée à Reichenau, le par Johann Baptist Rudolph Kutschker, archevêque de Vienne. Sa marraine est sa grand-mère maternelle Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg[3].

Depuis 1897, Marie Annonciade, qui jusqu'ici partageait ses subordonnés avec sa sœur cadette, est nantie de sa propre maison, composée d'un majordome (Ladislaus comte Pejacsevich von Veröcze, auquel succède Johann comte Nostitz-Rieneck) et d'une dame de cour (Irma Freein von Puteani), ainsi que d'une femme de chambre et d'un laquais[4],[5].

Fiançailles avec Siegfried en Bavière[modifier | modifier le code]

Photo de l'archiduchesse Marie Annonciade par Heinrich Eckert.

En 1902, durant un séjour auprès de François-Ferdinand, l'héritier austro-hongrois, Marie Annonciade revoit le duc Siegfried en Bavière, du même âge qu'elle. Les jeunes gens, qui se connaissent depuis de nombreuses années, sont cousins issus de germain[6],[N 1],[7]. Ils avaient même déjà envisagé de se fiancer avant d'abandonner ce projet à la fin de l'année 1900 car, aux yeux de Siegfried, la dot de Marie Annonciade était insuffisante pour mener le train de vie envisagé par le prince amateur, notamment, de chevaux de courses et de chasse[8]. Le , des fiançailles sont conclues, mais rompues deux mois plus tard car l'archiduchesse remarque combien l'état psychique de Siegfried est instable[9]. Il portait un revolver chargé en permanence, tirait depuis les fenêtres de sa demeure et évoquait son suicide. Siegfried se plaignait constamment d'hallucinations et était sujet à des idées de persécution[10].

Après la rupture[modifier | modifier le code]

Après la rupture de ses fiançailles, Marie Annonciade souhaite devenir religieuse bénédictine. Son oncle l'empereur François-Joseph ne lui permet pas de se cloîtrer, mais elle est déjà depuis le abbesse séculière de l'ordre des nobles dames de Prague (une situation qui lui permettait cependant de quitter cet état pour se marier) et y demeure la dernière abbesse jusqu'à ce que le , le gouvernement tchèque, dirigé par Karel Kramář, supprime le chapitre et confisque le palais et ses propriétés[11],[8].

Après la chute de la monarchie austro-hongroise en 1918, elle demeure, célibataire, tantôt dans la famille de l'impératrice Zita exilée, tantôt auprès de sa sœur Élisabeth et de son beau-frère, le prince Aloïs de Liechtenstein. Mélomane, l'archiduchesse est également mécène auprès d'associations musicales comme celle de Dreizehnlinden de Vienne.

Dernières années[modifier | modifier le code]

À partir de 1944, sa sœur Élisabeth et son mari Aloïs de Liechtenstein résident au château de Vaduz. Marie Annonciade de Habsbourg-Lorraine, s'installe auprès du couple princier et participe aux événements réunissant la famille de Liechtenstein et celle des Habsbourg. Son beau-frère Aloïs meurt en 1955, sa sœur Élisabeth en 1960. Marie Annonciade demeure à Vaduz jusqu'à sa mort survenue, subitement, à l'âge de 84 ans, le . Elle est inhumée dans la nécropole de la famille princière de Liechtenstein, dans la cathédrale Saint-Florin de Vaduz[1].

Honneurs[modifier | modifier le code]

Marie Annonciade est[12] :

Titulature[modifier | modifier le code]

  •  : Son Altesse Impériale et Royale l'archiduchesse Marie Annonciade d'Autriche, princesse royale de Hongrie et de Bohême.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La grand-mère paternelle de Siegfried August, Ludovica de Bavière, et la grand-mère paternelle de Marie Annonciade, Sophie de Bavière, sont sœurs.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Énache 1999, p. 33.
  2. Énache 1999, p. 32-33.
  3. Nemec 2010, p. 22.
  4. (de) « Österreichische Nationalbibliothek », sur ALEX.ONB, (consulté le ).
  5. (de) « Österreichische Nationalbibliothek », sur ALEX.ONB, (consulté le ).
  6. Nemec 2010, p. 100.
  7. Bilteryst, Defrance et van Loon 2022, p. 20.
  8. a et b Bilteryst, Defrance et van Loon 2022, p. 19-20.
  9. Bilteryst, Defrance et van Loon 2022, p. 22.
  10. Defrance 2007, p. 345-346.
  11. Énache 1999, p. 33-36.
  12. Énache 1999, p. 61.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • (de) Norbert Nemec, Erzherzogin Maria Annunziata (1876–1961) : Die unbekannte Nichte Kaiser Franz Josephs I, Vienne, Böhlau Verlag, , 313 p. (ISBN 978-3-20578-456-2).
  • Olivier Defrance, La Médicis des Cobourg : Clémentine d’Orléans, Bruxelles, Racine, , 368 p. (ISBN 978-2-87386-486-6 et 2-87386-486-9, lire en ligne).
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8)

Article[modifier | modifier le code]

  • Damien Bilteryst, Olivier Defrance et Joseph van Loon, « Les Biederstein, cousins oubliés de la reine Élisabeth, années 1875-1906 », Museum Dynasticum, vol. XXXIV, no 1,‎ , p. 2-26 (ISSN 0777-0936, lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article