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Yishay Garbasz

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Yishay Garbasz
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Yishay Garbasz, née en 1970 en Israël[1], est une artiste interdisciplinaire transgenre qui travaille dans les domaines de la photographie, de la performance et de l'installation[2]. Ses principaux sujets de travail sont le traumatisme et la transmission de la mémoire post-traumatique[3]. Elle travaille également sur les questions d'identité et d'invisibilité des femmes transgenres[4],[5].

Biographie[modifier | modifier le code]

Yishay Garbasz a appris à écrire à l'âge de 25 ans au Landmark College (en)[6].

Entre 2000 et 2004, elle étudie la photographie avec le photographe américain Stephen Shore au Bard College[7],[8] à New York.

En 2004 et 2005, elle reçoit la bourse Thomas J. Watson.

Elle vit à Berlin depuis 2005 et a également vécu à Taiwan, en Thaïlande, au Japon, en Corée, en Israël, aux États-Unis et en Angleterre[9].

En 2014, elle est victime d'un empoisonnement à la résine époxy lors de sa résidence en Corée du Sud. Elle en conserve des séquelles et a développé de l'asthme professionnel et des problèmes pulmonaires chroniques. Elle est également la première triathlète transgenre d'Allemagne[10]. Yishay Garbasz est par ailleurs ouvertement lesbienne[11],[12].

Œuvres remarquables[modifier | modifier le code]

2004-2009[modifier | modifier le code]

Dans son oeuvre Sur les traces de ma mère[13],[14] l'artiste explore les souvenirs traumatiques hérités de sa mère, rescapée de l'Holocauste. Pour ce projet, l'artiste a visité tous les endroits touchés par la vie de sa mère au cours de cette période. Le projet consistait en une exposition (Tokyo Wonder Site 2009[15], Wako Works of Art 2009[16], et Busan Biennale 2010[17]) et un livre. Ce livre a été nommé pour le prix allemand du livre photo en 2009[9].

2008-2010[modifier | modifier le code]

Dans son projet Becoming, l'artiste explore son propre corps et les changements survenus dans son corps un an avant et un an après son opération d'affirmation de genre à travers la création d'un zootrope à échelle humaine[18]. Ce projet a également pris la forme d'un flip book publié en 2010 [19] par Mark Batty Publisher. Le projet a également été inclus dans la Biennale de Busan en 2010 [20],[21],[22]. Pour ce travail, Yishay Garbasz a reçu en 2010 le prix de la femme cinéaste berlinoise de l'année[23].

2010[modifier | modifier le code]

Dans son projet Eat Me Damien, Yishay Garbasz regarde et se moque des pratiques prédatrices du monde de l'art et du commerce mondial. Dans cette œuvre, l'artiste place ses testicules prélevés lors d'une opération d'affirmation de genre dans un aquarium contenant du formaldéhyde, projet qui rappelle le travail de l'artiste britannique Damien Hirst[24],[25]. Yishay Garbasz a déclaré qu'elle avait toujours prévu d'utiliser ses organes génitaux d'une manière ou d'une autre et que cette idée spécifique l'avait emporté grâce à son titre[26].

2011[modifier | modifier le code]

Dans son Number Project, Yishay Garbasz se marque avec le numéro de matricule attribué à sa mère dans le camp nazi d'Auschwitz. Elle a photographié son bras ainsi qu'elle-même pendant un mois alors que la chair guérissait presque. Son objectif était de relier ce numéro après la mort de sa mère à la vie quotidienne afin de créer un lien avec le passé et de ne pas perdre quelque chose qui était constitutif de la vie de sa mère[27].

2014[modifier | modifier le code]

Rituel et réalité explore le traumatisme de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Des photographies et des vidéos couleur (chacune d'une durée de 9 à 12 minutes) sont accompagnées d'un audioguide qui décrit le voyage de trois semaines de l'artiste à travers la zone d'exclusion de Fukushima en 2013 ainsi que les conséquences plus générales de la catastrophe nucléaire[28],[29].

2015[modifier | modifier le code]

Connexions rompues : faites ce que je dis ou ils vous tueront est une exploration de la façon dont les clôtures, en tant que barrières physiques, créent une peur qui permet aux gouvernements de manipuler leur peuple[30]. Cette œuvre a été exposée à la Ronald Feldman Gallery de New York en 2015[30]. Elle se centre sur les voyages de l'artiste en Corée, à Belfast et en Cisjordanie, où la proximité des groupes belligérants n'est séparée que par de ce genre de barrières. Yishay Garbasz a utilisé une combinaison de photographies, de vidéos et de sculptures pour l'exposition[31]. Dans une interview, l'artiste développé l'idée selon laquelle les barrières concernent « l'altérité » et que « moins vous avez de contacts, plus il est facile de faire de l'autre un monstre », revenant sur ses luttes personnelles en tant que femme transgenre[26].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Great Women Artists, Phaidon Press, (ISBN 978-0714878775), p. 148
  2. (en) « Collecting the lost pieces of a soul [[:Modèle:Pipe]] The Japan Times », japantimes.co.jp, (consulté le )
  3. (en) « Walking Into Conflict: Trans Woman and Visual Artist Yishay Garbasz on Chronicling Trauma [[:Modèle:Pipe]] Eliza Steinbock », huffingtonpost.com, (consulté le )
  4. « 10 Transgender Artists Who Are Changing The Landscape Of Contemporary Art », huffingtonpost.com, (consulté le )
  5. (en) « "We have to think intersectionally"—Yishay Garbasz on the politics of allyship and solidarity », sur Versobooks.com (consulté le )
  6. (en) « Third Text », sur thirdtext.org (consulté le )
  7. (de) Björn Rosen, « Blick ins Innere », sur Jüdische Allgemeine, (consulté le )
  8. (en) « Bard College | The Photography Program | Alumni », sur photo.bard.edu (consulté le )
  9. a et b (en-US) « Yishay Garbasz Interview – Uncovering PTSD & The Holocaust Through Art – THIIIRD Magazine », (consulté le )
  10. (en) « These Higher-Weight Female Athletes Are Shattering Myths About Fitness », sur U.S. News & World Report,
  11. (en) « Walking Into Conflict: Trans Woman and Visual Artist Yishay Garbasz on Chronicling Trauma », HuffPost, (consulté le )
  12. (de) Sebastian Teuchner, « #48 Lesbian Visibility Day ~ QueerFunk LAUT! - Der Podcast », podcast.de (consulté le )
  13. Yishay Garbasz, In my mother's footsteps, Hatje Cantz Pub., (ISBN 9783775723985, OCLC 310395761)
  14. (en) « Conscientious | Review: In My Mother's Footsteps by Yishay Garbasz », jmcolberg.com (consulté le )
  15. (en) « Tokyo Wonder Site », tokyo-ws.org (consulté le )
  16. (en) « Yishay Garbasz - artforum.com / critics' picks », artforum.com (consulté le )
  17. (en) « "Living in Evolution" - artforum.com / critics' picks », artforum.com (consulté le )
  18. (en-US) « Body // Trauma and Identity: An Interview with Yishay Garbasz », Berlin Art Link, (consulté le )
  19. Garbasz, Yishay, Becoming, New York, N.Y., First, (ISBN 9781935613008, OCLC 503041947)
  20. (de) « Frauen und Männer: Die Kunst zu leben - Zeitung Heute - Tagesspiegel », tagesspiegel.de (consulté le )
  21. « Robot Check », Amazon
  22. Erickson-Schroth, L. et Boylan, J.F., Trans Bodies, Trans Selves: A Resource for the Transgender Community, Oxford University Press, (ISBN 9780199325351, lire en ligne), p. 553
  23. (en-US) « Becoming – Yishay Garbasz » (consulté le )
  24. (en) « The New York Times », tmagazine.blogs.nytimes.com, (consulté le )
  25. (en) « Seven Art Fair to Return to Art Basel Miami Beach », Observer, (consulté le )
  26. a et b (en-US) « BODY // Trauma and Identity: An Interview with Yishay Garbasz | Berlin Art Link », Berlin Art Link,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. (en) « The Unsightly and the Unseen: Yishay Garbasz at Home at the Border », irw.rutgers.edu (consulté le )
  28. (en) Ken Johnson, « Yishay Garbasz: ‘Ritual and Reality' », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. (en) « Japanese Photography Responds to 2011 Earthquake, Tsunami and Nuclear Disaster in MFA Exhibition, "In the Wake" | Museum of Fine Arts, Boston », mfa.org (consulté le )
  30. a et b (en) « The Unsightly and the Unseen: Yishay Garbasz at Home at the Border », irw.rutgers.edu (consulté le )
  31. (en) « Yishay Garbasz: Severed Connections: Do what I say or they will kill you | Ronald Feldman Gallery | Artsy », www.artsy.net (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]