Utilisateur:TCY/Immeuble, 10 rue de Solférino (Paris)

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Le 10 rue de Solférino en 2010

L'immeuble du 10 rue de Solférino, dans le 7e arrondissement de Paris, est un ancien hôtel particulier du XVIIIe, agrandi à la période haussmannienne. Domicile de la famille de Broglie à la fin du XIX et début du XX, siège de la fédération CGT des fonctionnaires dans les années 1930 et du ministère de l'Information sous le régime de Vichy, il est surtout connu pour avoir été la siège du Parti socialiste français entre 1980 et 2018, le nom rue de Solférino ou simplement Solférino, par métonymie désignait dans les médias la direction du Parti socialiste.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'immeuble se trouve, dans le nord-est du 7e arrondissement de Paris au 10, rue de Solférino, à l'angle avec la rue de l'Université, à la limite du quartier des Invalides et du quartier Saint-Thomas-d'Aquin (48° 51′ 35,8″ N, 2° 19′ 23,2″ E).

Histoire[modifier | modifier le code]

L'hôtel particulier est construit en 1772 et est la propriété du baron Staël-Holstein, le fils de Madame de Staël[1]. La rue de Solférino est percée en 1866, sous le Second Empire, lors des grands travaux haussmanniens dans la capitale. Le bâtiment est alors la propriété de la famille Say, qui a fait fortune dans le sucre et dont hérite Marie Say.


devient alors la propriété de l'homme d'État et président de Saint-Gobain Albert de Broglie de 1966 jusqu'à sa mort en 1901[1]. Sa belle-fille en fait un salon littéraire couru où viennent Marcel Proust ou Jean Cocteau[1]

En difficultés financières, Marie Say doit vendre son hôtel particulier[2] et en 1934, la Fédération générale des fonctionnaires de la CGT achète l'immeuble[3] grâce à une souscription auprès de ses adhérents[2]. Mais à l'été 1940, le régime de Vichy dissout les syndicats et confisque leurs biens. L'immeuble est alors occupé pendant l'Occupation par le ministère de l'Information, principalement en charge de la propagande pour le régime[3]. Le 28 juin 1944, l'ultra-collaborationniste Philippe Henriot y est abattu, dans sa chambre, par un commando d'une quinzaine d'hommes du COMAC, le Comité militaire de la Résistance, mené par Charles Gonard (le commando avait prévu initialement de l'enlever mais devant la résistance d'Henriot décide de l'abattre)[3]. Le 18 août 1944, lors de la libération de Paris, l'immeuble, dans lequel des miliciens se trouvent encore, est pris d'assaut et occupé par des résistants issus du syndicalisme fonctionnaire[3].

L'immeuble revient alors au syndicat des fonctionnaires CGT, puis lors de la scission de ce mouvement en 1948, aux différents syndicats fonctionnaires issus de cette scission: UGFF-CGT, FGF-FO et FEN[3]. Le projet de faire du bâtiment une « maison commune du syndicalisme » n'aboutit pas et il est acheté en 1978 par l'Union nationale des mutuelles de retraite des instituteurs et des fonctionnaires de l'Éducation nationale (Umrifen)[2]. L'immeuble comprend alors 3 000 m2 de bureaux et quelques appartements de fonction[2].

En 1980, le Parti socialiste, trop à l'étroit dans ses locaux de la place du Palais-Bourbon, achète le bâtiment et s'y installe au début de 1981.

En 2017, le Parti socialiste en crise financière après ses défaites électorales[2], décide de le mettre en vente. La société Apsys, une société foncière dont l'activité principale est de créer et de gérer des centres commerciaux, achète le bâtiment pour 45,5 millions d'euros[4] et engage alors deux ans de travaux avec l'architecte Jean-Paul Viguier. pour le transformer en bureaux de prestige, livrables à l'automne 2021[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Elsa Dicharry, « Le 10 Solferino se prépare pour sa nouvelle vie de bureau », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c d et e Laure Bretton, « Solférino : mémoires d’éléphants », Libération,‎ .
  3. a b c d et e Emmanuelle Giuliani, « Petite histoire du 10, rue de Solférino, siège du Parti socialiste », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Jean-Bernard Litzler, « Qui a racheté le siège parisien du PS et que compte-t-il en faire? », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).

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