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Utilisateur:Sophie Luqué/Brouillon

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Centre hospitalier spécialisé Charles-Perrens
Image illustrative de l’article Sophie Luqué/Brouillon
Bâtiment administratif du centre hospitalier Charles-Perrens
Présentation
Coordonnées 44° 49′ 29″ nord, 0° 36′ 07″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Ville Bordeaux
Adresse 121 rue de la Bechade

33076 Bordeaux

Fondation 1890
Site web http://www.ch-perrens.fr/
Services
Spécialité(s) Psychiatrie, psychiatrie d'urgence, pédopsychiatrie, addictologie
(Voir situation sur carte : Bordeaux)

L’hôpital psychiatrique Charles Perrens est un centre médical se trouvant au 121 rue de la Béchade à Bordeaux. Avant cela, l’asile se trouvait dans le Quartier Saint-Jean.  Il s’est ensuite appelé Asile des Aliénés de Bordeaux et a été transféré dans l’ancien Château-Picon. Il est rattaché depuis 1974 à un grand ensemble hospitalier : le Centre hospitalier Charles Perrens. Le bâtiment de l'hôpital psychiatrique est la partie la plus ancienne du centre hospitalier. Il est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 1997[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les origines[modifier | modifier le code]

Une légende est née à propos des origines de l'actuel Hôpital Charles Perrens. Celle-ci raconte qu’un marchand du début du XVIème siècle,  Arnaud Giraud, aurait créé l’Enclos -Guiraud. Cet asile serait le premier asile de Bordeaux.

Les affaires d’Arnaud Giraud se portent bien grâce au développement du port de Bordeaux ; on raconte que c’est un marchand prospère. La ville de Bordeaux est, à l’époque, un port de marchandise très important. Le marchand perd, alors, un navire en mer. Ce navire cause la perte de Arnaud Giraud. A la suite de cet épisode, il perd la tête et devient fou. Quelques temps plus tard, il est en rémission. En effet, son bateau égaré est revenu au port. Pour fêter son retour à la raison et aider les personnes qui étaient dans la même situation que lui, il décide de construire un bâtiment consacré aux fous dans le quartier Saint-Jean à Bordeaux. Le bâtiment s’appelle alors l’Enclos - Guiraud et aurait été construit en 1551. Il s’agirait à l’époque de 24 maisonnettes donnant sur un petit jardin.

Les sources se contredisent sur la véracité de la légende. L’enclos aurait été racheté par les Jurats de Bordeaux. L’asile est utilisé dans le but d’accueillir les pestiférés à partir de 1586.Il se situe dans le quartier Saint-Jean, il est excentré de la ville.

Déjà, à l’époque, l’hôpital était attenant à d’autres centres de soins. Des demandes royales modifient le lieu au fil des années : on y ajoute une Maison de Force en 1757 pour les prostitués et un Dépôt de Mendicité pour les exclus de la société et les miséreux. Ces changements sont dus à des politiques royales mises en place pour aider mais aussi pour mettre ces personnes aux ban de la société. On mélange alors les mendiants, les prostitués et les fous.

L’ancien enclos conserve son but premier : l’accueil d’aliénés. Le bâtiment est remanié durant toutes ces années, on y ajoute des loges réservées aux fous et  une fontaine en 1761. Un concierge s’occupe de l’entretien du lieu.

La fin de l’Ancien Régime marque un temps d’arrêt dans les soins prodigués aux fous. Les financements se font plus rares et les internés vivent dans des conditions très difficiles. L’administration de l’asile est alors centralisé avec la Maison de Répression. Ce sont ensuite les Soeurs de Nevers qui prennent la direction des lieux.

Le bâtiment quittera le quartier de Saint-Jean au cours du XIXème pour s’éloigner de la ville, cette dernière s’aggrandissant.[2]

Au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

En 1802, les Hôpitaux bordelais qui étaient gérés par une commission d’administrations choisissent l’Enclos Arnaud Guiraud pour abriter le nouvel Asile d’aliénés de Bordeaux qui devient vite l’Asile Saint-Jean. L’hospice reçoit 80 hommes et femmes qui sont confiés aux sœurs de la congrégation de Nevers. A cause d’un manque de place important, la structure fait construire un pensionnat pour les patients les plus fortunés en 1808, puis une cour et des cellules entre 1804 et 1814.[3]

L’asile Saint-Jean est mis sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur par la loi du 30 juin 1838,  c’est alors au préfet que revient la responsabilité de nommer un directeur à la structure.

C’est à partir de 1845 que la mixité est interdite dans l’asile Saint-Jean qui transfert ses patients hommes contre des patientes de l’asile de Cadillac, pour devenir un hospice pour femmes. Au même moment, l’asile connaît la fin de profondes mutations sur la prise en charge sociale des malades, le suivi médical, etc. Pour autant la différence de traitement entre les patients suivant leur classe sociale était visible, en particulier pour le logement.[4]

Dans les années 1850, un conflit éclate entre la direction de l’asile et la ville Bordeaux à propos d’un déménagement forcé de l’asile. La cour d’Agen donne raison à la ville de Bordeaux en 1883 et l’asile Saint-Jean est obligé de quitter sa structure avant la fin de l’année 1889. En termes de compensation, la ville de Bordeaux accepte de participer aux frais de la construction d’un nouvel asile à la hauteur de 300 000 francs.

La commission de surveillance et le médecin-chef valide le choix du domaine du Château-Picon de la veuve Faugas qui est acheté le 21 mai 1886. La construction du nouvel asile est confiée à l’architecte Jean-Jacques Valleton qui est assisté du médecin-chef Taguet afin de répondre au mieux possible aux besoins aliénistes. Suite à un tour d’Europe des architectures asilaires, Valleton propose un premier projet le 29 juillet 1886 mais ce sera son second projet qui sera validé à la fin de l’année 1886.

Le plan s’inspire de l’hôpital Saint-Saviour’s Union Infirmary de Champion Hill. Il est réparti en trois blocs avec les fonctions administratives et religieuses au centre, qui sont encadrées par plusieurs pavillons disposés en double-peigne autour d’une galerie centrale(est/ouest).

Les travaux débutèrent en 1887 mais face à des problèmes économiques et à un retard des travaux, seulement 8 pavillons sur 12 furent construit en 1889. La construction se termina le 28 juillet 1890 et les premiers patients arrivèrent le 2 août.

En 1893, l’asile manquait de place pour les 677 patients qu’il abritait et la direction fut obligée d’édifier entre 1895 et 1897, quatre nouveaux pavillons puis deux autres entre 1906 et 1908 afin de répondre aux besoins des malades. Le nouvel asile d’aliénés Château-Picon recouvrait 22 ha, dont un pensionnat pour les patients fortunés de 3ha et coûta 2 300 000 francs.[5]

Du XXe à nos jours[modifier | modifier le code]

Après un siècle de soins réservés aux femmes, l’hôpital psychiatrique Château-Picon devient mixte à partir de 1972.  Il prend une nouvelle appellation en 1974 : L’asile public des aliénés de Bordeaux devient le Centre Hospitalier Charles-Perrens, en l’hommage à l’ancien médecin-chef du château-Picon entre 1920 et 1952. Ce changement symbolique représente la rupture avec le passé vers une nouvelle politique de « santé-mentale » orientée par la sectorisation et les soins extra-hospitaliers.[6]

Depuis le 9 septembre 1997, le centre hospitalier est partiellement inscrit aux Monuments Historiques. L’arrêté concerne les façades, les toitures des deux bâtiments occidental et oriental encadrant la cour d’honneur, les anciennes cuisines, les anciens pavillons des bains, la chapelle et la fontaine datée de 1761.

De nos jours, le centre hospitalier Charles-Perrens est situé près de l’Université de Bordeaux et du groupe hospitalier Pellegrin CHU de Bordeaux. Il est considéré depuis ces trente dernières années comme un pôle d’innovations dans les domaines des soins psychiatriques, d’enseignement et de la recherche.

L’architecture du Château-Picon [modifier | modifier le code]

C’est durant le XIXe siècle que se développa la pensée aliéniste avec des notions comme la séparation des sexes, la répartition des malades, l’importance des espaces de promenades et de liberté, etc. L’architecte Valleton et le Dr Taguet ont donc réfléchis à une architecture fonctionnelle suivant les besoins inhérents aux soins psychiatriques.

L’hygiène était l'une des préoccupations principales lors de l’élaboration du nouvel asile, la buanderie est mise à l’écart des pavillons, chaque pavillon possède des toilettes et des lavabos. La présence du ruisseau du Peugue apportait aussi une source d’eau nécessaire aux soins médicaux et à l’hygiène.

Dans la lignée de Paul Abadie et Viollet-le-Duc, Jean-Jacques Valleton était un représentant du néo-gothique et de l’architecture fonctionnaliste. On peut ressentir ses influences à travers la construction du Château-Picon. En effet, l’architecture générale de l’asile est d’inspiration gothique (arc-brisées, contreforts plus ou moins saillants, voûtes, etc.), elle est d’autant plus visible sur la tour du château d’eau semblable à une tour d’une imposante forteresse médiévale. De plus, les cuisines sont inspirées de celles de l’Abbaye de Fontevrault avec de grands arcs-brisés, etc. En parallèle, Valleton utilise de nouveaux matériaux industriels à l’image de la fonte que l’on retrouve dans les colonnes des pavillons par exemple.

La décoration est pratiquement inexistante, on en retrouve surtout dans le bâtiment administratif et la chapelle. L’explication de cette austérité se trouve sans doute dans la pensée aliéniste qui préconise peu de décors aux yeux des patients qui pourraient les « fantasmer », mais aussi par l'influence de Viollet-le-Duc qui pensaiit le décor avec parcimonie.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et Références[modifier | modifier le code]

  1. « Mérimée - Centre hospitalier Charles Perrens », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  2. Liliane Leclerc, Le centre hospitalier Charles Perrens, ex Château-Picon. Un chef d'oeuvre de l'architecture asilaire et rationaliste à Bordeaux à la fin du XIXème siècle. (Mémoire de maîtrise d'Histoire de l'art, CERCAM, Université Bordeaux III),
  3. Maison de santé de Château-Picon, affections mentales, Bordeaux, Terpereau (Bordeaux) (lire en ligne)
  4. Josserand, P., Rapport du directeur sur les origines de l'asile, ses transformations diverses et son autonomie, avec documents à l'appui / [signé P. Josserand] ; Asile des femmes aliénées de Château-Picon à Bordeaux, (lire en ligne)
  5. « La petite histoire du Château-Picon »
  6. « Centre hospitalier Charles Perrens »