Aller au contenu

Utilisateur:Observateur0/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Histoire du mouvement féministe en Tunisie
Image illustrative de l’article Observateur0/Brouillon
Logotype officiel.

Histoire du mouvement féministe en Tunisie

Nation pionnière et avant gardiste dans le monde arabe-musulman, la Tunisie fut une terre propice au changement sociétal, les mutations sociétales se sont développés dans le pays du Jasmin en contexte colonial avec l'irruption dans la société civile de mouvements féministes.

Féminisme sous le protectorat français ; les précurseurs du féminisme tunisien :

Création en 1936 de l’Union musulmane des femmes en Tunisie (UMFT) par Bchira Ben M’rad, cette organisation de nature proto féministe est la première a avoir été crée en Tunisie

L’intellectuel et syndicaliste tunisien, Taher Haddad est une figure éminente dans l’émergence du mouvement féministe dans le paysage social tunisien en contexte colonial, militant convaincu il oeuvra à l’émancipation de la femme tunisienne et à l’abolition de le polygamie. Cette volonté d'œuvrer à l’émancipation de la condition féminine se rattache à un courant de pensée qui est celui du réformisme tunisien du XIXème siècle initié par la figure de Kheiredinne Pacha, grand vizir de Tunis entre 1873 et 1877. Plus largement, sous l’impulsion du mouvement de la Nahda (la renaissance), le monde musulman cherchait à revivifier la religion musulmane en recourant aux portes de l’ijtihad qui se déclinait par une lecture ou plutôt relecture des textes sacrées avec un versant progressiste, rompant ainsi avec littéralisme prédominant à l’époque. Le mouvement de Nahda est ainsi le catalyseur du réformisme tunisien qui sera repris par Taher Haddad dans son oeuvre “Notre femme : la législation et la société”,  qui parut en 1930. Cet ouvrage est d’une portée révolutionnaire dans une société encore profondément ancrée dans un conservatisme ambiant, il sera ainsi l’écueil d’une multitude de propositions commes celles d’abolir la polygamie, d’instaurer l’égalité successoralle en héritage entre les femmes et les hommes, et défendra par ailleurs l’idée que le port du voile n’est pas obligatoire en islam. Cette lecture hétérodoxe des textes sacrés lui vaudra les représailles de certains théologiens de l’institution religieuse de la Zitouna, tels que Mohamed Salah Ben M’rad qui publia un écrit pamphlétaire dénonçant l’hétérodoxie de Taher Haddad par l’écrit suivant publié en 1931 : “Le deuil sur la femme d’Al Haddad”.

II. Le féminisme post indépendance dans un contexte bourguibien

Bien que la Tunisie bourguibienne était présentée sous les auspices d’un pays allant épouser le progressisme, il n’en demeure pas moins que le dirigeant du Néo Destour, Habib Bourguiba eut pour action d'annihiler le mouvement féministe tunisine. En effet, le président de la République Tunisienne, Habib Bourguiba, en venait même à dissoudre l’association de l’Union musulmane des femmes en Tunisie en 1957 qui la remplaca par l’Union Nationale de la femme tunisienne, s’appropriant les jalons du féminisme posée par Bchira Ben M’rad pour mettre en place un féminisme d’état. Cette tentative d’effacement mémorielle fut significative car Bchira Ben M’rad tomba dans l’oubli malgré sa prédominance intellectuelle en contexte protectorale.

III. Le féminisme post révolutionnaire en Tunisie ; entre acquis et remise en question

Sous la présidence de Béji Caid Essebssi, celui-ci mis en place la commission des libertés individuelles et de l’égalité en août 2017, celle-ci présidée par la féministe et avocate Bochra Belhaj Hmida.  Cet élan modernisant au niveau des réformes sociétales n’est pas sans rappeler le code du statut personnel de 1957. émis par la monarchie beylicale Tunisie, faisant du pays jasmin la nation le plus avant gardiste du monde arabo-musulman en matière de progressisme.

Dans cette perspective, le président tunisien Béji Caid Essebsi  rapports quotidiens sont rendus par cette commission à la présidence de la république avec des propositions de réformes du code civil et pénal tunisien en concordance avec des motivations féministes et égalitaires, sous l’impulsion de cette commission le débat sur l’héritage s'invitent dans le débat public suscitant à la fois enthousiasme et réticence dans la société civile. Cet élan modernisant et féministe est néanmoins considérablement ralenti par l’arrivée au pouvoir du président conservateur Kais Saied qui a rappelé à de multiples reprises son opposition au projet de lan commission des libertés individuelles et de l’égalité notamment en matière d’héritage successorale entre les femmes et les hommes.