Utilisateur:Neurotherapie BNFBK/Brouillon

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1. La neurothérapie : Définition[modifier | modifier le code]

La neurothérapie, aussi appelée biofeedback (ou encore rétrocontrôle biologique, rétroaction biologique ou biorétroaction) ou neurofeedback quantitatif (qui est un domaine de spécialité du biofeedback), est une méthode non médicamenteuse d’apprentissage par entraînement en temps réel des activations du corps physiologique associées à des états émotionnels ou à des dysfonctionnements musculaires.

La neurothérapie vise à améliorer le fonctionnement du système nerveux central. Elle se base sur le principe de la neuroplasticité, qui est la capacité du cerveau à se reconfigurer et à créer de nouvelles connexions neuronales en réponse à l'expérience et à l'apprentissage.

La neurothérapie repose sur l'utilisation d'appareils de mesure, tels que l'électroencéphalographie (EEG) ou l'imagerie cérébrale, pour évaluer l'activité cérébrale d'un individu. En utilisant ces appareils, la neurothérapie évalue l'activité cérébrale et corporelle d'un individu. Ces mesures sont ensuite utilisées pour fournir des retours en temps réel sur les schémas d'activité cérébrale ou corporelle, ce qui permet à la personne de prendre conscience de ces schémas et d'apprendre à les modifier volontairement.

La neurothérapie offre une approche personnalisée et ciblée pour aider les individus à optimiser leur fonctionnement et à améliorer leur bien-être global.

La neurothérapie englobe les différentes approches psychophysiologiques utilisées par les thérapeutes pour traiter les troubles et les maladies. Dans le cadre du neurofeedback quantitatif, la psychophysiologie repose sur des données quantifiées liées à des aspects tels que la concentration, la vigilance et la gestion des émotions. Le biofeedback, quant à lui, peut se baser sur des variations observées au niveau de l'activité artérielle, sanguine, cardiaque ou respiratoire.

L'évaluation de l'équilibre, de la posture, du tonus musculaire global et de la stature générale permet de faire des corrélations entre les données quantifiées issues de l'EEG quantitatif et des capteurs de biofeedback, ainsi que les sensations ressenties par la personne en entraînement.

Par exemple, lorsqu'une personne éprouve des émotions intenses, le biofeedback peut révéler des variations au niveau de la résistance cutanée.

Lors de tâches cognitives spécifiques, les modifications des potentiels cérébraux sont analysées et mesurées grâce au neurofeedback EEG quantitatif.

Le neurofeedback permet d'observer les effets d'un entraînement ciblé lorsqu'une personne se trouve dans un état de conscience modifié spécifique, qu'il s'agisse d'un état naturel comme les rêves, d'un état altéré induit par la consommation de substances telles que l'alcool ou les médicaments, ou d'un état volontaire comme la méditation ou l'état hypnagogique. Lorsque ces états de conscience sont modifiés, le biofeedback permet de prendre conscience des diverses modifications sensorielles et des phénomènes endocriniens associés, qui peuvent être liés à des perturbations de l'humeur, des troubles du sommeil profond, du syndrome d'apnées du sommeil ou d'autres troubles liés à des activités corporelles (sub)conscientes.

Grâce à un système de rétroaction, le comportement et les pensées de l'individu sont corrélés avec son fonctionnement physiologique. Cela permet à l'utilisateur de prendre conscience en temps réel de son état physique et mental tout au long de son entraînement.


Cette rétroaction permet d’être conscient des changements qui s’opèrent dans le corps ou le cerveau et d’être actif face à ces changements[1].

La répétition des séances d’entraînement permet l’atteinte d’un objectif en particulier, défini en première séance avec le praticien. Il s’agit d’un objectif réaliste et atteignable en lien avec l’amélioration de sa santé physique et/ou mentale grâce à l’autorégulation du corps (via les fonctions physiologiques) et l’esprit (via le système nerveux). Ces autorégulations confèrent ainsi une plus grande maîtrise des réponses physiologiques et des fonctions exécutives du cerveau[2].

Le praticien pose, outre un objectif final à atteindre, trois autres objectifs de traitement et d’apprentissage qui sont la prise de conscience de son fonctionnement physique, mental et émotionnel ; sa capacité à s’autoréguler et changer de façon consciente ses différents états physiques et mentaux ; la mise en pratique quotidienne des techniques apprises en séance de neurothérapie[3].

Ces méthodes de biofeedback et neurofeedback sont holistiques. Elles se basent donc sur le principe que le corps et l’esprit sont liés, autrement dit que les changements apportés au corps influent sur le cerveau et que les changements neuronaux influent sur le corps[4].

Elles sont basées sur des données probantes, autrement dit sur des données statistiques et de référence issues de la recherche en laboratoire ; en psychophysiologie et en thérapie comportementale.

En conséquence, cette thérapie par rétroaction entretient un lien étroit avec la recherche fondamentale et appliquée afin de mieux comprendre ou vérifier des principes et actions liés aux mécanismes physiologiques et neurophysiologiques.


1.1. Le Biofeedback[modifier | modifier le code]

Le biofeedback est une méthode thérapeutique qui vise à améliorer la santé et les performances physiques des personnes qui s’entraînent. Des capteurs sont placés à différents endroits du corps pour mesurer et modifier de façon consciente et volontaire les activités physiologiques telles que la tension musculaire et artérielle, la température cutanée, la respiration, la fréquence cardiaque, la conductance cutanée ou le volume sanguin.

Ces capteurs traduisent les informations enregistrées en signaux visuels ou sonores qui parviennent à la personne qui s'entraîne en temps réel. Ces retours lui permettent de prendre conscience des changements subtils qui se produisent dans son corps et d'apprendre à les influencer consciemment.

Le Biofeedback permet donc d'apprendre à s'autorégulation afin d'améliorer sa santé et son bien-être.

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1.2. Le Neurofeedback[modifier | modifier le code]

Le neurofeedback est un domaine de spécialité du biofeedback qui permet à l’utilisateur d’entraîner son cerveau dans l’optique de corriger des troubles neurologiques ou médicaux. Des capteurs posés à différents endroits du crâne permettent au praticien de mesurer, grâce à un EEG quantitatif, l’activité cérébrale exprimée en hertz. Grâce à un EEG de référence lié à une base de données normative, l’ordinateur analyse les dysfonctions cérébrales pour que l’utilisateur puisse localiser ses troubles dans le cerveau et connaître les régions et zones cérébrales à entraîner.

La neurothérapie est souvent utilisée pour traiter des problèmes tels que les troubles du spectre autistique, les troubles de l'attention et de l'hyperactivité (TDAH), les troubles de l'humeur et d'autres troubles neurologiques ou psychologiques. En aidant les individus à réguler leur activité cérébrale, le neurofeedback vise à améliorer leur fonctionnement mental, émotionnel et comportemental.

Il existe plusieurs types de neurofeedback, dont  :

  1. Le Neurofeedback fréquence/puissance : C'est une forme de neurofeedback qui se concentre sur les mesures de la fréquence et de la puissance des ondes cérébrales. Le neurofeedback fréquence/puissance utilise des capteurs pour mesurer les différentes fréquences des ondes cérébrales (comme les ondes alpha, bêta, delta et thêta) ainsi que leur puissance relative. Ces mesures sont ensuite utilisées pour fournir un retour d'information en temps réel à la personne, l'aidant à apprendre à réguler et à modifier ses schémas d'ondes cérébrales.
  2. Le Neurofeedback à potentiel cortical lent (SCP-NF) : Le neurofeedback à potentiel cortical lent, également appelé SCP-NF (Slow Cortical Potential Neurofeedback), se concentre spécifiquement sur les potentiels corticaux lents du cerveau. Ces potentiels sont des variations lentes de l'activité électrique cérébrale qui se produisent sur des périodes de temps plus longues. Le SCP-NF vise à permettre à une personne de réguler et de modifier ces potentiels corticaux lents, ce qui peut avoir des effets sur divers aspects du fonctionnement cérébral et du comportement.
  3. Le Système de neurofeedback à basse énergie (LENS) : Le système de neurofeedback à basse énergie, également connu sous le nom de LENS (Low Energy Neurofeedback System), est une approche spécifique de neurofeedback qui utilise de faibles signaux électromagnétiques pour stimuler le cerveau. Au lieu de fournir un retour d'information en temps réel à partir de mesures électriques du cerveau, le LENS envoie de courtes impulsions électromagnétiques imperceptibles pour la personne. On pense que cela facilite la réorganisation des schémas neuronaux et peut aider à traiter certains problèmes de santé mentale et neurologiques.
  4. Le Neurofeedback d'hémoencéphalographie (HEG) : Le neurofeedback d'hémoencéphalographie, ou HEG (Hemoencephalography Neurofeedback), est une forme de neurofeedback qui se concentre sur les mesures du flux sanguin cérébral. Il utilise des capteurs placés sur le cuir chevelu pour mesurer les changements dans le flux sanguin dans le cerveau, en particulier dans la région préfrontale. Ce type de neurofeedback vise à aider une personne à apprendre à réguler le flux sanguin cérébral, ce qui peut avoir des effets sur les fonctions cognitives et émotionnelles.
  5. Le Neurofeedback Z-score en direct : Le neurofeedback Z-score en direct est une approche avancée de neurofeedback qui utilise des mesures statistiques pour comparer les données en temps réel d'une personne à une base de données de référence. Les mesures sont converties en scores Z, qui indiquent la déviation par rapport à la moyenne de référence. Ce type de neurofeedback permet une évaluation plus objective des schémas d'activité cérébrale et peut aider à fournir un retour d'information plus précis et personnalisé pour la régulation des ondes cérébrales.
  6. La Tomographie électromagnétique basse résolution (LORETA) : La tomographie électromagnétique basse résolution, ou LORETA (Low-Resolution Electromagnetic Tomography), est une technique d'imagerie cérébrale qui permet de localiser les sources d'activité électrique dans le cerveau. Elle utilise des données électroencéphalographiques (EEG) pour reconstruire une image tridimensionnelle des zones cérébrales actives. La LORETA est utilisée dans le domaine du neurofeedback pour fournir une visualisation plus précise et détaillée des régions cérébrales impliquées dans les schémas d'ondes cérébrales et faciliter le ciblage des zones spécifiques lors des séances de neurofeedback.
  7. L'Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) : L'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, ou IRMf (Functional Magnetic Resonance Imaging), est une technique d'imagerie médicale qui permet de visualiser l'activité cérébrale en mesurant les variations du flux sanguin dans le cerveau. L'IRMf est utilisée pour cartographier les zones du cerveau qui sont activées pendant des tâches spécifiques ou dans des états mentaux particuliers. Bien que l'IRMf ne soit pas directement liée au neurofeedback, elle est souvent utilisée dans la recherche sur le cerveau pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents aux processus cognitifs et émotionnels.

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2. Les INM complémentaires[modifier | modifier le code]

Une INM (Intervention Non Médicamenteuse) fait référence à une approche thérapeutique qui n'utilise pas de médicaments pour traiter des problèmes de santé ou promouvoir le bien-être. Au lieu de cela, les INM se concentrent sur l'utilisation de techniques et de méthodes non pharmacologiques pour prévenir, traiter ou améliorer diverses conditions médicales, mentales ou émotionnelles.

Les INM regroupent un large éventail de pratiques, telles que la thérapie par le mouvement, la thérapie cognitivo-comportementale, l'art-thérapie, la méditation, l'acupuncture, la massothérapie, la thérapie par la lumière, la musicothérapie, la thérapie par le jeu, l'hypnothérapie et bien d'autres encore. Chaque approche peut être utilisée seule ou combinée à d'autres en fonction des besoins individuels et de la condition traitée.

Les INM sont souvent utilisées en complément des traitements médicaux conventionnels, mais elles peuvent aussi être utilisées comme méthode principale dans certains cas. Leur objectif est de favoriser l'autonomie, l'auto-gestion et la participation active des individus dans leur processus de guérison ou de maintien de la santé.

Il est important de noter que toutes les INM ne bénéficient pas nécessairement d'un solide support scientifique, et leur efficacité peut varier d'une personne à l'autre.

2.1. Training autogène & relaxation[modifier | modifier le code]

- Le Training Autogène de Schultz est une méthode de relaxation profonde qui utilise l'autosuggestion pour induire un état de relaxation physique et mentale. En pratiquant régulièrement cette technique, il est possible de réduire le stress, l'anxiété et les tensions musculaires. Cette approche permet de réguler l'activité du système nerveux, favorisant ainsi un équilibre émotionnel et un meilleur sommeil.

- La Relaxation de Jacobson, également connue sous le nom de relaxation progressive, vise à relâcher consciemment les tensions musculaires dans tout le corps. Elle repose sur l'idée que la relaxation musculaire profonde peut conduire à une relaxation mentale et émotionnelle. En pratiquant cette technique, les muscles sont contractés puis relâchés progressivement, permettant ainsi une prise de conscience des sensations corporelles et une libération des tensions accumulées. La Relaxation de Jacobson est efficace pour réduire l'anxiété, le stress et les symptômes physiques liés à la tension musculaire.

Ces deux techniques sont utilisées pour réguler l'activité du système nerveux et améliorer la qualité du sommeil.

Elles jouent un rôle complémentaire dans le soutien du bien-être mental et émotionnel.

2.2. La pleine conscience[modifier | modifier le code]

La pleine conscience, lorsqu'elle est intégrée à la pratique de la neurothérapie, offre plusieurs avantages et soutient le processus de rétablissement.

En neurothérapie, utiliser la pleine conscience permet de favoriser la réduction du stresspendant l'entraînement en permettant une connexion plus profonde avec l'instant présent. En observant les pensées, les émotions et les sensations sans jugement, la pleine conscience favorise l'établissement d'une certaine distance vis-à-vis des pensées négatives et encourage une attitude détachée et bienveillante.

Cette pratique facilite la régulation émotionnelle en développant une conscience complète des émotions. Cela permet une meilleure reconnaissance, accueil et gestion des émotions négatives telles que l'anxiété, la colère ou la tristesse, favorisant ainsi une stabilité émotionnelle optimale.

La pleine conscience renforce l'attention et la concentration en se focalisant pleinement sur le moment présent. Cette pratique régulière est bénéfique lorsqu'elle est associée au bio/neurofeedback, notamment pour les personnes ayant des difficultés d'attention, de concentration ou de focalisation.

Elle contribue également à la gestion de la douleur en développant une acceptation et une observation non réactive des sensations physiques. Cela permet de modifier la relation avec la douleur et de réduire la souffrance associée.

La pratique régulière de la pleine conscience favorise un sentiment de bien-être général en cultivant une attitude bienveillante envers soi-même et les autres, ainsi qu'une appréciation accrue du moment présent. Cela se traduit par une meilleure qualité de vie et un bien-être général amélioré.

En intégrant la pleine conscience à la neurothérapie, ces avantages peuvent être exploités pour soutenir la régulation émotionnelle, la gestion du stress, l'amélioration de l'attention et de la concentration, la gestion de la douleur et la valorisation du bien-être général. La pleine conscience peut être utilisée comme une pratique autonome ou intégrée à d'autres approches thérapeutiques comme citées plus haut et plus bas dans le cadre de la neurothérapie.

2.3. L'éducation fonctionnelle proprioceptive[modifier | modifier le code]

L'éducation fonctionnelle proprioceptive est une approche thérapeutique utilisée en neurothérapie pour améliorer la conscience corporelle, la respiration, la posture et la tension musculaire. Elle permet de prendre conscience des déséquilibres de tension musculaire dans différentes parties du corps.

Les exercices effectués durant une séance de neurothérapie visent à détendre les muscles tendus et à renforcer les muscles faibles pour obtenir un équilibre musculaire optimal. Ces exercices favorisent ainsi une respiration plus profonde et régulière via une meilleure coordination. L'oxygénation est en effet un élément essentiel à travailler en neurothérapie pour assurer le bon fonctionnement de l'activité cérébrale mesurée en temps réel. Or, la mobilité des voies respiratoires ne peut être améliorée qu'en favorisant un alignement corporel adéquat et en renforçant les muscles impliqués dans le maintien de la posture.

Les objectifs de l'éducation fonctionnelle respiratoire en neurothérapie est donc de développer une meilleure conscience corporelle en optimisant le fonctionnement global pour favoriser un bien-être physique et mental ; et de renforcer la connexion entre l'esprit et le corps afin d'optimiser le fonctionnement global de l'être tout entier.

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3. Histoire[modifier | modifier le code]

3.1 Histoire du biofeedback[modifier | modifier le code]

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CF : Électroencéphalographie quantitative

Elmer Green (1917-2019) et Alyce Green (1928-1994) : Le couple Green, chercheurs en psychophysiologie affiliés à la Menninger Foundation, a joué un rôle déterminant dans les recherches sur le biofeedback pendant les années 1960 et 1970. Ils ont tous deux mené des études approfondies sur la méditation, la relaxation et les états altérés de conscience en relation avec le biofeedback. En plus de leurs recherches, Elmer et Alyce Green ont été parmi les premiers à populariser la pratique du biofeedback, soulignant ses potentielles implications thérapeutiques.

Barbara Brown (1921-1999) En tant que psychophysiologiste et chercheuse au Veterans Administration Hospital à Sepulveda, en Californie, Barbara Brown a laissé une marque indélébile dans le domaine du biofeedback. Dans les années 1960 et 1970, elle a contribué à rendre le biofeedback populaire grâce à ses écrits et recherches. Brown a notamment mis en avant le rôle du biofeedback dans la relaxation et la gestion du stress. Au-delà de ses contributions scientifiques, elle a également su rendre le biofeedback accessible au grand public en devenant une figure médiatique reconnue.

3.2. Histoire du neurofeedback[modifier | modifier le code]

Hans BERGER (1873-1941), scientifique allemand, est notable pour sa contribution à l'électroencéphalographie (EEG), une technique qui mesure l'activité électrique du cerveau. Il est le premier à avoir mesuré cette activité électrique chez l'humain en utilisant un appareil capable d'amplifier le signal électrique, qu'il a nommé électroencéphalogramme.

Sa curiosité dans le domaine de la physiologie nerveuse l'a conduit, le 6 juillet 1924, à une découverte majeure : l'EEG humain. Cinq ans plus tard, en 1929, il publie ses résultats dans une étude intitulée "On the Electroencephalogram of Man".

En utilisant un galvanomètre à oscillations pour observer les variations électriques dans le cerveau humain, il a mis en évidence les ondes alpha, associées à un état de relaxation, et les ondes bêta, liées à une activité cérébrale accrue.

L'apport de Berger avec l'EEG a offert un nouvel outil aux chercheurs pour étudier le cerveau en temps réel. Bien que ses travaux aient d'abord rencontré une certaine réticence, ils ont ensuite été intégrés et acceptés dans le champ de la neurologie.

En parallèle de l'EEG, Berger a réalisé des études sur d'autres aspects de la psychiatrie et a examiné l'importance des artères vertébrales dans la circulation sanguine cérébrale. Son approche méthodique et ses travaux ont marqué une étape dans le domaine de la recherche en neurosciences.


Edgar Douglas Adrian (1889-1977) était un électrophysiologiste reconnu originaire d'Angleterre. Sa réputation s'est notamment affirmée lorsqu'il a reçu le Prix Nobel de physiologie aux côtés de Charles Sherrington, en reconnaissance de leurs découvertes remarquables concernant le fonctionnement neuronal.

Adrian n'a pas seulement marqué son époque par cette distinction. Il a également validé et approfondi le travail précurseur de Berger en matière d'électroencéphalographie (ÉEG) humaine. En outre, ses recherches l'ont amené à localiser avec précision les zones corticales dédiées à la réception des signaux nociceptifs.

Allant au-delà de la simple localisation, Adrian a également cartographié la distribution spatiale des aires sensorielles chez divers animaux. Cela a conduit à la conceptualisation de l'homunculus, une représentation fascinante du corps humain au sein du cortex cérébral.

Grâce à ces contributions, Adrian a largement enrichi le champ de la neurophysiologie, offrant de nouvelles perspectives sur le fonctionnement du système nerveux.


Neal Elgar Miller (1909-2002) est un chercheur américain qui joue un rôle central dans le développement du concept de biofeedback. C'est en 1969 que le terme "biofeedback" est introduit, reflétant les contributions innovantes de Miller dans ce domaine.

En 1966, Miller a été le premier à proposer que certains aspects du système nerveux autonome (SNA) pourraient être régulés de manière volontaire. Cette idée était révolutionnaire à l'époque, car il était généralement accepté que l'ANS ne pouvait pas être contrôlé consciemment, mais pouvait seulement être influencé par le conditionnement classique.

Poussant cette idée plus loin, Miller a démontré que l'activité de l'ANS pouvait en fait être modifiée grâce au conditionnement opérant. Un exemple frappant de ses recherches vient de son équipe qui a montré que des rats paralysés étaient capables d'apprendre à moduler leur rythme cardiaque, leur pression artérielle et leur température corporelle.

La technique de renforcement qu'il a utilisée pour ces expériences impliquait une stimulation cérébrale profonde, spécifiquement en activant ce que l'on appelle les "centres du plaisir" dans le cerveau.

Les travaux de Miller ont non seulement remis en question les connaissances conventionnelles sur le SNA, mais ont également ouvert la voie à de nouvelles méthodologies et compréhensions dans le domaine de la psychophysiologie.

Léonide GOLDSTEIN (1914-1988) est un éminent scientifique qui a joué un rôle de premier plan dans l'avancement de l'électroencéphalographie quantitative, d'abord en France puis aux États-Unis. Sa démarche innovante dans ce domaine a grandement influencé le développement et l'application de cette technique.

Après avoir introduit cette méthode en France, Goldstein a poursuivi son travail aux États-Unis, où il a appliqué l'électroencéphalographie quantitative dans des domaines spécifiques tels que la pharmaco-électroencéphalographie, la neuropharmacologie et la psychiatrie. Son rôle actif au sein du département de neuropharmacologie témoigne de son souhait d'intégrer cette technique dans l'étude approfondie des interactions entre médicaments et activité cérébrale, ainsi que dans la compréhension des troubles psychiatriques.

Les contributions de Goldstein ont renforcé l'utilisation de l'électroencéphalographie quantitative comme outil précieux dans la recherche neurologique et ont aidé à établir des ponts entre différents domaines de la neuroscience.


Antoine Rémond (1917-1988) était un chercheur français spécialisé en neurologie et électrophysiologie clinique.

En 1939, après avoir rencontré Hans Berger quelques années plus tôt, Rémond met en pratique l'électroencéphalographie selon la méthode développée par Berger.Rémond a joué un rôle déterminant dans la création de plusieurs associations et groupements. Il est à l'origine du G.A.I.N. (Groupement pour les Applications de l’Informatique à la Neurophysiologie), de l'A.I.M. (Association d’Informatique Médicale) et de l’Association pour l’Enseignement du Biofeedback Thérapeutique (BFKT).En 1948, il a établi la Société française d'électroencéphalographie, où il a assumé le rôle de secrétaire. De plus, il a contribué à la création d'un laboratoire pour le CNRS.

Son engagement et ses contributions ont laissé une empreinte durable dans le domaine de l'électrophysiologie clinique en France.

Joe Kamiya (1925-2021) est largement reconnu comme le père du biofeedback-ÉEG. Il a mené une grande partie de ses recherches à l'Université de Chicago.

L'une de ses contributions majeures dans le domaine concerne le biofeedback sur les ondes alpha, en particulier l'ÉEG en occipital enregistré avec les yeux fermés.

Dans sa première expérimentation, la méthode employée consistait à demander aux participants, à l'aide d'un stimulus auditif, d'indiquer s'ils produisaient des ondes alpha ou non. Les résultats ont révélé qu'avec une rétroaction indiquant si leurs réponses étaient correctes ou incorrectes, les participants étaient capables d'apprendre à identifier les moments où ils produisaient des ondes alpha.

Dans sa seconde expérimentation, la méthode utilisée sollicitait les participants, toujours par un stimulus auditif, à produire activement des ondes alpha. Les résultats ont montré qu'avec une pratique régulière, certains participants étaient capables de produire des ondes alpha ou d'en augmenter la présence sur simple demande.

Kamiya a également développé un dispositif électronique spécifique qui émet un son lorsque l'activité alpha est détectée, renforçant ainsi sa position de pionnier dans le domaine du neurofeedback.


M. Barry Sterman (1935-) est un professeur émérite de l'UCLA et est considéré comme une figure importante dans le développement du neurofeedback. Sa découverte du rythme sensorimoteur (SMR; 12-16Hz) chez les chats a fourni des informations précieuses sur ce rythme spécifique dans le contexte de la régulation neurologique.

En utilisant un paradigme de conditionnement, Sterman a étudié si les chats pouvaient augmenter de manière volontaire leur production de SMR. Les résultats ont indiqué que cela était possible.

L'une des observations notables de Sterman a été réalisée lors de sa collaboration avec la NASA. En explorant les effets des produits chimiques sur le cerveau, notamment pour des considérations liées aux vols spatiaux, il a constaté que les chats qui avaient été conditionnés pour augmenter leur SMR présentaient une moindre susceptibilité aux crises épileptiques lorsqu'exposés à certains produits chimiques.

Les travaux de Sterman ont souligné l'importance du SMR dans la recherche neurologique. Ses découvertes ont également soutenu le potentiel du neurofeedback comme outil thérapeutique, notamment pour des conditions comme l'épilepsie. Grâce à des recherches comme celles de Sterman, le neurofeedback est désormais reconnu comme un domaine pertinent, avec des applications diverses, allant de la réhabilitation à l'amélioration de certaines performances.


Joel Lubar (1938-) est un chercheur affilié à l'Université du Tennessee et a eu l'opportunité d'être un étudiant de Barry Sterman.

Lubar est surtout reconnu pour avoir été le premier à introduire le neurofeedback comme une intervention thérapeutique pour les enfants présentant un trouble déficitaire de l'attention (TDAH), anciennement appelé hyperkinésie. Dans cette application pionnière, Lubar a développé un protocole spécifique : il s'agissait de renforcer l'activité cérébrale dans la plage de 12-19Hz, d'inhiber celle de 2-10Hz et également d'inhiber l'activité de 19-22Hz.

Pour évaluer l'efficacité et la spécificité de cette méthode, Lubar a mis en place une étude de type "ABA". Les résultats ont mis en évidence le potentiel du neurofeedback comme une intervention viable pour le TDAH.

Ainsi, les contributions de Lubar ont largement influencé le domaine du neurofeedback, en élargissant son application à des problématiques cliniques spécifiques et en établissant des fondements solides pour des études ultérieures.


John Jacob Foxe (1966 - ) Il est un chercheur renommé dans le domaine des neurosciences cognitives. Ses travaux ont largement porté sur l'utilisation de l'EEG pour étudier la perception multisensorielle et les mécanismes neuronaux sous-jacents à l'attention.


Thomas Budzynski (1933 - 2011) : Il a été impliqué dans la recherche sur le biofeedback dans les années 1960 et 1970. Budzynski a étudié l'utilisation du neurofeedback pour améliorer les performances et le bien-être, notamment en utilisant des techniques d'entraînement cérébral hémisphérique.


Les Fehmi sont un couple de chercheurs qui ont développé le concept de synchronisation hémisphérique, où le neurofeedback est utilisé pour aider à synchroniser l'activité entre les hémisphères cérébraux gauche et droit.


Siegfried Othmer (né dans les années 1940) et Sue Othmer ont joué un rôle majeur dans la popularisation et la standardisation des protocoles de neurofeedback pour diverses conditions, notamment le TDAH, les troubles du spectre autistique et les troubles de l'humeur.

4. Appareils et mesures[modifier | modifier le code]

4.1. Appareils de mesure en biofeedback[modifier | modifier le code]

Électromyographie (EMG) : Mesure l'activité électrique des muscles[5]. C'est utile pour détecter des tensions musculaires excessives qui peuvent être à l'origine de douleurs, par exemple dans les cas de maux de tête tensionnels ou de douleurs au niveau du dos.

sEMG (Électromyographie de surface) : Le sEMG est une variante de l'EMG qui utilise des électrodes placées à la surface de la peau plutôt que d'être insérées dans les muscles. Il mesure l'activité électrique des muscles sous-jacents[6]. Il est non invasif et est souvent utilisé pour détecter des déséquilibres musculaires ou des tensions dans des zones spécifiques du corps.

Moniteur de fréquence cardiaque : Mesure la fréquence cardiaque[7] et peut aider à évaluer et à enseigner comment contrôler le stress et l'anxiété.

EDA (Électrodermale Activité) ou AED (Activité Électrodermale), moniteur de conductance cutanée : L'EDA mesure les changements dans la conductance électrique de la peau[8], qui sont influencés par la sueur produite par les glandes sudoripares. Il esure les variations de la conductance de la peau en réponse à la transpiration due à l'excitation émotionnelle. Une augmentation de l'activité électrodermale est souvent associée à un état d'éveil ou de stress émotionnel.

Ceinture thoracique (capteur de respiration) : C'est un instrument qui mesure l'expansion et la contraction de la cage thoracique[9] lors de la respiration. Il donne des informations sur la fréquence respiratoire, la profondeur de chaque respiration, et permet de détecter des patterns comme la respiration superficielle ou l'apnée. Cet outil est utile pour enseigner les techniques de respiration profonde ou pour surveiller la respiration pendant le sommeil, par exemple.

Capnographie : Mesure le taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l'air expiré[10]. Elle est utilisée dans le biofeedback pour former les individus à moduler leur respiration, en particulier pour traiter l'hyperventilation.

Pneumographie : Mesure la respiration, sa fréquence et sa profondeur[11]. Apprendre à contrôler la respiration est une technique courante en biofeedback, particulièrement utile pour gérer le stress et l'anxiété. Capteur de température (Thermographie) : Les capteurs de température mesurent la température superficielle de la peau[12]. Ces variations peuvent refléter les changements vasculaires périphériques et indiquer des niveaux de relaxation ou de tension. Dans le contexte du biofeedback, les capteurs de température sont souvent utilisés pour former les individus à reconnaître et à moduler leur réponse physiologique au stress ou à l'anxiété. Lorsque quelqu'un est stressé, la circulation sanguine vers les extrémités (comme les doigts) peut diminuer, entraînant une baisse de la température de la peau. Par conséquent, en surveillant et en s'efforçant d'augmenter la température de la peau, une personne peut apprendre à se détendre.

Photopléthysmographie (PPG) : Utilise un dispositif optique pour mesurer les variations du volume sanguin[13] dans les microvasculatures périphériques, telles que celles du bout des doigts. Il peut donner des informations sur la circulation sanguine et la variabilité de la fréquence cardiaque.

Pulse Transit Time (PTT) : C'est le temps que met une onde de pouls pour voyager entre deux points du système cardiovasculaire[14], généralement mesuré entre le cœur et un autre point sur le corps. Il est parfois utilisé comme indicateur de la tension artérielle.

Hemoencephalography (HEG) : Une technique qui mesure les changements dans la coloration du sang dans le cerveau[15]. Elle donne une idée de l'activité et de la perfusion cérébrale.

Biométrie de la réponse pupillaire : Mesure les changements de taille de la pupille en réponse à divers stimuli ou états émotionnels[16].

4.2. Appareils et mesures en neurofeedback[modifier | modifier le code]

Électroencéphalogramme (EEG) : L'EEG mesure l'activité électrique du cerveau[17]. Pour le neurofeedback quantitatif, l'EEG est enregistré puis transformé en valeurs quantitatives pour des analyses plus détaillées

Matériel: Cela nécessite généralement un bonnet EEG avec plusieurs électrodes (parfois jusqu'à 19 ou plus), un amplificateur, et un logiciel d'acquisition.

Logiciels de cartographie cérébrale : Ces logiciels traitent les données de l'EEG pour créer des "cartes" qui montrent l'activité cérébrale dans différentes régions du cerveau. Cela peut aider à identifier les zones où l'activité cérébrale diffère de la norme[18].

Logiciels de neurofeedback : Une fois que les zones cibles sont identifiées à l'aide de la cartographie cérébrale, ces logiciels fournissent un retour d'information en temps réel à l'individu sur son activité cérébrale[19], permettant à la personne de s'entraîner à moduler son propre schéma d'activité cérébrale.

Bases de données normatives : Ces bases de données contiennent des enregistrements EEG d'individus sans pathologies connues[20]. Elles sont utilisées pour comparer l'EEG de l'individu avec celui d'une population "normale" afin d'identifier les domaines d'anomalie.

Moniteurs et dispositifs de feedback : Ces dispositifs fournissent un retour visuel ou auditif à l'individu sur son activité cérébrale en temps réel, permettant à la personne d'apporter des ajustements[21].

5. Applications neuropsychophysiologiques du Neurofeedback EEGq et du Biofeedback[modifier | modifier le code]

5.1. Performance et amélioration du quotidien[modifier | modifier le code]

Neurofeedback EEGq :

Modulation des oscillations cérébrales : Le neurofeedback EEGq cible spécifiquement les oscillations cérébrales, telles que les ondes alpha, bêta et thêta. Ces ondes sont associées respectivement à la relaxation, à l'alerte cognitive et à la créativité. En modulant ces ondes, il est possible d'optimiser les performances cognitives. Par exemple, en renforçant les ondes alpha, cela peut conduire à une meilleure relaxation et concentration. À l'inverse, en amplifiant les ondes bêta, cela peut favoriser une alerte cognitive accrue. Ces modulations peuvent améliorer la capacité d'une personne à s'adapter à différentes tâches quotidiennes (Gruzelier, 2014).

Biofeedback :

Régulation autonome : Le biofeedback permet une meilleure régulation autonome en donnant un retour d'information sur des paramètres tels que la fréquence cardiaque, la conductance cutanée ou la tension musculaire. La maîtrise de ces paramètres peut aider à améliorer la réactivité et la performance dans diverses situations. Une personne peut par exemple apprendre à volontairement contrôler ses fonctions internes pour réduire le stress, améliorer la relaxation, ou augmenter la concentration (Wilson et al., 2011).

5.2. Préparation mentale[modifier | modifier le code]

Neurofeedback EEGq :

Optimisation des états d'alerte : Les ondes alpha-thêta, en particulier, sont exploitées dans le neurofeedback pour atteindre un état de relaxation profonde, tout en maintenant une alerte cognitive, favorable aux performances artistiques ou sportives (Egner & Gruzelier, 2003).

Biofeedback :

Régulation de la réponse au stress : Grâce au biofeedback, il est possible de moduler la réponse du système nerveux autonome au stress, en renforçant par exemple la variabilité de la fréquence cardiaque, ce qui se traduit par une meilleure adaptabilité face aux situations stressantes.Cela peut s'avérer crucial pour les personnes travaillant dans des secteurs d'activité hautement stressants, comme les sportifs ou les militaires (Tan et al., 2011).

5.3. Thérapeutique[modifier | modifier le code]

Neurofeedback EEGq :

Modulation des réseaux cérébraux dysfonctionnels : Chez les patients atteints de TDAH par exemple, des anomalies spécifiques des oscillations cérébrales ont été identifiées. Le neurofeedback cible ces anomalies, visant à normaliser les schémas d'oscillation, conduisant à une réduction des symptômes (Arns et al., 2009).

Biofeedback :

Régulation autonome dans les troubles médicaux : Le biofeedback a montré son efficacité dans la régulation de la tension artérielle, en intervenant sur la modulation autonome. Cela suggère une application potentiellement bénéfique dans les troubles hypertensifs. Les personnes apprennent à contrôler volontairement des fonctions normalement involontaires, comme la tension artérielle, réduisant ainsi la nécessité de médicaments ou d'autres interventions. (Lehrer, Woolfolk, & Sime, 2007).

La proposition du neurofeedback en tant qu'expérience consciente thérapeutique cherche à enrichir les modèles cybernétiques des approches cognitives et de l'intelligence artificielle est explorée dans l'étude "Les psychothérapies comme expériences conscientes. Le neurofeedback : de la cybernétique à la phénoménologie" par Jean Vion-Dury et Gaëlle Mougin, publiée en 2017[22].. Cette perspective questionne le statut de l'homme par rapport à la machine, explorant s'il est une machine complexe fonctionnant de manière similaire à une autre ou un être de chair capable d'interagir simplement avec un dispositif numérique. L'auteur souligne le danger d'une fascination excessive pour la technologie, qui peut influencer la psychologie vers une approche mécaniste. En opposition, la phénoménologie rappelle l'importance de reconnaître l'intersubjectivité et d'aborder la psychothérapie comme une interaction incarnée. Intégrer le dispositif technique utilisé dans le processus de soin, qu'il s'agisse de neurofeedback, de thérapie cognitivo-comportementale ou autre, est présenté comme un moyen de communiquer avec l'autre et de se resonancer avec sa souffrance en vue de l'atténuer.

6. Mécanismes d'apprentissage[modifier | modifier le code]

6.1. Le conditionnement opérant[modifier | modifier le code]

Le conditionnement opérant, ou conditionnement instrumental, est une technique d'apprentissage issue de la psychologie comportementale introduit par Burrhus Frederic Skinner à la suite des travaux de John Broadus Watson et d'Ivan Pavlov sur le conditionnement classique. Il s'agit d'un concept dont la rétroaction biologique s'inspire pour faire apprendre au cerveau et au corps à emprunter d'autres voies, ou lever la conscience de certains comportements instinctifs ou machinaux.

En biofeedback où l'objectif est de contrôler ses fonctions biologiques (telles que la respiration, le rythme cardiaque, la pression artérielle, la tension musculaire ou la température de la peau...) le conditionnement opérant permet d'améliorer les signaux physiologiques dont l'individu a le contrôle et la connaissance via la machine (ordinateur).

En neurofeedback où l'objectif est de renforcer ou d'inhiber certaines ondes cérébrales liées au stress ou à la détente par exemple, le conditionnement opérant permet d'encourager le cerveau à mobiliser les ondes souhaitées pour entraîner le cerveau à emprunter les bons chemins neuronaux.

Ce système d'apprentissage permet d'atteindre des objectifs particuliers grâce aux conséquences positives ou négatives qui s'opèrent immédiatement suite à une réaction neuropsychophysiologique. Instinctivement, en cas de récompense ou de punition, le corps réagit et anticipe ses réponses ce qui permet de progresser dans le sens souhaité.

Ce système d'apprentissage en bioneurofeedback repose sur 2 types de renforcements et 2 types de punitions.

Le renforcement peut être soit positif quand la rétroaction auditive ou visuelle s'active ; soit négatif quand le neurothérapeute soustrait une chose pénible en cas de réussite.

La punition positive désigne l'arrêt de la rétroaction auditive ou visuelle et la punition négative consiste à retirer un élément agréable durant l'entraînement.

Ce système d'apprentissage fait donc le lien entre le comportement et le résultat. Les comportements inadaptés ou indésirables diminuent, tandis que les comportements attendus et réflexes souhaitables sont encouragés.

6.2. Apprentissage conscient et volontaire[modifier | modifier le code]

En neurothérapie, les capteurs disposés sur le cuir chevelu ou le corps permettent d'avoir un retour sur l'activité enregistrée mais n'ont qu'un rôle de transmetteurs de l'information. La réussite de l'entraînement d'un individu dépend essentiellement de son engagement et de son travail dans la durée. Sa volonté à rester concentré et les actions entreprises pour réussir à atteindre son objectif déterminent le temps qu'il lui faudra pour y arriver. L'utilisateur est donc conscient de son fonctionnement corporel et de son activité cérébral en temps réel et agit de façon volontaire pour modifier ce fonctionnement.

Par exemple, la personne entraînée apprend et utilise des techniques de respiration pour diminuer son rythme cardiaque ; ou travaille sa posture pour réduire sa tension musculaire.

La neurothérapie est en ce sens un entraînement conscient et volontaire.

6.3. Apprentissage métacognitif[modifier | modifier le code]

L'apprentissage métacognitif en bioneurofeedback désigne la prise de conscience et à la compréhension par un individu de son propre processus d'apprentissage.

En biofeedback comme en neurofeedback, la personne qui s'entraîne apprend à contrôler son activité cérébrale et physique. Le processus de metacognition fait référence à cette "pensée sur la pensée". Autrement dit, en fonction des rétroactions auditives et visuelles durant l'entraînement, la personne met en place différentes strétagies pour juger celles d'entre elles qui s'avèrent être les plus efficaces selon ce qu'affichent les courbes et les graphiques sur l'ordinateur en temps réel. Ces choix permettent d'optimiser l'entraînement et les résultats obtenus. Si les résultats ne s'améliorent pas, cette personne se réfère à son propre processus d'apprentissage et cherche d'autres techniques différentes qui pourraient s'avérer être plus efficaces.

7. Niveau d'efficacité[modifier | modifier le code]

7.1. Niveaux de preuve[modifier | modifier le code]

Critères permettant de déterminer les niveaux de preuve[23]

Niveau 1 : Non soutenu empiriquement. Soutien à partir seulement de rapports isolés, anecdotiques et, ou bien d’études de cas qui n’ont pas été soumis à une révision par les pairs.

Niveau 2 : Peut-être efficace. Au moins une étude présentant une puissance statistique suffisante (sufficient statistical power) avec des mesures des résultats bien identifiées, mais sans randomisation à une condition de contrôle interne à l'étude.

Niveau 3 : Probablement efficace. Plusieurs études d'observation, études cliniques, études contrôlées avec listes d’attente, et études de réplication (within-subject and intrasubject) qui démontrent l'efficacité.

Niveau 4 : Efficace.

a) Dans une comparaison avec un groupe contrôle sans traitement, groupe de traitement alternatif, ou application de placebo (« sham condition ») utilisant une assignation aléatoire, le traitement expérimental se révélant être d’une supériorité statistiquement significative à la condition de contrôle ou le traitement expérimental est équivalent à un traitement dont l'efficacité est établie dans une étude dont la puissance est suffisante pour détecter des différences modérées;

b) Les études ont été menées avec une population traitée pour un problème spécifique pour qui les critères d'inclusion soient délimités de manière fiable, définis sur le plan opérationnel;

c) L'étude a utilisé des mesures de résultats valides et clairement définies liées au problème à traiter;

d) Les données sont soumises à une analyse appropriée;

e) Les variables et les procédures de diagnostic et de traitement sont clairement définies d'une manière qui permet la réplication de l'étude par des chercheurs indépendants;

f) La supériorité ou l’équivalence du traitement expérimental a été démontrée dans au moins deux recherches indépendantes.

Niveau 5 : Efficace et spécifique. Le traitement expérimental s’est montré statistiquement supérieur à la condition placebo (« sham condition ») ou un traitement de remplacement de bonne foi dans au moins deux recherches indépendantes.

7.2. Etudes scientifiques[modifier | modifier le code]

Selon les observations de Monastra (2005), plusieurs études de cas et études contrôlées rapportent des effets positifs du neurofeedback. Des améliorations significatives au niveau des évaluations comportementales, des tests de performance continue et des tests d'intelligence sont notées lorsque le neurofeedback est utilisé dans le traitement du TDAH. Monastra affirme que 75 % des patients traités par neurofeedback dans des études contrôlées réagissent positivement lors d'essais ouverts, où le patient choisit la modalité de traitement (p.70). Cependant, ces études de cas ne permettent pas de déterminer l'impact des facteurs non spécifiques tels que les caractéristiques du thérapeute, celles du patient, du traitement, l'exposition à d'autres traitements, etc. En raison du manque d'essais randomisés contrôlés avec un groupe placebo, Monastra (2005) conclut que le neurofeedback est "probablement efficace" (niveau de preuves 3 quant à l'efficacité démontrée), soulignant ainsi la nécessité de poursuivre la recherche.

En 2008, l'Association for Applied Psychophysiology and Biofeedback (AAPB) classait le neurofeedback comme "efficace" pour le TDAH (satisfaisant le niveau 4 des critères établis par l'AAPB/ISNR pour évaluer le niveau de preuve de l'efficacité), basée sur une revue de Yucha et Montgomery (2008). Une méta-analyse ultérieure menée par Arns et ses collaborateurs (2009) présentait des tailles d'effet importantes pour l'inattention et l'impulsivité, et une taille d'effet moyenne pour l'hyperactivité par rapport à des groupes témoins recevant ou non un autre traitement recommandé pour le TDAH. Concluant que le neurofeedback est "efficace et spécifique" (satisfaisant le niveau 5 des critères de l'AAPB/ISNR), ils mettaient en avant la nécessité de poursuivre les recherches.

Cependant, ces résultats entrent en contradiction avec la revue réalisée par Willis et ses collègues (2011) deux ans plus tard, affirmant que le neurofeedback n'est pas un traitement bien établi pour le TDAH, contrairement aux interventions comportementales ou pharmacologiques. Une autre méta-analyse de Sonuga-Barke et ses collaborateurs (2013a), évaluant l'efficacité des interventions non pharmacologiques pour le TDAH, indique des réductions statistiquement significatives des symptômes pour le neurofeedback, l'entraînement cognitif et les interventions de type thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Cependant, les effets rapportés sont moins importants que ceux présentés par Arns et coll. (2009) pour le neurofeedback, probablement en raison de critères plus stricts pour la sélection des études. L'étude de Sonuga-Barke et coll. (2013a) indique des résultats non significatifs lorsque les analyses se limitent aux essais classés "probablement à l'insu". Ils recommandent la poursuite de la recherche sur les traitements psychologiques, en particulier en visant des études à double insu basées sur la pathophysiologie et intégrées aux approches pharmacologiques. Des divergences subsistent quant aux critères de sélection des études entre les deux groupes d'auteurs (Arns et Strehl, 2013; Sonuga-Barke et coll., 2013b).

Arns et coll. (2014) publient une mise à jour de leur méta-analyse de 2009, tirant des conclusions similaires et maintenant leur position et leur désaccord quant à l'efficacité du neurofeedback. Une autre méta-analyse menée par Holtman et coll. (2014), comprenant 14 essais contrôlés randomisés, reprend les études de Sonuga-Barke et coll. (2013a) tout en ajoutant six nouvelles études. Cependant, ces dernières sont rejetées car le protocole ne permet pas de prouver un apprentissage systématique du contrôle cortical, jugé nécessaire par les auteurs pour considérer les effets comme spécifiques. Une méta-analyse supplémentaire de Micoulaud-Franchi et coll. (2014 b) confirme les résultats de Sonuga-Barke et coll. (2013) avec une taille d'effet modérée pour le TDAH dans son ensemble, et une taille d'effet modérée pour l'inattention, même dans la condition probablement à l'insu. Thibault et coll. (2015) concluent, à partir de leur revue de littérature, que les preuves ne soutiennent pas les attentes pour le neurofeedback, attribuant les effets à des variables non spécifiques, y compris l'effet placebo.

De plus, il est essentiel d'examiner de près la valeur ajoutée du neurofeedback par rapport aux traitements traditionnels du TDAH, tels que la médication et la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la thérapie systémique ou la thérapie de soutien. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour comprendre pourquoi l'efficacité semble augmenter lorsqu'on combine les techniques de neurofeedback avec la médication (González-Castro, Cueli, Rodríguez, García et Álvarez, 2016), sans toutefois dépasser l'efficacité du traitement habituel, à savoir les interventions comportementales associées à la médication (Bink et coll., 2015; Micoulaud-Franchi et coll., 2014b). De même, des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l'efficacité accrue du neurofeedback lorsqu'il est associé à une thérapie comportementale (Pahlevanian et coll., 2015).

Certains domaines émergents, tels que le neurofeedback pour les blessures cérébrales, pourraient attirer l'attention en raison de leur popularité actuelle dans le domaine des sports. Cependant, il est important d'exercer la prudence en l'absence de données empiriques dans ces domaines, notamment en ce qui concerne le neurofeedback pour le traitement de l'état de stress post-traumatique (ÉSPT) (Thomas et Smith, 2015; Reiter et coll., 2016) et les problématiques dégénératives telles que celles liées à la maladie de Parkinson (Esmail et Linden, 2016; Subramanian et coll., 2016). La recherche récente souligne également la nécessité de dépasser la simple évaluation des effets sur les symptômes primaires du TDAH, en s'intéressant également à des facteurs tels que l'amélioration de la perception de soi ou de l'auto-efficacité.

Étant donné que l'apprentissage cortical est crucial pour la spécificité du traitement par neurofeedback, il est impératif de créer des conditions optimales pour l'apprentissage et d'approfondir nos connaissances sur les caractéristiques des trajectoires d'apprentissage (Zuberer et coll., 2015). De nouvelles perspectives en matière de neurofeedback peuvent également être envisagées, telles que l'utilisation de l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Celle-ci pourrait permettre l'identification des réseaux impliqués dans la régulation (Emmert et coll., 2016) et explorer les perspectives développementales de la relation entre l'activation chronique du système de récompense et les troubles de l'impulsivité (Plichta et Scheres, 2014).

Parmi les travaux de recherche particulièrement intéressants menés au Canada, il convient de mentionner l'étude de Ros et coll. (2013). Grâce à l'imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle, cette recherche a pu fournir une preuve neurocomportementale de la plasticité fonctionnelle fine du cerveau et d'un impact temporel direct du neurofeedback sur un réseau clé de contrôle cognitif. Un effet qui n'était pas observé chez les sujets en condition placebo, offrant ainsi une base prometteuse pour l'utilisation du neurofeedback dans le traitement des troubles cognitifs.

8. Indications[modifier | modifier le code]

8.1. troubles neurodéveloppementaux[modifier | modifier le code]

Neurofeedback EEGq :

TDAH : Une des applications les plus documentées du neurofeedback EEGq est le traitement du Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). Les individus atteints de TDAH montrent souvent une augmentation des ondes thêta et une diminution des ondes bêta. Le neurofeedback vise à rééquilibrer ce rapport (Arns, Conners, & Kraemer, 2013[24]).

L'étude, intitulée "Neurofeedback for the Education of Children with ADHD and Specific Learning Disorders: A Review" par Abhishek Uday Patil, Deepa Madathil, Yang-Tang Fan, Ovid J. L. Tzeng, Chih-Mao Huang et Hsu-Wen Huang, a été publiée dans la revue "Brain Sci" le 14 septembre 2022[25]. L'article explore l'efficacité potentielle du neurofeedback pour aider les enfants présentant des troubles spécifiques de l'apprentissage et le TDAH. La revue souligne le manque d'études approfondies sur l'utilisation du Neurofeedback pour améliorer les capacités d'apprentissage chez ces enfants, mettant en évidence des problèmes de fiabilité dans divers domaines d'application du Neurofeedback. Malgré des débats contradictoires, la recherche suggère que le Neurofeedback pourrait être bénéfique pour les enfants éprouvant des difficultés en calcul et en lecture, bien que des investigations supplémentaires soient nécessaires pour des conclusions plus définitives. Les auteurs anticipent des avancées futures dans l'application du Neurofeedback à l'éducation, envisageant des développements interactifs et des protocoles améliorés, avec la perspective d'une technologie de Neurofeedback plus rentable, conviviale et interactive.

Troubles du spectre autistique (TSA) : Certaines études ont montré que le neurofeedback peut aider à améliorer les symptômes des TSA, en particulier en modulant l'activité des ondes delta et thêta (Kouijzer, de Moor, Gerrits, Congedo, & van Schie, 2009[26]).

Biofeedback :

TDAH : Le biofeedback, en particulier le biofeedback cardiaque, a été utilisé pour aider les enfants atteints de TDAH à gérer leur impulsivité et leur hyperactivité, en renforçant la variabilité de la fréquence cardiaque (Monastra, Monastra, & George, 2002). Le biofeedback, notamment le training de la variabilité de la fréquence cardiaque, peut aider à améliorer la régulation émotionnelle et à réduire les symptômes d'inattention (Lehrer, Vaschillo, & Vaschillo, 2000[27]).

8.2. troubles anxieux[modifier | modifier le code]

Neurofeedback EEGq:

Trouble anxieux généralisé (TAG) : Le neurofeedback peut cibler les ondes cérébrales associées à l'anxiété, comme un ratio élevé thêta/bêta, pour réduire les symptômes (Hammond, 2005[28]).

Trouble de stress post-traumatique (TSPT) : Des schémas cérébraux spécifiques, comme une activité accrue dans l'amygdale, peuvent être modulés pour aider à réduire les flashbacks et autres symptômes du TSPT (Peniston & Kulkosky, 1991[29]).

Biofeedback:

Troubles paniques : Le biofeedback peut aider les patients à contrôler leur réponse physiologique au stress, comme l'augmentation de la fréquence cardiaque, et ainsi gérer mieux leurs symptômes (Meuret, Wilhelm, Ritz, & Roth, 2003[30]).

8.3. douleurs chroniques spécifiques/aspécifiques (cancers, musculo-squelettiques, fibromyalgie...)[modifier | modifier le code]

Neurofeedback EEGq:

Migraine : En modulant les ondes cérébrales, le neurofeedback a été utilisé pour réduire la fréquence et la sévérité des migraines (Stokes & Lappin, 2010[31]).

Douleur neuropathique : Le neurofeedback peut aider à moduler l'activité dans les régions du cerveau associées à la douleur, comme le cortex somatosensoriel (Jensen et al., 2007[32]).

Biofeedback:

Syndrome de douleur myofasciale : Le biofeedback musculaire peut aider les patients à reconnaître et à réduire la tension musculaire, atténuant ainsi la douleur (Flor & Birbaumer, 1993[33]).

Douleur liée à l'arthrite : Le biofeedback thermique, en aidant à augmenter la température des mains, peut améliorer la circulation sanguine et réduire la douleur articulaire (Freedman, Ianni, & Wenig, 1983[34]).

9. Effet placebo[modifier | modifier le code]

La distinction entre l'effet réel d'une intervention thérapeutique et l'effet placebo est essentielle pour déterminer l'efficacité réelle d'une technique, en particulier dans le cadre des interventions comme le neurofeedback quantitatif et le biofeedback.

Concernant le neurofeedback quantitatif (qEEG), Thibault, Lifshitz, et Raz (2017) ont exploré la capacité auto-régulatrice du cerveau et comment elle interagit avec les interventions de neurofeedback. Dans leur article intitulé "The self-regulating brain and neurofeedback: Experimental science and clinical promise[35]", publié dans le journal Cortex, ils ont souligné que de nombreuses études ne sont pas en mesure de distinguer l'efficacité réelle du neurofeedback de l'effet placebo. Ils ont plaidé pour l'adoption de protocoles d'étude plus rigoureux afin de séparer ces effets et fournir une évaluation plus précise du potentiel clinique du neurofeedback. Leur travail met en lumière la nécessité d'une plus grande prudence dans l'interprétation des résultats positifs du neurofeedback.


Dans une autre étude publiée dans The Lancet Psychiatry, Schönenberg et al. (2017) ont examiné l'efficacité du neurofeedback pour traiter l'attention-deficit hyperactivity disorder (TDAH) chez les adultes. Cette étude randomisée contrôlée, intitulée "Neurofeedback, sham neurofeedback, and cognitive-behavioural group therapy in adults with attention-deficit hyperactivity disorder: a triple-blind, randomised, controlled trial[36]", a conclu que le neurofeedback ne dépassait pas l'effet placebo dans le traitement du TDAH chez l'adulte. Cela suggère que, dans certains contextes, les bénéfices associés au neurofeedback pourraient en fait être principalement attribuables à l'effet placebo.

L'article intitulé "When can neurofeedback join the clinical armamentarium?" par Robert T Thibault et Amir Raz, publié en juin 2016 dans Lancet Psychiatry[37], remet en question l'efficacité du neurofeedback par électroencéphalographie (EEG) en tant que traitement pour divers troubles mentaux tels que l'anxiété et l'alcoolisme. Les chercheurs, après avoir examiné la littérature scientifique et consulté des experts, concluent que les améliorations cliniques observées peuvent relever de l'effet placebo, soulignant que même un traitement de neurofeedback simulé peut produire des résultats aussi significatifs. Ils appellent à une étude approfondie des facteurs psychologiques et sociaux liés à ces améliorations cliniques, tout en évoquant l'espoir que le neurofeedback par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle pourrait offrir une approche prometteuse, bien que toujours expérimentale, pour l'autorégulation du cerveau.


S'agissant du biofeedback, une méta-analyse réalisée par Nestoriuc et Martin (2007) et publiée dans le journal Pain[38] a exploré l'efficacité du biofeedback pour le traitement de la migraine. Bien que le biofeedback ait montré une certaine efficacité dans ce contexte, les auteurs ont souligné que l'effet placebo joue également un rôle significatif. Ils ont recommandé une évaluation plus rigoureuse pour distinguer ces effets et déterminer le véritable potentiel thérapeutique du biofeedback.

Dans une étude similaire menée par Moss, Sella, et Andrasik (1999) et publiée dans Biofeedback and self-regulation[39], les chercheurs ont comparé l'efficacité du biofeedback pour le traitement de la migraine en clinique et à domicile. Bien que des améliorations aient été observées dans les deux groupes, la question de l'effet placebo est restée sans réponse claire.


Dans l'ensemble, ces études illustrent la complexité de l'évaluation de l'efficacité des interventions de neurofeedback et de biofeedback. La possibilité d'un effet placebo renforce la nécessité d'études bien conçues, avec des groupes témoins appropriés, pour déterminer l'efficacité réelle de ces approches.

Il est important de noter que l'effet placebo n'est pas nécessairement "mauvais". Dans de nombreux cas, si un patient se sent mieux, même en partie à cause de l'effet placebo, cela peut avoir une valeur thérapeutique. Cependant, pour évaluer objectivement l'efficacité d'une intervention telle que le neurofeedback ou le biofeedback, il est crucial de distinguer les effets réels des effets placebo. Ces études et d'autres soulignent le besoin de recherches supplémentaires et de protocoles d'étude plus rigoureux pour clarifier l'efficacité réelle de ces interventions.


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