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Le palais de Justice de Nîmes[modifier | modifier le code]

Le palais de justice de Nîmes est un imposant monument néo-classique de la ville de Nîmes, dans le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon. Il possède une puissante colonnade donnant sur l'esplanade Charles-de-Gaulle, largement inspirée par la Maison Carrée.

Le palais de justice de Nîmes est inscrit aux monuments historiques, à la suite d'un arrêté du [1].

Historique[modifier | modifier le code]

Depuis le XIIIe siècle, la ville de Nîmes à une zone où la justice est rendue: aux bords des Arènes. En effet, en ce lieu fut aménagée en 1226 une Maison du roi, abritant l'administration de la sénéchaussée, dont le siège venait d'être transféré de Beaucaire à Nîmes. Le représentant du roi, le sénéchal, disposait de compétences étendues. il réunissait les pouvoirs civils, militaires, financiers et judiciaires. Son ressort s'étendait sur le Languedoc, le Vivarais, le Gévaudan, et le Velay. il délégua la plus grande partie de son pouvoir judiciaire aux viguiers, pour la basse justice, et aux juges-mages. Les cours de justice des sénéchaussées, offrant le recours de la justice royale contre les abus féodaux, siégeaient aussi dans la Maison du roi. Celle-ci ne bénéficiait que d'un bâtiment vétuste qui pendant des siècles n'eu que de réparations partielles ou d'agrandissements opérés par l'achat de maisons voisines entre lesquelles s'établissaient des communications. En 1552, est institué à Nîmes une cour présidiale. La situation du bâtiment persiste malgré les protestations et requêtes répétées des magistrats. Bâtis entre des auberges fréquentées par les plaideurs et sa prison à l'ouest et le rempart à l'est, le palais présidial s'ouvrait au sud sur une ruelle contournant les Arènes. L'entrée principale du palais était placée en contrebas de la ruelle des Arènes et donnait accès à une cour cernée de bâtiments. À l’ouest se trouvait la porte de la prison et le greffe, au nord de la chapelle, vers l’est la salle des pas perdus précédant le grand auditoire du présidial. La décoration du bâtiment se résumait à un plafond à caissons de bois peint en bleu azur et orné de fleur de lys.

Ce n’est seulement qu’à la Révolution qu'il est envisagé la reconstruction du palais de présidial. L’architecte de la ville, Chirol, y donnera même un projet. À la fin de l’Ancien Régime, la prospérité de la ville était basée sur le textile, plus particulièrement orienté vers la transformation de la soie et la réalisation d'articles de "nouveauté". Les tissus et articles de bonneterie, de qualité moindre que les tissus lyonnais er d'un prix plus abordable, disposait d'un marché important. l'activité manufacturière suivait les aléas des mouvements migratoires, notamment ruraux.

Dans ce contexte, Nîmes attirait nombre d'étrangers nourris par la volonté de renouveau, notamment en raison de son rempart médiéval. Il est obtenu du Roi, en 1783, l'autorisation de démolir l'enceinte. Un projet d'agrandissement et d'embellissement de la ville est connu par l'architecte du roi, Jean Arnaud Raymond. la volonté était d'unir la ville à ses anciens faubourgs avec une voie d'urbanisation. ce plan envisageait le réaménagement de la zone à l'est et au sud du palais. le rempart sera remplacé par une ceinture de boulevards. Raymond prévoyait d'unir la vieille ville aux nouveaux quartiers par des avenues partant depuis l'Esplanade repoussée vers l'est et transformé en place Royale semi-circulaire. La révolution ne permit pas l'aboutissement de ce projet selon Raymond. mais l'espace libéré de la démolition des remparts fut aménager en de vastes boulevards au début du XIXe siècle.

La Constitution de l'an VIII (décembre 1799) réalisée par Bonaparte et Sieyès fut à l'origine de la reconstruction du vieux palais présidial par les modifications qu'elle apportait à l'organisation judiciaire. désormais, les juges étaient nommés par la pouvoir central; mais aussi la hiérarchie des juridictions supprimée durant l'époque révolutionnaire, était rétablie. Les tribunaux supérieurs sont à nous institués pour connaitre en appel des recours contre les excisions des juges du premier degré. Un soin particulier était accordé aux tribunaux supérieurs, juridictions souveraines assurant sous le contrôle du Tribunal de cassation.

Nîmes devient le siège de l'un de ces tribunaux supérieurs ou cour d'appel. de plus, la ville abritait également un tribunal criminel, un tribunal d'arrondissement et un tribunal de commerce. Le vieux palais présidial ne permettait que d'abriter la cour d'appel et la cour criminelle. La présence des prisons collées au palais renforçait le caractère exigu du lieu.

Tous ces facteurs expliquent les réclamat"ions des magistrats et le soutien du préfet Dubois. Vers 1801, celui-ci va chargé l'Ingénieur de l'arrondissement de lui présenter les plans pour la réorganisation des locaux judiciaires et l'assainissement des prisons.

Le palais de justice de l'Ingénieur Charles Durand[modifier | modifier le code]

Charles Durand est un ingénieur marqué par le néo-classique avec un gout particulier pour l'Antiquité, qu'il affirme dans ses réalisations. Nommé le 14 Floréal, An VIII, Ingénieur d'arrondissement à Nîmes, il se passionne pour l'archéologie locale.

Le premier projet, élaboré en 1801, vise à la rénovation complète du palais et du quartier qui l'entoure. Une fois l'édifice du XIIe siècle abattu, l'îlot allant de la rue Régale aux Arènes serait consacré à la reconstruction du nouveau palais de justice, isolé des prisons, entouré de voies publics élargies et assainies. l'entrée monumentale avec colonnades et portique à l'antique s'élèverait face à l'Esplanade. Le caractère coûteux de l'entreprise entraine deux années de négociations et d'études contrôlées par le Conseil des bâtiments civils, qui surveille tous ce qui concernent les édifices publics de la province. L'accord est donné en 1803 par une loi du mois de mars édicte une imposition de 96 704 francs, à la charge du département pour financer la reconstruction du palais. Entre-temps, Charles Durand a réduit ses plans au strict nécessaire, conservant par mesure d'économie le plus possible les anciens bâtiments. il réussi à conserver l'ouverture vers l'Esplanade de la façade principale du futur palais, et le portique néo-classique en lui donnant des proportions plus modestes.

Le 22 prairial An XIII (juin 1805), Nohalc, entrepreneur nîmois, est déclaré adjudicataire des ouvrages projetés. Le chantier débute quelques jours plus tard. Les salles méridionales de l'ancien palais de justice sont démolies. L'ancienne façade principale sur les Arènes et les salles voisines des prisons sont préservées. le chantier ne se déroule pas sans encombre. En juin 1806, la voute de la nouvelle entrée, tuant quatre ouvriers. Il est également découvert l'état de délabrement avancé des fondations de la partie ancienne face aux Arènes. Ces événements se sont produit au lendemain de la victoire d'Austerlitz, et les devis supplémentaires sont acceptés.

Le total des travaux atteint 165 047 francs, avec 68 000 francs par rapport au budget initial. La contribution financière est assuré par le département, mais aussi par l'État et par la ville, en raison des avantages que lui procure la présence de ces importantes juridictions. À cela s'ajoute des dépenses pour parfaire la décoration et acheter trois bustes de marbre de Carrare, à l'image de l'Empereur copiés à partir d'une oeuvre de Canova, de valeur chacun de 1 700 francs. Ils sont destinées à orner l'abside terminale de chacune des salles d'audience du nouveau palais.

Le bâtiment est inauguré en 1810. Sa façade principale s'ouvre sur l'Esplanade. sa longueur s'excède pas les trente mètres. au centre se dresse un portique d'ordre dorique avec un large escalier. Ses six colonnes sont par ordre dorique, selon les canons antiques: ils sont chacun ornés de 20 cannelures séparées par des arêtes vives. Elles sont dépourvues de base mouluré et reposent sur le stylobate. Les colonnes soutiennent le fronton triangulaire orné d'un bas-relief : la déesse Thémis y évoque "la Justice écartant les méchants et accueillant les bons", conformément à un devis de juillet 1806. De part et d'autre du portique se trouve deux statuâtes assises sur des piédestaux symbolisant la Vigilance et la Prudence. De plus, de chaque coté du portique, se trouve deux pavillons en avant-corps. Ils ouvrent sur l''Esplanade par trois fenêtres. Chacune est encadrée par deux pilastres doriques et surmontée de bas-reliefs illustrant le thème de la "Justice protectrice des arts, du commerce et de l'agriculture". Enfin, chaque pavillon est surmonté d'une corniche protégeant l'attique au décor sculpté en bas-relief mêlant couronnes de lauriers et rameaux de chênes. Une grille, séparant l'accès à l'escalier du péristyle et le trottoir nourri le style antique de l'ensemble. ses montants sont ornés de trophées d'armes, dominés par des couronnes de laurier et d'olivier, des aigles impériales aux ailes déployées.

Les principes néo-classiques se retrouvent à l'intérieur du palais. La voûte du vestibule est recouverte de caissons ornés de rosaces en stuc. Elle est soutenue par deux rangées de colonnes doriques. Ces dernières semblent se poursuivre dans la salle d'audience du tribunal criminel dans un style ionique plus orné. Cette dernière à une position centrale, se situant en face de l'entrée de l'édifice. Perpendiculairement, l'auditoire de la cours d'appel et celle du tribunal d'arrondissement ou de première instance se situent quant à elles de part et d'autre du vestibule. Dans les pavillons se retrouvent la loge du concierge, les chambres du conseil mais aussi notamment les cabinets des présidents.les pièces des officiers civils, des jurés et témoins, greffe, parquets, cabinets des Avocats généraux, vestiaires se retrouvent derrière la façade du présidial préservé situé du côté des Arènes. Le tribunal de commerce siège hors du nouveau palais.

Ce plan met en application plusieurs principes d'organisation fonctionnelle mis en place par Charles Durand sur les conseils des autorités judiciaires. Ainsi, les salles d'audience ne communiquent dès lors avec le vestibule que par leur porte principale destinée au public. Chacune est cernée par un réseau de couloirs l'isolant des animations de l'extérieur. Le soin est mis à regrouper autour des tribunaux toutes pièces nécessaires à leur fonctionnement.

Dans les années 1810-1812, une certaine reprise économique a lieu en raison des succès militaires. Des remaniements au niveau judiciaire ont lieu. De nombreux codes sont promulgués: en 1807, du Code de Procédure Civile, en 1808, du Code commercial et du Code d'instruction criminelle, et, en 1810, du Code pénal. La cours d'assises va remplacer le cours criminelle pour les affaires de jury d'assise. Pour ce qui est des affaires correctionnelles, ce sera la chambre correctionnelle de la cour d'appel qui sera compétente. La cour d'appel de Nîmes dispose alors de trois chambres. Le titre de conseiller est dès lors réservé aux juges d'appel et une Première présidence est créé. À Nîmes, le nombres de magistrats passe alors de dix-sept à vingt-neuf.

À partir de 1809, les Arènes sont dépouillées des maisons qui les occupaient. les habitations et la salle de la Comédie sont également démolies, mettant en avant la façade de l'ancien présidial, lui-même ancien sénéchaussée, maintenant en vétuste état. Le préfet Alphonse demande à Charles Durand un projet comprenant la reconstruction des prisons, de la façade du palais donnâtes sur les Arènes, mais aussi d'agrandir le palais. En effet, et ce depuis 1811, la cour impériale roi son fonctionnement gênés par l'étroitesse du bâtiment compte tenu des modifications judiciaire de l'Empereur. Mais les évènements de la campagne de Russie, suivie de la prise de Paris, des Cents Jours et de la défaite de Waterloo ont raison du projet. Le palais est alors doté d'aménagement de fortune et va se retrouver à héberger la troupe réquisitionnée pour défendre les tribunaux et la maison d'arrêt. Le corps de garde est logé dans l'ancienne salle des pas perdus du vieux présidial qui n'avait pas fait l'objet des remaniements de 1806-1810, étant destinée à l'agrandissement des prisons. Charles Durand n'interviendra qu'une dernière fois dans le bâtiment, en 1816, pour réparer la chapelle, inauguré en mars 1817.

Pour ce qui concerne la reconstruction des prisons, elle fut envisagée en 1819 dans un contexte de stabilité économique et politique. Le maire de Nîmes, M.Cavalier, adresse au Conseil généra un rapport portant sur les risques d'épidémies que font courir les détenus à la population en raison des conditions d'hygiène déplorables. Les Plans de Charles Durand seront rejetés par le Conseil des bâtiments civils pour des raisons économiques. Durand abandonnera sa fonction d'Ingénieur du département et se consacrera à sa profession d'Architecte de la ville. il sera chargé notamment de la restauration de la Maison Carrée.

En février 1820, Simon Durant est nommé Ingénieur d'arrondissement. il sera chargé de la reconstruction de la maison d'arrêt mais ne fera pas oeuvre original. Il se référera principalement au projet de Charles Durand remanié selon les indications du Conseil des bâtiments civils. Typique des préoccupations nouvelles se développant depuis la fin du XVIIIe siècle, le projet est motivé par la volonté d'organisation des locaux en fonction de leur fonction et les problèmes d'hygiènes accrus. L'agrandissement du terrain imparti aux prisons est accepté. Pour ce faire, sont achetées diverses maisons situées à l'ouest. Les frais sont assumés par le département mais aussi par l'État, d'abord pour une somme de 100 000 francs. En février 1825, l'entrepreneur Argaud obtient la somme de 114 000 francs pour les travaux.

La construction est achevée en 1827. Il se matérialise en la forme d'un T inversé, la barre horizontale étant formée par le corps du bâtiment face aux Arènes, face principale de la maison d'arrêt, et lui corps de bâtiment au rez-de-chaussée séparant chaque catégorie de détenus, formant la barre verticale. La création de locaux plus hygiénique et sur est la préoccupation principale les cours sont assainies, le bâtiment dispose dès lors d'une séparation entre chaque sorte de détenus, est pourvus d'une sécurité accrue par un chemin de ronde encerclant la maison d'arrêt. La façade, bien que d'aspect sévère, témoigne d'un intérêt pour une décoration sobre avec un soin particulier porté sur le contraste et la richesse des matériaux: de la pierre de Beaucaire, pour les bases des murs, l'encadrement la porte cintrée, les chainages d'angles, avec de l'enduit pour les murs des étages. La symétrie de la façade est organisée à partir d'un pavillon centrale en avant-corps dominant ces trois étages, soit environ vingt mètres de haut, avec deux ailes latérales en retrait plus basses. Pour l'ancienne façade face aux Arènes, Simon Durant masque les anciens murs par des décors évoquant l'aspect des pavillons donnant sur l'Esplanade. Les murs de moellons sont enduits et ornés d'un simulacre d'appareil de pierre et les baies du second étage sont feintes. Seuls les chaînages et les encadrements de fenêtres sont en pierre de Beaucaire.

Le bâtiment restera inchangé jusqu'en 1978 où il sera démoli.

Le Palais de Justice de Gaston Bourdon[modifier | modifier le code]

A la fin des années 1820, la ville dispose alors d'un palais de justice rénové et de nouvelles prisons, dignes des Arènes et de l'Esplanade. Cependant, les locaux restent incapables de combler les besoins des diverses services, hors le contexte économique ne permet pas d'envisager pour l'heure de nouveaux travaux. En effet, une situation d'instabilité est créée par l'expédition d'Algérie en 1830 et la guerre d'indépendance grecque, sans oublier en France la Révolution de Juillet 1830, l'insurrection de Paris et de la province en 1831 et l'épidémie de choléra en 1832. Le calme revient avec la monarchie de Juillet de Louis-Philippe, favorisant l'essora économique. Une campagne de travaux publics de grand envergure est menée pour faire face aux besoins de l'ère industrielle. De nombreux palais de justice et de prisons sont rénovés voir construit à neuf durant cette période. La ville de Nîmes est rapidement concernée par ce mouvement en raison notamment de son ressort judiciaire. Nîmes abrite en effet l'une des vingt-sept cours royales instituées de France. Elle traite des appels des tribunaux de premières instances de la Lozère, de l'Ardèche, du Gard et du Vaucluse. Ils se portent devant trois chambres: la première est chargée des affaires civiles, la seconde de la mise en accusation et la troisième des appels de police correctionnel. La ville abrite également l'un des quatre tribunaux de première instance du Gard ( les autres sont ceux d'Uzès, Alès et Le Vigan), un tribunal de commerce et des justices de paix, juridiction communales chargé des contraventions de police.

Ces impératifs sont des éléments à tenir compte pour l'édification du nouveau palais de Justice par l'Architecte du département, Gaston Bourdon. Époux de la fille de Simon Durant, Fanny, il est chargé d'élaborer les projets d'agrandissement du palais. L'un, datant de 1829, prévoyait la démolition totale de la façade et sa reconstruction au centre de l'édifice nouvellement agrandi, occupant tout l'espace entre la rue Régale et la rue du palais. Ce projet nécessite l'achat de deux parcelles de terrains à l'angle de cette dernière et du boulevard de l'Esplanade (actuel boulevard de la Libération). Le premier devis avoisine les 183 000 francs. Et Charles Durand, fière de sa façade réalisée quelques années auparavant essai d'éviter la démolition à l'aide de rapports et de démarches administratives.

Finalement, à la fin de l'année 1832, le Conseil général soutenant les magistrats de la cour royale obtiennent la démolition de la façade ainsi que d'une bonne partie du bâtiment de Charles Durand.

Un des aspects les plus notoires du travail de Gaston Bourdon est la collaboration qu'il y a eu lieu entre lui et les magistrats nîmois. Ainsi, à la demande du Conseil supérieur des bâtiments civil, en 1839, ces derniers établissent un programme portant sur leurs besoins et leurs attentes, que Gaston Bourdon entendra satisfaire au mieux. Ces préoccupations sont d'ordre pratique mais on retrouve aussi une recherche de prestige. Leur volonté est d'installer au premier étage tous les services du tribunal de commerce, les archives du tribunal de première instance et des locaux destinés pour les uns aux avocats, huissiers er avoués et pour les autres aux enquêtes. De plus, ils demandent une salle supplémentaire afin de répondre à l'éventuelle extension de certains services. Le devis général du 24 juillet 1833 se verra approuvé, est sera influencé grandement par ces aspirations. Le plan adopté est celui du palais de justice actuel.

Au départ, l'État et le Département étaient chargé, conformément à la législation, chargé de participer à la hauteur de la surface occupée par les services qui dépendent d'eux. Selon l'estimation de 1831, le Département paiera environ 56 000 francs pour 357 m2 du tribunal de commerce et l'État environ 100 000 francs pour 695m2 de la cour royale. Mais en raison des frais supplémentaires, l'État finira par prendre en charge, en plus de la cour royal, l'achat d'immeubles visant à l'agrandissement au nord-est du palais, mais aussi les frais concernant les zones communes aux différents services: l'entrée principale, le grand escalier, la salle de spas perdus, péristyle... pour un total de 650 000 francs.Le Département quant à lui, est chargé du financement des travaux du tribunal de première instance, de la cours d'assises, du tribunal de commerce mais aussi de la construction de la moitié du porche. Tout cela représentant une somme totale de 95 000 francs. La ville est également sollicité. Le Conseil des bâtiments civils considère que la commune doit assumer les frais de la reconstruction de la façade latéral du palais en raison du bénéfice du quartier à cet embellissement. La contribution s'élève à 28 000 francs.

Les travaux de reconstruction du palais débute du côté de la rue Régale en mai 1838. La reconstruction se poursuit pendant huit années. Les activités des tribunaux continuent dans cette période. Les travaux de la façade sur l'Esplanade débute en 1840. Le portique de Charles Durand est abattu et le pavillon de droite, anciennement destiné à la cour d'appel, est reporté vers l'angle sur la rue Régale. La longueur de la façade passe de 44 à 72 mètres. La façade donnant sur la rue Régale est 34 mètres de long et celle donnâtes sur le boulevard des Arènes est de 43 mètres. Gaston Bourdon, par souci d'optimisation de l'espace, est amené à créer des étages intermédiaires, distribués de façon différente suivant les ailes de l'édifice. Finalement, la palais occupera 3 200 m2 contre 2 212 m2 pour le palais de Charles Durand et 288 m2 pour le présidial.

Archiecture[modifier | modifier le code]

Décorations sculptées[modifier | modifier le code]

Façade sur l'Esplanade
Fronton principal

L''entrée solennelle sur l'Esplanade est une version inspirée de celle de Charles Durand, mais en plus magnifié. L'édifice est séparé de la rue par la grille de fer forgé. Elle se compose de panneaux ouvragés qui se termine par des points de lances. Les escaliers conduise à traverser le vaste portique central formé de six colonnes couronnées de chapiteaux corinthiens. Ces derniers soutiennent le fronton s'élevant à 20 mètres. Deux terrasses encadrent cet ensemble, ornée antérieurement de deux sculptures, symbolisant respectivement la Prudence et la Vigilance. Elles provenaient du palais édifié par Charles Durand. Des péristyles doriques relient le portique aux deux pavillons latéraux, formant des avants corps qui rejoignent le niveau du trottoir. Il se forme alors une sorte de cours d'honneur, contribuant au majestueux du portique. Les deux façades latérales se distinguent par leur architecture. L'harmonie de l'ensemble est assurée par le haut stylobate de 3 mètres constituant la base visible des murs; les pilastres d'ordre dorique dit romain en raison de leur base moulurée encadrant les baies; et aux sommet de ces derniers, l'étalement avec sa frise dorique à métopes et à triglyphes, et sa cornique.

Colonnes couronnées de chapiteaux corinthiens

Scultpés aux méthodes des corniches se retrouvent multiplient éléments symboliques typique du XIXe siècle: des soleils rayonnants (symbole de vérité); des serpents (symbole de sagesse) enlaçant des miroirs (symbole de vérité); des branches d'olivier (symbole de paix); des caducités ailées (symbole de la vie spirituelle) autour desquels s'enroulent dans le sens contraire deux serpents ( symboles d'équilibre entre les forces bénéfiques et maléfiques); etc... .

Conformément à la volonté de prestige, un soin particulier est apporté aux bas-reliefs qui complètent la décoration. Ces sculptures néo-classiques sont l'oeuvre de Paul-Hubert Colin. Ce dernier déploie son savoir-faire au niveau du fronton de la façade principale. Au centre du fronton, la déesse Thémis, incarnant la Justice, est assise, inflexible. Dans la partie gauche, sous son poing, on retrouve recroquevillés dans la partie rétrécie du fronton, les délinquants, parmi lesquels se distingue un criminel enchaîné. À droite, sous le bras protecteur de la Justice, les faibles, les pauvres mais honnêtes. Au dessus des portes sous le portique, une grande tête de Minerve, déesse d'équité à la grande intelligence, est sculptée en bas-relief, fixant toutes personnes entrant dans le palais.

Le bas-relief sous la tête représente un souverain sur son trône semblant porter serment, à ses pieds, des personnages assis, peut être des députés. Autour, d'eux, la foule et des soldats aux casques empanachés.

Les deux bas-reliefs voisins représentent les activités, à droites, intellectuelles et artistiques, et à gauche, les travaux manuels, sous la protections de la Justice. Ces oeuvres proviennent du palais de Charles Durand, réalisées par Duvaudé., sculpteur actif dans la ville au début du XIXe siècle.

Fronton Ouest

Plus simple, le décor de la façade de la rue Régale reprend le thème de la Justice protectrice et répressive. Ici, ce sont des génies ailés qui représentent la justice: celui de gauche tend la main aux honnêtes gens, les protégeant d'un bras protecteur, quand à celui de droite, armé d'un glaive, symbole de répression devant lequel des délinquants s'écartent.

À l'intérieur du palais, la salle des pas perdus et sa colonnade d'ordre dorique romain se dressent. En face, des trois grandes portes se déploie le grand escalier monumental, en réponse des demandes des magistrats en 1833. Au centre du mécanisme de ce dernier, le mur de soutien des voutes est percé d'une niche. Elle abritait un portrait sculpté de Louis-Philippe, mais n'a pas survécu à la révolution de 1848. Aujourd'hui, elle abrite un monument dédiés aux magistrats tués pendant la Première Guerre mondiale. surmonté d'un fronton, cet édicule s'intègre dans le décor néoclassique du bâtiment n'est pas sans rappelé le style des stèles funéraires romaines.

Deux volées de marches latérales bordées de rampes à balustres mène à l'entresol, puis au premier étage ou les deux volées de se réunissent. La réalisation de l'ensemble est soigné par l'usage de calcaires de Barbentane et de Barutel. Un plafond rappelant les plafond à caissons antiques couvre la salle des pas perdus, orné de rosasses et losanges de stuc, fidèle bien que rénové de celui de Gaston Bourdon dès 1854.

Une organisation rationnelle organise l'édifice, répondant à nouveau aux volontés passées des magistrats. En 1833, quatre juridictions se partagent le bâtiment, qui se retrouve alors divisée en quatre groupes de pièce.

A droite du grand escalier se trouve l'auditoire de la Première Chambre, avec ses opulentes boiseries en noyer recouvrant le bas de ses murs. Elles forment des pilastres corinthiens qui se divise le haut des murs. Le bureau de la cour trône sur une estrade ses trente et une stalles en noyer sculptés garni de maroquin rouge, à l'une des extrémités de la salle.

Décorations peintes[modifier | modifier le code]

L'auteur de toutes les oeuvres peintes du palais de justice est Numa Boucoiran. Les caractères néo-classiques se retrouvent dans ses toiles dans le palais de justice, tel que l'idéalisation des personnages, la rigueur du dessin et de la composition, le choix de coloris plutôt neutres.

Première chambre[modifier | modifier le code]

Le thème de la Justice protectrice et répressive se retrouve en peinture dans l'auditoire de la Première chambre. Une composition pyramidale caractérisé la première allégorie montre Thémis sous les traits d'une déesse aux cheveux bruns, tenant la balance et le glaive. Elle domine Mercure, symbole de commerce à demi-allongé et deux femmes blondes assises de chaque côté, du haut de son rocher. Une corne d'abondance et une palette sont posées aux pieds de Thémis, évoquant la création artistique et la prospecté agricole, renforçant l'allusion aux effets bienfaisants de la justice. Quant à la Justice répressive, un jeune homme vêtu que d'une légère draperie, assis sur un nuage agitent ses foudres vengeresses en direction de deux hommes dévêtus à ses pieds, emplis de terreur. À la différence du tableau de la Justice protectrice, ce tableau se caractérise par l'utilisation de teintes sombres, de tons bruns.

La troisième oeuvre de cette salle, placée au dessus de l'estrade où se trouve le bureau de la cours, traite du Jugement suprême. Ce tableaux porte sur les notions morales voir métaphysiques de la Justice, et non plus des conséquences matérielles. Au centre, un Christ en majesté est assis, auréolé de rayons dorés. Sous sa main gauche, levée, protectrice, des justes lèvent en toute sérénité leur regard dans la direction du Christ qui semble sur le point de les récompenser. Des pécheurs s'enfuient, se voilant la face de leur main de honte, sous la main droite du Christ abaissée en un geste de rejet.

Parmi les décors de la Première chambre, deux fauteuils à dossier sculpté: l'un d'une référence locale : les armoiries de la ville inspiré d'une monnaie antique célébrant la bataille d'Actium par laquelle les Romains ont conquis l'Égypte, symbolisée par le crocodile du Nil; et l'autre , d'une balance.

Deuxième chambre[modifier | modifier le code]

Perpendiculairement placé à l'auditoire de la Seconde chambre de la cour d'appel est pourvue d'un décor tout aussi important. Des pilastres peints en faux marbre violacé au-dessus des lambris de bois sombre encadrent deux grandes compositions de Numa Boucoiran. Elles illustrent l'attitude héroïque de célèbres hommes de loi.

Sur le mur droit de la salle est illustré le courage judiciaire. Le tableau portant le titre d'Achille de Harlay montre une scène en pleine guerre de religion, en 1588 durant la Journée des barricades. Le Premier président du Parlement de Paris par Henri III, Achille de Harlay, refuse de reconnaitre son pouvoir d'usurpateur du duc de Guise, malgré ses menaces. Se distingue par son long vêtement rouge sur le fond neutre, le magistrat, debout à gauche, à l'attitude noble. Il tend le bras en signe de protestation vers les soldats. Cette scène fait sens doute référence à la scène et aux mots qui ont rendu cet homme célèbre "Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roi, mon corps entre les mains des méchants qu'on en fasse ce qu'on voudra". Achille de Harlay sera enfermé à la Bastille et ne sera libéré par Henri IV qui le rétablira dans ses fonctions.

Sur le mur gauche est illustré Caracalla après le mettre de son frère Geta. L'évènement a lieu en 211, Caracalla est proclamé empereur conjointement avec son frère, qu'il assassine pour être seul au pouvoir. Au centre du tableau, se trouve Caracalla, sur son trône impérial. il semble contenir sa colère, son bras gauche est baissé et tendu, son point crispé. L'objet de sa colère n'est autre que Papinien, préfet du prétoire et jurisconsulte. Drapé de rouge, debout, et placé de trois-quart, il semble prendre le spectateur en témoin avec un large geste emprunt de révolte face à l'horreur qui s'est jouée plus tôt. Il vient de refuser de faire l'apologie du fratricide et il payera de sa vie.

Salle des assises[modifier | modifier le code]

À l'aile Ouest, en parallèle à l'auditoire de la Seconde Chambre se trouve la plus grande salle de l'édifice, la salle des assises. Le décor y est plus simple. Elle est pourvu d'une voûte en plein cintre. Elle est couverte de caissons de stuc blancs ornées de rosaces rouges et ocres. Aux angles, des pendentifs d'angle quatre figures féminines. Elles représentent respectivement les vertus de : le Prudence ici munie d'une caducité, de la Justice portant une balance, la Vigilance tenant un flambeau, la Force munie d'une massue.

Les murs de cette salle étaient à l'origine ornés de peintures évoquant de faux marbres jaunes et verts. Ils sont aujourd'hui été peint en blanc.

L'auditoire du tribunal de première instance, à l'ouest de celui de la Première chambre est d'un ornement similaire bien que plus modeste. Sur la partie supérieure, des écussons en grisailles sont tenus chacun par deux jeunes femmes en costume antique portant les noms des principales villes du département.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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  • Palais de justice de Nîmes, sur Wikimedia Commons

Articles connexes[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

  • Michel Jouve, Nîmes, Debroas-Duplan, 1901, 179 p. (SUDOC 079791891, lire en ligne [archive]).
  • Corinne Potay, « Les palais de justice de Nîmes », dans La Justice en ses temples : regards sur l'architecture judiciaire en France(préf. Robert Badinter), Paris, Errance, 1992, p. 129-156  (ISBN 2-877720-69-1).
  • Collectif. Histoire de Nîmes, Aix-en-Provence,1982.
  • Annie Jacques, Jean-Pierre Mouilleseaux, Les Architectes de la liberté, Paris, Gallimard, 1988.
  • Association française pour l'histoire de la justice, La Justice en ses temples: regards sur l'architecture judiciaire en France, Paris, Errance, Brissaud, Paris.
  • Michel Jouve, "Les palais de Justice de Nîmes", dans Mémoires de l'Académie de Nîmes, 1901, pp.1-79.
  • Adolphe Pierre, Histoire de la ville de Nîmes de 1830 à nos jours, Nîmes, 1886.
  • Werner Zambien, "Néoclassicisme et rationalisme", dans Monuments historiques, 1982, n°108, p.63.

Lien externe[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

  • Le palais de justice de Nîmes sur Nemausensis.com [archive]

[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00125485, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture