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Création de l'homme par Prométhée (Athéna se tient à gauche), bas-relief en marbre, Italie, IIIe siècle, musée du Louvre
Tous les dieux et déesses sont autour de Prométhée, assis à la tête de l'homme qu'il vient de créer. Sarcophage romain du IVe siècle, Musée archéologique national de Naples.

Dans la mythologie grecque, Prométhée (en grec ancien Προμηθεύς / Promêtheús, « le Prévoyant ») est un Titan[1], notamment connu car il a volé le feu aux dieux pour le donner aux hommes.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Son nom Προμηθεύς / Promêtheús s’interprète comme un doublet en -eús de l'adjectif promêthês « prévoyant »[2], nom assez paradoxal pour un personnage qui par ses ruses imprudentes provoque une brouille entre Zeus et les hommes ce qui lui vaut un châtiment exemplaire[3]. Or, cet adjectif promêthês n'a aucune filiation d'où l'idée qu'il ait pu être formé par dérivation inverse sur le nom de Prométhée. Il a ainsi été rapproché du nom propre vieil-indien Videgha Māthavá, nom d'un roi des (Kosala-)Videhas, peuple de l'Est de l'Inde védique. Sa légende se rapporte à la progression des Indo-aryens vers l'est. Cette progression se fait grâce au feu « civilisateur » assurant le défrichement des terres incultes, étendant le culte brahmanique (ouvrant un espace au sacrifice) et par là rejoint le mythe de Prométhée. Par cette analogie, Jean Haudry après d'autres linguistes propose de réinterpréter le nom de Prométhée à partir du verbe grec pro-ma(n)th- proche pour le sens du vieil-indien promáthi « prévoyance, providence » qui apparaît assez souvent dans les hymnes védiques à Agni, dieu du feu sacrificiel et du foyer. La liaison pro-men- attestée au sens d'« inventer, produire » en védique et en baltique ne s'est probablement conservée en grec qu'au sens de « prévoir »[4]. Hésychios[Lequel ?] indique que Prométhée s'est appelé Ithás ou Íthax des formes apparentées à aíthein: « faire brûler ».[réf. nécessaire]

Le nom Προμηθεύς / Promêtheús doit être interprété comme un doublet en -eús de l'adjectif promêthês signifiant "prévoyant[5]". C'est un nom assez paradoxal pour un personnage qui va instaurer des tensions entre Zeus et les hommes avec ses ruses imprudentes, ce qui lui vaudra d'ailleurs un châtiment exemplaire[6]. Or, cet adjectif promêthês n'a aucune filiation, ce qui laisse penser que l'adjectif soit inspiré du nom de Prométhée et non l'inverse. On l'a ainsi rapproché du nom propre vieil-indien Videgha Māthavá, nom d'un roi des (Kosala-)Videhas, un peuple de l'Est de l'Inde védique. Sa légende se rapporte à la progression des indo-aryens vers l'Est. Cette progression est effectuée grâce au feu de la civilisation, défrichant les terres incultes, étendant le culte brahmanique en ouvrant un espace au sacrifice, ce qui rejoint le mythe de Prométhée.

Genèse du personnage[modifier | modifier le code]

Prométhée est un « transmetteur du feu », qui peut l'avoir volé, une figure universelle[7] antérieure à la période commune des Indo-Européens. Son mythe reflète également la notion universelle de l'ambiguïté du feu « dangereux ami », centrale chez Prométhée à la fois prévoyant et imprudent, utile et dangereux, ambigu et paradoxal comme le dieu nordique Loki[8].

Il véhicule aussi les notions indo-européennes de feu civilisateur et de feu du culte[9] qui se retrouvent dans la légende de Māthavá et dans l'idée que Prométhée est à l'origine de tous les arts et de toutes les techniques. Par ailleurs, le feu divin indo-européen est « ami des hommes » dont il peut se rapprocher en se détournant des dieux car il est par nature transfuge[10]. Cette figure dont le nom *māthew- était ancien est rentrée en contact avec un demi-dieu caucasien à une époque où les Grecs étaient en contact étroits avec certaines populations caucasiennes. Ces contacts auraient abouti d'une part à la légende géorgienne d'Amirani, à la légende arménienne d'Artawazd et à la légende grecque du châtiment de Prométhée[11], châtiment peu compréhensible pour un Feu divin civilisateur, mais beaucoup plus pour un voleur de feu qui défie le dieu suprême[12]. Les contacts avec le Caucase sont également à la base du mythe de Pandore, fondée sur l'idée reprise par Hésiode que la femme est à l'origine des maux de l'homme. Néanmoins, sa création comme celle du premier homme à partir de la terre glaise est d'origine mésopotamienne[13]

Culte[modifier | modifier le code]

Les Promethia sont une course aux flambeaux qui oppose les équipes de plusieurs tribus athéniennes. La course partait de l'autel de Prométhée à l'Académie et passait par le Céramique, quartier des potiers qu'il patronne. Les chercheurs s'accordent à voir dans ce culte un rite de renouvellement annuel du feu, initialement celui du four des potiers[14].

Mythe antique[modifier | modifier le code]

Héra et Prométhée, intérieur de coupe de Douris, début du Ve siècle av. J.-C., Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France

Prométhée est un Titan, un être né de l'alliance entre un personnage du monde divin et un mortel. Il serait fils cadet de Japet[15], et de Thémis, deuxième épouse de Zeus, bien que Hésiode rapporte que Prométhée soit le fils de Clymène[16]. C'est également le frère d'Atlas, de Ménétios et d'Épiméthée. C'est le père de Deucalion, qu'il a conçu avec Pronoia (ou Clymène). Il est raconté dans une scholie de l'Iliade[17] que Prométhée a été engendré par Héra et le Géant Eurymédon.

Légendes[modifier | modifier le code]

Le vol du feu[modifier | modifier le code]

Après la victoire des nouveaux dieux dirigés par Zeus sur les Titans, Prométhée se rend sur le char du Soleil avec une torche, dissimule un tison dans une tige creuse de férule commune et donne le « feu sacré » à la race humaine. Le poète Hésiode explique dans sa Théogonie que Prométhée déroba le feu aux dieux grâce à une tige de férule, allusion à ses propriétés combustibles[18]. Dans d'autres variantes, il l'aurait volé à Héphaïstos (Eschyle, Prométhée enchaînée, 7) ou encore à la « roue du Soleil » (Servius, Ad Ecl., 6,42). Par ce fait, il ne fait que récupérer le feu qui a été perdu par sa faute.

Prométhée, « providence des hommes »[modifier | modifier le code]

Il enseigne aux humains la métallurgie et d'autres arts, eux-mêmes enseignés à Prométhée par Athéna qui était complice puisqu'elle l'aida à entrer secrètement dans l'Olympe.

L'amitié du Feu divin pour les hommes est une donnée traditionnelle. Mais, c'est un dangereux ami car le feu est imprévisible. Prométhée est dit « bon » et « bienveillant ». La bienveillance qu'il réserve aux hommes est l'envers de sa malveillance secrète à l'égard de Zeus. Jean-Pierre Vernant précise que « le feu est un dólos, une ruse trompeuse, un piège, dirigé au départ contre Zeus lequel s'y laisse prendre mais qui se retourne le cas échéant contre les hommes »[19]. Découvrant sa ruse, Zeus le punit, non pour avoir donné le savoir aux hommes, mais pour avoir volé les dieux : la tâche confiée à Prométhée était de donner un souffle de vie à chaque créature, celle de son frère de les armer (griffes, défenses, crocs…) afin qu'elles puissent se défendre. Épiméthée ayant failli, le don du feu corrigeait la faiblesse humaine, et était justifié.

Prométhée, créateur de l'humanité[modifier | modifier le code]

D’après le pseudo-Apollodore, Prométhée aurait créé les hommes à partir d'eau et de terre[20]. Pausanias place la scène à Panopée, en Phocide[21] : Athéna, née en jaillissant de la tête de Zeus, introduit le souffle de la vie dans ces corps d'argile[22]. Suivant les versions : Épiméthée, le sot[23], ne sachant que faire pour les hommes, appelle à l'aide son frère qui imagine un plan pour favoriser l'humanité. Prométhée fait en sorte que l'Homme puisse tenir debout sur ses deux jambes, il lui donne un corps plus grand, distingué et proche de celui des dieux. Mais l'homme était encore trop faible pour se défendre correctement face aux autres créatures terrestres.

Cet épisode de la création de l'Homme à partir de la terre glaise est emprunté aux légendes proche-orientales. Néanmoins, la signification de cet acte diffère : à Sumer, l'homme est créé à la demande des dieux pour les servir, dans le mythe grec, c'est comme concurrent et presque en rival que l'homme s'oppose aux dieux[24].

Prométhée, feu sacrificateur[modifier | modifier le code]

Dans la version d’Hésiode, pour clore cette dispute à propos du feu entre les dieux et les hommes, Prométhée donne à choisir à Zeus entre deux parties d'un bœuf à Méconé. Dans l'une, sous un aspect appétissant, il met la graisse et les os, et dans l'autre, moins bien agencée en apparence, les meilleurs morceaux. Zeus choisit la première partie, ce qui augmente sa colère et sa rancune. Cet épisode est communément appelé « le partage de Méconé »[25]. C'est de ce temps que les hommes laissent aux dieux la graisse et les os lors des sacrifices. Afin d'éviter que l'homme soit l'égal des dieux, Zeus retire le feu aux hommes et Prométhée va à nouveau le dérober afin de le leur restituer[26].

Contrairement aux dieux de l'Inde brahmanique, les dieux grecs ne sacrifient pas, mais Prométhée en tant qu'ancien Feu sacrificateur institue le premier sacrifice. Ce faisant, il dupe Zeus tout comme Loki les autres dieux dans la mythologie nordique[27] L'épisode reprend le motif traditionnel du Feu divin trompeur[28].

Le châtiment[modifier | modifier le code]

Prométhée enchaîné avec l'aigle ; à gauche son frère Atlas (Kylix laconien à figures noires du peintre Arcésilas de Cerveteri, vers -560/-550, Musée du Vatican, Rome)

Prométhée entre de ce fait en conflit avec Zeus qui lui inflige un supplice : Héphaïstos l'enchaîne nu à un rocher dans les montagnes du Caucase, où un aigle vient lui dévorer le foie chaque jour. Sa souffrance devient ainsi infinie, car chaque nuit son foie repousse.

Héraclès le délivre au cours de ses douze travaux[29], mais pour ne pas déroger au serment de Zeus qui avait juré que le Titan resterait à jamais enchaîné au Caucase, Prométhée dut porter durant toute sa vie une bague de fer provenant de ses chaînes, accolée à un morceau de pierre du Caucase. D’autre part, lorsque Zeus déclare vouloir anéantir l’espèce humaine dans un déluge, il épargne finalement Deucalion, fils de Prométhée, et sa femme Pyrrha. Prométhée devient immortel grâce au centaure Chiron : celui-ci, blessé accidentellement par les flèches empoisonnées d’Héraclès, ne supportant plus la souffrance mais ne pouvant ni guérir ni mourir, demande la mort aux dieux. Zeus la lui accorde après que Chiron a légué son immortalité à Prométhée, car Zeus est alors reconnaissant envers Prométhée de lui avoir prédit que, s’il avait épousé la Néréide Thétis, le fils qu’ils auraient eu ensemble aurait été plus puissant que lui et l'aurait détrôné[30].

Le châtiment de Prométhée a peu de chance d'être un motif hérité. Dès l'Antiquité, cet épisode de la légende a été lié au Caucase. Georges Charachidzé[Où ?] a mis en évidence les liens étroits qui existent entre les récits grecs et géorgiens montrant comment les deux légendes se sont interpénétrées et peut-être se sont élaborées conjointement. Ces concordances s'étendent jusqu'au détail de certaines expression comme l'aigle désigné par Eschyle comme un « chien volant » qui fait le pendant du chien ailé du héros georgien Amirani[31]

Sources et interprétations anciennes[modifier | modifier le code]

La légende de Prométhée nous est connue par deux sources littéraires principales : la Théogonie d'Hésiode et le Prométhée enchaîné d'Eschyle. Si les deux auteurs s'accordent sur les éléments essentiels de la légende, ils divergent quant à son interprétation. Dans la succession des générations divines ou la doctrine des âges du monde que présente Hésiode, Prométhée par ses agissements imprudents vaut aux hommes les maux qui les affligent aujourd'hui, à commencer par la femme, ce en quoi le poète se fait l'écho d'une conception étrangère[32].

Eschyle a contrario dans une optique beaucoup plus positive et progressiste voit dans Prométhée un héros civilisateur qui fait passer les hommes de la sauvagerie à la civilisation. Prométhée devient chez lui un personnage typique des transformations du monde indo-européen ancien avec l'âge des métaux et l'apparition des héros « contempteurs des dieux ». Le Prométhée d'Eschyle parle comme ces héros : « Franchement, je hais les dieux » (Eschyle, v. 975). Une alliance s'établit ainsi entre le héros civilisateur et les hommes contre les dieux. Néanmoins, il est probable que dans Prométhée délivré, le Titan se réconciliait avec Zeus rétablissant ainsi l'ordre des choses[33]. Dans sa tragédie, Eschyle fait également du Titan le gardien du secret selon lequel Thétis serait destinée à enfanter un fils plus puissant que son père. Or Zeus convoite Thétis. Ceci permet à Prométhée de braver Zeus, qui envoie Hermès lui soutirer ce secret. Prométhée refuse et Hermès lui annonce sa punition : la foudre de Zeus l'ensevelira sous les roches effondrées et son aigle viendra lui ronger le foie pour le faire céder.

Philosophie[modifier | modifier le code]

Le mythe de Prométhée est admis comme métaphore de l'apport de la connaissance aux hommes. C'est un des mythes récurrents dans le monde indo-européen (mais on le retrouve également chez d'autres peuples). Il rapporte comment ce messager divin ose se rebeller, pour voler (contre l'avis des dieux) le Feu sacré de l'Olympe (invention divine symbole de la connaissance) afin de l'offrir aux humains et leur permettre de s'instruire. Il est aussi évocateur de l'hybris, la folle tentation de l'Homme de se mesurer aux dieux et ainsi de s'élever au-dessus de sa condition.

Philosophie antique[modifier | modifier le code]

Selon certaines versions grecques ou latines, Prométhée est puni de son audace et enchaîné sur un rocher (ou crucifié selon d'autres). On trouve la trace de ce mythe chez de nombreux auteurs qui en font des extrapolations diverses.

Le Prométhée platonicien[modifier | modifier le code]

Selon Protagoras de Céos, dans le Protagoras de Platon, Prométhée entend compenser l'erreur de son frère Épiméthée qui avait donné aux animaux, au détriment de la race humaine, les dons les plus importants : force, rapidité, courage et ruse ; poil, ailes ou coquille, et ainsi de suite [34]. Pour le premier argument, le sophiste a recours à la mythologie grecque, en contant la légende de Prométhée et de son frère Épiméthée. Chargé par les dieux, à la création du monde, de distribuer les qualités et les dons physiques parmi les êtres vivants, Epiméthée oublia de pourvoir convenablement l’homme, resté nu et sans défense. Prométhée, pour réparer l’erreur de son frère, alla voler les secrets du feu et des arts à Héphaïstos et Athéna. Pour éviter que les hommes, détenteurs de ces nouveaux pouvoirs, en viennent à s’entre-tuer, Zeus leur accorda aussi à tous les sentiments de la pudeur et de la justice, fondateurs de la conscience politique et de la vie en communauté. C’est la raison pour laquelle chaque homme a en lui la notion de la politique et peut facilement exprimer une opinion à ce sujet.

Le Prométhée des cyniques[modifier | modifier le code]

D’après Dion de Pruse dans le VIe Discours, qui rapporte les propos de Diogène de Sinope, Prométhée est puni pour avoir dérobé le feu, parce qu'il était principe de mollesse et sensualité, et sera source de plaisirs plutôt que de servir le courage et la justice. Selon Diogène, Prométhée est un sophiste, l'aigle qui lui dévore le foie est l'opinion populaire, et c'est en vaniteux qu'il en est victime. Dans le VIIIe Discours, Héraclès le délivre des Enfers parce qu'il le prend en pitié, et il le délivre en même temps de sa vanité et de son ambition désordonnée.

Théophraste[modifier | modifier le code]

Les théophrastéens faisaient de Prométhée le premier philosophe, ce qui est simplement une application du littéralisme péripatéticien à une remarque de Platon[35],[36],[37]. Théophraste dit que Prométhée, devenu sage, communiqua d'abord aux hommes la philosophie, d'où vint la fable qu'il leur avait donné le feu.

Philosophie classique et moderne[modifier | modifier le code]

Pour Hobbes, les souffrances de Prométhée, condamné à avoir le foie dévoré chaque jour, symbolisent les craintes et autres douleurs qu'inspirent à l'humanité les inquiétudes de l'avenir[38].

Gaston Bachelard utilise une référence à Prométhée pour inventer le concept de « complexe de Prométhée », qu'il définit comme « toutes les tendances qui nous poussent à savoir autant que nos pères, plus que nos pères, autant que nos maîtres, plus que nos maîtres »[39]. Selon ses termes, « le complexe de Prométhée est le complexe d'Œdipe de la vie intellectuelle »[40]. Günther Anders, philosophe de la technique, forge le concept de « honte prométhéenne » exprimant ainsi la honte qu’éprouve l’homme vis-à-vis de sa finitude au regard de la perfection des machines. Le philosophe Hans Jonas fait référence au mythe de Prométhée dans le Principe responsabilité (1979), pour faire allusion aux risques inconsidérés liés aux conséquences de certains comportements humains et de certains choix techniques, par rapport à l'équilibre écologique, social, et économique de la planète. Cette idée est reprise par Sylvie Mullie-Chatard], qui assimile le mythe du progrès technique au mythe de Prométhée[41].

Fortune artistique[modifier | modifier le code]

Nicolas-Sébastien Adam, Prométhée enchaîné, 1762, musée du Louvre

Littérature[modifier | modifier le code]

La figure de Prométhée connaît une abondante postérité dans la littérature. Lucien de Samosate évoque son mythe dans Prométhée ou le Caucase[42].

En Allemagne, Goethe publie en 1774 le poème dramatique fragmentaire Prométhée où il met en scène Prométhée comme une incarnation d'un esprit créateur rebelle qui se retourne contre Dieu.

Au Royaume-Uni, plusieurs écrivains réinterprètent la figure de Prométhée. En 1818, l'écrivain britannique Mary Shelley sous-titre son roman fantastique Frankenstein « Le Prométhée moderne » (Frankenstein or The Modern Prometheus). Du fait qu’y est narrée la fabrication d'une sorte d'être humain, la référence au héros mythologique situe la dimension prométhéenne de défi aux dieux au cœur de l’œuvre et du processus évoqué. En 1820, Percy Shelley, époux de Mary Shelley, compose un poème Prometheus Unbound (Prométhée déchaîné). En 1899, l'écrivain français André Gide publie un roman Le Prométhée mal enchaîné qui met en scène Prométhée au XIXe siècle.

Pour Albert Camus, Prométhée connaissait son supplice à l'avance : "Ô justice, ô ma mère, s'écrie Prométhée, tu vois ce qu'on me fait souffrir." Et Hermès raille le héros : "Je suis étonné qu'étant devin, tu n'aies pas prévu le supplice que tu subis. - Je le savais", répond le révolté.[43]

Dans la saga de Michael Scott, Les Secrets de l'immortel Nicolas Flamel, Prométhée y est décrit comme un Aîné, frère de Zéphanie (La sorcière d'Endor). L'une de leurs découvertes sont découvrent des corps d'argiles dans un temple des Seigneurs de la Terre. L'aura de Prométhée leur aurait insufflé la vie. Il apprend la magie du feu à Josh Newman et est également l'oncle de Scathach et Aifé des Ombres.

Musique[modifier | modifier le code]

Le poème de Goethe a notamment été mis en musique par Johann Friedrich Reichardt, Schubert ("Prometheus", 1819), Hugo Wolf (1889). Le compositeur russe Alexandre Scriabine a écrit une œuvre intitulée Prométhée ou le Poème du feu datant de 1910.

Aux XXe et XXIe siècles, Prométhée est régulièrement évoqué dans des chansons relevant de genres variés. Le chanteur français Claude Nougaro compose et écrit une chanson Prométhée éditée dans son album Au New Morning en 1981. Le rappeur Akhenaton, du groupe IAM, a écrit une chanson Prométhée dans l'album Métèque et mat en 1995.

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

De nombreux auteurs de bandes dessinées (dessinateurs et scénaristes) ont évoqué et évoquent encore le personnage de Prométhée. La série de bande dessinée d’anticipation Prométhée, scénarisée et dessinée par Christophe Bec et créée en 2008, utilise le nom du personnage à titre de simple référence dans une intrigue principalement inspirée de la littérature pseudo-scientifique des années 1960-1970. D'autres bandes dessinées constituent des récits plus proches du mythe grec antique, comme Prométhée et la boite de Pandore scénarisée par Clothilde Bruneau et dessinée par Giuseppe Baiquera, parue en 2016 chez Glénat[44].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Brisson 2008, p. 2182
  2. Jean-Louis Perpillou, Les adjectifs grecs en -eúç, Paris, Klincksieck, 1973, p. 208 et suiv
  3. Haudry 2016, p. 327-328
  4. Haudry 2016, p. 347-343
  5. Jean-Louis Perpillou, Les adjectifs grecs en -eúç, Paris, Klincksieck, 1973, p. 208 et suiv
  6. Haudry 2016, p. 327-328
  7. James George Frazer, Mythes sur l'origine du feu (1931), trad. Michel Drucker, Payot, 1969, 256 p.
  8. Haudry 2016, p. 343-346
  9. Louis Roussel, Le folklore dans « Prométhée », Revue des Études Anciennes, Année 1934, Volume 36, Numéro 2, pp.  229-232
  10. Haudry 2016, p. 343-346
  11. Georges Charachidzé, Prométhée ou le Caucase. Essai de mythologie contrastive, Paris, Flammarion, 1986 [Où ?]
  12. Haudry 2016, p. 343-346
  13. Haudry 2016, p. 345
  14. Haudry 2016, p. 328
  15. Waltz 1999, p. 53, n.6.
  16. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 508.
  17. ΣAB Il., XIV, 295
  18. Amigues 2010, p. 111, note 47
  19. Marcel Detienne et Jean-Pierre Vernant, La Cuisine de sacrifice en pays grec, Paris, Gallimard, 1979, p. 50[réf. incomplète]
  20. Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], I, 7, I.
  21. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], Livre X (4, 4).
  22. Lucien de Samosate 2015, p. 1023
  23. Ἐπιμηθεύς / Epimêtheús, « qui réfléchit à peu près »
  24. (en) Samuel Noah Kramer, Sumerian mythology, New-York, Harper and Row, 1961, pp. 68-72
  25. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne] (535)
  26. Théogonie[Où ?]
  27. Dominique Briquel, « Mahābhārata », crépuscule des dieux et mythe de Prométhée, Revue de l'histoire des religions, Année 1978, Volume 193, Numéro 2, pp. 178
  28. Haudry, ibid, 2016, p. 334
  29. « Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/24 - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  30. Françoise Frontisi-Ducroux, p. 101
  31. Georges Charachidzé 1986, p. où?
  32. Haudry 2016, p. 330
  33. Haudry 2016, p. 331
  34. Platon, Protagoras, 320-322d.
  35. Scholie à Apollonios de Rhodes, II, 1248.
  36. Philèbe (16c, 6). Cf Appendice : § 2)
  37. Porphyre de Tyr, Sur l’abstinence de la chair des animaux, II, 2.
  38. Thomas Hobbes, Leviathan[Où ?].
  39. Mathilde Barraband, « « Prométhée dépossédé » », La lettre de l'enfance et de l'adolescence, no 72,‎ , p. 101–105 (ISSN 2101-6046, DOI 10.3917/lett.072.0101, lire en ligne, consulté le )
  40. Gaston Bachelard, la Psychanalyse du feu, 1re éd. 1938[Où ?].
  41. [réf. incomplète]Sylvie Mullie-Chatard, De Prométhée au mythe du progrès, Mythologie de l'idéal progressiste, l’Harmattan, 2005[Où ?].
  42. 2015 Lucien de Samosate, p. 320.
  43. Albert Camus, Prométhée aux Enfers, dans L'Été, Gallimard, 1946.
  44. Luc Ferry, la sagesse des mythes en BD, lefigaro.fr, 1er décembre 2016

Sources[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur la postérité moderne et contemporaine de Prométhée[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]