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Utilisateur:Massner2/Brouillon

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Méthodes et techniques de lecture[modifier | modifier le code]

Les méthodes et techniques de lecture

Les méthodes d'apprentissage de la lecture et les techniques de lecture chez le lecteur confirmé sont deux thématiques complémentaires.

D’une part, l’apprentissage de la lecture constitue une étape primordiale dans l’éducation d’un enfant. Plusieurs méthodes ont vu le jour dans les salles des classes et sous le toit familial. Cependant, l’enjeu à notre époque n’est pas de savoir quelle méthode est supérieure à une autre, mais plutôt de savoir comment les combiner pour une approche la plus adaptée à l’enfant [1].

D’autre part, les techniques de lecture chez le lecteur confirmé viennent en complément de cet apprentissage afin qu’il soit le plus productif possible et adapté aux besoins du lecteur.

Les méthodes d’apprentissage de la lecture[modifier | modifier le code]

Selon un article du Figaro, du 21 novembre 2022[2], il n’existe toujours pas de consensus sur la meilleure technique pour apprendre à lire, bien que la méthode mixte soit la plus couramment utilisée dans les écoles aujourd’hui. Il existe cependant, d’autres méthodes encore parfois utilisées en classe telles que la méthode syllabique ou la méthode mixte.

La méthode syllabique / synthétique[modifier | modifier le code]

Jean-Georges Stuber

Cette méthode d’apprentissage de la lecture a été mise au point en 1762 par le pasteur Jean-Georges Stuber[3], bien que ses bases étaient déjà utilisées chez les Grecs et Latins. Communément définie par l’expression “B.a-ba”, cette méthode synthétique, loin d'être naturelle pour l’enfant, amène l’enfant à identifier des unités minimales, c'est-à-dire des sons ou des lettres, dans les mots écrits ou entendus.

Cette méthode se base donc sur un modèle ascendant en partant de l’unité minimale de son ou de lettre, pour combiner successivement ces unités, afin de parvenir à la syllabe, au mot, à la phrase et au texte.

Elle s’inscrit dans une démarche phonographique où l’enfant doit faire correspondre les unités de son qu’il connaît à leurs représentations écrites, pour comprendre que pour la langue écrite les graphèmes équivalent aux phonèmes. Lorsque l’enfant comprend qu’à toute unité sonore correspond une unité écrite, alors il aura compris le « principe alphabétique »[4].

Il est cependant souvent reproché à cette méthode son côté artificiel et technique, qui n’implique pas l’enfant dans la lecture de vrais textes.

La méthode globale / analytique[modifier | modifier le code]

La méthode globale vise en premier lieu la compréhension plutôt que le décodage et l’analyse syllabique faite lors d’un apprentissage avec la méthode syllabique[5].

Ovide Decroly

On peut distinguer la méthode semi-globale, dont Ovide Decroly en est à l’origine, de la méthode globale stricte de Jean Foucambert. D’une manière générale, la méthode globale demande à l’apprenant de reconnaître et d’identifier des mots déjà connus. Un travail d’analyse est donc demandé pour permettre à l’apprenant de comprendre le contenu du texte. C’est à travers cette analyse, que l’apprenant va faire des hypothèses, deviner et anticiper les nouveaux mots, grâce au contexte.

Cette méthode possède tout de même quelques désavantages[4]. Dans un premier temps, cette méthode demande du temps et de la patience, elle n’est pas très rapide. Cette méthode laisse place à beaucoup d'erreurs d'orthographe et des difficultés pour reconnaître des mots totalement inconnus.

La méthode mixte[modifier | modifier le code]

Comme son nom l’indique c’est une méthode qui combine les méthodes d’apprentissage de la lecture vues précédemment. Elle suppose globalement que les mots appris de manière analytique soient ensuite utilisés pour l’apprentissage des graphèmes et phonèmes, dans le but d’apprendre des mots encore inconnus.[6]

Cependant, il n’existe pas une méthode mixte, il en existe plusieurs étant donné qu’elles sont déclinées de nombreuses façons dans les manuels scolaires et qu'elles ne sont pas toujours appliquées de la même façon. En effet, certains commencent dès le début de l’année de CP l’apprentissage du code écrit, avec des textes, et des relations entre graphèmes et phonèmes. Alors que d’autres privilégient d’abord la lecture de textes au début de l’année, en induisant seulement au second trimestre l’analyse syllabique et phonologique [4]. Cette dernière façon de procéder peut induire des confusions chez l’enfant sur la manière dont il apprend à lire.

Plus globalement, même si c’est la méthode la plus utilisée par les enseignants, c’est une méthode qui peut perdre l’élève par manque de rigueur et nécessite une forte concentration chez ce dernier.

La méthode intégrale[modifier | modifier le code]

La méthode intégrale est la méthode d'apprentissage de la lecture la plus récente et la plus efficace[4]. Elle permet de combiner et de découvrir de manière complémentaire l’apprentissage de l’écrit. Cela permet l’enrichissement du vocabulaire, de comprendre la syntaxe, etc. Ce qui facilite l’apprentissage de la lecture.

Les techniques de lecture chez le lecteur confirmé[modifier | modifier le code]

Les types de lecture[modifier | modifier le code]

Il existe une variété de techniques avec des niveaux d’approfondissement et d’engagement différents. Elles permettent de s'adapter aux types de textes, à leurs finalités et à leurs contenus. Elles dépendent également du temps que le lecteur souhaite consacrer à sa lecture[7].

La lecture sélective[modifier | modifier le code]

C’est le niveau de lecture le plus superficiel. Il s’agit de faire une recherche d’informations très précises sur le texte pour se donner une idée globale des propos énoncés. Le lecteur lit la page de couverture pour se renseigner sur le titre, l’auteur ou encore la maison d’édition. Il va également lire la présentation de l’ouvrage, sur la quatrième de couverture par exemple, la table des matières, le nombre d’éditions… Il peut aller jusqu’à lire l’introduction et la discussion (pour un article de périodique).

La lecture exploratoire ou en diagonale[modifier | modifier le code]

La lecture exploratoire est une technique qui consiste à parcourir rapidement un texte en cherchant des informations précises ou des éléments clés. Elle est souvent utilisée pour la recherche d'informations dans des textes techniques ou scientifiques. Le lecteur survole le texte en se concentrant sur les éléments visuellement mis en avant tels que les titres, les mots en gras, en couleur, surlignés… Il va également regarder les graphiques ou les illustrations. Concrètement, il va s’attarder sur tous les éléments qui permettent de se saisir du sens du texte.

La lecture de base[modifier | modifier le code]

Ce type de lecture permet de dégager les idées principales d’un texte, elle peut être utile dans la préparation d’un cours par exemple. Le lecteur est amené à lire la table des matières pour identifier si l’ouvrage est pertinent dans son ensemble ou si seulement un chapitre l’est. Il identifie les passages qui correspondent aux objectifs de départ de sa recherche ou de son intérêt. C’est une lecture plus minutieuse que les niveaux précédents.

La lecture active[modifier | modifier le code]

C’est le niveau de lecture le plus approfondi. La lecture active est une technique qui implique une interaction plus intense avec le texte. Elle permet de comprendre un texte et son sens premier et répond à un besoin d’analyse du détail du contenu du texte, mais également de structuration des connaissances. Différentes techniques peuvent être mobilisées comme la rédaction de synthèse ou d’une fiche de lecture pour chaque chapitre de l’ouvrage. Le surlignage, l’encadrage, pour faciliter l'identification visuelle des éléments importants ainsi que l'annotation du texte avec ses commentaires et interrogations. Un système de code et d'abréviation peut également être utilisé dans les synthèses ou les fiches de lecture dans un souci de gain de temps. Par exemple, le “t°” peut être utilisé pour indiquer la terminaison “tion” comme dans attention qui deviendra “attent°”, “!” pour signaler un point de vigilance ou bien des abréviations de mots : “lgtps” pour longtemps, “c-a-d” pour c’est-à-dire ou encore “tjs” pour toujours.

Améliorer ses capacités en lecture[modifier | modifier le code]

Comment lit-on ?[modifier | modifier le code]

Lorsque nous lisons un livre, ou un texte en général, nous relevons des indices dans notre lecture[8]. Ils peuvent être de sens (par exemple le mot qui précède nous conduit à attendre un mot spécifique) syntaxiques (lire un déterminant masculin nous fait éliminer les substantifs féminins) ou bien l’organisation de la phrase (après un adjectif, un nom, un verbe, on s’attend à une catégorie de mot). La silhouette des mots est également un indice : sa longueur, des caractères qui dépassent en haut ou en bas comme le “b” ou le “p”. Tous ces signes permettent de prévoir ce qui va suivre, prédiction ensuite confirmée par la lecture.

Mais surtout, les connaissances du lecteur interviennent ! Il réalise un mouvement de va-et-vient constant entre son activité de lecture et ses acquis. Plus le lecteur aura de connaissances, moins il va avoir besoin de s’appuyer sur les indices visuels. Il va reconnaître des expressions, groupes de mots, il va aller “au-devant” des mots et sa lecture sera ainsi facilitée avec un gain de temps considérable.

La lecture rapide[modifier | modifier le code]

Ecrire une fiche de lecture

La lecture rapide est une technique qui consiste à lire rapidement pour parcourir une grande quantité de texte en un temps limité. Elle est souvent utilisée pour trier l'information ou pour se faire une idée générale d'un texte. L'introduction et la conclusion y sont très importantes pour une meilleure compréhension, tout comme les connecteurs logiques qui structurent le texte.

Elle répond à un besoin d’efficacité et d’optimisation du temps notamment en milieu professionnel ou dans la formation car elle peut jusqu’à doubler la vitesse de lecture. Elle apporte également une meilleure compréhension et mémorisation des textes[9].

Réussir cette technique demande de la pratique. Le champ de fixation du texte doit être rendu plus large pour assimiler des grandes sections de mots en décomposant par groupes de mots plutôt qu’en lisant mot à mot. Par ailleurs, il faut entraîner son œil à faire moins d’arrêts par ligne et à ne pas repasser sur un mot. Une astuce est de repérer les mots-clés et les idées principales du texte, en général au début de celui-ci, puis de se concentrer sur eux pour passer les informations secondaires.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Jack M. Fletcher, Robert Savage et Sharon Vaughn, « A Commentary on Bowers (2020) and the Role of Phonics Instruction in Reading », Educational Psychology Review, vol. 33, no 3,‎ , p. 1249–1274 (ISSN 1040-726X, DOI 10.1007/s10648-020-09580-8, lire en ligne, consulté le )
  2. « Lecture: pourquoi les méthodes inefficaces dominent à l’école », sur LEFIGARO, (consulté le )
  3. Alisonne Sinard, « Méthode globale, méthode syllabique: 100 ans de débat pour rien ? », sur France Culture, (consulté le )
  4. a b c et d « Comment les enfants apprennent à lire Partie3 – CIFODEM », sur fodem-descartes.fr (consulté le )
  5. de La Haye, F. & Lieury, A., Lecture et compréhension., Paris: Dunod., Dans : Alain Lieury éd., Psychologie pour l'enseignant, (lire en ligne), Pages 31-61
  6. Équipe de BienEnseigner, « Quelle méthode de lecture choisir au CP ? », sur Bien Enseigner, (consulté le )
  7. Claire Bonnel, « Tutoriels: S'exercer à la lecture rapide: Connaître les différents types de lecture », sur tutos.bu.univ-rennes2.fr (consulté le )
  8. Chevalier, B., Module 1 : multiplier son potentiel de lecture., Paris: Armand Colin., Lecture et prise de notes. sous la direction de Chevalier, (lire en ligne), Pages 27-59
  9. Marie-Claude Soulagnet-Bascou, « Approche méthodologique de la lecture rapide: », Recherche en soins infirmiers, vol. N° 33, no 2,‎ , p. 65–79 (ISSN 0297-2964, DOI 10.3917/rsi.033.0065, lire en ligne, consulté le )