Aller au contenu

Utilisateur:Leznodc/Fort d'Exilles

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le Fort d'Exilles

Le fort d’Exilles est une forteresse italienne reconstruite par le royaume de Piémont-Sardaigne au début du XIXe siècle à Exilles, dans la province de Turin, en Piémont.

Il a succédé à un château delphinal qui fut renforcé, à l'époque classique et à une première forteresse du Royaume de Sardaigne qui fut détruite sous le Directoire.

Le fort delphinal[modifier | modifier le code]

Une première tour lombarde existe au VIIe siècle : elle est détruite par les Francs[1]. Un château fort est construit sur un éperon rocheux dans la deuxième moitié du XIIe siècle[2]. Ce château est constamment agrandi et amélioré par les ingénieurs du roi de France, étant en position avancée sur le versant italien des Alpes. Il sert ainsi de dépôt d’armes à la fin du XVe siècle[1].

Charles-Emmanuel Ier de Savoie profite des guerres de religion qui affaiblissent la France pour s’en emparer en 1593, avant de le perdre quelques années plus tard. Jean de Beins lui ajoute des bastions au début du XVIIe siècle.

Châtelains et gouverneurs[modifier | modifier le code]

1326 Guillaume Bigot.
1328 François de Bardonnesche (illégalement).
1330 Didier de Sassenage.
1334 Mathieu Pelerin.
1336 Jean de Bellegarde.
1343 Lanetelme Gaucon.
1413 Jean de Jouffrey, Seigneur de Vibrai.
1419 Claude du Mottet.
1464 Guillaume Grinde, Baillis du Briançonnais.
1467 George du Mottet.
1516 Jean de Galles.
1560 Jean de Brunicard, Chatelain d'Oulx et de Valcluson.
1565-1569 Jean de Gaye.
1569-1586 George de Ferrus, Seigneur de La Casette.
1590 Jean Borel, Seigneur de Ponsonnas.
1592 Claude Brunel, Sieur de Saint Maurice.
1593 Pierre d'Armand de Forêts, Seigneur de Blacous.
1594-1601 Jean Antoine d'Yse d'Ancelle, Seigneur de Rosans.
1648 Charles de Beaumont, Seigneur d'Autichamp.
1660 Claude de Beaumont.
1677 Charles de Bonne de Créqui-Blanchefort, Duc de Poix.
1681-1687 Bénigne Dauvergne de Saint-Mars
1702 Paul de Montesquiou d'Artagnan.


Prisonniers célèbres[modifier | modifier le code]

L'Homme au masque de fer a été l'un des prisonniers du fort, lorsque son geôlier attitré, Bénigne Dauvergne de Saint-Mars, entre 1681 et 1687, était gouverneur du château.


La forteresse du Royaume de Sardaigne[modifier | modifier le code]

Il est pris à nouveau par la Savoie en 1708[1] et cédé en 1713 par le traité d'Utrecht au Piémont. Elle fut, après l'annexion d'Exilles au Royaume de Sardaigne, réaménagée par l'architecte Ignazio Giuseppe Bertola et détruite par les Français en 1796.

Il est alors tourné contre la France par Willencourt (1726), puis Ignazio Giuseppe Bertola, et enfin Bernardino Pinto[2]. Les travaux durent jusqu’en 1780. Il est pris en juillet 1794 par les armées révolutionnaires[1]. Jugé menaçant pour la France, le traité de Paris (1801) prévoit sa destruction à la fin de 1800.

Le fort contemporain[modifier | modifier le code]

Victor-Emmanuel Ier de Sardaigne confia, entre 1821 et 1829, aux architectes Giovanni Antonio Rana e Francesco Olivero la mission de la reconstruire. Le fort est reconstruit pour contenir une éventuelle menace venant de la France post-révolutionnaire, par Antonio Olivero et Giuseppe Rana (1818-1829[1]). Il est financé par l’indemnité de guerre versée par la France[3]. Il est en forme de grand trapèze : deux petits côtés de 90 et 60 m ; deux grands côtés de 260 m. Du côté du front principal, un avant-fort (le Rivellino) est édifié. Une batterie est ajoutée au bas-fort pour protéger le front principal. La caserne est construite voûtée sur deux niveaux, entourant une cour sur les quatre côtés. Du côté du Piémont, deux tenailles étagées, dotées de pont-levis, protègent le fort. Une rampe d’accès est construite (22 % de pente[3]) côté piémontais, et le glacis aménagé du côté de la France et du village d’Exilles[3]. Il est encore modernisé en 1844 et doté de 74 canons, remplacés par des canons à chargement arrière à la fin du XIXe siècle.

Le fort du Royaume d'italie[modifier | modifier le code]

Les progrès des troupes de montagne le rendent obsolète, et il devient une simple base arrière à partir de 1889[4]. Il est désarmé en 1915 lors de l’entrée en guerre de l’Italie contre l’Autriche, et sert de camp de prisonniers de guerre jusqu’en 1918, puis de centre de mobilisation, avant d’être abandonné en 1943[1] par le 3e régiment de chasseurs alpins[4]. Il est cédé à la région Piémont en 1978 et restauré depuis[1].

Remaniée en 1874, elle fut désarmée en 1915 et définitivement abandonnée par l'armée italienne en 1943.

Le fort contemporain[modifier | modifier le code]

La région Piemont l'a achetée en 1978 à l'administration des domaines du ministère italien de la défense[5].

En 1996, la région Piémont a passé une convention avec le Musée National de la Montagne « Duc des Abruzzes » CAI Torino (it) du Club alpin italien de Turin afin de pouvoir promouvoir, gérer et valoriser en commun le Fort d'Exilles. Depuis , le Fort d'Exilles est ouvert au public auquel il propose deux zones musée et deux parcours guidés qui permettent de découvrir son architecture.

Sources[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Jean Grézard, « Le fort d’Exilles », in Vauban et ses successeurs en Briançonnais, Association Vauban, Paris, 1995

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Montagnedoc, Fort d’Exilles, en ligne, [1], consulté le 26 juin 2008
  2. a et b Jean Grézard, « Le fort d’Exilles », in Vauban et ses successeurs en Briançonnais, Association Vauban, Paris, 1995, p. 165
  3. a b et c Grézard, Le fort d’Exilles, op. cit., p. 166
  4. a et b Grézard, Le fort d’Exilles, op. cit., p. 167
  5. (fr) « Il Forte di Exilles, Michelangelo Carta Lucilla Cremoni, Per Il Museo Nazionale Della Montagna - CAI-Torino, luglio 2001. » (consulté le )