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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Bnei Bathyra

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Bnei Bathyra (hébreu : בני בתירא), littéralement les Enfants de Bathyra, était une famille de sages juifs qui ont été florissants à partir d'une trentaine d'années av. J.-C. pendant une période d'environ 350 ans. Selon le Talmud, lors de leur première intervention les sages de la famille — appelés les Anciens de Bathyra — ont élevé Hillel le Babylonien au rang de patriarche, alors qu'ils étaient les dirigeants d'un sanhédrin. Des « Bnei Bathyra » sont encore connus à l'époque de la destruction du deuxième Temple de Jérusalem et au cours de l'ère des Tannaïm (début de l'ère commune jusque vers 200). Cette famille est connue pour ses nombreux sages juifs importants sur plusieurs générations. Dans le judaïsme, les sages de la famille sont considérés comme « Gedolei Hador » (Grands de cette génération), faisant donc partie des géants intellectuels du judaïsme de cette époque, y compris après la destruction du Second Temple. Ils sont aussi connus pour avoir occupé une place de choix parmi les Sages de l'Académie de Yabneh. Le consensus général attribue des Tannaïm à cette famille dont le plus célèbre est Judah ben Bathyra, qui, avant la destruction du Second Temple, a résidé à Nisibe en Adiabène. Un territoire du nord de la Mésopotamie, région qui dans les sources juives est située à l'ouest de la « Babylonie ». Il s'agit vraisemblablement de ceux que Flavius Josèphe appelle des « Babyloniens », qui ont été installés en Batanée par Hérode le Grand et y ont fondé la ville de Bathyra, ainsi que de leurs descendants. Toutefois cette identification est contestée par certains critiques.

Début des Bneï Bathyra[modifier | modifier le code]

Les Bnei Bathyra acquièrent une importance après la disparition de Shemaya et Abtalion, qui étaient la quatrième paire parmi les couples de « Sages » appelé Zougot. On peut déduire des plus anciennes mentions des Anciens de Bathyra du Talmud que ces deux sages sont absents ou morts et non remplacés et que leur disparition a laissé un vide[1] que les Bnei Bathyra auraient tenté de combler. Dans le Traité Èduyot de l'ordre Neziqin de la Mishna un passage (1:3) « indique aussi une discontinuité entre [Shemaya et Abtalion] et leurs successeurs, leur autorité est intacte, mais ils sont inaccessibles[1]. » Pour Étienne Nodet, « il faut donc les tenir pour morts ou tués, en tout cas sans avoir pu établir de succession reconnue par la colonie de Bathyra[1]. »

Désignation de Hillel comme patriarche[modifier | modifier le code]

Dans une Baraita célèbre, que l'on trouve à la fois dans le Talmud de Babylone, dans le Talmud palestinien et dans la Tosefta, les Bnei Bathyra sont soumis à une question portée devant les sages de la famille[2]. « L'événement est rapporté sous plusieurs formes analogues[3] ». Le texte donné ci-dessous est « la recension la plus longue et la plus documentée, en omettant quelques développements annexes manifestement postérieurs[3]. » La loi qui est discutée au point no 1 concerne les infractions au repos le jour du shabbat permises pour la préparation de l'agneau de Pâque :

« Cette loi était ignorée par les Anciens de Bathyra.

  1. Il arriva un jour que le 14 Nisân (premier jour de la Pâque juive) coïncide avec le shabbat et ils ne savaient pas si le sacrifice pascal l'emporterait ou non sur le shabbat. Ils dirent : « Il y a ici un certain Babylonien dont le nom est Hillel, qui a étudié avec Shemaya et Abtalion. Il sait si le sacrifice pascal l'emporte ou non sur le shabbat »« Peut-il être de quelque utilité !? » Ils l'envoyèrent chercher. Ils lui dirent : « As-tu jamais entendu dire si, lorsque le 14 Nisân coïncide avec un shabbat, il l'emporte ou non sur lui ? » Bien qu'il fût resté à leur donner des explications tout le jour, ils ne l'acceptèrent pas jusqu'à ce qu'il leur eût dit : « Malheur à moi ! C'est ce que j'ai reçu de Shemaya et Abtalion. » Quand ils eurent entendu cela, ils se levèrent et le désignèrent comme Patriarche.
  2. Quand ils l'eurent proclamé Patriarche, il commença à les critiquer, disant : « Qu'est-ce qui vous a poussé à avoir besoin de ce Babylonien ? Est-ce donc que vous ne serviez pas les deux grands de ce monde, Shemaya et Abtalion qui siégeaient parmi vous[4] ? » »
Tombes de Shemaya et Abtalion à Gischala

Les maîtres évoqués dans le récit, Shemaya et Abtalion, « sont les autorités reconnues de tous[1] », mais ils sont absents ou morts et non remplacés[1]. Une liste des transmetteurs est donnée dans le traité Avot de la Mishna (1:10 s), dans laquelle ces deux sages précèdent immédiatement Hillel et Shammaï[3]. Ils sont respectivement patriarche et président du Sanhédrin[1] (Nassi). Les fonctions attachés à ces titres sont peut-être anachroniques, « mais il faut reconnaître à ces personnages un rang social notable[1]. »

La Tosefta in tractate Sanhedrin mentionne sept étapes dans une discussion avec Hillel à Bathyra[5]. Il n'est pas dit explicitement qu'il est fait référence à la discussion au sujet de la veille de Pessa'h tombant le jour du Shabbat, mais cela est probable vu le contenu et le contexte. Selon la Tosefta, Hillel a apporté la preuve de ses dires de sept façons différentes à partir des prescriptions requises par la Torah.

Selon la tradition rabbinique, la famille de Hillel l'Ancien a continué d'exercer la fonction de président du Sanhédrin pendant 15 générations, jusqu'à l'abolition de la présidence à la mort de Rabban Gamaliel VI. Toutefois aucun membre de la famille ne semble avoir exercé cette fonction de la mort de Hillel au début de notre ère, jusqu'à la prise de fonction de Gamaliel II, à la mort de Yohanan ben Zakkaï vers 85. En tout cas, Flavius Josèphe n'en dit rien et dans les sources juives Gamaliel l'Ancien (mort vers 50) est cité comme un transmetteur, mais sans être associé pour former un zoug avec un autres Sage, comme c'était le cas précédemment.

Problème d'identification[modifier | modifier le code]

À l'époque moderne, l'historien Heinrich Graetz a été un des premiers à identifier les Anciens de Bathyra et les Bnei Bathyra avec les « Babyloniens » installés par Hérode le Grand en Batanée. Toutefois cette identification a été rejetée par certains critiques car Flavius Josèphe semble placer leur installation en Batanée vers 6-5 av. J.-C., deux ans avant la mort d'Hérode, alors que dans le Talmud la plus ancienne intervention des Bnei Bathyra relate l'élévation de Hillel au rang de Patriarche que les sources juives placent environ un siècle avant la destruction du Temple de Jérusalem, qu'elles situent en 69. Cette chronologie rabbinique est certes approximative, mais la différence est ici jugée trop importante.

Il est toutefois probable que Flavius Josèphe a donné des indications approximatives et que ces Babyloniens aient été installés à Bathyra bien avant[6], peut-être lorsque « la Trachonitide, la Batanée et l'Auranitide[7],[Cit. 1] » ont été donnés à Hérode en -24[8], au moment où il s'est lui même rendu dans la région avec son armée pour réduire les bandits Trachonites que justement ces « Babyloniens » sont chargés de contenir[6]. La plupart des critiques estiment en effet invraisemblable qu'Hérode ait pu installer cette colonie en Batanée deux ans avant sa mort, alors qu'il est physiquement très affaibli et qu'il est submergé par les ennuis domestiques[9] ainsi que par les suites de complots et d'exécutions qui marquent la fin de son règne [6]. Josèphe situe cette installation après qu'Hérode a fait exécuter ses deux fils Alexandre et Aristobule (-7) et après qu'Antipater lui ait fait réorganiser tous les mariages qu'il avait prévu. Il indique d'ailleurs qu'à ce moment là, vu l’état d’esprit d'Hérode, « toutes les affaires étaient du ressort d’Antipater[10]. » Pour Étienne Nodet, cette « erreur de Flavius Josèphe n'est pas nécessairement accidentelle[9]. » L'absence de Hillel dans toute l'œuvre de Josèphe est elle aussi notable car il n'y a aucun doute qu'il s'agissait d'un personnage très importants du judaïsme de l'époque[11]. Étrange parti pris pour quelqu'un qui déclare avoir choisi à l'âge de 19 ans d'être Pharisien, tout comme l'était Hillel. D'autant plus que les sources rabbiniques indiquent que ce sont les "Anciens de Bathyra" qui ont promu au rang de patriarche, celui qu'elles qualifient de « Babylonien ». En revanche, Josèphe semble mentionner brièvement les prédécesseurs de Hillel et Shammaï, en leur donnant les noms de Saméas (Σαμαίας) et Pollion (Πολλίων) qui pourraient correspondre à Shemaya et Abtalion[12],[Cit. 2]. Il faut donc remonter à l'époque d'Hyrcan II, grand prêtre de 63 à 40 av. J.-C., pour trouver le nom de dirigeants pharisiens. De plus, il y a un problème car Josèphe attribue à Abtalion et Shemaya le même discours dans les mêmes circonstances (AJ XV, I, 2-4 et AJ XIV, 172)[13],[14],[Cit. 3] et présente celui qui semble être Shemaya, qu'il appelle Saméas, comme un disciple de celui qui semble correspondre à Abtalion qu'il appelle Pollion[13],[Note 1]. Or, le disciple d'Abtalion dont la translittération du nom en grec pourrait être Saméas c'est Shammaï et pas Shemaya[13], mais il est impossible chronologiquement que Shammaï ait été membre du Sanhédrin en 47 av. J.-C.[14]. Là encore, cette double confusion est bien étrange surtout pour un érudit pharisien. Donc, soit Flavius Josèphe est mal à l'aise avec ses sources, soit il cherche à cacher quelque chose pour se préserver[15] ou pour appliquer les consignes de ses commanditaires.

La ville de Bathyra[modifier | modifier le code]

Bathyra est avec Ecbatane (ou έν Βατάναια[16]) une des deux villes fortifiées qui ont été fondées par ceux que Flavius Josèphe appellent des « Babyloniens ». Des Juifs qui se sont enfuis avec leurs familles de Mésopotamie pour des raisons inconnues, dont 500 hommes entraînés pour tirer à l'arc à cheval, que le roi Hérode le Grand a installés en Batanée pour qu'ils s'opposent aux raids des brigands de Trachonitide qui venaient régulièrement piller les territoires de son royaume[17],[18],[19]. Ils pourraient être en lien avec la Mygdonie et Nisibe où l'on trouve aux Ier et IIe siècle plusieurs éminents rabbis qui s'appellent Judah ben Bathyra. Les Anciens de Bathyra sont peu attestés dans la littérature rabbinique[1], ils y apparaissent notamment lors de deux débats portant tous les deux sur une question de calendrier des fêtes juives. C'est aussi devant les « Anciens de Bathyra » qu'Hillel a énoncé les sept règles exégétiques (midddoth) qui sont rapportées dans le Talmud[20]. La principale des attestations raconte de façon assez longue l'élévation de Hillel au rang de Patriarche. En revanche les Bnei Bathyra ou plusieurs Rabbis appelés « ben Bathyra » se rencontrent jusqu'à la fin du IIIe siècle.

Sous Agrippa II et pendant la révolte[modifier | modifier le code]

Bien qu'ils ne soient pas mentionnés dans le talmud, les dirigeants de la Batanée mentionnés par Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs et longuement évoqués dans sa Vita appartiennent vraisemblablement à cette famille et notamment Philippe de Bathyra, appelé aussi Philippe fils de Joachim. Ce ne sont toutefois pas des Bnei Bathyra puisqu'ils ne sont pas notés comme des Sages dans les sources juives.

Judah ben Bathyra de Nisibe[modifier | modifier le code]

Judah ben Bathyra, aussi connu comme Judah Bathyra était un éminent docteur de la Mishna ayant vécu au Ier siècle ayant une activité à Nisibe, qui est florissant au moment de la destruction du Temple de Jérusalem (70). Nisibe est la capitale de la Mygdonie, un territoire situé entre le royaume d'Arménie, l'Adiabène et le royaume d'Édesse. Depuis le règne d'Izatès (II), le territoire de Nisibe appartenait à l'Adiabène, car le roi Parthe Artaban III (mort vers 38) lui a donné ce territoire pour le récompenser de l'avoir aidé à récupérer son trône, sans faire la guerre et par sa seule autorité, face à ses nobles en rébellion[21],[22] et à l'usurpateur appelé Cinname[23],[24].

Les seuls éléments biographiques connus de Judah ben Bathyra sont déduits d’une aggada talmudique selon laquelle lorsqu'un païen aurait été empêché de consommer l’offrande pascale à Jérusalem, il aurait alors reçu le message : « à toi, Rabbi Juda ben Bathyra, salut ! Tu vis à Nisibe mais tes réseaux se propagent jusqu’à Jérusalem[25]. » Les deux groupes qui ont eux-aussi prôné d'interdire aux non-juifs de faire des sacrifices au Temple, sont la tendance d'Esséniens qui a caché des centaines de Manuscrits près du site de Qumrân au Ier siècle et les Zélotes[26]. Avec de multiples autres raisons certains critiques estiment d'ailleurs qu'il s'agit du même groupe, mais il n'y a nul consensus sur ce sujet. L'interdiction d'offrir des sacrifices pour les païens au tout début de la révolte en 66 est considéré comme une déclaration de guerre à l'Empire romain, puisqu'elle empêche le sacrifice qui était fait quotidiennement pour l'empereur au Temple de Jérusalem. Pour David Instone Brewer, Judah était en contact avec les autorités du Temple et semble avoir été responsable de la collecte des fonds à destination du Temple de Jérusalem dans le nord de la Babylonie[27].

À Nisibe, Judah possédait un collège expressément recommandé pour son excellence[28], où il accueille de nombreux savants fuyant la palestine lors de la première guerre judéo-romaine (6670) et des persécutions qui suivirent.

Sous Agrippa II et pendant la révolte[modifier | modifier le code]

Bien qu'ils ne soient pas mentionnés dans le talmud, les dirigeants de la Batanée mentionnés par Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs et longuement évoqués dans sa Vita appartiennent vraisemblablement à cette famille et notamment Philippe de Bathyra, appelé aussi Philippe fils de Joachim. Ce ne sont toutefois pas des Bnei Bathyra puisqu'ils ne sont pas notés comme des Sages dans les sources juives.

À l'époque de Yabneh[modifier | modifier le code]

Après la destruction du Temple, les sages de cette famille occupèrent une place importante parmi les premiers sages de Yavneh. Ainsi ils interviennent dans une controverse avec le chef de l'Académie de Yabneh. La tradition disait que si la fête de la nouvelle année — qui à l'époque commençait le 1er nisan (voir Rosh Hashana) — tombait le jour de shabbat, le shofar était soufflé dans la ville sainte mais pas dans les provinces[29]. Après la destruction du Temple de Jérusalem, R. Yohanan ben Zakkai (mort vers 85) a décidé que le shofar pourraient sonner partout où il y avait un sanhédrin local[29]. Peu après la fête est tombé un shabbat et Yohanan voulait faire sonner le Shofar à Yabneh[29]. Les Bnei Bathyra voulaient que l'on en discute d'abord. Yohanan leur a dit faisons sonner le Shoffar et discutons après. Après que le son du Shoffar ait retenti les Bnei Bathyra ont dit « Maintenant discutons », mais Yohanan a répondu : "On ne discute pas après le fait". « Le résultat est l'affirmation que l'Académie de Yabneh possédait la même prérogative que le Temple de Jérusalem[29] » désormais détruit.

Selon Jacob Neusner, un Judah ben Bathyra était un disciple de Yohanan ben Zakkaï, après que Gamaliel (II) lui ait succédé. Ce Judah est associé à Joshua ben Bathyra dans une controverse avec Gamaliel au sujet du degré de "pureté" de la lignée que devait avoir une femme pour pouvoir être épousée par un prêtre[30]. Le Judah ben Bathyra, disciple de Yohanan ben Zakkaï est différent de Judah ben Bathyra I qui possédait un collège recommandé pour son excellence à Nisibe.

Noms des sages de la famille mentionnés dans le Talmud[modifier | modifier le code]

La Mishna attribue des citations à un Judah ben Bathyra ou à un « ben Bathyra » à 17 reprises, il y a environ 40 Baraïta attribuées à ce nom qui est aussi un haggadiste prolifique[31]. Cela suggère qu'il y avait plusieurs Judah ben Bathyra. Un Judah ben Bathyra était un disciple de Yohanan ben Zakkaï, florissant à l'époque où Gamaliel (II) présidait le sanhédrin. C'est probablement lui qui controverse avec rabbi Akiba[31], mort vers 135. L'existence d'un second R. Judah b. Bathyra — voire d'un troisième — est donc supposée (Tossafot to Men. 65b; Seder ha-Dorot, ed. Warsaw, II, 110), qui était probablement un fils ou un petit-fils du premier, et donc le contemporain d'Akiba; il est possible qu'il existait même un troisième R. Judah b. Bathyra, qui était un contemporain de Rabbi Josiah (en) (Sifre, Num 123) ou de R. Juda Hanassi (Hullin 54a; Shab. 130a; voir aussi Midrash Shmuel (en) X)[31]. Il semble aussi avoir vécu à Nisibe (Sanhé 96a)[31].

Il y a aussi les citations attribuées aux « Bnei Bathyra » qui sont réputés être deux frères appelés Judah et Joshua ben Bathyra qui sont souvent confondus, car dans la Mishna (Shab. xii. 5; Yeb. viii. 4; 'Eduy. viii. 1; Parah ii. 5), les noms "R. Judah" et "R. Joshua b. Bathyra" sont abrégés de la même manière (רי 'ב 'ב)[32]. Toutefois d'autres critiques disent que les deux frères sont Judah b. Bathyra et Siméon b. Bathyra[33], un rabbi mentionné notamment dans le traité Eduyot (I). Frankel s'est efforcé de distinguer les deux tannaim sur la base des particularités internes de leurs enseignements respectifs[32]. Pour Marcus Jastrow et Samuel Krauss, reprenant le point de vue de Moïse Maïmonide, le mieux serait peut-être de résoudre les difficultés chronologiques en substituant "R. Joshua" aux citations attribuées au plus jeune "R. Judah"[32].

Le Talmud cite encore un autre Judah b. Bathyra, clairement différent de ceux qui précèdent, car il est contemporain de Rabbi Hiyya bar Abba (en)[34], qui était florissant à la fin du IIIe siècle.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon Étienne Nodet et Justin Taylor, « si Pollion est bien un équivalent (latin) pour Abtalion, la transcription Saméas est ambiguë : elle peut provenir de Shemaya, tout comme de Shammaï, son disciple et l'adversaire inséparable de Hillel ; [lors du siège de Jérusalem en 37 av. J.-C. ], ce dernier est évidemment le plus vraisemblable. » cf. Nodet et Taylor 1998, p. 136.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Nodet et Taylor 1998, p. 135.
  2. Talmud de Babylone, Pesachim 62a ; Talmud palestinien, Pesachim 6: 1 ; Tosefta, Pesachim.
  3. a b et c Nodet et Taylor 1998, p. 133.
  4. Nodet et Taylor 1998, p. 133-134.
  5. Fin du chapitre VII.
  6. a b et c Nodet 2012, p. 130.
  7. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XV, X, 1 (§343).
  8. Selon Julien Well et Th. Reynach, « la donation eut lieu (cf. Guerre des Juifs) après la « première période actiaque » (période de célébration des jeux actiaques) c'est-à-dire après septembre 24 av. J.-C.) » ; cf. note no 10 de leur traduction du livre XV des Antiquités judaïques, càd plutôt après septembre 27 av J.-C..
  9. a et b Nodet 2012, p. 130, note no 1.
  10. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVII, II, 4.
  11. Nodet et Taylor 1998, p. 145.
  12. Mimouni 2012, p. 398.
  13. a b et c Nodet et Taylor 1998, p. 136.
  14. a et b Robert Eisenman, Confusions of “Pharisees” and “Essenes” in Josephus.
  15. Nodet et Taylor 1998, p. 136-137.
  16. Shimon Applebaum, Judaea in Hellenistic and Roman Times: Historical and Archaeological Essays, The troopers of Zamaris, 1989, éd. Brill, Leiden, p. 53.
  17. Mimouni 2012, p. 808.
  18. Nodet et Taylor 1998, p. 133-144.
  19. Nodet 2016, p. 194-197.
  20. David Instone Brewer, Techniques and Assumptions in Jewish Exegesis Before 70 CE, p. 46-48.
  21. (en) Richard Gottheil et Isaac Broydé, « Izates » (d'Adiabène), sur Jewish Encyclopedia.
  22. (en) Richard Gottheil « Adiabene » sur Jewish Encyclopedia
  23. Heinrich Graetz, Histoire des Juifs, Chapitre XVI — Dispersion de la nation judaïque et diffusion de sa doctrine — (40-49)
  24. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XX, II - 3 : « [Artaban] ne fut pas ingrat pour les services qu'il avait reçus et il en récompensa Izatès par les plus grands honneurs : il lui permit de porter la tiare droite et de coucher dans un lit d'or, alors que cet honneur et cet insigne sont réservés aux seuls rois des Parthes. Il lui donna aussi un grand pays fertile qu'il détacha des possessions du roi d'Arménie. Ce pays s'appelle Nisibis. Les Macédoniens y fondèrent autrefois la ville d'Antioche qu'ils nommèrent Epimygdonienne. »
  25. T.B. Pessahim 3b.
  26. Eisenman 2012 vol. II, p. 253.
  27. Instone Brewer 1992, p. 47.
  28. T.B. Sanhédrin 32 b
  29. a b c et d Neusner 2006, p. 184.
  30. Neusner 2006, p. 88.
  31. a b c et d Jewish encyclopedia, article Bathyra § Judah b Bathyra.
  32. a b et c Jewish encyclopedia, article Bathyra § Joshua b. Bathyra.
  33. David Instone-Brewer, Traditions of the Rabbis from the Era of the New Testament, Volume I, Wm. B. Eerdmans Publishing, 2004, p. 27.
  34. Jewish encyclopedia, article Bathyra.

Citations[modifier | modifier le code]

  1. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XV, X, 1, [342] 1. A ce moment, alors que Sébaste était déjà bâtie, Hérode résolut d'envoyer à Rome ses fils [[Alexandre (fils d'Hérode le Grand) |Alexandre]] et Aristobule, pour être présentés à César (24 ou 23 av. J-C)[99]. [343] A leur arrivée ils descendirent chez Pollion, l'un de ceux qui témoignaient le plus d'empressement pour l'amitié d'Hérode, et ils reçurent la permission de demeurer même chez César. Celui-ci, en effet, reçut avec beaucoup de bonté les jeunes gens ; il autorisa Hérode à transmettre la royauté à celui de ses fils qu'il choisirait et lui fit don de nouveaux territoires, la Trachonitide, la Batanée et l'Auranitide ; voici quelle fut l'occasion de ces largesses (La donation eut lieu (Guerre) après la « première période actiaque » (période de célébration des jeux actiaques) c'est-à-dire après septembre 27 av. J.-C.)[100].
  2. Antiquités judaïques, XV, I, 2-4 : « Lorsque Hérode eut soumis à son pouvoir la Judée entière, il récompensa ceux du peuple qui, dans la ville, alors qu'il n'était que simple particulier, s'étaient montrés ses partisans; quant à ceux qui avaient pris le parti de ses adversaires, il ne laissait pas passer de jour sans les poursuivre de ses châtiments et de ses vengeances. [3] Le Pharisien Pollion et son disciple Saméas furent surtout en honneur auprès de lui pendant le siège de Jérusalem, ils avaient en effet conseillé à leurs concitoyens d'ouvrir les portes à Hérode, et ils reçurent de celui-ci le retour de leurs bons offices. [4] Ce Pollion (le nom Pollion ici est étrange, car en Antiquités judaïques, XIV, IX, 4, c'est à un Saméas et non à Pollion que Flavius Josèphe attribue ce discours) était le même qui, lorsque Hérode autrefois avait passé en jugement sous une accusation capitale, avait prédit à Hyrcan (II) et aux juges, en leur reprochant leur lâcheté, qu’Hérode, s'il était acquitté, chercherait un jour à se venger d'eux tous : c'est, en effet, ce qui arriva alors, Dieu ayant permis que les prédictions de Pollion (Πολλίων ) se réalisassent. »
  3. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIV, IX, 4 : « Cependant Sextus (César) (en), gouverneur de Syrie, écrivit à Hyrcan (II) pour l'inviter à absoudre Hérode, ajoutant des menaces pour le cas où on lui désobéirait. Cette lettre de Sextus fournissait à Hyrcan un bon prétexte pour renvoyer Hérode sans qu'il fût inquiété par le Conseil car il l'aimait comme un fils. Quand Hérode se présenta au Conseil avec son escorte, il en imposa d'abord à tous, et aucun de ceux qui le décriaient avant son arrivée n'osa plus soutenir l'accusation personne ne bougea, on ne savait à quoi se résoudre. Telle était la situation, lorsqu’un certain Saméas, homme juste et par conséquent au-dessus de toute crainte, se leva et dit : « Conseillers et vous, roi, jamais je n'ai vu aucun des hommes appelés par vous en justice avoir pareille attitude, et je ne suppose pas que vous puissiez de votre côté citer un tel exemple. Quiconque arrive devant cette assemblée pour être jugé se présente humble, dans l'attitude d'un homme craintif, implorant notre pitié, la chevelure longue, revêtu de vêtements noirs. Et cet excellent Hérode, prévenu de meurtre, et cité sous ce chef d'accusation, comparait drapé dans la pourpre, la tête ornée d'une coiffure savante, entouré de soldats, afin que, si, obéissant à la loi, nous le condamnons, il puisse nous tuer et se sauver en violant le droit. Je ne fais aucun reproche à Hérode s'il met ainsi son propre intérêt au-dessus de la légalité ; c'est à vous que j'en fais, et au roi, pour lui avoir donné pareille licence. Sachez cependant que Dieu est grand, et que cet homme, que vous voulez aujourd'hui absoudre par égard pour Hyrcan, vous châtiera un jour, vous et le roi lui-même. » Sa prédiction se réalisa. Car Hérode, quand il se fut emparé de la royauté, fit mettre à mort tous les membres du Conseil, et Hyrcan lui-même ; il fit exception pour Saméas, car il l'estimait fort pour son honnêteté et pour avoir conseillé aux habitants, plus tard, lors du siège de la ville par Hérode et Sossius, de lui ouvrir les portes, assurant qu'en raison de leurs fautes, ils ne pouvaient lui échapper. Nous parlerons de ces événements en temps utile. »

Liens externes[modifier | modifier le code]

Nisibe et Bathyra (Antiquités judaïques)[modifier | modifier le code]

Livre XV, X, 1[modifier | modifier le code]

Don de la Trachonitide, la Batanée et l'Auranitide

[342] 1. A ce moment, alors que Sébaste était déjà bâtie, Hérode résolut d'envoyer à Rome ses fils Alexandre et Aristobule, pour être présentés à César (24 ou 23 av. J-C)[99]. [343] A leur arrivée ils descendirent chez Pollion, l'un de ceux qui témoignaient le plus d'empressement pour l'amitié d'Hérode, et ils reçurent la permission de demeurer même chez César. Celui-ci, en effet, reçut avec beaucoup de bonté les jeunes gens ; il autorisa Hérode à transmettre la royauté à celui de ses fils qu'il choisirait et lui fit don de nouveaux territoires, la Trachonitide, la Batanée et l'Auranitide ; voici quelle fut l'occasion de ces largesses (La donation eut lieu (Guerre) après la « première période actiaque » (période de célébration des jeux actiaques) c'est-à-dire après septembre 24 av. J.-C.)[100].

Zénodore, Lysanias, Hérode, Varron

[344] Un certain Zénodore avait affermé les biens de Lysanias (Lysanias, fils de Ptolémée, prince de Chalcis, fils de Mennaios, avait été mis à mort par Antoine en -34 (supra, iv, 1). Ce sont ses états, devenus vacants, que le gouvernement romain avait baillés à ferme à Zénodore. L'origine de ce dernier est inconnue. Sur une inscription mutilée d'Héliopolis (Renan, Mission de Phénicie, 317) il est désigné comme fils de Lysanias)[101]. Trouvant ses revenus insuffisants, il les augmenta par des nids de brigands qu'il entretint dans la Trachonitide. Ce pays était, en effet, habité par des hommes sans aveu, qui mettaient au pillage le territoire des habitants de Damas ; et Zénodore, loin de les en empêcher, prenait sa part de leur butin. [345] Les populations voisines, maltraitées, se plaignirent à Varron, qui était alors gouverneur [de Syrie] et lui demandèrent d'écrire à César les méfaits de Zénodore. César, au reçu de ces plaintes, lui manda d'exterminer les nids de brigands et de donner le territoire à Hérode, dont la surveillance empêcherait les habitants de la Trachonitide d'importuner leurs voisins. Il n'était pas facile d'y parvenir, le brigandage étant entré dans leurs mœurs et devenu leur seul moyen d'existence ; ils n'avaient, en effet, ni villes ni champs, mais simplement des retraites souterraines et des cavernes qu'ils habitaient avec leurs troupeaux. [346] Ils avaient su amasser des approvisionnements d'eau et de vivres qui leur permettaient de résister longtemps en se cachant. [347] Les entrées de leurs retraites étaient étroites et ne livraient passage qu'à un homme à la fois, mais l'intérieur était de dimensions incroyables et aménagé en proportion de sa largeur. Le sol au-dessus de ces habitations n'était nullement surélevé, mais se trouvait au niveau de la plaine : cependant il était parsemé de rochers d'accès rude et difficile, pour quiconque n'avait pas un guide capable de lui montrer le chemin ; car les sentiers n'étaient pas directs et faisaient de nombreux détours. [348] Quand ces brigands se trouvaient dans l'impossibilité de nuire aux populations voisines, ils s'attaquaient les uns les autres, si bien qu'il n'était sorte de méfait qu'ils n'eussent commis. Hérode accepta de César le don qu'il lui faisait ; il partit pour cette région et, conduit par des guides expérimentés, il obligea les brigands à cesser leurs déprédations et rendit aux habitants d'alentour la tranquillité et la paix.

Remarques[modifier | modifier le code]

La donation a eu lieu (Guerre) peu après septembre 24 av. J.-C. Josèphe indique bien que Zénodore augmenta ses revenus « par des nids de brigands qu'il entretint dans la Trachonitide [...], hommes sans aveu, qui mettaient au pillage le territoire des habitants de Damas ; et Zénodore, loin de les en empêcher, prenait sa part de leur butin. » L'empereur demande à Varron « d'exterminer les nids de brigands et de donner le territoire à Hérode, dont la surveillance empêcherait les habitants de la Trachonitide d'importuner leurs voisins. » Hérode « partit pour cette région et, conduit par des guides expérimentés, il obligea les brigands à cesser leurs déprédations et rendit aux habitants d'alentour la tranquillité et la paix. »

À noter

Il est peut-être significatif que Josèphe ne nous dise pas que Zénodore est le fils de Lysanias.

Livre XV, X, 2[modifier | modifier le code]

Zénodore (suite)

[349] 2. Zénodore, irrité en premier lieu de se voir enlever son gouvernement[1][102], et plus encore jaloux de le voir passer aux mains d'Hérode, vint à Rome pour porter plainte contre celui-ci. Il dut revenir sans avoir obtenu satisfaction. [350] A cette époque Agrippa fut envoyé comme lieutenant de César dans les provinces situées au delà de la mer Ionienne (23 av. J.-C. La visite d'Hérode à Mytilène se place probablement en -22)[103]. Hérode, qui était son ami intime et son familier, alla le voir à Mytilène, où il passait l'hiver (hiver -23 ; -22?), puis revint en Judée. [351] Quelques habitants de Gadara vinrent l'accuser devant Agrippa, qui, sans même leur donner de réponse, les envoya enchaînés au roi. En même temps les Arabes, depuis longtemps mal disposés pour la domination d'Hérode, s’agitèrent et essayèrent de se soulever contre lui, avec d'assez bonnes raisons, semble-t-il : [352] car Zénodore, qui désespérait déjà de ses propres affaires, leur avait antérieurement vendu pour cinquante talents une partie de ses états, l'Auranitide. Ce territoire étant compris dans le don fait par César à Hérode, les Arabes prétendaient en être injustement dépossédés et créaient à ce dernier des difficultés, tantôt faisant des incursions et voulant employer la force, tantôt faisant mine d’aller en justice. [353] Ils cherchaient à gagner les soldats pauvres et mécontents, nourrissant des espérances et des rêves de révolution, auxquels se complaisent toujours les malheureux[104]. Hérode, qui depuis longtemps connaissait ces menées, ne voulut cependant pas user de violence ; il essaya de calmer les mécontents par le raisonnement, désireux de ne pas fournir un prétexte à des troubles.

Résumé de la fin[modifier | modifier le code]

Livre XV, X, 3
  • Le voyage d'Octave-Auguste en Syrie a lieu en -20
  • Par chance les délégués de Gadara venus accuser Hérode « de violence, de pillage, de destruction de temples » devant Octave-Auguste à Antioche se suicident lorsqu'ils se rendent compte que le princeps ne va pas vraiment demander d'explications à Hérode et lui accorde au contraire tous les honneurs.
  • Par chance toujours, Zénodore ne meurt pas empoisonné, mais « à la suite d'une déchirure de l'intestin et d'hémorragies abondantes qui en résultèrent. »

« César attribua a Hérode sa succession assez considérable, qui comprenait les territoires situés entre la Trachonitide et la Galilée, Oulatha, le canton de Panion et toute la région environnante[107].
Il décida, en outre, de l'associer à l'autorité des procurateurs de Syrie[108], auxquels il enjoignît de ne rien faire sans prendre l'avis d'Hérode. »

« Oulatha était près du lac Houleh, la Panias est sur le haut Jourdain. Ces territoires constituaient le domaine héréditaire de Zénodore (Ζηνοδώρου τετραχίαν, Dion, LIV, 9), qui sur ses monnaies prend le titre de Ζηνοδώρου τετράρχου καὶ ἀρχιερέως (Tétrarque et archiéréos). Ils sont distincts, malgré les doutes de Schürer (I3, 715), des territoires de Lysanias, pris à ferme par Zénodore. La date 87 inscrite sur les monnaies (Wroth, Galatia, etc., p. 281) indique une ère commençant vers 115 av. J.-C. : c'est l'époque où ces territoires auront secoué le joug des Séleucides. »

« Profitant de la confiance dont il jouissait, Hérode demanda à César une tétrarchie pour son frère Phéroras, auquel il attribua sur les revenus de son propre royaume une somme de cent talents ((Guerre, I, xxiv, 5) ; la tétrarchie de Phéroras comprenait la Pérée ou une partie de cette région (ibid., xxx, 3) »

Temple de Panion[modifier | modifier le code]

« Après avoir accompagné César jusqu'à la mer, Hérode, à son retour, lui éleva sur les terres de Zénodore un temple magnifique en marbre blanc, près du lieu qu'on appelle Panion. [364] Il y a en cet endroit de la montagne une grotte charmante, au-dessous de laquelle s'ouvrent un précipice et un gouffre inaccessible, plein d'eau dormante ; au-dessus se dresse une haute montagne (le Mont Hermon, 2 860 mètres) : c'est dans cette grotte que le Jourdain prend sa source. Hérode voulut ajouter à cet admirable site l'ornement d'un temple, qu'il dédia à César (temple figuré sur les monnaies du tétrarque Philippe, fils d'Hérode). »

[Fin de la séquence]

Livre XVII[modifier | modifier le code]

Livre XVII, II, 2[modifier | modifier le code]

« [23] 1. A cette époque ( [sic]) le roi, voulant être tranquille du côté des Trachonites, décida de créer en un lieu de la contrée une bourgade aussi grande qu’une ville peuplée de Juifs ; ainsi il pourrait rendre inviolable son propre territoire et avoir une place d’armes à portée de ses ennemis, d’où il pourrait s’élancer pour faire chez eux des ravages subits. [24] Il avait appris qu’un Juif de Babylone, avec cinq cents cavaliers tous instruits à tirer de l’arc à cheval et une parenté comprenant environ cent hommes, avait traversé l’Euphrate et se trouvait alors installé à Antioche auprès de Daphné en Syrie, car Saturninus, qui gouvernait alors la province lui avait concédé pour y séjourner une localité nommée Valaha (probablement Οὐλαθὰ). [25] Il manda ce chef avec tous ceux qui le suivaient, et promit de lui donner des terres dans la toparchie de Batanée, limitrophe de la Trachonitide ; il voulait faire de son établissement une sorte de rempart. Il assura à Zamaris et à ses gens l’exemption de tous impôts directs et de toutes autres contributions[31], puisque la terre qu’il leur donnait était en friche. »

Livre XVII, II, 2[modifier | modifier le code]

« [26] 2. Décidé par ces promesses, le Babylonien (Zamaris) se rend sur les lieux, occupe le territoire en question et, y élève des murs et une bourgade qu’il nomma Bathyra. Cet homme servit effectivement de bouclier à la fois aux gens de ce pays contre les Trachonites et aux Juifs qui venaient de Babylone sacrifier à Jérusalem, qu’il empêchait d’être molestés par les brigandages des Trachonites. [27] Il vit venir, à lui de partout nombre de gens fidèles aux coutumes juives. Le pays devint très peuplé à cause de la sécurité que lui conférait l’exemption complète d’impôts. Ce privilège subsista tant qu’Hérode vécut : mais quand Philippe son fils lui succéda, il exigea de ces gens peu de chose et pendant peu de temps. [28] En revanche, Agrippa le grand et son fils Agrippa les saignèrent à blanc, sans toutefois rien entreprendre contre leur liberté. Les Romains, dont le pouvoir succéda au leur (après la mort d'Agrippa II, probablement vers 92-94), confirmèrent eux aussi la liberté qu’ils demandaient, mais les écrasèrent totalement sous le poids des impôts. D’ailleurs je parlerai de cela avec plus de précision dans la suite de l’ouvrage quand s’en présentera l’occasion[32] (Comme à chaque fois, cette promesse n'est pas réalisée, passage probablement supprimé lors de la deuxième édition das Antiquités, juste avant qu'Épaphrodite soit exécuté sur ordre de Domitien 95/96). »

Livre XVII, II, 3[modifier | modifier le code]

« [29] 3. En mourant, Zamaris le Babylonien, qui s’était soumis à Hérode pour obtenir cette région, laissa après une vie vertueuse des fils excellents, entre autres Jacimos, illustre par son courage, qui organisa en troupe de cavalerie ses Babyloniens ; un de leurs escadrons servait de garde aux rois que je viens de nommer (Agrippa er, Agrippa II). [30] Jacimos, mort à un âge avancé, laissa un fils, Philippe, que sa valeur guerrière et ses autres mérites rendaient aussi estimable qu’homme du monde. [31] Aussi une amitié fidèle et un dévouement solide l’unissaient-ils au roi Agrippa ; de toute l’armée que le roi entretenait, c’était toujours lui l’instructeur et, lorsqu’il y avait une expédition à faire, le commandant.

[32] 4[33]. Hérode étant, dans l’état d’esprit que j’ai décrit, toutes les affaires étaient du ressort d’Antipater et il avait toute facilité pour les conduire à son avantage, tant son père se confiait en son bon vouloir et sa loyauté. »

Livre XVIII[modifier | modifier le code]

Rôle de Nisibe dans la collecte et l'expédition du didrachme[modifier | modifier le code]

Antiquités XVIII, IX, 1

« Naarda[2] est une ville de Babylonie, non seulement populeuse, mais maitresse d'un territoire fertile, étendu et rempli d'habitants avec toute sorte de biens : elle est de plus peu accessible à des ennemis, parce qu'elle est entourée sur tout son pourtour par l'Euphrate qui l'environne et par des remparts. [312] Dans le même circuit du fleuve se trouve encore la ville de Nisibis (Nisibis, appelée Antioche Epimygdonienne sous les Séleucides, (cf. XX, 68) sur le Djakhdjaka, affluent de l'Euphrate, entre Mardin et Mossoul) (84). Les Juifs, se fiant à la nature des lieux, déposaient là les doubles drachmes que, selon la coutume nationale, chacun consacrait à Dieu, ainsi que toutes leurs offrandes, et ils se servaient de ces villes comme d'un trésor. [313] C'est de là (Nisibis) que, le moment venu, on envoyait les offrandes à Jérusalem. Par dizaines de mille les Juifs s'occupaient de leur transport, parce qu'ils craignaient les brigandages des Parthes dont la Babylonie était tributaire. »

Nisibe[modifier | modifier le code]

Synagogue Judah ben Bathyra[modifier | modifier le code]

1175-1180: le R. Pettatiah de Regensburg visite Nisibe, il y trouve une communauté juive très ancienne et encore importante (elle comptait environ un millier de personnes selon Benjamin de Tudèle (mort en 1173)). Il y avait alors à Nisibe trois synagogues, l'une au nom de Rabbi Judah de Bathyra qui y avait jadis dirigé une école célèbre, les deux autres «construites par Ezra» 537. Dans l'une de ces dernières on conservait une pierre rouge qui aurait provenu du Temple de Jérusalem.

3 Rabbins débarquant en Italie[modifier | modifier le code]

Les trois rabbins sont Judah ben Bathyra, Matteya ben Heresh (110-135) et R. Hananania, le neveu de R. José.

Batanée - Nisibe[modifier | modifier le code]

... afin de rassurer ce pays contre les incursions des brigands, celui-ci construisit une citadelle qu'il nomme Bathyra (Jos. ... membres de cette famille paraissent être retournés en Mésopotamie, où ils vécurent honorés et respectés à Nisibe.

  • 2 R. Judah ben Bathyra, un vivant avant la chute du Temple, l'autre contemporain de R. Josué, fils de Hanania.
Population juive à Édesse et surtout à Nisibe

Bathyra, showing that the association of this rabbinic name with Nisibis continued (Nisibe, 101). See also Yer. Talmud Yevamoth 12.1; Bab. Talmud Yevamoth 102a; Bab. Talmud Pesahim 3b; Bab. Talmud Sanhedrin 32b. Finally, Josephus ...
Population juive à Nisibe, preuves dans le Talmud, voir Jacob Neusner pour la discussion au sujet de l'académie de R. Judah ben Bathyra II de Nisibe (A History of the Jews in the Babylonia, T. I)

J. M. Fiey : [en 1175-1180] la synagogue appelée Judah ben « Bathyra, montrant que l'association de ce nom rabbinique avec Nisibis s'est poursuivie (Nisibe, 101). Voir aussi Yer. Talmud Yevamoth 12,1; Bab. Talmud Yevamoth 102a; Bab. Talmud Pesahim 3b; Bab. Talmud Sanhedrin 32b. Enfin, Josèphe suggère que Nisibe était le centre juif de la région pour la collecte de la taxe versée au Temple de Jérusalem avant qu'elle soit envoyée à Jérusalem. (v. aussi Antiquités XVIII) »

Nisibe et Jésus dans les sources orientales persanes[modifier | modifier le code]

L'historien persan Mir Muhammad ben Khawand (en) est l'auteur, en 1417 du livre[3] Rauza-tus-Safa fi Sirat-ul-Ambia wal Muluk wal Khulafa (en) (« Jardins de la pureté sur la biographie des prophètes, des rois et des califes »). Il y mentionne une tradition concernant une visite de Jésus et Marie à Nasibain (actuelle Nusaybin)[4],[5] :

« Jésus (la paix soit sur lui) a été appelé « le Messie » parce qu'il était un grand voyageur. Il portait une écharpe de laine sur sa tête et un manteau de laine sur son corps. Il avait un bâton dans sa main ; il avait l'habitude d'errer d'un pays à l'autre et de ville en ville. À la tombée de la nuit il restait où il était arrivé. Il mangeait des plantes des forêts, buvait l'eau des forêts, et voyageait à pied. Ses compagnons, dans un de ses voyages, lui avaient une fois acheté un cheval ; il a monté ce cheval pendant un jour, mais comme il ne pouvait pas le nourrir, il l'a renvoyé. Voyageant dans son pays, il est arrivé à Nasibain. Avec lui étaient quelques-uns de ses disciples qu'il avait envoyé dans la ville pour prêcher. Dans la ville, cependant, il courait des rumeurs fausses et infondées au sujet de Jésus (que la paix soit sur lui) et de sa mère. Le gouverneur de la ville a donc arrêté les disciples et a appelé Jésus. Celui-ci a miraculeuxment guéri quelques personnes et a exhibé d'autres miracles. Le roi du territoire de Nasibain, avec toutes ses armées et ses personnes, est devenu alors un sectateur de Jésus. La légende de la descente de la nourriture, contenue dans le saint Coran, appartient aux jours de ses voyages[6],[7],[8],[9]. »

Le perse Faquir Muhammad dit que, Jésus aurait envoyé de Damas Thomas (apôtre) à Nisibis (aujourd'hui Nusaybin près d'Édesse (chrétienne) pour en guérir le roi et ce avant de s'y rendre lui-même avec Marie[10]. Les traditions iraniennes au sujet de Jésus ou d'Îsâ sont similaires.Plusieurs écrivains perses, comme Faquir Muhammad ou l'historien Mir Muhammad ben Khawand racontent qu'après la guérison d'Abgar V, Jésus, sa mème Marie et des disciples dont le nom n'est pas cité où figure parfois le nom de l'apôtre Thomas, se sont rendus à « Nisibis près d'Édesse ». Après des problèmes avec le roi local, Jésus le guérit, puis Thomas et lui-même repartent pour des prédications dans deux régions différentes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. En effet, le don de César comprenait les 3 provinces de Lysanias (supra, x, 1 ; Guerre, I, xx, 4) et non pas simplement la Trachonitide.
  2. Naarda = Nehardea, au Nord de Ctésiphon.
  3. Rauza-tus-Safa fi Sirat-ul-Ambia wal Muluk wal Khulafa (en anglais : The Gardens of Purity concerning the biography of the Prophets and Kings and Caliphs) de Muhammad ibn Khawand Shah ibn Mahmud, un historian aussi connu sous le nom de Khawand bin Badshah, l'original a été publié en langue persane en 1417 (836 A.H.), OCLC 11220401
  4. Nasibain anciennement située entre Mosul et la Syrie autrefois nommée Nasibus, actuelle Nusaybin.
  5. (en) « This Nasibain is a place between Mosul and Syria which, in English maps, has been called Nasibus. If one travels from Syria towards Persia, one would pass through Nasibain, which is at a distance of 450 miles from Jerusalem: Mosul is nearly 48 miles from Nasibain and 500 miles from Jerusalem. The frontier of Persia is only at a distance of 100 miles from Mosul. This means that Nasibain is 150 miles from the frontier of Persia. The eastern frontier of Persia touches the town of Herat in Afghanistan, i.e., Herat lies on the western frontier of Afghanistan in the direction of the Persian territory and is about 900 miles from the western boundary of Persia » (Hadhrat Mirza Ghulam Ahmad, Jesus in India, chapitre 4, section 1.)
  6. Traduction tirée du site « Noosphère - Teilhard de Chardin ».
  7. [1]
  8. voir aussi : Rauza-tus-safa. The life of Muhammad : messenger of Allah, auteur : Muḥammad ibn Khāvandshāh Mīr Khvānd; Mubarik Ali Jilani, éditeur : Lahore, Pakistan ; New York : Published by Zavia Books, for Quranic Open University, 1983.
  9. cité aussi par Hadhrat Mirza Ghulam Ahmad, Jesus in India, chapitre 4, section 1.
  10. (en) Paul Constantine Pappas, Jesus' Tomb in India: The Debate on His Death and Resurrection, pages 77-78

Citations[modifier | modifier le code]