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Utilisateur:Gdou/BrouillonGenre

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Historique[modifier | modifier le code]

Jusqu'au XIXe siècle, pour les scientifiques et les philosophes, pour étudier l'humain, il suffisait de s'intéresser aux hommes. Il n'était intéressant de s'intéresser aux femmes que dans le but d'étudier leurs différences avec les hommes. Ainsi, la nature des femmes a concerné les philosophes de tous les âges. Pendant longtemps, la référence en la matière est venue de la religion, et en particulier du récit de la genèse. La femme y est décrite comme différente mais complémentaire à l'homme. Dans ce récit, c'est Ève qui est à l'origine du péché et de l'expulsion des humains du paradis. Certains y voient une justification séculaire de la domination de l'homme sur la femme[1].

Shields [1] mentionne également une étude de Juan Huate datant de 1575 expliquant les différences d'intelligence entre hommes et femmes par les différences de quantité des humeurs.

Le XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Les premiers travaux scientifiques sur les différences entre hommes et femmes remontent au XIXe siècle. Ainsi, en 1859, Charles Darwin donne naissance à la théorie de la sélection sexuelle dans De l'origine des espèces. Il soutient ensuite que cette théorie a des répercussions sur l'homme dans La filiation de l'homme et la sélection liée au sexe en 1871. Cependant, il n'envisage ces répercussions que d'un point de vue anatomique ou physiologique (comme la présence de barbe chez les hommes) et non psychologique, puisque ces « marqueurs sexuels » sont déterminants dans le choix d'un partenaire.

C'est également du XIXe siècle que remontent les premières tentatives d'étude de la spécificité d'un caractère psychologique chez la femme en comparaison avec l'homme. Elles ont concerné l'intelligence. À cet égard, Franz Joseph Gall a été un pionnier avec ses travaux sur la phrénologie[2]. Pour Gall, puisque les particularités psychiques étaient identifiables physiquement à la forme des crânes, et puisque les différences physiques entre hommes et femmes sont visibles, il devait être possible de distinguer l'intelligence des femmes de celle des hommes par l'observation minutieuse. Ainsi, il se vantait de pouvoir distinguer le cerveau d'un mâle de celui d'une femelle de n'importe quel animal -Humain inclus- s'ils lui étaient présentés dans l'eau[1].

En 1861, Paul Broca, anthropologue français, a poursuivi les travaux de Gall. Il mesurait le poids des cerveaux pour ensuite les comparer. Il observe ainsi que le poids moyen d'un cerveau masculin est plus lourd d'en moyenne 10% par rapport à un cerveau féminin. Il ne pense pas que cette différence s'explique entièrement par la différence de taille moyenne. On sait depuis qu'il avait tord [3]. Pourtant, cet argument a été repris à l'époque pour justifier à la fois l'infériorité supposée des femmes et la domination des hommes.

« La femme étant plus petite que l'homme, et le poids du cerveau variant avec la taille, on s'est demandé si la petitesse du cerveau ne dépendait pas exclusivement de la petitesse de son corps. […] Pourtant, il ne faut pas perdre de vue que la femme est en moyenne un peu moins intelligente que l'homme; différence qu'on a pu exagéré, mais qui n'en est pas moins réelle. Il est donc permis de supposer que la petitesse du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle »

— Paul Broca , [4]

Pendant ce temps, aux débuts de la psychologie scientifique, les travaux ont majoritairement porté sur des étudiants en psychologie, très majoritairement masculin. Ces éléments expliquent qu'en 1910, Helen Thompson Woolley se plaint d'un manque de scientificité dans le domaine de la psychologie féminine et va même jusqu'à insinuer que les auteurs dans ce domaine sont de mauvaise fois [1].

XXe Siècle[modifier | modifier le code]

En 1914, dans l'une des premières véritable études scientifiques des différences entre hommes et femmes sur un caractère psychologique, l'intelligence, Edward Thorndike conclut que les différences inter-sexes sont plus faibles que les différences intra-sexe [5]

En 1918, Leta Stetter Hollingworth publie ce qui constitue probablement la première méta-analyse[6] des études disponibles sur les différences de genre dans les caractéristiques mentales et trouve peu de preuves de la réalité de ces différences [5].

Ces deux exemples montrent que l'étude scientifique des différences entre hommes et femmes est alors devenu une réalité.

En 1930, Margaret Mead, anthropologue américaine, introduit la notion de rôle sexuel. Elle explique, dans son livre Moeurs et sexualité en Océanie, que les tempéraments ne sont pas déterminés par le sexe mais sont diversement construits, en fonction de la société.

« Si certaines attitudes, que nous considérons comme traditionnellement associées au tempérament féminin - telles que la passivité, la sensibilité, l'amour des enfants - peuvent si aisément être typique des hommes d'une tribu, et dans une autre, au contraire, être rejetées par la majorité des hommes comme des femmes, nous n'avons plus aucune raison de croire qu'elles soient irrévocablement déterminées par le sexe de l'individu. »

— Margaret Mead[7]

En 1949, Simone de Beauvoir publie le premier tome de son livre, Le deuxième sexe. Elle y distingue, sur le plan théorique, la femelle de la femme. Elle exprime clairement que le genre est donc une construction sociale acquise, qui n'est pas inné. Ce livre, à l'origine d'une polémique sans précédent, a été l'initiateur du mouvement féministe et a inspiré beaucoup de femmes. [8]

« On ne naît pas femme, on le devient. »

— Simone de Beauvoir[9]


Although the nature of woman had been an aca- demic and social concern of philosopher psycholo- gists throughout the ages, formal psychology (its inception usually dated 1879) was relatively slow to take up the topic of female psychology. The "woman question" was a social one, and social problems did not fall within the sharply defined limits of Wundt's "new" psychology. The business of psychology was the description of the "gen- eralized adult mind," and it is not at all clear whether "adult" was meant to include both sexes. When the students of German psychology did ven- ture outside of the laboratory, however, there is no evidence that they were sympathetic to those defending the equality of male and female ability (cf.Wundt, 1901).

Ici, aussi, les auteurs ont régulièrement eu pour but de démontrer l'infériorité de la femme afin de justifier la domination de l'homme.

Alfred Kinzey (années 50)

  • 1861 : En 1861, Paul Broca, anthropologue français, a été l'un des premiers à vouloir déterminer des différences d'ordre psychologique en fonction du sexe des individus. Il a mesuré le poids de plusieurs cerveaux pour ensuite les comparer. Il observe que le poids moyen d'un cerveau masculin est plus lourd d'en moyenne 10% par rapport à un cerveau masculin. Pour expliquer cette différence, il écrit : "La femme étant plus petite que l'homme, et le poids du cerveau variant avec la taille, on s'est demandé si la petitesse du cerveau ne dépendait pas exclusivement de la petitesse de son corps. [...] Pourtant, il ne faut pas perdre de vue que la femme est en moyenne un peu moins intelligente que l'homme; différence qu'on a pu exagéré, mais qui n'en est pas moins réelle. Il est donc permis de supposer que la petitesse du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle" [10].
  • 1910 : Helen Thompson Woolley se plaint d'un manque de scientificité dans le domaine de la psychologie féminine et va même jusqu'à insinuer que les auteurs dans ce domaine sont de mauvaise fois [1].
  • 1914 : Thorndike considère que les différences inter-sexes sont plus faibles que les différences intra-sexe [11]
  • 1918 : Leta Stetter Hollingworth fait une revue des études disponibles sur les différences de genre dans les caractéristiques mentales et trouve peu de preuves de la réalité de ces différences [11].

Dans la partie moderne : faire un parallèle entre les théories et l'avancée des thèses féministes.

  • 1954 : théorie de la comparaison sociale de Festinger : les humains ont besoins de s'évaluer. S'ils le font parfois de manière absolue, ils le font le plus souvent de manière comparative, y compris quand une évaluation absolue est disponible. Cette théorie a des implication dans les études psychologiques de genres [12]
  • 1972 : théorie de l’investissement parental développée par Robert Trivers. Cette théorie s'appuie sur la théorie de la sélection sexuelle, mais met en lumière que ce sont les individus du sexe qui investit le plus dans leur descendance qui doivent se montrer les plus sélectifs. Chez les humains, si l'investissement dans l'éducation est plus ou moins comparable entre les deux genres en fonction des cultures et des individus, la reproduction est plus forcément plus coûteuse pour la femme. en effet, c'est elle qui assume la durée de la grossesse et les risques que celle-ci engendrent sur sa santé, ainsi que la durée de l'allaitement. Selon cette théorie, les femmes seraient donc plus sélectives en ce qui concerne le choix de leur partenaire que les hommes. Les hommes seraient, eux, plus soumis à une compétition intra-sexuelle, ce qui expliquerait leur plus grande agressivité.
  • 1974 : L'ouvrage "The Psychology of Sex Differences" par Eleanore Maccoby et Carol Jacklin conclut à une grande ressemblance psychologique entre hommes et femmes après une revue de plus de 2,000 études sur les différences de genre dans différents domaines dont les habileté, la personnalité, les comportements sociaux et la mémoire [11] Aujourd'hui, Guimond considère cette conclusion comme politiquement correcte dans le contexte de l'époque où il était crucial de dire que la femme est l'égal de l'homme [12]. Cependant, ce livre, et la création de la méthode de la méta-analyse en 1981 [13] est à l'origine d'un nouvel élan dans l'étude moderne des différences de genre d'un point de vue psychologique.
  • 1982 - 1986 : Williams et Best : définition du concept de "stéréotype de genre" [12].
  • 1984 : Spencer : théorie de l'identité de genre [14]
  • 1987 : Eagly et la théorie des rôles sociaux [12]
  • 1992 : J. Gray publie Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus dans le but d'aider les membres de couples à mieux comprendre les comportements de leur partenaire du genre opposé. Les différences de comportement entre homme et femme y sont parfois expliquées par des modèles populaires (donc non scientifiques). Ce livre a cependant eu un succès retentissant sur le grand public [14]
  • 1995 : Eagly fait une méta-analyse des différences psychologiques entre hommes et femmes et conclut, inversement à Maccoby et Jacklin, que ces différences sont réelles et qu'elles confirment les stéréotypes [12].
  • 1997 : Modèle de Cross et Madson, basé sur le concept de soi, différent entre homme et femme. Les hommes se concevraient comme plus indépendants alors que les femmes se consevraient comme plus interdépendants [12].
  • 2005 : Janet Hyde formule l'hypothèse de la similitude des genres : "les différences psychologiques entre hommes et femmes sont si faibles qu'elles doivent être considérées comme inexistante. retour donc à la position de Maccoby et Jacklin [11]
  • 2013 : Carothers et Reis avancent l'idée que le genre ne détermineraient pas des catégories mutuellement exclusives, mais que le genre serait plutôt un continuum sur lequel les individus se situeraient [14]
  • Peut-être mettre une partie "dans la culture" comme dans [syndrome d'épuisement professionnell]

Réferences

  1. a b c d et e (en) S. A. Shields, « Functionalism, Darwinism and the psychology of women : a study in social myths », American Psychologist,‎ Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Shields » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  2. La phrénologie, ne peut pas être considérée comme une science. Elle est souvent qualifiée de « pseudo-science ».
  3. S. J. Gould
  4. Paul Broca, Sur le volume et la forme du cerveau suivant les individus et suivant les races, p.15, Extrait du tome II des Bulletins de la Societé d'anthropologie, séances du 21 mars et du 2 mai 1861
  5. a et b J. Hyde. (2005). "The Gender Similarities Hypothesis". American Psychologist, Vol. 60, n° 6, p. 581 - 592.
  6. bien que cette méthode ne sera formellement mise au point que dans les années 80
  7. M. Mead (1963), Moeurs et sexualité en Océanie, Paris, Plon, p. 312-313.
  8. S. Chaperon, « Une génération d’intellectuelles dans le sillage de Simone de Beauvoir », Clio. Femme, Genre, Histoire, no 13,‎ , p. 99-116
  9. S. de Beauvoir (1949), Le deuxième sexe 1, Paris, Gallimard, p. 285-286.
  10. Paul Broca, Sur le volume et la forme du cerveau suivant les individus et suivant les races, p.15, Extrait du tome II des Bulletins de la Societé d'anthropologie, séances du 21 mars et du 2 mai 1861
  11. a b c et d J. Hyde. (2005). "The Gender Similarities Hypothesis". American Psychologist, Vol. 60, n° 6, p. 581 - 592.
  12. a b c d e et f S., Guimond.(2010). "Les similitudes et les différences entre les hommes et les femmes". In Psychologie sociale : perspective multiculturelle. Bruxelles : Mardaga.
  13. Glass, G. V., McGaw, B., & Smith, M. L. (1981). Meta-analysis in social research. Beverly Hills, CA: Sage.
  14. a b et c B. J. Carothers et H. T. Reis. (2013). "Men and Women Are From Earth: Examining the Latent Structure of Gender". Journal of Personality and Social Psychology"", Vol. 104, N°. 2, 385– 407.