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Jean Michel JAFFRY (1877-1948) sera Marin d’État Sous-marinier, Maître Principale électricien de la Marine rescapé du naufrage du sous-marin Le Monge (1915). Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre avec Palme en 1921, maire d'Audierne de 1935 à 1944, ami de Pierre Loti, de Claude Farrère et de Jacques de Thézac.

Carte du combattant de Jean Michel Jaffry, 25 mai 1934

Enfance à Audierne[modifier | modifier le code]

Jean Michel Marie Jaffry voit le jour le vendredi 15 juin 1877 à Audierne[1], Grand'Rue, aujourd'hui rue Louis Pasteur. Il est le fils de Jean "Yves" Marie JAFFRY, Marin, âgé de 41 ans et de Catherine Marie Anne GAMACHE, ménagère, âgée de 37 ans. A sa naissance, il a pour frères et sœurs : Felix "Yves" dit Yvon 13 ans (né en 1864), Lucie Marie Josèphe 10 ans (née en 1867), Eugène Marie 6 ans (né en 1871).

A Audierne, en 1889, âgé de 11 ans, Jean Jaffry quitta l'école communale pour s'embarquer comme mousse sur une barque de pêche[2]. Puis il est aide-manoeuvre dans une usine de conserves.

A 14 ans, il entre à la dure École des Mousses à Brest[2].

« Ensuite, il roule sa bosse dans la Marine où il gagna ses galons à la force du poignet. Alors que les gradés se signalent parfois par leur dureté envers leurs inférieurs, Jean Jaffry était légendaire pour sa bonté et son esprit de dévouement envers les hommes qu'il avait sous ses ordres et plus particulièrement les marins du pays. Toute sa carrière, il l'a faite à la mer, et pendant de nombreuses années sur les sous-marins. »[2]

Marin de 1892 à 1923[modifier | modifier le code]

De 1892 à la Première Guerre Mondiale[modifier | modifier le code]

Le 5 janvier 1892 il embarque à Brest sur le bateau école l'Austerlitz comme mousse. Il a 15 ans, il est engagé volontaire, matricule 68769[1].

Le 30 septembre 1893, il embarque à Toulon sur l'Indomptable.

Le 2 avril 1894, il embarque à Toulon sur l'Océan, le 1er octobre sur le Caïman.

Le 1er janvier 1895, il embarque à Toulon sur l'Algésiras, le 12 juin il fait partie de la défense mobile en Algérie.

Le 1 oct 1897, à l'âge de 20 ans il est Quartier maître de 1ère Classe à Brest[1].

Son père Yves meurt le dimanche 9 janvier 1898 à Audierne – Grand'Rue, sa mère Catherine GAMACHE a 59 ans, son frêre Eugène JAFFRY , 27 ans et  sa sœur Lucie JAFFRY , 31 ans.[3]

Le 12 juin 1900, il embarque à Brest sur le Friant puis sur le Dupuy de Lome comme Second Quartier Maître.

Il se marie avec Théodora Raymonde SERGENT (1875-1953), le mardi 9 avril 1901 à Audierne. Elle est factrice, fille de François Marie SERGENT et de Eulalie Marie Yvonne BARAOU. Ce couple aura quatre enfants. Le 28 juin 1902 naît son fils Marcel[3].

Le 17 mars 1902 il embarque à Toulon sur le Montcalm. Le journal Le Gaulois décrit la rencontre avec le Tsar Nicolas 2[4]. Le 27 septembre, il embarque à Toulon sur le Vautour, où il devient ami avec Claude Farrère et Pierre Loti.

Le Vautour de la Classe Condor où ils ont pu faire connaissance.

Le 20 février 1905, il embarque à Cherbourg sur le Sfax.

Le 3 septembre 1905 naît sa fille Jeanne

Le 3 mars 1906, il embarque à Toulon dans la première flotte de sous-marin, le Médée.

Le 30 novembre 1907 il embarque à Toulon sur l'Alouette.

Le 1er avril 1908, il embarque à Toulon sur le Même.

Le 15 mai 1908 naît sa fille Lucile

Le 28 janvier 1910, il embarque à Toulon sur le sous-marin Médée comme 1er Maître.

Le 7 août 1910 naît sa fille Yvonne, ils habitent rue du Château à Audierne

Le 23 juin 1911, il embarque à Toulon sur le sous-marin Bizerte

Le 25 février 1912 son fils de 9 ans Marcel meurt

Le 26 avril 1912, il embarque à Toulon sur l'Epée.

Le 28 juin 1913, il embarque à Toulon sur le Monge, 1er escadron de la première armée navale.

De la Première Guerre Mondiale à sa retraite militaire en 1923[modifier | modifier le code]

A la déclaration de guerre en août 1914, à 36 ans, Jean est sur le sous-marin « Le Monge » avec Roland Morillot.

La fin glorieuse du Monge[modifier | modifier le code]

Maquette du sous-marin Monge réalisé en captivité par les rescapés du naufrage.


Il est Quartier Maître sur le sous-marin Le Monge lorsque celui-ci est coulé à Cattaro (Kotor) le 28 novembre 1915. L'équipage survivant est emprisonné dans la prison de Deutsch-Gabel[5],[6],[7].

Dans la fin du sous-marin "Monge", p268, Maurice Loir décrit longuement l'évènement dont voici des extraits:

"Croyant que c'est la fin, nous chantons la Marseillaise " - relate Jaffry, l'irréprochable patron du navire, autrement dit le premier maître (adjudant) qui en a charge après le commandant et l'officier en second. Un solide Breton d'Audierne, enfant de la mer, et de la plus mauvaise, avec une tête énergique éclairée par des yeux pleins de rêve, tout à fait le personnage que laisse deviner son récit primesautier et coloré, dont l'absence de recherche représente peut-être le comble de l'art[8].

Un peu plus loin dans le texte:

En haut, les coups de pinceau des phares électriques éclairent les hommes qui sautent a la mer au fur et a mesure que le bâtiment s'enfonce. Les Autrichiens ont cessé le tir. Car ils ne sont pas aussi inutilement ni surtout aussi lâchement inhumains que les Allemands. « Nous allons de l'avant, chantant la Marseillaise et criant: « Vive la France! (Lettre de maître Jaffry.) Puis plus rien sous les pieds. Adieu, Monge! Entraînés un instant, nous buvons une tasse, après quoi nous remontons sur l'eau. Nous ressentons une forte décharge; (explosion du Monge ? départ accidentel de la torpille dont il sera question ci-après ?). Les débris du pont flottent et nous aident à surnager. Nous nous tenons à 12 sur la planche de débarquement, les mains dessus, nageant avec les pieds. Nous passons ainsi une bonne demi-heure, nous appelant et nous encourageant, tantôt éclairés, tantôt dans le noir[8].

Plus tard dans la presse, les évènements sont décrits ainsi:

« Le 28 septembre, il guette la flotte autrichienne devant Cattaro (Kotor) et l'attaque. A la seconde même où il allait torpiller les croiseurs ennemis il est abordé par le bateau amiral. Un choc terrible... plusieurs voies d'eau.. Le Monge, plongé dans l'obscurité, coule à pic. Les hommes d'équipage stimulés par le maître Jean Jaffry entonnent la Marseillaise. Ceux-la aimaient la République qui l'acclamaient à leur dernière heure... »[2] « Par un miracle le bateau revient à flot, il est canonné par l'ennemi, qui ramasse l'équipage à la mer. Roland, le chef admirable, ferme le capot de son sous-marin et s'enfonce avec lui sous les flots. En captivité, Jean Jaffry est la providence des hommes. Quels risques n'a-t-il pas courus pour les ravitailler ? Plusieurs dans la région peuvent en témoigner. »

L'équipage est composé de :

Morillot, lieutenant de vaisseau, commandant (disparu)

Appell enseigne de vaisseau de première classe, officier en second

Jaffry, premier maître électricien, patron

Le Fur, deuxième maître éléectricien

Lantier, deuxième maître de maneouvre (co-auteur avec JM Jaffry de la maquette du sous-marin présente au Musée de la Marine à Paris)

Mahé , Le Saëc, Garrec, Carli, Derrien, Alix, quartiers-maîtres éléctriciens

Chahen, quartier-maître timonier

Cochet, Touzet, matelots cuisiniers

Panet, Rio, matelots torpilleurs

Guibbal, montagne, Brave, Domérégo, Coste, Morel (disparu), Goulard (disparu), Garlandat, Jandot, Letheule, Beaugrand, quartiers-maîtres mécaniciens.

Captivité[modifier | modifier le code]

Le 29 décembre 1915, 5ème dépôt, rôle de captivité[1].Une partie de l'équipage a pu s'évader[9].

En 1916, âgé de 39 ans à il est à Jablonné V Podjestedi, République Tchèque. Il signe ses nombreux poèmes pour sa famille « Prison de Deutsch-Gabel, Bohême Autriche, 1er Maître Prisonnier de Guerre FI 50 »

Le 21 février 1917, Jean Jaffry est rapatrié de Deutsch-Gabel par la Croix Rouge et hospitalisé à Lyon Pré-aux-Clercs, cours Vitton[10] Le 20 février 1917, 5ème dépot à Toulon, le 4 mars 1917, 2ème dépot à Brest, le 3 août 1918, Front de mer à Lorient.

« Rentré dans ses foyers, Jean Jaffry a continué à se dévouer et à travailler pour les humbles. A Audierne, il dirige, à l'Abri des Marins, des cours d’électricité et de machines, il a déjà fait des causeries, aussi bien dans les campagnes que dans les centres maritimes. Il préconise l'esprit de solidarité entre tous les travailleurs, recommande aux marins-pêcheurs et aux cultivateurs de s'unir dans leur syndicats respectifs pour la défense de leurs intérêts corporatifs. »[2]

Rayé des matricules le 10 septembre 1923.

Commerçant et instructeur à Audierne[modifier | modifier le code]

En 1926, l'entreprise bois et charbon de Jean Jaffry est mandaté pour fournir le sémaphore de la Pointe du Raz[11].

Entête des courriers de l'entreprise de charbon
Entête des courriers de l'entreprise de charbon

Le 27 août 1927, Jean Jaffry est candidat pour un remplacement au conseil d'arrondissement de Pont-Croix[12].


Maire d'Audierne de 1937 à 1945[modifier | modifier le code]

A compléter

Jean Michel Marie Jaffry décède le mardi 2 mars 1948, à l'âge de 70 ans, à Audierne.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Registre matricule des archives du Finistère » [jpg]
  2. a b c d et e « Candidature de Jean Jaffry du 27 août 1927 dans Le Courrier du Finistère »
  3. a et b « Archives départementales du Finistère »
  4. « Le Gaulois : littéraire et politique », sur Gallica, (consulté le )
  5. Maurice (1852-1924) Auteur du texte Loir et Georges (1877-1972) Auteur du texte Gustave-Toudouze, Gloires et souvenirs maritimes : d'après les mémoires ou les récits de Baudin, de Bonaparte, de l'amiral P. Bouvet, du vice-amiral Garnault... (6e édition) / Maurice Loir et Georges G.-Toudouze, (lire en ligne), 1914-1918, chap. 6 (« L'héroïsme de nos marins, la fin du sous-marin "Monge" le 28 novembre 1915 »), p. 268
  6. Julien-Eugène Auteur du texte Hutter, Les sous-marins : historique de la navigation sous-marine, les sous-marins des différentes puissances belligérantes, ... / J. Hutter,..., (lire en ligne), chap. 7 (« Les exploits des sous-marins alliés, Les sous-marins dans l'Adriatique »), p. 115
  7. « L'Ouest-Éclair » [PDF], sur Gallica, L'Ouest-Éclair, Nantes, (consulté le ) : « Nouvelles Maritimes, La fin glorieuse du "Monge" », p. 3
  8. a et b Maurice (1852-1924) Auteur du texte Loir et Georges (1877-1972) Auteur du texte Gustave-Toudouze, Gloires et souvenirs maritimes : d'après les mémoires ou les récits de Baudin, de Bonaparte, de l'amiral P. Bouvet, du vice-amiral Garnault... (6e édition) / Maurice Loir et Georges G.-Toudouze, (lire en ligne)
  9. « Le Temps » [PDF], sur Gallica, Le Temps, Paris, (consulté le ) : « Autour de la bataille, Une odyssée de marins », p. 5
  10. Croix-Rouge française. Agence des prisonniers de guerre. Association française pour la recherche des disparus, « La Recherche des disparus : organe de l'Association française pour la recherche des disparus » [PDF], Lyon, , p. 7
  11. « L'Ouest-Éclair », sur Gallica, L'Ouest-Éclair, Rennes, (consulté le ) : « Marine de commerce, nouvelles diverses, Mandats budgétaires », p. 9
  12. « Le Courrier du Finistère » [PDF], Brest,  : « Arrondissement de Quimper, Pont-Croix, La candidature de M. Jean Jaffry », p. 15