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Lymphocyte

Les lymphocytes T folliculaires régulateurs[modifier | modifier le code]

Introduction[modifier | modifier le code]

Les lymphocytes T folliculaires régulateurs (Tfr) sont des lymphocytes T CD4+ (LT). Ces cellules, découvertes en 2011[1][2], sont critiques pour la régulation de la maturation des cellules productrices d'anticorps : les lymphocytes B (LB)[3]. Les Tfr agissent conjointement avec une autre sous-population de LT pour permettre la maturation des LB : les lymphocytes T folliculaires auxiliaires (Tfh). Ces étapes de maturation vont avoir lieu dans des structures particulières des organes lymphoïdes : le centre germinatif[4].

Caractérisation[modifier | modifier le code]

Les Tfr sont une population de lymphocytes T CD4 folliculaires, c'est-à-dire qu'ils se localisent dans le follicule B des organes lymphoïdes, tels que la rate ou les ganglions, où ils exercent leurs fonctions. Ils doivent donc se localiser dans cette zone, et pour cela ils expriment le récepteur à chimiokines CXCR5, qui lie la chimiokine CXCL13, synthétisée dans le follicule B. Ce récepteur permet aux Tfr de se localiser à proximité des LB et des Tfh, dans le centre germinatif. L'expression de ce récepteur est elle-même soutenue et contrôlée par le facteur de transcription Bcl6, qui est indispensable à la génération de ces cellules.

De plus, les Tfr sont aussi des cellules régulatrices, qui se différencient principalement à partir de lymphocytes T régulateurs. Ils partagent avec ces cellules l'expression du facteur de transcription Foxp3, ainsi que de nombreuses molécules immunomodulatrices, comme CTLA-4 ou GITR[5].

Fonctions[modifier | modifier le code]

La maturation des LB est capitale pour la génération d'une réponse anticorps protectrice, notamment lors d'infections ou suite à une vaccination. Cette maturation est soutenue par les Tfh, qui vont induire la prolifération des LB, et vont sélectionner les cellules qui produisent des anticorps de haute affinité contre le pathogène, afin de permettre son élimination.

Les Tfr sont quant à eux décrits comme étant des inhibiteurs de ces réactions[2], puisque ce sont des cellules régulatrices, qui expriment de nombreuses molécules permettant d'exercer des fonctions immunosuppressives. En effet, ils inhibent le métabolisme des LB, les interactions entre Tfh et LB, ainsi que la prolifération et les fonctions des Tfh. Ils contrôlent donc l'amplitude des réactions du centre germinatif, et permettent de les terminer lorsque le pathogène est éliminé[5].

Néanmoins, ces cellules sont indispensables à la génération d'anticorps de haute affinité, car en leur absence, la réponse anticorps contre un pathogène est de moins bonne qualité[3]. Les Tfr ne possèdent donc pas qu'un rôle purement inhibiteur, et sont essentiels au bon fonctionnement de la réponse dirigée contre le pathogène. Ils permettent donc de limiter l'amplitude des réactions du centre germinatif, tout en favorisant leur qualité.

Tfr et physiopathologie[modifier | modifier le code]

Les Tfr sont importants pour le contrôle de pathologies, que ce soient des maladies liées à des pathogènes externes, des cancers, ou encore des maladies auto-immunes.

En effet, ces cellules sont importantes lors d'infections virales, puisqu'il a été montré qu'elles permettent la génération de grand nombre de LB spécifiques du virus lors d'infections virales persistantes[6].

De plus, il a été montré que les Tfr limitent l'auto-immunité[7], notamment l'auto-immunité systémique, comme dans le cadre du lupus érythémateux systémique[8].

Néanmoins les fonctions de ces cellules sont à ce jour toujours méconnues, et plus d'investigations sont nécessaires pour comprendre leur rôle dans la physiopathologie de nombreuses maladies.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Ivonne Wollenberg, Ana Agua-Doce, Andrea Hernández et Catarina Almeida, « Regulation of the Germinal Center Reaction by Foxp3+ Follicular Regulatory T Cells », The Journal of Immunology, vol. 187, no 9,‎ , p. 4553–4560 (ISSN 0022-1767 et 1550-6606, DOI 10.4049/jimmunol.1101328, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (en) Michelle A Linterman, Wim Pierson, Sau K Lee et Axel Kallies, « Foxp3+ follicular regulatory T cells control the germinal center response », Nature Medicine, vol. 17, no 8,‎ , p. 975–982 (ISSN 1078-8956 et 1546-170X, PMID 21785433, PMCID PMC3182542, DOI 10.1038/nm.2425, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) Paula Gonzalez-Figueroa, Jonathan A. Roco, Ilenia Papa et Lorena Núñez Villacís, « Follicular regulatory T cells produce neuritin to regulate B cells », Cell, vol. 184, no 7,‎ , p. 1775–1789.e19 (DOI 10.1016/j.cell.2021.02.027, lire en ligne, consulté le )
  4. Marisa Stebegg, Saumya D. Kumar, Alyssa Silva-Cayetano et Valter R. Fonseca, « Regulation of the Germinal Center Response », Frontiers in Immunology, vol. 9,‎ (ISSN 1664-3224, DOI 10.3389/fimmu.2018.02469, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b (en) Peter T. Sage et Arlene H. Sharpe, « T follicular regulatory cells », Immunological Reviews, vol. 271, no 1,‎ , p. 246–259 (DOI 10.1111/imr.12411, lire en ligne, consulté le )
  6. Michael Cancro, « Faculty Opinions recommendation of Foxp3+ follicular regulatory T cells control the germinal center response. », sur Faculty Opinions – Post-Publication Peer Review of the Biomedical Literature, (consulté le )
  7. Weiwei Fu, Xindong Liu, Xiang Lin et Han Feng, « Deficiency in T follicular regulatory cells promotes autoimmunity », Journal of Experimental Medicine, vol. 215, no 3,‎ , p. 815–825 (ISSN 0022-1007 et 1540-9538, PMID 29378778, PMCID PMC5839755, DOI 10.1084/jem.20170901, lire en ligne, consulté le )
  8. Clément Jacquemin, Jean-François Augusto, Marc Scherlinger et Noémie Gensous, « OX40L/OX40 axis impairs follicular and natural Treg function in human SLE », JCI Insight, vol. 3, no 24,‎ (ISSN 2379-3708, DOI 10.1172/jci.insight.122167, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]