Utilisateur:EstelleJ L32019/Brouillon

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La colonisation française est justifiée par l’action civilisatrice de la France dans ses colonies. La diffusion du modèle européen considéré comme supérieur passe notamment par l’éducation. Les colons fondent beaucoup d’espoir dans l’école pour faire accepter la colonisation mais aussi pour apporter le progrès à ces peuples. La France possède de nombreuses colonies en Afrique Occidentale Française, en Asie du Sud-Est, en Océanie, dans l’Océan Indien, mais également en Amérique. Le système éducatif colonial a pour objectif de légitimer la présence française. Son contenu fait pourtant encore débat aujourd’hui puisqu'il a transformé la vie et la culture de ces peuples. La première partie trait de a politique coloniale éducative qui sert d'abord à justifier la conquête. Les instituteurs jouent un rôle essentiel et sont formés spécifiquement pour enseigner dans les colonies. Les colons veulent donner une éducation similaire à la métropole dans les colonies pourtant dans la réalité, cette éducation est différente. La deuxième partie traite de l'enseignement donné aux indigènes qui est surtout utilitaire et pratique. La question de la langue et de son enseignement fait débat même si les colons tentent d'imposer le français. Enfin, la politique éducative de la France se révèle être un échec à légitimer la conquête et la présence française au sein de son empire colonial.

131Etendue de l'Empire Français

L’argument métropolitain : La mission civilisatrice française[modifier | modifier le code]

La légitimation de la conquête coloniale[modifier | modifier le code]

Pour les colons, les colonies doivent rattraper leur retard. L’objectif est de les élever au même niveau que la France. La mission civilisatrice est vue comme un devoir moral pour les Français. La conquête par les armes a laissé la place à la conquête par les livres. En effet, la conquête est achevée, une œuvre de pacification se met désormais en place. Les élèves indigènes possèdent un retard intellectuel et culturel que doit combler la France. La colonisation doit permettre d’améliorer les conditions morales et matérielles de chacune des colonies. L’une des meilleures façons de développer ces territoires est l’éducation. La métropole finance des investissements mais qui restent faibles. L’éducation est considérée comme le moyen le plus prometteur pour diffuser la pensée et la civilisation française. L’école doit diffuser l’idéologie coloniale par son contenu éducatif et ainsi justifier en permanence la conquête, la colonisation et ses intérêts. Les trois objectifs de la colonisation sont de développer l’enseignement de tous les enfants indigènes, de former des élites et enfin de favoriser le rapprochement entre les différentes ethnies. Cette œuvre civilisatrice représente un modèle mais elle doit aussi répondre aux nombreuses critiques des anticolonialistes. Il faut faire assimiler à tous ces peuples assujettis que la colonisation est profitable à tous et qu’elle créée une unité et une solidarité entre tous. La France veut apporter le progrès en apportant de nouvelles qualités morales et une nouvelle humanité. Pour de nombreux colons présents en Afrique Occidentale Française, les africains n’ont pas de morale européenne, ils sont encore influencés par les morales traditionnelles et barbares. L’éducation est le seul instrument qui peut permettre d’éviter les révoltes et d’apporter le progrès ainsi que la civilisation. [1]

Le rôle des instituteurs[modifier | modifier le code]

•La majorité des instituteurs sont des Français formés spécialement en métropole et envoyés dans les colonies. Les professeurs ont de multiples missions dans la colonie qui dépassent celle du simple enseignement. Ils sont chargés officiellement de maintenir l’ordre, de montrer la générosité de la France, de faire émerger une classe moyenne et de former les élèves autochtones pour qu’ils puissent arriver au même niveau que les Français. Ils représentent un modèle de civilisation pour ces enfants. Les instituteurs doivent faire aimer aux colonisés la France ainsi que leurs ancêtres afin qu’ils deviennent civilisés. La transmission du savoir aux élèves dépend de l’autorité que détient l’instituteur sur ses élèves. La majorité des maîtres installés au sein de ces territoires ont la véritable envie de transmettre la civilisation française afin d’améliorer la vie des locaux. Leurs motivations sont en majorité honnêtes. Toutefois, ils restent sous l’autorité de fonctionnaires européens et changent souvent de ville ou de village. C’est un système éducatif hiérarchisé.[2] [3]

Le professeur inculque les bonnes valeurs et possède des savoirs ainsi qu’une formation parfaite et adaptée sur la colonie. Pourtant, beaucoup ignorent les conditions de vie réelles dans les colonies. Pour s’intégrer et intéresser ses élèves, il est nécessaire que le maître connaisse leur mode de vie traditionnel. Les instituteurs européens parlent la langue locale pour se faire comprendre. Ils sont considérés comme plus qualifiés et donc plus compétents pour transmettre la civilisation que les maîtres indigènes. Les perspectives de carrière professionnelle sont limitées pour les professeurs indigènes. Les instituteurs envoyés par la métropole ne sont pas les seuls à enseigner aux locaux . Des prêtres missionnaires sont également chargés d’éduquer les colonisés à partir du XIXème siècle. Ces missionnaires sont surtout envoyés dans les campagnes, ils coûtent moins chers qu’un professeur européen et tentent de diffuser le christianisme. [4] •Au Congo, le lien entre religion et école est fort. Les écoles missionnaires sont présentes avant la colonisation par les Belges en 1880. A partir de 1885, des institutions scolaires sont créées afin de d’éduquer et de transmettre la religion. Le pouvoir colonial encourage cet enseignement pour faire des élèves de véritables chrétiens. La religion est importante puisqu’elle transmet des valeurs de discipline, de travail et d’obéissance qui représentent les valeurs de la vie. L’Etat collabore avec l’Eglise et met en place des Ecoles officielles qui sont sous la gestion des congrégations jusqu’en 1922. L’enseignement devient libre et laïque en 1954, six années avant l’indépendance. [1] [2]

L’école coloniale a été créée en 1889 en France. Elle permet de former des futurs administrateurs dans les colonies et notamment des professeurs qui doivent acquérir les compétences nécessaires et spécifiques pour l’enseignement dans les colonies. En 1913, l’école normale de William Ponty est mise en place sur l’île de Gorée. L’objectif est de former des futurs professeurs indigènes. C’est une école préparatoire aux brevets de l’enseignement réservés à l’école primaire. Cette école obtient de bons résultats, le futur maître acquiert des compétences variées ainsi qu’essentielles à l’instruction primaire.[5]

Différence d’éducation entre les Européens et les locaux[modifier | modifier le code]

L’éducation traditionnelle notamment en Afrique est orale et polyvalente. Son but est d’insérer l’enfant dans un groupe et de garantir sa survie contrairement à l’école occidentale qui se base sur la réussite individuelle de l’individu. Le cadre de la famille et de la communauté est primordial dans l’éducation, tous le monde est impliqué dans l’éducation des enfants indigènes. Ils apprennent à faire des travaux ménagers et agricoles ainsi qu’à imiter les adultes. A partir de la conquête, le but est de former une main d’œuvre au service de l’Etat colonial. La création d’écoles provoque un exode rural. L’enseignement inculqué diffère pour les Européens et pour les locaux. Dans les écoles destinées aux européens, le programme scolaire est similaire à celui en métropole. Dans les écoles destinées aux indigènes, le programme dépend de l’évolution de la pensée coloniale et de l’évolution du niveau d’intégration de la colonie. Après la Seconde Guerre mondiale, le taux de scolarisation s’accroît et passe de 3,3% en 1945 à 11,6% en 1956. Ce taux est quadruplé en 10 ans pourtant cette volonté assimilatrice connait rapidement ses limites. En effet, élever au même niveau les colonies et la métropole française constitue un risque dans le rapport de domination que la France exerce sur ses colonies. Ce rapport doit toujours être présent et légitime.Modèle:Http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2007/malung mperakpanabi p

L’éducation mise en place par les colons peut être assimilatrice afin de rapprocher les deux civilisations ou spécifique dans le but de séparer les deux civilisations et de mettre en place une politique de ségrégation. En Indochine, l’école pour les indigènes est strictement séparée de celle pour les Européens. Seule une minorité de l’élite indochinoise peut accéder à l’école européenne et côtoyer des enfants européens. Les premières écoles créées dès l’arrivée des Français sont destinées aux enfants de colons. L’investissement de la France se fait en majorité et en priorité pour la création d’écoles réservées aux Français. Trois types d’écoles primaires sont présentes dans les colonies. Les écoles privées sont indépendantes de la puissance coloniale. Elles inculquent différents enseignements et sont nombreuses car l’école franco-indigène manque de personnel et de moyens financiers. Elles contribuent à de nombreux mouvements de contestation. Les écoles franco-indigènes s’ouvrent de plus en plus aux indigènes mais elles restent toutefois très élitistes. Enfin, les écoles traditionnelles sont présentes en majorité dans les régions pauvres. Les colons mettent également en place des écoles élitistes réservées aux fils de chefs locaux. L’objectif est d’empêcher le départ des élites locales et influentes afin de les rallier aux colonisateurs. Il faut les former à l’européenne pour qu’elles puissent mettre ensuite leurs compétences au service de leur pays. [1]


L'enseignement dans les colonies françaises[modifier | modifier le code]

Les matières enseignées[modifier | modifier le code]

Les cours inculqués aux élèves[modifier | modifier le code]

Pour les colons, les races supérieures doivent éduquer les races inférieures. L’enseignement primaire au sein des colonies est tourné en majorité vers l’enseignement pratique et rudimentaire. Cet enseignement s’adapte à chaque territoire. Les enseignements sont variés notamment en Afrique Occidentale Française. Le lien entre l’école et le travail est omniprésent. Pour les Français, l’avenir du continent dépend de l’agriculture, il faut donc leur inculquer les méthodes efficaces pour exploiter un maximum de terres. Des cours théoriques et pratiques sont nécessaires. Un jardin pratique installé près de l’école permet aux élèves de s’exercer au métier d’agriculteur. Les colonisés étant considérés comme paresseux, les colons doivent leur apprendre le goût du travail. Les travaux manuels enseignés à l’école sont importants car il faut former ces élèves à devenir des ouvriers (métier nouveau en A.O.F) et à manier de nouveaux outils importés par la France. L’hygiène ainsi que la médecine sont intégrées dans tous les enseignements. Les matières plus classiques sont aussi enseignées tel que le calcul. Savoir compter est primordial dans la vie, c’est un outil de richesse utile dans la vie quotidienne. L’enseignement du calcul permet le développement de l’économie capitaliste et donc la fin des échanges en nature. Le cours sur les sciences usuelles est transmis pour mettre fin aux croyances liées à la superstition. Le maître apprend à l’élève l’étude du corps humain, des animaux, des plantes et de quelques lois naturelles et phénomènes pour imposer la pensée scientifique et non irréelle. L’histoire et la géographie suscitent le plus de controverse. Le but est de leur faire aimer la France pour que les colonisés lui soient ensuite dévoués. Ils apprennent d’abord l’histoire de la puissance française et de l’A.O.F avant et après la colonisation de façon locale afin d’apporter du concret au cours. C’est donc une matière subjective qui légitime la conquête. La géographie se tourne vers l’Afrique puis vers la puissance française. En effet, l’enfant doit connaître le monde pour se libérer du « sauvage ». Les cours insistent sur les échanges importants réalisés entre la métropole et les colonies. La géographie enseignée aux indigènes a également pour but de montrer la mise en valeur des territoires par la France. D'autres matières pratiques sont aussi enseignées telles que la pêche, la navigation, le dessin et le chant. Enfin, les cours sur la morale sont essentiels même s’ils restent délicats. Ils s’intègrent dans tous les cours au travers deS conseils ou dES histoires. [6]

Colonial school in Madagascar

Les manuels scolaires[modifier | modifier le code]

Des manuels sont créés spécialement pour les colonies. Ils contribuent à diffuser l’idéologie coloniale ainsi que des stéréotypes ce qui accroît le décalage entre les colonies et la métropole. Le manuel « Moussa et Gi-Gla », par exemple, raconte le voyage de deux jeunes enfants africains à travers l’Afrique Occidentale Française. Le premier est originaire du Soudan et le deuxième du Dahomey. Lors de leur voyage, ils rencontrent des Européens dont ils font une description élogieuse. Quelques années plus tard, les deux amis se retrouvent, Moussa est devenu tirailleur et Gi-Gla cultivateur. Cette doctrine de l’association-ségrégation légitime la domination des colons sur les africains. Pourtant, les écoles indigènes manquent énormément de manuels.

Le rôle de la langue[modifier | modifier le code]

Afin de maintenir la domination française, les colons font le choix d’imposer le français pourtant la politique coloniale linguistique n’est pas la même dans toutes les colonies. Le choix de la langue dépend de la structure du pays avant la conquête. En effet, il est nécessaire d’après les colons, de faire apprendre la langue française afin de développer l’économie du pays mais aussi pour éviter la diffusion d’idées contraires à la colonisation. Le français doit établir la paix et l’accès à la civilisation. Sa diffusion reste pourtant restreinte et ne concerne qu’une partie limitée de la population, celle en contact régulier avec des Français. Les missionnaires sont en faveur de la conservation de la langue locale.

En A.O.F, l’administration coloniale y impose le français comme langue d’enseignement pour faciliter la civilisation puisque les langues locales sont nombreuses et variées ainsi que pour simplifier les échanges avec la métropole et entre les régions. C’est un français simple et pratique qui est enseigné, le but est aussi que les enfants conservent les idées transmises par la langue française. En Nouvelle-Calédonie, le français est la langue imposée mais la langue traditionnelle kanak persiste.

En Indochine, le français est imposé mais les langues locales restent autorisées à l’école puisque les Indochinois sont considérés comme dociles et ne possèdent pas de langue officielle contrairement aux Africains. L’éducation européenne et traditionnelle cohabitent jusqu’en 1914. L’éducation se fait en langue autochtone pendant les trois premières années de l’école primaire. Une transition est ensuite effectuée vers l’apprentissage du français. La place importante des langues locales en Indochine distingue ce système éducatif de celui des autres colonies françaises. La diffusion d’une langue officielle est un facteur d’intégration. Aux Antilles, les locaux parlent le créole et le français. L’école sépare donc l’enfant de sa culture traditionnelle et familiale. Les élèves sont parfois tiraillés entre deux langues mais également entre deux civilisations. Un véritable bilinguisme et biculturalisme peut se mettre en place. Continuer à parler dans sa langue locale peut être vu comme un moyen de contestation envers la puissance coloniale. L’apprentissage du français à l’école est donc un outil de propagande, de lutte contre le fanatisme mais aussi de développement économique.

L’échec de la politique éducative de la France[modifier | modifier le code]

L’égoïsme des colons, la mentalité des instituteurs[modifier | modifier le code]

L’enseignement colonial doit permettre d’élever les colonies or cet enseignement est rempli de contradictions. L’éducation française y est imposée au détriment de l’éducation traditionnelle et locale enseignée avant la conquête. L’objectif officieux de la puissance française est de rendre les populations favorables à la colonisation afin d’éviter qu’elles ne se révoltent. En effet, les colons pensent que la civilisation européenne est supérieure, universelle mais aussi légitime. Les occidentaux dominent ainsi légitimement les colonisés. Le taux de scolarisation des indigènes en 1957 n’est que de 10% en Afrique Occidentale Française. [7]

Georges Hardy est un colon qui a tout d’abord été professeur au sein d’un lycée métropolitain avant de devenir inspecteur de l’enseignement en A.O.F dans l’entre deux guerres. Il devient ensuite directeur général de l’Instruction Publique notamment au Maroc puis il retourne en France pour diriger l’École coloniale et devient recteur de l’académie d’Alger à deux reprises puis de Lille. Hardy impose une certaine orientation culturelle en Afrique. Il comprend l’importance de la culture traditionnelle de ces peuples pourtant, il impose la culture française par l’éducation. Son but n’est pas de professer l’histoire métropolitaine aux élèves africains mais de professer l’histoire de l’empire. Pour ce colon, l’éducation doit permettre le progrès ainsi que l’assimilation de ces peuples. Il veut former les indigènes afin qu’ils soient dévoués à l’empire. George Hardy représente la vision paternaliste du colon. La France doit se montrer généreuse et doit civiliser les africains. Pour lui, la colonisation n’est pas un simple rapport de force. . [8] [9]

Georges Hardy (historien) recteur


La reproduction du système français[modifier | modifier le code]

Des similitudes entre le système français et colonial[modifier | modifier le code]

Les Français tentent d’imposer le même système éducatif dans les colonies qu’en France. Ils instaurent ainsi des bases similaires pour les politiques éducatives et mettent en place un réseau scolaire international lié à la métropole. Les pratiques scolaires sont homogénéisées avec quelques adaptations en fonction du territoire et de la réaction des populations. Il faut diminuer le retard dans l’éducation des filles mais aussi réduire les inégalités présentes entre les régions d’un même pays. Les maîtres doivent bénéficier d’une bonne formation et l’état doit encourager les colonisés à se rendre à l’école. Malgré ces objectifs similaires, un décalage persiste toujours avec la métropole. [1]

L'école républicaine[modifier | modifier le code]

Les colons tentent de mettre en place une école républicaine à l’image de l’école en métropole. Cette école est laïque, libre et universelle. Il faut exporter le modèle républicain français. L’objectif en théorie est de former des citoyens égaux ayant les mêmes droits et devoirs que les citoyens français de métropole. En pratique, il n’y a pas d’égalité entre les colonisés et les colons, cette domination est présente dès l’école. Pour les Français, la Troisième République va « libérer » l’Afrique de la domination indigène et va encourager l’éducation. La France transmet aux élèves autochtones les mêmes valeurs de liberté et d’égalité qu’aux élèves français de métropole or dans les faits un véritable rapport de force existe entre la puissance coloniale et les colonies. Les écoles de l’empire français ne sont ni gratuites ni obligatoires contrairement à la France. Alors que la France doit inculquer des principes de liberté, d’égalité et de fraternité, la conquête par la force n’est pas cohérente avec ces idéaux. [10]


L'échec de la politique scolaire et ainsi de la colonisation[modifier | modifier le code]

La grande vague de décolonisation des années 1960 met un terme à la littérature de propagande sur la colonisation. Pourtant, la conquête européenne a tout de même laissé des traces. Le système scolaire européen a ouvert l’esprit de certains indigènes sur la possibilité de se développer de façon autonome grâce à leurs compétences acquises à l’école. L’école coloniale a permis de faire émerger une élite indigène cultivée et politisée qui se place en étant adulte contre la domination occidentale et pour le mouvement indépendantiste. Des idées indépendantistes se sont formées chez certains autochtones devenus des leaders indépendantistes par la suite. A partir de la Seconde Guerre mondiale, les mentalités évoluent. L’éducation dans les colonies est de plus en plus critiquée car elle est une façon pour la France de dominer ces peuples. La politique scolaire tente alors de s’améliorer. L’Etat français décide d’allouer plus de moyens notamment financiers dans les colonies et pour l’éducation. Les volontés d’indépendance sont de plus en plus fortes malgré la diffusion de l’idéologie impériale dans les écoles. [11]

Malgré les efforts de propagande coloniale, des livres clandestins et des manuels scolaires dénoncent la colonisation et défendent la liberté ainsi que l’autonomie des peuples dominés. Cette pensée reste toutefois minoritaire à l’époque. En Algérie, des écoles coraniques se développent et enseignent la langue arabe. La violence ou la pratique de la langue et de la religion arabe sont autant de formes d’opposition au système éducatif français imposé. En effet, l’école musulmane est vue comme un obstacle à la présence française. Elle représente un moyen de résistance à la diffusion du modèle occidental. La réglementation est donc sévère, une autorisation du gouverneur est nécessaire. Lorsqu’une école française s’installe l’école en place est fermée. En Indochine, des écoles privées chinoises apparaissent dès 1931 et prônent un anti-impérialisme. L’administration coloniale tente de lutter contre ces écoles. Les écoles françaises montrent une image archaïque des colonies. La politique scolaire métropolitaine n’est pas aussi efficace en Afrique Occidentale Française qu’en France. Le colonialisme n’a pas mené au bien-être universel. En A.O.F, en 1914, seulement 20 000 élèves indigènes sont scolarisés. L’assimilation n’est donc pas complète, les colonisés ne deviendront jamais des citoyens français égaux. Un écart important est présent entre l’idéal éducatif, sa réelle mise en œuvre et son résultat. La vague de décolonisation à partir de l’après-guerre est un témoignage de l’échec de la politique éducative dans les colonies.



Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Léon 1991, p. 19-34.
  2. Léon 1991, p. 249-257 et 303-311.
  3. Léon 1991, p. 25-29.
  4. Hardy 2005, p. 11-32.
  5. Hardy 2005, p. 131-140.
  6. Hardy 2005, p. 154-211.
  7. Léon 1991, p. 69-80.
  8. Hardy 2005, p. 5-11.
  9. Singaravélou 2011, p. 98-102.
  10. Conklin, p. 159-174.
  11. Léon 1991.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

Chapitres et articles[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]