Utilisateur:Croquant/Stockpile Stewardship and Management Program

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Une tête de missile Peacekeeper est soumise à un mur de feu pour déterminer comment ses composants ont supporté le vieillissement, et s'ils sont toujours en état de fonctionnement.

Le programme de maintien de l'arsenal nucléaire des États-Unis, appelé Stockpile Stewardship and Management Program, est un programme du Ministère de l'Énergie (Department of Energy) destiné à veiller à ce que les capacités nucléaires des États-Unis ne soient pas réduites en raison du vieillissement des armes nucléaires. Il reçoit environ 4 milliards de dollars par an sur des fonds fédéraux pour les tests des armes nucléaires et pour la construction d'installations scientifiques avancées, comme le National Ignition Facility (NIF). Ce programme a été rendu nécessaire principalement par l'interdiction des essais consécutive à la signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires par le président Bill Clinton en 1996.

Mise en œuvre du programme[modifier | modifier le code]

Aucune arme nucléaire nouvelle n'ayant été développée par les États-Unis depuis 1992, l'arsenal nucléaire existant a maintenant largement dépassé la décennie. De nombreux éléments des armes deviennent donc susceptibles de défaillance, ou de fonctionnement imprévisible : les explosifs puissants destinés à comprimer les matériaux fissiles peuvent subir une dégradation chimique, leurs composants électroniques peuvent se détériorer, les charges de plutonium ou d'uranium radioactifs sont potentiellement peu fiables, et les isotopes utilisés par les armes thermonucléaires peuvent être également instables.

Comme les États-Unis n'ont plus testé d'armes nucléaires depuis 1992, la maintenance de l'arsenal nucléaire devra passer par l'utilisation de simulations (grâce à des tests utilisant des explosifs non nucléaires et des superordinateurs, parmi d'autres méthodes) et l'application des connaissances scientifiques en physique et en chimie aux problèmes spécifiques du vieillissement des armes (cette dernière méthode correspond à ce que diverses agences qualifient de « basé sur la science »). Cela implique également la fabrication de charges de plutonium supplémentaires destinées à remplacer celles dont la qualité n'est pas reconnue, ainsi que la mise au point de nouvelles techniques destinées à accroître la durée de vie des têtes nucléaires existantes, et à maintenir une dissuasion crédible.

La plus grande partie du programme est réalisée dans les laboratoires du Ministère de l'Énergie, principalement au Los Alamos National Laboratory, aux Laboratoires Sandia, au Lawrence Livermore National Laboratory et au site d'essai du Nevada, ainsi que dans des installations de production du Ministère de l'Énergie; il emploie environ 27 500 personnes, et coûte plusieurs milliards de dollars par an.

Critiques[modifier | modifier le code]

La persistance de l'existence d'un arsenal nucléaire de quelque nature que ce soit est critiquée par ceux qui poussent au désarmement nucléaire; ils rejettent donc le programme de maintien de cet arsenal comme partie intégrante de la capacité nucléaire des États-Unis. Par ailleurs, certains considèrent que l'allocation des fonds aux divers programmes est inefficace; ainsi le NIF, malgré le coût élevé qu'on lui attribue, ne contribuera probablement que d'une façon mineure à la maintenance de l'arsenal nucléaire des États-Unis.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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