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Utilisateur:CBeuzet98/Brouillon

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Le théâtre asiatique de la Première Guerre mondiale mobilise, à l'instar du théâtre océanien, des troupes japonaises, britanniques et françaises contre des troupes défendant l'empire colonial allemand.

Une douzaine d'année avant le déclenchement de cette guerre, les grandes puissances européennes se livrent à une importante concurrence impérialiste en Asie Pacifique. On retient comme élément déclencheur de cette situation la défaite de la Russie en 1905 durant la guerre russo-japonaise.

Dans les années suivant l'effacement de la Russie au sein du théâtre asiatique, une politique d'isolement de l'Allemagne est développé par les autres puissances européennes (britannique et française). En effet, pour les britanniques, l'Allemagne devient un ennemi potentiel. En 1914 la guerre commence en Europe et s'étend jusqu'en Asie pacifique avec de nombreuses actions militaires navales telles que le siège de Tsingtao, le bombardement de Madras, les combats de Penang et enfin la mutinerie de Singapour.

Une fois les combats en Asie achevés, plusieurs milliers de soldats sont fait prisonniers et sont transférés dans des camps japonais. Les possessions allemandes de Chine mais aussi australes sont partagées entre l'Empire britannique et le Japon. Le Japon continue de mener une politique expansionniste notamment en Chine.

Contexte[modifier | modifier le code]

Développement allemand en Chine[modifier | modifier le code]

Au début du XXe siècle, l'Extrême-Orient est le théâtre de rivalités entre les puissances européennes, en particulier en Chine, où elles renforcent leur présence après la révolte des Boxers de 1899-1901[1]. L'Allemagne renforce ses positions dans le Kiautschou, territoire situé dans le Shandong qu'elle avait obtenu en 1898. Sa ville principale, le port de Tsingtao, leur sert d'escale pour l'escadre d'Extrême-Orient et d'étape aux navires se rendant dans les possessions allemandes de l'Océan Pacifique.

Les Britanniques, première puissance navale de l'époque, estiment que ce développement les concurrence ; soucieux de sauvegarder leur influence en Asie, il se rapprochent des Japonais et signent un traité d'alliance en 1902. L'empereur d'Allemagne Guillaume II incite la Russie du tsar Nicolas II à s'intéresser à cette région afin de l'éloigner de l'Europe et d'éviter la mise en place d'une alliance anglo-russe[1]. Parallèlement, Nicolas II incite le Japon à rejeter l'impérialisme russe en Mandchourie et en Corée[1].

Guerre russo-japonaise[modifier | modifier le code]

En février 1904, une attaque japonaise détruit l'escadre de Port-Arthur ; la guerre russo-japonaise est lancée[1]. La France, alliée à la Russie depuis plusieurs années, n'intervient pas[1]. Après la chute de Port-Arthur après onze mois de siège, les succès japonais s'accumulent, aussi bien sur terre (bataille de Moukden) que sur mer, jusqu'à la bataille navale de Tsushima où la marine japonaise détruit la flotte russe de la Baltique[1].

Le tsar, par ailleurs contesté en interne par la révolution de 1905, décide de négocier la paix[1]. Après cette victoire, le Japon revendique un statut d'égal des puissances occidentales[1].

Isolement de l'Allemagne et le retour de la Russie[modifier | modifier le code]

L'Allemagne se retrouve de plus en plus isolée en Asie à cause notamment de la liquidation de la Deutsch-Asiatische Bank établie depuis 1889 en Chine, sur pression britannique[2]. Parallèlement l'Europe redoute un possible conflit entre le Japon et les États-Unis : en effet le Japon poursuit le développement de sa marine, divisée en deux escadres, l'une chargée de maintenir la pression sur la Russie alors affaiblie et effacée diplomatiquement, l'autre de montrer aux États-Unis le potentiel maritime japonais[2]. L'United States Navy réagit en envoyant autour du monde la Grande flotte blanche (1970-1909) et stationne des soldats aux Philippines[2].

À partir de 1911, la Russie parvient à reconstituer son armée[2]. Elle commence à mettre en place des plans de guerre offensifs pour faire face aux velléités du Japon, poussée par une économie redressé grâce à de bonnes récoltes en 1909 et des rentrées d'argent issus des banques britanniques, à la suite de la convention anglo-russe de 1907[2]. La diplomatie japonaise pense un temps se rapprocher de Berlin mais reste finalement indépendante[2].

Déroulement des combats[modifier | modifier le code]

Siège de Tsingtao (septembre-novembre 1914)[modifier | modifier le code]

Toujours allié au Royaume-Uni en 1914, l'empire du Japon n'entre pas en guerre contre le Deuxième Reich dès le déclenchement des hostilités en Europe. Le , les Japonais demandent aux Allemands de retirer leurs navires de guerre et leurs troupes de Tsingtao sous huit jours. L'Allemagne refuse et le 23 août 1914 le Japon lui déclare la guerre. A partir du 27 août, les Japonais mettent en place un blocus naval dans la baie de Tsingtao. Ce blocus n'est pas efficace car les navires de guerres allemands ont déjà quitté le Tsingtao pour se replier dans les îles Mariannes. Le croiseur léger Emden est parti vers les Indes britanniques tandis que les trois autres navires prennent la direction de l'Océanie.

À partir du 2 septembre, après plusieurs débarquements terrestres, 58 000 soldats japonais et britanniques soutenus par une artillerie puissantes se positionnent autour de Tsingtao. Les Allemands et leurs supplétifs chinois n'ont que 4550 combattants à opposer. Les japonais commencent leurs bombardements de la ville le 31 octobre. Ils durent sept jours. Dans la nuit du 6 novembre, les Japonais ouvrent une brèche dans la dernière ligne de défense allemande. Ces derniers se replient dans la ville et les Japonais en prennent les hauteurs où se trouvent le dépôt de munitions. Les troupes allemandes se rendent dans la matinée du 7 novembre.

Bombardement de Madras (22 septembre 1914)[modifier | modifier le code]

Réservoirs pétroliers en feu à Madras le 23 septembre 1924.

Le bombardement de Madras, aux Indes britanniques, est un bref engagement initié par le croiseur léger allemand Emden. Dans la nuit du , ce navire avec aux commandes le capitaine Karl von Muller (en) navigue en direction de la ville de Madras, sur la côte sud-est de l'Inde Britannique. Après être entré dans la zone portuaire de Madras, Müller fait tirer sur les grands réservoirs de pétrole appartenant à la Burmah Oil Company (en) à une distance de 3 000 mètres. Après plusieurs vagues de tir, l’Emden détruit cinq réservoirs ; plus d'1 300 000 litres de carburant brûlant. Le navire parvient à s'échapper et à mettre une guerre de course contre les navires alliés dans l'Océan Indien.

Le combat de Penang (28 octobre 1914)[modifier | modifier le code]

L'Emden en janvier 1914.

Le port de Penang, dans les Établissements des détroits, un territoire britannique, contrôle l'accès Nord-Ouest du détroit de Malacca. En octobre 1914, outre des navires de commerce, plusieurs navires de guerre alliés y mouillent : le croiseur russe Jemtchoug, l'aviso torpilleur français D'Iberville, les contres-torpilleurs français Fronde, Pistolet et Mousquet. La Fronde et le D'Iberville, en réparation au fond du port, ne sont pas opérationnels.

Peu avant l'aube, le croiseur allemand Emden, habillement maquillé avec une quatrième cheminée et battant pavillon russe, s'approche du port. Accueilli sans méfiance, il ouvre le feu sur le croiseur Jemtchoug, qui coule ; la moitié de l'équipage périt. L'Emden quitte le port pour reprendre le large. Il est pris en chasse par le Mousquet qui, moins bien armé que le croiseur allemand, est coulé. Un second contre torpilleur français, le Pistolet, le prend en chasse mais sans succès.

Les Britanniques rendent les français et les russes responsables de cette tragédie. Ce combat naval met en évidence la débâcle des navires alliés en Asie du sud-Est face à une marine allemande pourtant en infériorité numérique.

Fin de la croisière de l'Emden[modifier | modifier le code]

Trajet de l'Emden en 1914.

Après le bombardement de Penang, l'Emden, pourchassé par cinq navires alliés, poursuit ses actes de piraterie. Il est finalement coulé par le croiseur australien Sydney (en) au large des îles Cocos, dont il venait de détruire la station radio. Cette défaite navale a mis fin aux menaces allemandes sur le commerce maritime alliée et notamment celui de l'Empire britannique. Le dernier navire de l'escadre d'Extrême-Orient allemande est coulé en mars 1915 au large de Valparaiso.

L'équipage de l'Emden parvient cependant à s'enfuir en volant un voilier délabré. Ils atteignent le port neutre de Padang, dans les Indes néerlandaises, le 27 novembre, puis embarquent sur un charbonnier allemand qui les débarque le 9 janvier 1915 à al-Hodeïda, port du sud de la péninsule arabique occupé par les Ottamans, alliés aux Allemands. Ils parviennent après de nouvelles aventures le 23 mai à Constantinople, d'où ils rejoignent l'Allemagne.

Les conséquences globales de la Première Guerre mondiale sur l'Asie[modifier | modifier le code]

La défaite allemande[modifier | modifier le code]

L'empire colonial allemand en Asie est essentiellement protégé par l'escadre d'Extrême-Orient sous les ordres du Vice-Amiral Maximilian Von Spee. Il pratique avec ses croiseurs des opérations de raids contre les navires de guerre et de commerce allié ainsi que des bombardements d'objectifs terrestres.

Après la rédition des allemands à Tsingtao le 7 novembre 1914, l'escadre allemande navigue le long des côtes chiliennes en direction des îles Falklands pour y effectuer un raid contre une station radio et un dépôt de charbon et pouvoir par la suite passer dans l'atlantique pour regagner l'Allemagne. Le 8 décembre 1914 au matin, l'escadre allemande se présente devant Port Stanley. Elle se compose de 2 croiseurs cuirassés, le SMS Scharnhorst et Gneisenau et de 3 croiseurs légers, le SMS Nürnberg, Leipzig et Dresden. Elle y découvre avec surprise la Royal Navy supérieure en nombre et en qualité avec 8 navires de guerres dont les puissants croiseurs de bataille HMS Invincible et Inflexible. L'escadre allemande reprend alors le large mais la Royal Navy s'élance à sa poursuite. Après plusieurs heures de combat, 4 navires de guerre allemands sont coulés faisant 1871 morts parmi lesquels le Vice-Amiral Von Spee. Seul le croiseur léger SMS Dresden réussit à s'échapper bien qu'étant endommagé. Ce dernier sera coulé le 14 Mars 1915 par la Royal Navy au large de Mas a Tierra. La marine impériale allemande en Asie est ainsi entièrement détruite. Les alliés récupèrent alors un grand nombre de colonies allemandes.

En 1919, le traité de Versailles [3] entérine la fin de l'empire colonial allemand. Les vainqueurs se partagent les colonies sous mandat de la Société des Nations. Le Japon obtient plusieurs îles du Pacifiques et les comptoirs et territoires en Chine.

Une plus vaste occupation japonaise[modifier | modifier le code]

Après sa victoire à Tsingtao, le Japon conforte ses visées expansionnistes en Chine. Doté d'une nouvelle légitimité auprès du Royaume-Uni, le Japon poursuit en occupant les possessions océaniennes allemandes situées au nord de l'Équateur (îles Carolines, Mariannes, Marshall, etc.), que l'Australie et la Nouvelle-Zélande revendiquaient également[4]. En 1917 un modus vivendi est mis en place avec les États-Unis qui accordent au Japon une sphère d'influence exclusive sur la Mandchourie[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Grosser 2017, p. 52-57.
  2. a b c d e et f Grosser 2017, p. 63 à 73.
  3. Dispositions du traité de Versailles relatives aux colonies allemandes.
  4. a et b Grosser 2017, p. 78 à 81.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]