Utilisateur:Alexandra Gobbi/Brouillon

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Heraklès archer
Artiste
Date
Type
Technique
Dimensions (H × L)
2,50 × 2,40 m
Localisation


Héraklès tue les oiseaux du lac de Stymphale est une sculpture qui a été réalisée par Antoine Bourdelle en 1909. Elle représente Héraclès, aussi connu sous son nom latin Hercule, accomplissant l’un de ses douze travaux.


Sujet de l'œuvre[modifier | modifier le code]

Le mythe[modifier | modifier le code]

Dans la mythologie, les oiseaux du lac Stymphale étaient des oiseaux carnassiers, se nourrissant de chair humaine. Ils avaient été dressés par Arès. Il faut savoir qu’il existe plusieurs légendes concernant leur physiologie, et la manière dont ils ont été tués. Ces oiseaux semaient la terreur dans les bois près du lac Stymphale, en Arcadie. Ils auraient massacré leurs proies grâce à la pointe acérée de leurs plumes, qu'ils utilisaient comme des flèches ou étaient simplement munis de griffes et d'un bec d'airain. Lors de sa sixième épreuve, Héraclès eu donc pour mission de les exterminer. Ce serait Grâce à Athéna qui lui a offert des crotales de bronze fabriqués par Héphaïstos qu'il en tua un certain nombre. En faisant résonner ces présents il parvint à les éliminer en plein vol, et chassa ainsi les autres. On raconte aussi qu'Héraclès les abattit d'abord avec ses flèches mais au vu de leur nombre il se retrouva vite à court. De plus leur capacité de reproduction était si importante qu’ils se trouvaient être plus nombreux qu’en matinée. Il aurait alors dans un mouvement de fureur, tapé son glaive contre son bouclier faisant ainsi fuir les oiseaux. Il persista jusqu'à ce que tous les rapaces tombent dans le lac et se noient.

Œuvres en lien[modifier | modifier le code]

La scène représentée illustre les capacités légendaires du fils de Zeus et d'Alcmène, ses aptitudes et sa dextérité d'archer. Elle a d’ailleurs été souvent utilisée comme inspiration dans la création d’œuvres du XIXème siècle. On peut prendre pour exemple le peintre Gustave Moreau. Cet artiste a enseigné à l'Ecole des Beaux-Arts et a eu une grande influence sur la peinture moderne. Il éprouva un intérêt constant pour les exploits d'Héraclès. La première toile qu'il lui consacra est ébauchée vers 1853. C'est en 1872 qu'il exécuta Hercule au lac Stymphale. Cette œuvre présente le héros vêtu d'une peau de lion combattant, arc en main, les monstrueux volatiles. Il s'intéressera aussi à d'autres exploits du héros mythologique. On peut également citer son élève Edgar Maxence qui réalisa vers 1893 Héraclès détruit les oiseaux de Stymphale . Il y représente Heraclès avec un beau corps musclé, et un arrière plan d'un ciel bleu étincelant. On y découvre un paysage dominé par des rochers abrupts s'enfonçant dans le lac Stymphale. Heraclès s'apprête à tirer sur un oiseau, lui-même recouvert de ce qu'il reste du lion de Némée. On remarque, sur le sol, les cadavres de ses précédentes proies ainsi qu'une multitude d'oiseaux formant un nuage prêt à s'abattre sur lui. L'ensemble de ces éléments crée une durée à l'action. Toutes ces exploitations sont sans doute dues au succès des mythes d’Hercule. En effet, ceux-ci caractérisent bien la force et la puissance du demi-dieu. C’est un personnage héroïque mais aussi tourmenté par ses actions passées. Les douze travaux étant une façon pour lui de se repentir des infanticides qu’il a commis. C’est-à-dire qu’après ces événements Héraclès a été contraint de réaliser douze tâches presque impossibles qui lui ont été imposées par son ennemi Eurysthée, roi de Mycènes.

Réception générale[modifier | modifier le code]

Dans la culture moderne Héraclès est l'un des héros les plus connus et les plus populaires, alliant la force et la ruse avec une puissance incomparable, lui permettant de se mesurer aux pires monstres de la mythologie classique. Il incarne le courage et personnifie la force masculine. C'est aussi le héros qui, sa vie durant, devra combattre les pièges que lui envoie Héra, épouse de Zeus. Il est resté ainsi au fil des siècles l'un des personnages les plus admirés de l'Antiquité. Des céramiques, en passant par les peintures de Gustave Moreau aux sculptures de Bourdelle, les nombreuses illustrations du héros prouvent la continuité de sa notoriété.

La sculpture[modifier | modifier le code]

Heraklès archer - Bourdelle (face)

Cette sculpture est la deuxième version d'un bronze datant de 1909, mesurant 2,5 mètres de hauteur et 2,4 mètres de largeur. Ce tirage à été mis au point en 1923 par des ajouts de relief qui montrent l'hydre de Lerne et le Lion de Némée. Cette oeuvre a été réalisée d’après un modèle, un ami militaire de l’artiste, au corps athlétique. Elle est composée de deux parties car le modèle lui avait demandé qu'il soit impossible de le reconnaître. L’artiste remplaça alors son visage par une tête, sculptée plusieurs années auparavant. Bourdelle a fait par la suite plusieurs tirages pour des musées . C’est pourquoi, il existe de nombreuses versions d'Héraklès archer tant dans la taille que dans le matériau. Le sculpteur a choisi de mettre en avant le mouvement en soulignant le déploiement du corps et la tension des muscles exigés par le tir à l'arc. Il met aussi en valeur la musculature du modèle accomplissant deux efforts contraires, celui du bras tendant un arc et celui du pied prenant appui sur un rocher. Tous les muscles sont donc tendus dans un effort souple.

Cette œuvre peut faire écho au Discobole dont le corps a été représenté avec une extrême précision anatomique. Il s’agit d’un athlète qui prépare le lancé de son disque et se trouve dans le même type de position. Cette statue antique traduit une célébration de la force physique, comme c’est le cas pour celle de Bourdelle. Cette sculpture nous montre l’art de jouer entre le plein et le vide qui était la préoccupation première de Bourdelle : « Garder l’équilibre entre l’espace, les volumes et les contours des objets » disait-il. En faisant cela il rend la sculpture presque vivante et spontanée car le personnage est dans un mouvement de puissance mais aussi naturel. De plus le fait de représenter un archer sans flèche nous pousse d’avantage à nous intéresser à l’arc et à l’action de bandage qu’exécute Héraclès. En effet, l’artiste oriente notre regard sur l’effort du personnage mythologique.


L'artiste[modifier | modifier le code]

Antoine Bourdelle, né en 1861 et mort 1929, était un sculpteur et artiste peintre français. Son mentor était Alexandre Falguière mais il a aussi été influencé par Auguste Rodin. Il a travaillé pour lui comme praticien pendant quinze ans et est devenu son élève et assistant. Par ailleurs, il fut l’enseignant de nombreux élèves dont certains, tels que :Matisse, Maillol, Giacometti qui sont des artistes majeurs de leur génération. En 1900, l'Institut Rodin est fondé. C’est Auguste Rodin lui-même qui devait assurer les cours mais aussi Antoine Bourdelle et Jules Desbois qui faisaient partie de ses assistants. Cette expérience permet à Bourdelle de découvrir sa vocation d'enseignant. Il réalise sa première exposition personnelle en 1905 et obtient un grand succès. Il s'éloigne du style de son maître pour se rapprocher de la sculpture antique et médiévale. Quelques années après il connaît une renommée internationale avec ses sculptures monumentales comme Héraklès archer. Lors de la réalisation de la première sculpture il a repris à son compte un procédé d’assemblage appris dans l’atelier de Rodin. Il a néanmoins rompu avec l’héritage stylistique de son maître, pour s’engager dans une voie plus personnelle. Il ne s’agit pas pour lui de se référer à l’art grec antique, comme le veut la tradition depuis la Renaissance. Au contraire, il choisit comme modèle les kouros, des statues de jeunes hommes de la Grèce archaïque. Il est l’ami du fondeur Eugène Rudier auquel il fait appel pour réaliser Héraclès. De plus, Bourdelle peut être caractérisé de peintre méconnu malgré l’exécution de plus de deux cents toiles et pastels, essentiellement des portraits. Cela s’explique par le succès de ses sculptures qui devait maintenir dans l'ombre son activité de peintre.

Le contexte[modifier | modifier le code]

Bourdelle ainsi que Rodin se trouvent entre deux siècles, mais révolutionnent d’autant plus la sculpture du XXème siècle. C’est-à-dire que jusque-là ce mot n’existait pas (on parlait de statuaire). Celle-ci devait toujours remplir une fonction : décorative, religieuse, politique, commémorative,… En effet, les productions de monuments sont induites par les commandes officielles et par la bourgeoisie avec les monuments funéraires privés. Comme si l'art avait besoin de jouer un rôle à l'inverse de la sculpture qui ne doit remplir aucune fonction particulière exceptée celle d'être une activité proportionnée. La sculpture a donc subi un grand nombre de bouleversements esthétiques grâce aux artistes comme Rodin qui connut une reconnaissance internationale à la fin du XIXème siècle. Il est considéré comme l’inventeur de la sculpture moderne. Ainsi, ses disciples comme Antoine Bourdelle assurent la transition vers le XXème siècle et la perpétuité de la modernité.


Références générales[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Dossier du musée des beaux-arts de Lyon : dossier bibliographique, dossier œuvres en rapport…

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Normand-Romain Antoinette, Héraklès archer : naissance d'une œuvre, Paris, 1992, 78 p

Articles[modifier | modifier le code]

  • Le Normand-Romain Antoinette. Devenir Bourdelle. In: Revue de l'Art, 1994, n°1. pp. 30-39.[1]

Liens externes[modifier | modifier le code]