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Thibaud Elzière

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Thibaud Elzière
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Hexa (depuis )
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Thibaud Elzière, né le à Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône, est un entrepreneur français, créateur de plusieurs start-ups. Il est notamment le cofondateur en 2004 de la banque d'images Fotolia, revendue à Adobe en 2014 pour 800 millions d'euros, puis d'eFounders en 2011, un startup studio devenu Hexa en 2022, qu'il dirige.

Il a lancé plusieurs autres entreprises, comme Gama Space, un projet de voile solaire, Iconic House, qui loue de l'immobilier de prestige ou Kate, une manufacture de micro-voitures. Il est à la tête de Folk, un projet de XRM créé au sein d'Hexa, depuis 2019. Également business angel, il a investi à titre personnel dans une centaine de start-ups depuis 2009, dont Algolia, Notion ou Hugging Face. Thibaud Elzière apparaît depuis 2020 dans le classement des 500 plus grosses fortunes de France, établi par le magazine Challenges.

Biographie[modifier | modifier le code]

Début de carrière avec Fotolia[modifier | modifier le code]

Thibaud Elzière fonde Fotolia en 2004, pendant ses études à l'École centrale de Lyon, avec son associé Oleg Tscheltzoff[1]. Fotolia est un marché en ligne qui permet aux photographes professionnels de vendre en direct leurs photographies numériques à leurs clients[2]. C'est aussi à cette époque qu'il s'installe à Bruxelles, où vit sa future épouse, rencontrée lors d'un échange Erasmus à Berlin[3]. Fotolia est revendue en 2014 à Adobe, qui la renomme Adobe Stock, pour 800 millions d'euros[2].

eFounders puis Hexa[modifier | modifier le code]

Thibaud Elzière crée le startup studio eFounders avec Quentin Nickmans en 2011[4]. Originellement axé sur le secteur du software as a service (SaaS), le studio se spécialise dans la création de start-ups en recrutant des fondateurs, généralement un CEO et un CTO, à qui il fournit une idée, un financement initial et des conseils stratégiques pour lancer leur projet[5]. eFounders conclut la vente de sa première entreprise, TextMaster, en 2018[6].

En 2022, eFounders initie 3founders, un nouveau studio spécialisé dans le Web3, et procède à une restructuration globale[7]. L'entreprise adopte alors le nom d'Hexa, tout en conservant le nom eFounders pour désigner le studio initial focalisé sur le SaaS[7]. Cette restructuration mène à l'organisation des studios en verticales, chacune spécialisée dans un domaine spécifique, comme Hexa AI, consacrée à l'intelligence artificielle, ou Hexa Health, dédiée à l'amélioration du système de santé[8].

Hexa est à l'origine de la création d'une quarantaine de start-ups depuis 2011, dont trois licornes, valorisées plus d'un milliard de dollars : Front, Spendesk et Aircall[9]. Cette dernière est également devenue un centaure, terme qualifiant les start-ups présentant un revenu récurrent annuel supérieur à cent millions de dollars[10]. Les start-ups lancées par Hexa ont atteint une valorisation totale de cinq milliards de dollars, ont généré environ 2 800 emplois et levé 700 millions d'euros en fonds[5].

Autres entreprises[modifier | modifier le code]

Au total, Thibaud Elzière est le créateur d'une dizaine de start-ups[11]. S'il délègue généralement la gestion quotidienne de toutes ces entreprises, étant toujours à la tête d'Hexa, il décide en 2019 de devenir CEO de Folk, une application de XRM ou gestion de la relation étendue, créée au sein du startup studio[12]. Ce choix est motivé par le fait qu'il a de grandes ambitions pour ce projet, sans pour autant réussir à le pitcher correctement aux candidats potentiels[13]. C'est aussi l'occasion pour lui d'appliquer directement les conseils qu'il a l'habitude de prodiguer aux chefs d'entreprises[13].

Il s'associe en 2020 à Louis de Gouyon Matignon, alors étudiant en droit de l'espace, et investit 500 000 euros pour lancer Gama Space, une start-up destinée à produire des voiles solaires[14]. Ce dispositif de propulsion utilise la pression de rayonnement émise par les étoiles pour se déplacer dans l'espace à la manière d'un voilier, alors que les systèmes actuels ne disposent que de propulsion électrique ou thermique[14]. En 2022, Game Space lève deux millions d'euros, notamment auprès du Centre national d'études spatiales et de Bpifrance[14]. La voile, qui mesure 74 mètres carrés, pour une épaisseur cinquante fois inférieure à celle d'un cheveu, est fabriquée avec du plastique ultrafin aluminisé[14].

L'année suivante, il lance Iconic House avec son frère Robin Michel[11]. L'idée naît alors que les deux fondateurs sont propriétaires d'un loft trop grand pour y vivre à deux[15]. Ils décident d'en faire un lieu de passage, où séjournent des relations amicales et professionnelles, avant d'en faire le siège social d'Iconic House[15]. Le concept de l'entreprise repose sur l'achat de maisons et villas de luxe, qui sont rénovées avant d'être proposées en location saisonnière, avec les services d'un palace[11]. Les premières maisons se situent à Hossegor, Courchevel ou Gordes[11].

En 2023, Thibaud Elzière s'associe avec Matthias Goldenberg et Pierre Escrieut, deux anciens de l'équipementier automobile Valeo, pour lancer Kate, une manufacture de micro-voitures[16]. Ils estiment que ce sont elles qui sont le futur de la mobilité du quotidien, plutôt que les SUV ou autres véhicules très consommateurs d'énergie, qu'ils soient thermique ou électrique[17]. Ils parient donc sur une voiture petite, légère, propre et accessible financièrement[17]. Pour cela, ils rachètent en 2022 l'entreprise Nosmoke, fondée en 2012 et qui réalise alors quatre millions d'euros de chiffre d'affaires[17]. Ils annoncent une première levée de fonds de sept millions d'euros en 2023[16]. Le lancement de la K1, leur premier véhicule qui devrait coûter moins de 15 000 euros à l'achat, est prévu pour 2026[18].

Business angel[modifier | modifier le code]

Thibaud Elzière a investi dans une centaine de start-ups à titre personnel, en tant que business angel[4]. Il a par exemple participé aux premières levées de fonds de Hugging Face, une entreprise d'intelligence artificielle en open source[19], Algolia, un moteur de recherche devenu licorne en 2021 ou Notion, une application de prise de notes revendiquant trente millions d'utilisateurs[20]. Il intègre en 2020 le classement des 500 plus grosses fortunes de France du magazine Challenges[21]. En 2023, sa fortune, uniquement issue de ses projets entrepreneuriaux, est estimée à 700 millions d'euros[21].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Hugo Sedouramane, « Thibaud Elziere et Oleg Tscheltzoff, la «french touch» à 800 millions de dollars », L'Opinion,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  2. a et b Sandrine Cassini, « Adobe poursuit sa transformation à marche forcée », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  3. Christophe Charlot, « Thibaud Elzière (eFounders): « Je suis devenu résident belge avant ma première boîte » », Le Vif,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  4. a et b Guillaume Bregeras, « Start-up studio : EFounders dopé par l'accélération de la digitalisation du travail », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  5. a et b Pierre-François Lovens, « Hexa est à la recherche d’entrepreneurs pour créer de nouveaux start-up studios », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  6. Guillaume Bregeras, « TextMaster, le traducteur digital racheté par Technicis », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  7. a et b Charlie Perreau, « Avec Hexa, Thibaud Elzière industrialise sa machine à créer des start-up », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  8. Adrien Lelièvre, « French Tech : le retour en force des start-up studio », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  9. Charlie Perreau, « 3 licornes, 7 sorties, 2 échecs : le bilan d'eFounders en chiffres », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  10. Camille Delannois, « eFounders compte trois licornes et un centaure », Le Vif/L'Express,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  11. a b c et d Loïc Grasset, « Start-up : Thibaud Elzière le méta-entrepreneur », Paris Match,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  12. Charlie Perreau, « Folk, le nouveau bébé de Thibaud Elzière », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  13. a et b « Pourquoi le boss d’eFounders devient (aussi) CEO d’une de ses start-up? », Le Vif,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  14. a b c et d Charlie Perreau, « Gama, le projet spatial de Thibaud Elzière », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  15. a et b Stéphanie Gendron, « Robin Michel et Thibaud Elzière : "Nous souhaitons proposer un luxe décomplexé" », L'Express,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  16. a et b Simon Souris, « Kate fait le plein pour sa microvoiture de demain », L'Écho,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  17. a b et c Hélène Lerivrain, « Comment Kate se place dans la course à la micro-voiture électrique », La Tribune,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  18. Léa Delpont, « Automobile : Kate obtient 10 millions d'euros pour sa micro-voiture », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  19. Nicolas Rauline, « Hugging Face, l'intelligence artificielle en open source, lève 15 millions », Les Échos,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  20. (en) « Fiche auteur de Thibaud Elzière », sur TechCrunch (consulté le )
  21. a et b « Fiche biographique de Thibaud Elzière », sur Challenges, (consulté le )