Theodorick Bland (juge)

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Theodorick Bland
Illustration.
Huile sur toile Chancellor Theodorick Bland (1776-1846) par John Wesley Jarvis.
Fonctions
Juge de la cour de district des États-Unis du Maryland

(4 ans, 9 mois et 3 jours)
Président James Monroe
Prédécesseur James Houston
Successeur Elias Glenn
Chancelier du Maryland

(22 ans et 3 mois)
Prédécesseur John Johnson, Sr.
Successeur John Johnson, Jr.
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Comté de Dinwiddie, Virginie (États-Unis)
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Annapolis, Maryland (États-Unis)
Nature du décès Maladie cardio-vasculaire
Nationalité Américaine

Theodorick Bland, né le dans le comté de Dinwiddie et mort le à Annapolis, était un avocat, homme politique et juge fédéral américain.

Biographie[modifier | modifier le code]

Éducation et début de carrière[modifier | modifier le code]

Né dans le comté de Dinwiddie, en Virginie, Bland est admis au barreau en 1797[1],[2],[3]. Il pratique sa profession d'avocat en premier lieu à Danville, puis dans le Tennessee, dans le Kentucky puis finalement à Baltimore[1],[2]. Vers 1800, il s'installe à Baltimore, se déclarant « insatisfait de la vie sur la frontière »[note 1],[2]. Il est élu membre de la Chambre des délégués du Maryland en 1809. Il aide à écrire un nouveau code pénal pour l'état du Maryland[1],[2],[3]. Bland est secrétaire du Committee of Public Safety for Baltimore au début de l'année 1812. Il est nommé associate judge du 6e district juridique du Maryland le [1]. Ce district inclut Baltimore ainsi que les villes du comté de Harford. Theodorick Bland y sert jusqu'en 1817[1],[2],[4]. Durant la guerre de 1812, il est secrétaire du Committee of Safety et participe activement à la défense de la cité en ces temps de guerre[4].

Au service du gouvernement fédéral[modifier | modifier le code]

De même que Caesar A. Rodney et John Graham, Bland est choisi en par le président James Monroe afin de mener une mission diplomatique spéciale en Amérique du Sud, la commission sud-américaine de 1817-1818[1],[2]. Sa nomination est approuvée par le secrétaire de la Commission, Henry Marie Brackenridge[2]. Bland suggéra à Monroe d'autoriser la Commission à visiter en dernier lieu le Chili. L'autorisation fut donnée par le secrétaire d’État John Quincy Adams deux semaines avant le départ[2]. Sous le commandement du commodore Arthur Sinclair, l'USS Congress quitte les États-Unis le et arrive à Rio de Janeiro le [2]. À Montevideo, Bland fait la connaissance du botaniste William Baldwin qui accompagne le chirurgien en chef. Le botaniste aide le général José Miguel Carrera à quitter le pays[2]. En avril, Bland quitte Buenos Aires et gagne Mendoza en Argentine en passant par le col de la Cumbre. Dans le même temps, le reste de la Commission quitte l'île de Margarita le et regagne Norfolk le [2]. Une semaine plus tard, Bland quitte Valparaiso et arrive à Philadelphie le [2]. Les conclusions des membres de la Commission sur ce voyage furent finalement différentes les unes des autres, ne permettant pas de conclure sur un jugement commun[2]. À propos du congrès de Tucumán, le secrétaire d’État Adams inscrit dans ses mémoires que « Bland les tient en horreur et mépris »[note 2],[2]. Contrairement aux conclusions des autres membres de la commission dont les propos concernent les domaines politiques, militaires et commerciaux, Bland s’attarde sur des conclusions plus complètes ainsi que des commentaires relatifs à la géographie et l'agriculture[2]. Il a été impressionné par les capacités agricoles du Chili[2].

Tous les protagonistes de la Commission ont reçu des « postes de confiance »[note 3] après leur retour[2]. Bland reçoit un recess appointment du président Monroe lui permettant de siéger au poste de juge de l'U.S. District Court du Maryland, siège laissé vacant par James Houston le [1],[2]. Sa nomination a lieu le avant que le Sénat ne la confirme le . Bland sert quatre années à ce poste afin de démissionner le [1] une fois nommé chancelier du Maryland[3].

Chancelier du Maryland[modifier | modifier le code]

« I determined, to make every effort to acquire a complete knowledge of the peculiar principles and practice of the Court of Chancery of Maryland to which my attention had been so rarely drawn and for which I had had, for many years in the judicial stations I previously held, so little use. Upon inquiry I soon found that anything like an accurate knowledge of those principles was only to be gathered from the records themselves, to which I therefore resorted and after a careful perusal noted the course of proceeding, and occasionally made short digests of such cases as appeared most likely to be useful thereafter. In this way I collected a considerable mass of information, which has greatly facilitated my official labors. »

— Theodorick Bland[4]

Peu après sa nomination, une décision prise par Bland a fortement déplu à l'assemblée, ce qui a persuadé la Chambre des délégués du Maryland de tenter de mettre un terme à la fonction de chancelier[4]. N'y parvenant pas, elle a proposé de diminuer le salaire de fonction à ce poste. Le Sénat du Maryland a rejeté les efforts de réduction du salaire de 3 400 $ à 2 200 $ ou 2 500 $. Lors de la session suivante, Bland a présenté un mémorandum argumentant que les actions de l'assemblée menacent l'indépendance de la justice. Ce mémorandum a été couronné de succès et a mené à une fixation du salaire de chancelier à 3 400 $ ainsi qu'à un paiement des arriérés de Bland à ce salaire[4].

Les opinions exprimées par Bland ont tendance à être longues et à résumer des quantités importantes de la doctrine qu'il met en œuvre[4]. Un exemple est celui de l'expression de son opinion dans Gwinn vs. Payson qui est écrit alors qu'il siège comme juge de la Baltimore County Court. L'affaire porte sur un projet de loi assez simple concernant les capitaux propres. Bland a douté de sa compétence dans cette juridiction. Il a écrit un document de 94 pages dont 65 adressées au pouvoir judiciaire en lui demandant d'annuler une loi adoptée par le pouvoir législatif à propos de la terre lorsqu'il est en conflit entre la Constitution et l’État. Bland a conclu que le législateur avait outrepassé ses droits en garantissant à la cour la compétence des capitaux propres, mais a également noté que les deux parties ont expressément demandé que le problème soit résolu par un tribunal[4].

Mort[modifier | modifier le code]

Décrit comme un « gentleman de la vieille école »[note 4], Bland meurt dans son lit d'une « maladie du cœur »[note 5] à Annapolis (Maryland) le [5]. Il est enterré au Cemetery Creek de la même ville[6].

Sa mémoire a été honorée à un rassemblement du Bar of Baltimore par un comité comprenant notamment le juge en chef des États-Unis Roger Brooke Taney et William Henry Norris. Des discours furent également prononcés par Charles F. Mayer et Reverdy Johnson[4]. Il a par ailleurs été noté une certaine ironie quant au testament de Bland qui a provoqué un litige, dans ce que l'on nomme l'affaire Mayo vs. Bland[4].

Famille[modifier | modifier le code]

Le chancelier Bland est un descendant du gouverneur Richard Bennett ainsi que le beau-fils de ce dernier, Theodorick Bland de Westover (en)[7]. Il est le fils de Theodorick Bland (né en 1746) et de Sarah Fitzhugh (1748-1793)[8],[9]. Son oncle est Thomas Fizhugh et sa sœur Sophia Bland. Bland se marie à Sarrah Glen (née en 1770), la veuve de John Davis[10],[11]'[note 6] qui a deux enfants de son premier mariage :

Son mariage à Bland mène au moins à deux naissances :

John Hesselius a peint en 1767 un portrait de la mère de Bland, Sarah Fitzhugh Bland[8]. Il s'agit de la seule œuvre signée par Hesselius pour laquelle il existe un record d'estimation : 20 livres et 16 shillings[8]. La Maryland Historical Society a éventuellement reçu en 1945 le portrait d'un arrière petit-fils du chancelier Bland[8].

Entre 1828 et 1845, Bland a acquis 300 acres de terres agricoles à John Crompton Weems. Sous son prédécesseur, cette surface était connue sous le nom de « LaGrange » mais sera plus tard connue comme « Blandair »[12],[14],[15]'[note 7]. Sarah Bland Mayo n'a pas hérité de la propriété avant la mort de son père et en a éventuellement fait hériter sa propre fille, Sarah Mayo Gaither, comme cadeau de mariage en 1857[14]'[note 8].

Ancêtres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « becoming dissatisfied with life on the frontier ».
  2. « Bland holds them in abhorrence and contempt ».
  3. « positions of trust ».
  4. « gentleman of the old school ».
  5. « a disease of the heart ».
  6. « Davis » ou « Davies » est indiqué, selon les sources, comme le nom de mariage de Sarah Glen ainsi que le surnom d'Elizabth Glen. Warfield indique que Sarah Glen était l'épouse du maire de Baltimore, Jacob Davies. Toutefois, ce dernier est mort en 1857 — 13 années avant Theodoric Bland. Warfield a également noté des orthographes pour la mère et le grand-mère de Bland sans pour autant que ces affirmations puissent être recoupées avec d'autres sources[6].
  7. Les sources diffèrent sur l'année au cours de laquelle Bland a acquis Blandair : en « 1828 en à peu près cette année »[15], 1836[12] ou 1845[14].
  8. Une autre partie indique que Thomas Gaither et Sarah Mayo Gaither ont hérité de la propriété après la mort d'Isaac Mayo[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h (en) « Biographical Directory of Federal Judges - Bland, Theodorick », sur Federal Judicial Center (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s (en) Wayne D. Rasmussen, « Diplomats and Plant Collectors : The South American Commission, 1817-1818 », dans James Gerber et Lei Guang (dir.), Agriculture and rural connections in the Pacific : 1500-1900, Aldershot, Ashgate/Variorum, coll. « Pacific world » (no 13), (ISBN 978-0-7546-3978-7, OCLC 5546651090), p. 53-62.
  3. a b et c (en) « The Baltimore City Circuit Court & Baltimore Bar Library Art Collection in Connection with the Maryland State Archives », sur Maryland State Archives, (consulté le ).
  4. a b c d e f g h et i (en) William L. Marbury, « The High Court of Chancery and the Chancellors of Maryland », sur Archives of Maryland Online, (consulté le ).
  5. (en) Joan M. Dixon, « Wed Nov 18, 1946 », dans National intelligencer newspaper abstracts : 1846, Bowie, Heritage Books, (ISBN 978-0-7884-4072-4), p. 519.
  6. a b c et d (en) Joshua Dorsey Warfield, The founders of Anne Arundel and Howard Counties, Maryland : a genealogical and biographical review from wills, deeds, and church records, Baltimore, Regional Pub. Co., , 543 p. (OCLC 1673096, lire en ligne)
  7. (en) Joseph Hunter, « Bland », dans Joseph Hunter et John William Clay, Familiae minorum gentium, vol. 2, Londres, Harleian Society, (OCLC 3978798), p. 421-427
  8. a b c d et e (en) Richard K. Doud, « The Fitzhugh Portraits by John Hesselius », The Virginia Magazine of History and Biography, vol. 75, no 2,‎ , p. 159-173 (ISSN 0042-6636, OCLC 5544093829, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Fillmore Norfleet, Saint-Mémin in Virginia : portraits and biographies, Richmond, Dietz Press, (OCLC 3300777), p. 144.
  10. (en) Harold E. Dickson, John Wesley Jarvis, American painter, 1780-1840 : with a checklist of his works, New York, New-York Historical Society, coll. « John Divine Jones Fund series of histories and memoirs », , 476 p. (OCLC 1198153), p. 345
  11. a b et c (en) National Genealogical Society quarterly, vol. 51, National Geographic Society, (ISSN 0027-934X), p. 215
  12. a b c d e et f (en) « Blanair - The Past », sur Blandair (consulté le ).
  13. (en) Benjamin Perley Poore, « Biographical Notice of John S. Skinner », The Plough, the loom, and the anvil, vol. VII, no 1,‎ 1800-1850, p. 2 (OCLC 9962333, lire en ligne, consulté le )
  14. a b c et d (en) Thomas Reinhart, « A Gem on the Farm : The Slave Quarter at Blandair Farm », Heritage matters,‎ , p. 6-7 (ISSN 1198-2454, lire en ligne, consulté le )
  15. a et b (en) Celia M. Holland, Old homes and families of Howard County, Maryland : with consideration of various additional points of interest, Catonsville, C.M. Holland, , 487 p. (OCLC 16002826), p. 16-17

Liens externes[modifier | modifier le code]