Susan Fiske

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Susan Fiske
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Susan Tufts Fiske, née le , est professeure de psychologie et d'affaires publiques au département de psychologie de l'université de Princeton. Elle est une psychologue sociale connue pour ses travaux sur la cognition sociale, les stéréotypes et les préjugés[1].

On lui doit plusieurs concepts, comme le terme « avare cognitif » inventé avec sa collègue Shelley E. Taylor (en) et le développement de la théorie du sexisme ambivalent.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et vie personnelle[modifier | modifier le code]

Susan Fiske est la fille de Donald W. Fiske, psychologue et enseignant à l'université de Chicago[2] et de Barbara Page Fiske[3]. Son frère, Alan Page Fiske, est anthropologue à UCLA. La grand-mère et l'arrière-grand-mère de Fiske sont des suffragettes[4].

En 1973, Susan Fiske s'est inscrite au Radcliffe College où elle obtient son diplôme en relations sociales[5]. Elle soutient une thèse de doctorat en 1978, intitulée « Attention and the Weighting of Behavior in Person Perception » à Harvard.

Carrière[modifier | modifier le code]

Durant sa dernière année d'études, elle étudie la cognition sociale avec Shelley E. Taylor (en), professeure adjointe à Harvard, en particulier l'effet de l'attention dans les situations sociales[4]. Après l'obtention de son diplôme, Fiske continue de travailler dans ce domaine de la cognition sociale.

Fiske souhaite combiner les approches de la psychologie sociale et de la psychologie cognitive. Cette réflexion et son intérêt pour le domaine de la cognition sociale ont donné lieu au livre de Fiske et Taylor, Social Cognition[4]. Fiske et Steven Neuberg ont ensuite développé le premier modèle à double processus de la cognition sociale, le "modèle du continuum".[réf. nécessaire]

Elle a apporté un témoignage d'expert dans l'affaire Price Waterhouse v. Hopkins qui a finalement été entendue par la Cour suprême des États-Unis[6], faisant d'elle la première psychologue sociale à témoigner dans une affaire de discrimination sexuelle. Ce témoignage a suscité un intérêt continu pour l'utilisation de la science psychologique dans des contextes juridiques[7].

En collaboration avec Peter Glick, Fiske a analysé la dépendance des interactions homme-femme, ce qui a conduit au développement de la théorie du sexisme ambivalent. Elle a également examiné les différences entre les sexes dans les taux de publication et les citations des psychologues sociaux au sein de l'influente revue de psychologie Journal of Personality and Social Psychology. Les auteurs masculins de l'échantillon ont soumis plus d'articles et ont eu des taux d'acceptation plus élevés (18% contre 14%). De même, l'impact des femmes est le même que celui des hommes, tel que mesuré par le nombre de citations dans les manuels et les guides. L'analyse de ces deux résultats indique donc que les femmes sont plus citées par article publié[8].

Fiske travaille avec Peter Glick et Amy Cuddy pour développer le modèle du contenu des stéréotypes (Stereotype Content Model)[4]. Il[Qui ?] explique que la cordialité et la compétence différencient les stéréotypes de groupe.

Fiske s'est impliquée dans le domaine de la neuroscience cognitive sociale[4]. Ce domaine examine comment les systèmes neuronaux sont impliqués dans les processus sociaux, tels que la perception des personnes[9]. Elle examine les systèmes neuronaux impliqués dans les stéréotypes[10], l'hostilité intergroupe[11] et la formation des impressions[12].

Elle est l'autrice de plus de 300 publications[réf. nécessaire] et a rédigé plusieurs livres, dont en 2010 Social Beings : A Core Motives Approach to Social Psychology[13] et Social Cognition, une étude qui a défini le sous-domaine désormais populaire de la cognition sociale. Elle a édité l'Annual Review of Psychology (avec Daniel Schacter et Shelley Taylor) et le Handbook of Social Psychology (avec Daniel Gilbert et Gardner Lindzey). Parmi ses autres livres figurent aussi Envy Up, Scorn Down : How Status Divides Us, qui décrit comment les personnes se comparent avec les aux autres, avec des effets toxiques sur leurs relations à la maison, au travail, à l'école et dans le monde[14], ainsi que The Human Brand : How We Relate to People, Products, and Companies[15].

Recherches[modifier | modifier le code]

Ses contributions les plus connues au domaine de la psychologie sont le modèle de contenu stéréotypé[16],[17], la théorie du sexisme ambivalent[18] le modèle continu de formation d'impression, et la théorie du pouvoir comme contrôle[19]. Elle est également connue pour le terme « avare cognitif », inventé avec sa collègue Shelley E. Taylor (en), faisant référence aux tendances des individus à utiliser des raccourcis cognitifs et heuristiques[20],[21].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rob Capriccioso, « Gone, but Not Forgotten », Inside Higher Ed, (consulté le )
  2. (en) « Donald W. Fiske », University of Chicago (consulté le )
  3. (en) « Barbara Page Fiske », Chicago Tribune (consulté le )
  4. a b c d et e (en) « Susan T. Fiske: Award for distinguished scientific contributions », American Psychologist, vol. 65, no 8,‎ , p. 695–706 (PMID 21058759, DOI 10.1037/a0020437)
  5. (en) « 'Susan Tufts Fiske – Curriculum Vitae » [archive du ], Princeton University, Department of Psychology (consulté le )
  6. (en) S. T. Fiske, D. N. Bersoff, E. Borgida, K. Deaux et M. E. Heilman, « Social science research on trial: The use of sex stereotyping research in Price Waterhouse v. Hopkins », American Psychologist, vol. 46, no 10,‎ , p. 1049–1060 (DOI 10.1037/0003-066x.46.10.1049, S2CID 18888481, lire en ligne)
  7. Borgida, E., & Fiske, S. T. (Eds.) (2008). Beyond common sense: Psychological science in the courtroom. New York: Wiley-Blackwell.
  8. (en) M. Cikara, L. Rudman et S. Fiske, « Dearth by a thousand cuts?: Accounting for gender differences in top‐ranked publication rates in social psychology », Journal of Social Issues, vol. 68, no 2,‎ , p. 263–285 (PMID 24748688, PMCID 3991494, DOI 10.1111/j.1540-4560.2012.01748.x)
  9. (en) K. N. Ochsner et M. D. Lieberman, « The emergence of social cognitive neuroscience », American Psychologist, vol. 56, no 9,‎ , p. 717–734 (PMID 11558357, DOI 10.1037/0003-066X.56.9.717)
  10. (en) S. T. Fiske, « Journey to the edges: Social structures and neural maps of intergroup processes », British Journal of Social Psychology, vol. 51, no 1,‎ , p. 1–12 (PMID 22435843, PMCID 3641691, DOI 10.1111/j.2044-8309.2011.02092.x)
  11. (en) M. Cikara et S. T. Fiske, « Bounded empathy: Neural responses to outgroup targets' (mis)fortunes », Journal of Cognitive Neuroscience, vol. 23, no 12,‎ , p. 3791–3803 (PMID 21671744, PMCID 3792561, DOI 10.1162/jocn_a_00069)
  12. (en) D. L. Ames et S. T. Fiske, « Outcome dependency alters the neural substrates of impression formation », NeuroImage, vol. 83,‎ , p. 599–608 (PMID 23850465, PMCID 4478593, DOI 10.1016/j.neuroimage.2013.07.001)
  13. (en) « Susan T. Fiske, PhD », Federation of Associations in Behavioral & Brain Sciences (consulté le )
  14. Science, 2011, 333, 289-90.
  15. Malone, C., & Fiske, S. T. (2013). The Human Brand: How We Relate to People, Products, and Companies. San Francisco: Jossey Bass.
  16. Bernard E. Whitley et Mary E. Kite, The Psychology of Prejudice and Discrimination, Belmont, CA, Cengage Learning, (ISBN 978-0-495-59964-7, lire en ligne), p. 226
  17. Fiske, Cuddy, Glick et Xu, « A Model of (Often Mixed) Stereotype Content: Competence and Warmth Respectively Follow From Perceived Status and Competition », Journal of Personality and Social Psychology, vol. 82, no 6,‎ , p. 878–902 (PMID 12051578, DOI 10.1037/0022-3514.82.6.878, S2CID 17057403, CiteSeerx 10.1.1.320.4001, lire en ligne)
  18. Glick et Fiske, « The ambivalent sexism inventory: Differentiating hostile and benevolent sexism », Journal of Personality and Social Psychology, vol. 70, no 3,‎ , p. 491–512 (DOI 10.1037/0022-3514.70.3.491, CiteSeerx 10.1.1.470.9865)
  19. Fiske, « Controlling other people: The impact of power on stereotyping », American Psychologist, vol. 48, no 6,‎ , p. 621–628 (PMID 8328729, DOI 10.1037/0003-066x.48.6.621)
  20. The social psychologists: Research adventures, New York, McGraw Hill, , 18–32 p. (ISBN 978-0-07-007234-3), « Susan T. Fiske »
  21. Patricia Wallace, The Psychology of the Internet, Cambridge, UK, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-63294-2, lire en ligne), p. 19

Liens externes[modifier | modifier le code]