Simon III de Poissy

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Simon III de Poissy
Image illustrative de l’article Simon III de Poissy
Sceau de Simon de Poissy (1207)

Conflits conquête de la Normandie
croisade des Albigeois
première guerre des Barons
Faits d'armes bataille de Lincoln
Biographie
Dynastie Maison de Poissy
Naissance vers 1175
Décès
Père Simon II de Poissy ( vers 1189)
Mère Mathilde
Conjoint Agnès d'Andrezel (née de Garlande) ( vers 1232)
Enfants (1) Simon IV de Poissy ( vers 1250)

(2) Anseau ( vers 1224)
(3) Eve, épouse de Henri de Richebourg
(4) Isabelle, épouse de Gui, vicomte de Corbeil
(5) Agnès, épouse de Simon, châtelain de Neauphle

Simon III de Poissy[1], né vers et mort le , est un chevalier banneret de l'armée royale du temps de Philippe Auguste, Louis VIII et Louis IX.

Biographie[modifier | modifier le code]

Parents et fratrie[modifier | modifier le code]

Issu d'une branche surnommée "Ternel", il est le fils de Simon II de Poissy, décédé vers 1189 et de Mathilde. Il a eu des frères et sœurs, mais ceux-ci ne semblent pas avoir survécu à l'âge adulte.

Un de ses grands-oncles se nomme Gauthier. Chanoine de Notre-Dame de Poissy, il donne en 1174[2] à l'abbaye des Vaux-de-Cernay ce qui formera la ferme de Saint-Nom-la-Bretèche.

Chevalier banneret[modifier | modifier le code]

Il est probablement fait chevalier autour de 1195, mais il faut attendre 1201 pour lui voir attaché pour la première fois ce titre latin de "miles"[3]. Il est au service de la monarchie capétienne et participe à toutes les campagnes d'importance de l'armée royale.

Il accompagne l'ost lors du rattachement de la Normandie au domaine royal français. Sa présence est attestée en 1202 où il est en garnison à Vernon[4]. Il reçoit la garde en 1206 du château de Beaufort-en-Vallée en compagnie de Adam, vicomte de Melun et Jean Briart[5].

En 1209, il est au côté de Simon IV de Monfort durant la croisade des Albigeois. Il est présent lorsque ce dernier reçoit d'Agnès, vicomtesse de Béziers, des droits sur les châteaux de Pezenas et de Tourbe[6].

Le 27 juillet 1214, il pourrait avoir pris part à la bataille de Bouvines, mais il est possible qu'il ait accompagné le prince Louis dans le Poitou et ait été engagé lors de la bataille de la Roche-aux-Moines.

Lors de la première guerre des barons, il suit le prince Louis dans sa tentative de conquête de la couronne anglaise. Il est un des chevaliers les plus actifs. Il reçoit en récompense le château de Cambridge en 1216-1217[7]. Il participe à la bataille de Lincoln où il est contraint de fuir marquant ainsi l'échec définitif de cette expédition[8].

Après le décès de Philippe Auguste, Simon devient un très proche de Louis VIII. Il est présent lorsque le roi décide d'engager une nouvelle campagne contre les albigeois en 1226[9]. Sur le chemin du retour, Louis VIII décède à Montpensier et demande à son entourage hommage et fidélité en faveur de son héritier, son fils Louis IX. Simon est l'un des signataires de ce document[10]. Il est alors à l'acmé de sa carrière publique et militaire.

Il reste fidèle à la cause royale durant la régence de Blanche de Castille, mais son influence est désormais de moindre importance.

Mort[modifier | modifier le code]

Il décède le 27 octobre 1247 et il est inhumé à l'entrée de l'église de l'abbaye de Joyenval, abbaye fondée par Barthélémy de Roye que Simon a côtoyé.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

De ses parents, Simon III de Poissy hérite de nombreux biens tenus du roi et situés en région pinceraine, à Achères, Villennes-sur-Seine, Migneaux et Poissy. Il rend hommage à l'abbaye de Saint-Denis pour des fiefs situés à Davron, Lanluet (situé sur la commune de Feucherolles) et Morainvilliers en 1229-30[11].

Il détient aussi des biens situés à Paris dont le Palais des Thermes, à Ablon-sur-Seine et ses alentours (Chevilly-Larue, Orly, Morangis, Villeneuve-le-Roi), ou encore à Saint-Maur-des-Fossés.

En 1225, Louis VIII lui donne le château de Normanville (Eure) où le nom de Poissy sera porté jusqu'au début du XVème siècle[12].

Mais c'est à Aigremont, tout proche de la ville de Poissy, dans un modeste fief qu'il tient du roi, qu'il décide d'établir son autorité et manifester son prestige. En 1207, il fait ériger une chapelle privée à proximité de sa ferme, puis demande à l'abbaye chartraine de Saint-Jean-en-Vallée d'y créer une nouvelle paroisse[13]. En 1212, il reçoit du roi les bois d'Aigremont en échange de droits qu'il possédait en forêt de Laye[14]. Il transforme sa ferme en forteresse et en rend hommage au roi Philippe Auguste en 1223[15]. Il rattache alors toutes ses possessions pinceraines à son château d'Aigremont.

Mariage et enfants[modifier | modifier le code]

Vers 1200, il épouse Agnès de Garlande (morte vers 1232), fille d'Anseau de Garlande, veuve d'Aubert d'Andrezel, et mère d'au moins 3 enfants, Aubert et Jean d'Andrezel, et Eustachie, future abbesse de l'abbaye d'Yerres. Ils ont 5 enfants :

  1. Simon IV de Poissy (mort vers 1250), époux de Isabelle de Mello ;
  2. Anseau (mort vers 1224) ;
  3. Eve, épouse de Henri de Richebourg ;
  4. Isabelle, épouse de Gui, vicomte de Corbeil ;
  5. Agnès, épouse de Simon, châtelain de Neauphle.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Thierry Dalifard, Simon de Poissy (v.1175-1247) : Un modèle de l'élite chevaleresque au cœur du domaine capétien, Mayenne, Dupliprint, , 294 p. (ISBN 978-2-9589879-0-9)
  2. Lucien Merlet et Auguste Moutié, Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame des Vaux de Cernay, 1857-1858, p60-61
  3. Archives Nationales, S345A n°47
  4. Edouard Audoin, Essai sur l’armée royale au temps de Philippe-Auguste, , p162-163
  5. Léopold Delisle, Cartulaire normand, , p81
  6. Claude Devic, Histoire générale de Languedoc, , p217-218
  7. Francisque Michel, Histoire des Ducs de Normandie et des Rois d’Angleterre, , p166
  8. Paul Meyer, Histoire de Guillaume le Maréchal, , p225
  9. Archives Nationales, J428 1bis
  10. Archives Nationales, J363 1
  11. Archives Nationales, S2350
  12. Bibliothèque Nationale de France, Ms Latin 9778, p191
  13. René Merlet, Cartulaire de Saint-Jean-en-Vallée, TI, 1906, p75 ; Archives départementales d'Eure et Loir, H3336
  14. Bibliothèque Nationale de France, Ms Latin 9778, p193
  15. Bibliothèque Nationale de France, Ms Latin 9778, p179