Rue de Fleurus (Paris)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

6e arrt
Rue de Fleurus
Voir la photo.
La rue de Fleurus vue depuis la rue Guynemer.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 6e
Quartier Odéon
Notre-Dame-des-Champs
Début 22, rue Guynemer
Fin 7-11, rue Notre-Dame-des-Champs
Morphologie
Longueur 370 m
Largeur 13 m
Historique
Création 1790
Dénomination 1795
Ancien nom Impasse de Notre-Dame-des-Champs
Géocodification
Ville de Paris 3685
DGI 3673
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue de Fleurus
Géolocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Rue de Fleurus
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

La rue de Fleurus est une voie située dans les quartiers Notre-Dame-des-Champs et de l'Odéon dans le 6e arrondissement de Paris. La rue débouche sur le jardin du Luxembourg.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

La rue de Fleurus est une voie publique allant du 22, rue Guynemer au 7-11, rue Notre-Dame-des-Champs.

Elle est desservie à proximité par la ligne 4 du métro à la station Saint-Placide et par la ligne 12 aux stations Rennes et Notre-Dame-des-Champs.

À son intersection avec le boulevard Raspail, elle limite l'allée Jacques-Derrida (au nord) de l'allée Claude-Cahun-Marcel-Moore (au sud).

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Elle est nommée en souvenir de la victoire remportée contre les troupes autrichiennes le à la bataille de Fleurus par le général Jourdan[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Dès 1775, le « cul-de-sac Notre-Dame-des-Champs[2] » apparaît sur les plans de Paris.

Cette impasse de 114 mètres correspond à la section de la rue actuelle comprise entre la rue Notre-Dame des Champs et le boulevard Raspail. Ce dernier correspondait à la limite occidentale du parc du Luxembourg, alors plus étendu qu'aujourd'hui et matérialisée par un mur d'enceinte qui fermait la voie.

La rue dans ses limites actuelles est prévue dès 1779 par Chalgrin sur un projet de lotissement au même titre que les actuelles rues Madame et Jean-Bart[3]. Le lotissement du quartier était donc déjà prévu sous l'Ancien Régime mais le comte de Provence, alors résidant au Petit Luxembourg et propriétaire du parc depuis 1778, s'y oppose.

En 1790, à la faveur de la Révolution et de l'exil du futur Louis XVIII, l'impasse est prolongée sur le tracé de ce qui était jusqu'alors l'allée centrale du jardin.

En 1795, à la suite d'une pétition populaire, le conseil municipal de l'arrondissement décide de baptiser l'axe nouvellement créé du nom de la ville de Fleurus (province de Hainaut) consécutivement à la victoire des armées révolutionnaires françaises contre les Autrichiens menées par Jean-Baptiste Jourdan le 26 juin 1794.

C'est à partir de 1797 que des immeubles y sont bâtis de manière sporadique jusqu'à l'actuelle rue Guynemer[2].

Le jeudi , Guy de Maupassant donne dans l'atelier du peintre Georges Becker, rue de Fleurus, la seconde représentation de sa comédie libertine, À la feuille de rose, maison turque.

Le 11 mars 1918, durant la Première Guerre mondiale, les immeubles de l'angle Fleurus/Guynemer sont touchée lors d'un raid effectué par des avions allemands[4], sans victimes.

Cette rue est citée deux fois dans L'Éducation sentimentale (1869) de Flaubert.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Plaque du no 27 où vécurent Gertrude Stein et sa compagne, Alice B. Toklas.
  • N°4 : à l'angle de la rue Madame, le philosophe et écrivain catholique Jean Guitton habitait un appartement au premier étage.
  • N°8 : la première salle Bobino fut ouverte vers 1817 à cette adresse, faisant angle avec la rue Madame.
  • N°9 : ancienne adresse de l'imprimerie Charles Lahure, à partir de 1859.
  • N°26 : ancien atelier du peintre Georges Becker
  • N°27 : diverses personnalités ont vécu à différentes époques, comme le peintre et sculpteur Jean-Léon Gérôme qui y a habité de 1846 à 1854[5], ainsi que l'artiste-peintre polonaise Anna Bilińska-Bohdanowicz à la fin du XIXe siècle. Gertrude Stein y vécut de 1903 à 1938 avec son frère Leo Stein puis avec sa compagne Alice B. Toklas dans un vaste studio où elles tenaient un salon renommé au début du XXe siècle[6], fréquenté par Ernest Hemingway, Man Ray et beaucoup d'autres célébrités de ce temps[7]
Campus de l’École spéciale de mécanique et d'électricité au no 34.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue de Fleurus », p. 531.
  2. a et b Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, éditions Maisonneuve & Larose, 1855, p. 222.
  3. Archives Nationales, N III Seine 724, cité par Pierre Lavedan, Histoire de l'urbanisme à Paris, Paris, Hachette, coll. « Nouvelle Histoire de Paris », , 740 p. (ISBN 2-85962-012-5), p. 333.
  4. Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute.
  5. « http://www.cannes-la-bocca.fr/ », sur Biographie de Jean-Léon Gérôme (consulté le ).
  6. Plaque commémorative sur la façade.
  7. « Paris dans les pas des grands hommes », L'Express Thema, dernier trimestre 2015, p. 174-175.
  8. « CTHS - ARNAUNÉ François Auguste », sur cths.fr (consulté le )