Roy Wilkins

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Roy Ottoway Wilkins, né le à Saint Louis dans l'État du Missouri et mort le à New York. Journaliste et directeur de publication de plusieurs journaux et magazines, il s'est fait connaitre, entre les années 1930 et les années 1970, comme étant l'un des principaux leaders afro-américains du Mouvement des droits civiques aux côtés de Martin Luther King, notamment comme secrétaire général de la NAACP de 1955 à 1977.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Tragédie familiale[modifier | modifier le code]

Roy Wilkins, est l'aîné des enfants du pasteur William DeWitte Wilkins et d'une enseignante d'école primaire Mayfield Edmundson Wilkins dite « Sweetie ». Ses parents, après leur mariage célébré en 1900 quittent Holly Spring dans l'État du Mississipi pour s'installer pour Saint Louis dans l'État du Missouri afin de fuir les violences racistes envers William DeWitte Wilkins, le seul emploi qu'il obtient est celui de surveillant d'un four à briques. Après une visite médicale, Mayfield Edmundson Wilkins est déclarée atteinte par la tuberculose, consciente de l'issue fatale, elle écrit une lettre à sa sœur Elizabeth Edmundson Williams pour qu'elle veuille bien, avec son époux Sam Williams prendre en charge ses trois enfants. lors qu'il est âgé de quatre ans[1],[2],[3],[4],[5].

Le départ pour Saint Paul[modifier | modifier le code]

En 1907, William DeWitte Wilkins envoie Roy Wilkins, sa sœur Armeda et son jeune frère Earl chez leur tante Elizabeth Edmundson Williams et son époux Samuel Williams qui vivent à Saint Paul dans l'État du Minnesota. En 1911, les Williams adoptent les trois enfants Wilkins[1],[2],[5],[6].

Le séjour à Saint Paul[modifier | modifier le code]

Elizabeth Edmundson Williams et Samuel Williams inculquent à leurs neveux le sens de la justice qui les aidera à dépasser les préjugés. Bien que les hôtels, les restaurants de la ville de Saint Paul soient strictement ségrégués, la ségrégation est plus souple voire inexistante dans les autres domaines (logement, établissements scolaires, transports, équipements de loisirs). C'est pourquoi Roy Wilkins peut nouer des relations avec des Blancs de différentes origines Suédois, Norvégiens, Polonais, Allemands, Irlandais, d’ailleurs les meilleurs amis des Williams, sont des Suédois[2],[5],[6].

Formation[modifier | modifier le code]

Roy Wilkins suit ses études secondaires à la Grammar School de Whittier, Minneapolis (en), il y est le seul élève afro-américain et où il établit des relations amicales avec des White Anglo-Saxon Protestants comme il le fera pendant toute sa vie. Surtout il découvre que les enfants ne font pas attention à la couleur de peau, que cela est induit par les adultes, il développe la conviction qu'il possible de trouver une voie par laquelle les Américains peuvent vivre ensemble par delà leur appartenance ethnique[6],[7].

Ayant achevé ses études secondaires Roy Wilkins, se présente à l'université du Minnesota qui l'accepte, il y étudie la sociologie et les sciences économiques. Il devient le premier afro-américain rédacteur du journal étudiant, The Minnesota Daily[1],[8].

Le , trois jeune afro-américains, appartenant à une troupe de cirque qui a dressé son chapiteau à Duluth dans le Minnesota, sont pris à partie par six Blancs qui les accusent de viol sur une femme blanche. Ils sont conduits à la prison, là une foule pénètre dans la prison, s'empare des trois prisonniers, ils sont jugés coupables par un simulacre de procès, ils sont alors battus à mort puis pendus aux lampadaires du centre ville de Duluth. Quand Roy Wilkins apprend la nouvelle, il est effondré, il prend conscience de jusqu'où peut aller en violence le racisme des Blancs[9].

En 1922, Roy Wilkins est le directeur de la publication du journal afro-américain The Saint Paul Appeal et. Diplômé en 1923, il devient rapidement rédacteur en chef de l’hebdomadaire le Kansas City Call, puis rejoint la section locale de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) de Kansas city, ville particulièrement raciste qui lui vaut la réputation d'être un ville dite « Jim Crow »[1],[6],[10],[11].

Carrière[modifier | modifier le code]

Le militant de la ville de Kansas city dans l'État du Missouri[modifier | modifier le code]

Portrait photographique de W.E.B. Du Bois par le photographe et écrivain James E. Purdy.
Portrait de Walter White par la photographe Clara Sipprell.

Face au racisme des Blancs de Kansas city, Roy Wilkins devient une figure majeure de la lutte pour les droits des citoyens afro-américains. Il se bat pour l'amélioration de la scolarité des enfants afro-américains, de la fin de la discrimination dans les établissements d'enseignement, la fin des brutalités policières et la mobilisation des électeurs pour mettre fin à la main mise des politiciens racistes. Ses activités de militant et de journaliste le font connaitre au niveau national tant et si bien que W. E. B. Du Bois lui propose un poste de direction au sein du siège national de la NAACP, offre que Roy Wilkins décline, à un poste administratif, il préfère rédiger et publier des articles[1],[6].

Le membre de la direction générale de la NAACP[modifier | modifier le code]

En , Walter White succède à James Weldon Johnson au poste de secrétaire général de la NAACP, ayant besoin d'un assistant pour le seconder, Walter White propose ce poste à Roy Wilkins, offre qu'il accepte, il commence sa prise de fonction le [1],[6].

Les débuts à la NAACP[modifier | modifier le code]

Pendant que Walter White se déplace à travers le pays pour soutenir et écouter les différentes sections locales de la NAACP, tout en continuant d'écrire des articles pour le Kansas City Call et The Crisis le magazine géré par W.E.B. Du Bois, Roy Wilkins s’occupe d'analyser les situations présentées au siège pour en voir les possibilités de pouvoir les défendre d'un point de vue juridique. En 1932, parmi les enquêtes qu'il mène il y a un conflit qui oppose l'United States Army Corps of Engineers à ses ouvriers afro-américains sur un chantier du Mississippi, ces derniers lui demande d'intervenir pour que leurs conditions de travail soient améliorées[1].

Le directeur de publication du magazine The Crisis[modifier | modifier le code]

Lorsque pour des raisons idéologiques W.E.B. Du Bois se retire de la rédaction du magazine The Crisis en 1934, Roy Wilkins lui succède en tant que directeur de la publication, charge qu'il assume jusqu'en 1949[1].

Le procès des Scottsboro Boys[modifier | modifier le code]

Vie privée[modifier | modifier le code]

En 1929, Roy Wilkins épouse Aminda « Minnie » Badeau, le couple n'aura pas d'enfant[1].

Regards sur Roy Wilkins[modifier | modifier le code]

D'après l'historien et militant panafricaniste Amzat Boukari-Yabara, Roy Wilkins serait devenu un représentant d'une « bourgeoisie capitaliste noire », prête à défendre « les multinationales américaines sous couvert d'un soutien au prolétariat afro-américain, et cela contre les intérêts des travailleurs noirs sud-africains »[12].

Autobiographie[modifier | modifier le code]

Culture populaire[modifier | modifier le code]

En 2016, Joe Morton l'incarne dans le téléfilm All the Way de Jay Roach.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i (en-US) John A. Garraty (dir.) et Mark Carnes (dir.), American National Biography, vol. 23 : Wellek - Wrenn, New York, Oxford University Press, USA, , 899 p. (ISBN 9780195128024, lire en ligne), p. 396-399
  2. a b et c (en-US) Barbara C. Bigelow (dir.), Contemporary Black Biography, vol. 4, Detroit (Michigan) et Londres (Royaume-Uni), Gale Research Inc, , 319 p. (ISBN 9780810385566, lire en ligne), p. 262-265
  3. (en-US) Matthew C. Whitaker, « Roy Wilkins », sur Black Past,
  4. (en-US) Calvin Craig Miller, Roy Wilkins : Leader Of The Naacp, Greensboro, Caroline du Nord, Morgan Reynolds, , 179 p. (ISBN 9781931798495, OCLC 57201864, lire en ligne), p. 12-20
  5. a b et c (en-US) Yvonne Ryan, Roy Wilkins : The Quiet Revolutionary and the NAACP, Lexington, Kentucky, University Press of Kentucky, coll. « Civil Rights and the Struggle for Black Equality in the Twentieth Century » (réimpr. 2018) (1re éd. 2013), 294 p. (ISBN 9780813175805, OCLC 1102208869, lire en ligne), p. 5-7
  6. a b c d e et f (en-US) Paul Finkelman (dir.), Encyclopedia of African American History, 1896 to the Present : From the Age of Segregation to the Twenty-first Century, vol. 5 : U-Y, Chronology, Index,, New York, Oxford University Press, USA (réimpr. 2009) (1re éd. 2006), 525 p. (ISBN 9780195167795, OCLC 644579017,, lire en ligne), p. 130-132
  7. Miller, op.cit. (lire en ligne), p. 10-11
  8. Ryan, op.cit. (lire en ligne), p. 7
  9. Ryan, op.cit. (lire en ligne), p. 8
  10. (en-US) Susan Altman (dir.), The encyclopedia of African-American heritage, New York, Facts On File (réimpr. 2000, 2020) (1re éd. 1997), 357 p. (ISBN 9780816041251, OCLC 1143506388, lire en ligne), p. 276
  11. (en-US) « Wilkins, Roy Ottaway », sur The Martin Luther King, Jr., Research and Education Institute / Stanford University, (consulté le )
  12. Amzat Boukari-Yabara, Une histoire du panafricanisme, La Découverte, , p. 314

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Notices dans des encyclopédies ou des livres de références[modifier | modifier le code]

  • (en-US) Barbara C. Bigelow (dir.), Contemporary Black Biography, vol. 4, Detroit (Michigan) et Londres (Royaume-Uni), Gale Research, , 319 p. (ISBN 9780810385566, lire en ligne), p. 262-265. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) Jean Blackwell Hutson Weigl, African American Biography, vol. 4 : S-Z, Detroit, Michigan, U X L, coll. « African American reference library » (réimpr. 2001) (1re éd. 1994), 823 p. (ISBN 9780810392380, OCLC 1268549652, lire en ligne), p. 776-779,
  • (en-US) Susan Altman, The Encyclopedia of African-American Heritage, New York, Facts On File, coll. « Facts on File library of American history » (réimpr. 2000, 2020) (1re éd. 1997), 357 p. (ISBN 9780816041251, OCLC 1143506388, lire en ligne), p. 319. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) Encyclopedia of World Biography, vol. 16 : Vitoria-Zworykin, Detroit, Michigan, Gale Research, , 540 p. (ISBN 9780787631833, OCLC 999372697, lire en ligne), p. 282-283
  • (en-US) John A. Garraty (dir.) et Mark C. Carnes (dir.), American National Biography, vol. 23 : Wellek - Wrenn, New York, Oxford University Press, USA, , 899 p. (ISBN 9780195128024, OCLC 873221504, lire en ligne), p. 396-399. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) Colin A. Palmer (dir.), Encyclopedia of African-American Culture and History : The Black Experience in the Americas, vol. 5 : Q-Z, Detroit, Michigan, Macmillan Reference USA (réimpr. 2016) (1re éd. 2005), 2377 p. (ISBN 9780028658216, OCLC 1113421463, lire en ligne), p. 2295-2296,
  • (en-US) Paul Finkelman (dir.), Encyclopedia of African American History, 1896 to the Present : From the Age of Segregation to the Twenty-first Century, vol. 5 : U-Y, Chronology, Index, New York, Oxford University Press, USA (réimpr. 2009) (1re éd. 2006), 525 p. (ISBN 9780195167795, OCLC 644579017, lire en ligne), p. 130-132. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) John Hartwell Moore, Encyclopedia of Race and Racism, vol. 3 : S-Z : primary sources, index, Detroit, Michigan, Thomson Gale, coll. « Macmillan Social Science Library » (réimpr. 2008) (1re éd. 2006), 441 p. (ISBN 9780028660233, OCLC 751059639, lire en ligne), p. 225-227,

Essais et biographies[modifier | modifier le code]

  • (en-US) Calvin Craig Miller, Roy Wilkins : Leader Of The Naacp, Greensboro, Caroline du Nord, Morgan Reynolds, , 184 p. (ISBN 9781931798495, OCLC 57201864, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) Yvonne Ryan, Roy Wilkins : The Quiet Revolutionary and the NAACP, Lexington, Kentucky, University Press of Kentucky, coll. « Civil Rights and the Struggle for Black Equality in the Twentieth Century » (réimpr. 2018) (1re éd. 2013), 194 p. (ISBN 9780813175805, OCLC 1102208869, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles anglophones[modifier | modifier le code]

  • Sylvia Lyons Render, « Roy Wilkins 1901-1981 », The Quarterly Journal of the Library of Congress, vol. 39, no 2,‎ , p. 116-125 (10 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Lisa Heinrich, « Roy Wilkins in Minnesota », Minnesota History, vol. 66, no 8,‎ hiver 2019-2020, p. 318-327 (10 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Louis B. Hurvitz, « Roy Wilkins », Minnesota History, vol. 67, no 1,‎ , p. 47 (lire en ligne Inscription nécessaire),

Liens externes[modifier | modifier le code]