Roland Farjon

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Roland Farjon
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Parti politique

Roland Farjon (né le à Boulogne-sur-Mer[1] et mort le à Paris) est un industriel et résistant français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille de notables du Pas-de-Calais, Jean Pierre Félix Marcel Roland Farjon est le fils de Roger Farjon, homme politique et industriel, propriétaire du groupe Baignol et Farjon. Par sa femme Monique Sainsère, il est aussi le petit-cousin par alliance du général de Gaulle.

Activités avant l'engagement résistant[modifier | modifier le code]

Roland Farjon étudie à l'École libre des sciences politiques puis, lors de son service militaire, à l'École de cavalerie de Saumur. Il participe ensuite à la gestion du groupe familial.

Parallèlement, il rejoint les Croix-de-feu en s'inscrivant aux Volontaires nationaux et s'implique dans les « dispos », le service d'ordre du mouvement. Suivant son évolution, il rejoint ensuite le Parti social français[2].

Lors de la mobilisation en 1939, il est officier au 70e GRDI. Roland Farjon combat avec ses hommes en Lorraine où il est fait prisonnier le . Ses actions lui valent une citation et la Croix de guerre. Grâce à ses relations familiales, il obtient, en , sa libération et une nomination auprès de Jean Borotra au Commissariat général à l’Éducation générale et aux Sports. Ses nouvelles fonctions lui permettent d'acquérir des laissez-passer et facilitent ses déplacements dans la France occupée.

Résistance[modifier | modifier le code]

À peine libéré, Roland Farjon se trouve en contact dès avec Jacques Arthuys, le fondateur de l'Organisation civile et militaire (OCM), qui s'impose comme l'un des principaux mouvements de la Résistance. Profitant de sa mobilité de fonctionnaire, Roland Farjon devient agent de liaison. L'arrestation de Jacques Arthuys à Paris le complique l'action du réseau qu'il faut réorganiser. Au printemps 1942, le colonel Alfred Touny, nouveau chef de l'OCM, lui donne la mission de diriger et développer la région Nord.

Lors d'un séjour à Paris, le , Roland Farjon est arrêté, en compagnie d'autres résistants, par la police allemande. Imprudent, il a sur lui le nom de son adresse parisienne (le 24, rue de Clichy). Le , les Allemands y perquisitionnent des documents qui mettent en péril le réseau et accablent Farjon. Ne pouvant nier son rôle de chef de la région Nord, il est emprisonné, interrogé et conduit dans divers lieux de détention (prison de Fresnes, Paris, Lille, Arras...). Le , retenu à Senlis, il s'évade avec un autre membre de l'OCM, Pierre Pène.

Par la suite, dans un rapport dressé le , Roland Farjon reconnait les erreurs qu'il a commises et qui ont compromis le réseau. Grâce à l'OCM, il retrouve, malgré tout, un rôle au sein de la Résistance, dans un maquis en Eure-et-Loir. Il s'y illustre[3] et participe à la libération de Dreux (Eure-et-Loir)[4], le , puis à la libération de Paris, le [5][source insuffisante].

Roland Farjon quitte la Résistance et gagne en en tant que lieutenant[6] une unité régulière, le 1er régiment de fusiliers marins, au sein de laquelle il est blessé à Menton au printemps.

« Affaire Farjon »[modifier | modifier le code]

L'arrestation de Farjon en 1943 et les propos qu'il a tenus à Pierre Pène jettent le doute sur son comportement face aux Allemands. Farjon a-t-il parlé ? Des plaintes d'anciens de l'OCM sont déposées contre lui et débouchent sur l'ouverture d'une instruction judiciaire par le parquet de Lille le . Convoqué le 18 du même mois, il obtient un sursis jusqu'au 21. Très abattu, il ne se présente pas à la date convenue et disparaît. Un corps est repêché dans la Seine le 23 août. Les vêtements retrouvés à proximité puis identifiés font penser que la dépouille est celle de Roland Farjon.

Après la disparition de Farjon, des doutes apparaissent laissant entendre que sa mort a été maquillée ; qu'il serait en fuite ou qu'il aurait été assassiné. Le mystère entourant le décès du résistant est à l'origine du livre de Gilles Perrault, La Longue Traque, paru aux éditions Lattès en 1975 (réédité par éditions Fayard en 1998[7]).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Actes d'état civil du Pas-de-Calais »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), 3 E 160/544 - Boulogne-sur-Mer - 1910 - Naissance, sur archivespasdecalais.fr (consulté le ), p. 37.
  2. Jacques Nobécourt, Le Colonel de La Rocque, ou Les Pièges du nationalisme chrétien, Paris, éditions Fayard, , p. 823
  3. « Histoire et patrimoine: juillet 1944, la destruction du viaduc de Chérizy. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur mairie-cherisy.fr, extrait d'un texte écrit en mars 1946 ("dreux, histoire d'un centre de la résistance"). (consulté le ).
  4. Témoignage d'Hubert Bellanger, alors fonctionnaire à la sous-préfecture de Dreux, publié dans L'Écho républicain de la Beauce et du Perche en août 1954 et republié par le même journal le 15 août 1980.
  5. « Jules Martinet (1896-1944) », sur armrel.pagesperso-orange.fr (consulté le ).
  6. Joseph Valynseele, Nicole Dreneau, La Parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle, , 220 p. (ISBN 9782908003017, lire en ligne), p. 47
  7. La Longue Traque, éditions Fayard, consulté le 6 septembre 2023.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]