Robert Keller

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Robert Keller
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 45 ans)
Bergen-BelsenVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Le Lion
Nationalité
Française
Activité
Autres informations
Lieux de détention
Distinctions
Plaque commémorative en l'honneur de l'Ingénieur des PTT Robert Keller et ses compagnons résistants, 6 rue de l'Ingénieur-Robert-Keller (Paris).

Robert Keller (, Le Petit-Quevilly - , Bergen-Belsen) est un résistant français de la Seconde Guerre mondiale.

La source K[modifier | modifier le code]

Robert Keller obtient son Certificat d'études primaires en 1912 au Petit-Quevilly[1]. En , il donne une conférence au Radio-club de Normandie à Rouen[2].

Ingénieur des PTT, il est recruté dans la Résistance (mouvement Vengeance) fin 1941 par le docteur Vic Dupont (Victor Dupont) qui l'associe à son réseau dans la recherche du renseignement[3]. Il est par la suite contacté par le commandant Edmond Combaux, officier des transmissions camouflé en fonctionnaire des PTT, lui-même en relation avec le capitaine Simoneau, responsable du poste P2 du SR Guerre, service de renseignement clandestin de l'armée de terre dépendant du colonel Louis Rivet. Robert Keller sera la cheville ouvrière des opérations d'interception des communications de l'occupant sur la ligne téléphonique Paris-Metz d'abord, sur la ligne Paris-Strasbourg ensuite. L'écoute des communications allemandes par le service de renseignement français est opérationnelle pendant cinq mois (d'avril à septembre 1942)[4],[5]. Sont interceptés des échanges de hauts responsables de la Kriegsmarine, de la Luftwaffe, de la Wehrmacht et de la Gestapo.

C'est en référence à Keller que l'opération montée par Combaux fut désignée par le nom de code Source K[6].

Arrestations et démantèlement[modifier | modifier le code]

Dénoncé par René Bousquet lors d'un entretien avec le général Oberg, le 21 décembre 1942[7], Robert Keller est arrêté par la Gestapo le et interrogé rue des Saussaies. D'abord détenu à la prison de Fresnes, il est déporté le au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, puis transféré en Allemagne au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen et finalement à Bergen-Belsen, où il décède du typhus le .

Ses deux camarades des PTT Laurent Matheron et Pierre Guillou, tous deux techniciens de ligne, sont également morts en déportation en Allemagne[8].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

  • Le nouveau bureau de poste du Petit-Quevilly porte son nom. Une plaque y est apposée.
  • Une rue du 15e arrondissement de Paris porte son nom depuis le (la rue de l'Ingénieur-Robert-Keller), où se trouvent des infrastructures de La Poste, ainsi qu’une piscine (piscine Keller) et un gratte-ciel (la tour Keller) situés au même endroit.
  • Au no 6 de cette rue, le centre téléphonique des PTT porte son nom, depuis son inauguration en 1972. Une plaque commémorative, qui se trouvait auparavant 8 rue des Entrepreneurs (ancien centre d'amplification des PTT), a été déplacée à cette nouvelle adresse[9].
  • À Noisy-le-Grand, une rue s'appelle « Rue du Réseau-Robert-Keller ».
  • Un timbre de la série Héros de la Résistance ainsi qu'une enveloppe « Premier jour » émise le lui sont consacrés.
  • Une télécarte France Télécom a été éditée à son effigie.
  • Un lycée professionnel de Cachan porte son nom.

Documentaire[modifier | modifier le code]

  • Hitler sur table d'écoute, documentaire de Laurent Bergers (2018, 52 min. production Label Image)[10]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Certificats d'études primaires », Journal de Rouen, 15 juillet 1912, p. 5.
  2. « Conférence sur la TSF », Journal de Rouen, 4 avril 1923, p. 2.
  3. Roger Rouxel, Les mystères de la source K, Les dossiers d'Aquitaine, 1999, pp. 43-46.
  4. Raymond Ruffin, Résistance PTT, Presses 'de la' Cité, 1983, pp. 47-70.
  5. François Romon, Les écoutes radio dans la Résistance française, nouveau monde, 2017, pp. 137-142.
  6. Henri Navarre, Le service de renseignements 1871-1944, Plon, 1978, note de la page 158.
  7. (de) Himmler, « Rapport de Himmler à Hitler 26 décembre 1942. », L'évènement du jeudi, vol. 26, no 449,‎ , p. 10 (ISSN 1292-668X et 2118-1942, DOI 10.3917/difa.026.0169, lire en ligne, consulté le )
  8. « La « Source K », un épisode peu connu : la Résistance dans un service des Télécommunications des PTT », Blog Mémoire de guerre.
  9. Antoine Lefébure, « Plaque à la mémoire de Robert Keller, Laurent Matheron et Pierre Guillou, Paris XVe », sur museedelaresistanceenligne.org, .
  10. « Hitler sur table d'écoute », sur francetvpro.fr.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Clavaud, revue T no 12,
  • Intervention de Lucien Simon dans L'œil et l'oreille de la Résistance, actes du colloque de Paris, , Editions Erès, 1986, (ISBN 2865860361), pp. 82-82 Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]