Raoul Dandurand

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Raoul Dandurand
Illustration.
Fonctions
Président du Sénat du Canada

(4 ans et 4 jours)
Prédécesseur Lawrence Geoffrey Power
Successeur James Kirkpatrick Kerr
Sénateur de De Lorimier

(44 ans, 1 mois et 17 jours)
Prédécesseur François Béchard
Successeur Thomas Vien
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Montréal, Canada-Uni
Date de décès (à 80 ans)
Lieu de décès Ottawa, Ontario
Sépulture Cimetière Notre-Dame-des-Neiges
Parti politique Parti libéral du Canada
Diplômé de Université Laval
Profession Avocat

Raoul Dandurand, né le à Montréal et mort le , est un avocat et un homme politique canadien.

Jeunesse et famille[modifier | modifier le code]

Né à Montréal le , il étudia à l'Université Laval et il est admis au barreau du Québec. Il épousa Joséphine Marchand, la fille du premier ministre Félix-Gabriel Marchand.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Politique fédérale[modifier | modifier le code]

Nommé au Sénat par Wilfrid Laurier, il fit partie du gouvernement de Mackenzie King.

En 1911, Dandurand devint le président de la section montréalaise du Comité France-Amérique (CFA), qui venait tout juste d'être créée[1] pour rapprocher les Canadiens-français et les Français[2].

Il fut président du Sénat du Canada de 1905 à 1909.

Politique internationale[modifier | modifier le code]

Un des rédacteurs du protocole de Genève, il représenta le Canada à la Société des Nations et exigea l'indépendance entière du Canada du Royaume-Uni, y compris en politique étrangère. Entre 1925 et 1926, il fut président de l'Assemblée générale de la Société des Nations.

Prise de position contre la persécution des Juifs[modifier | modifier le code]

En 1933, alors que commençait en Allemagne la persécution systématique des Juifs, Dandurand fut invité à prendre la parole à une assemblée de protestation anti-hitlérienne à l'aréna Mont-Royal le . Honoré Mercier (fils), et Fernand Rinfret furent aussi présents[3]. En réponse à ce rassemblement, le groupement Jeune-Canada tint une contre-assemblée au Gésù, le . En prenant la parole pendant cette réunion, Pierre Dansereau dénonça la participation « de quelques-uns de leurs aînés » dans un discours antisémite à l'aréna Mont-Royal :

« M. Pierre Dansereau, président de la réunion, en a expliqué l'objet dans une alerte allocution. Les Jeune-Canada, au nom du bon sens, viennent protester contre une trop flagrante violation de la mesure par quelques-uns de leurs aînés qui ont, en leur qualité officielle, pris parti à une assemblée des Juifs de Montréal contre la prétendue persécution dont les Juifs d’Allemagne seraient victimes.»[4]

Le Devoir résuma en ces termes le reproche de Dansereau :

« Si les Juifs voulaient protester contre Hitler, c’était leur affaire, ils nous ont donné un exemple de solidarité. Mais les nôtres n'avaient pas le droit de se mêler officiellement de cela. »[4]

Dans une lettre publiée le suivant par Le Devoir, Dandurand répondit et justifia son action :

« M. Jacobs [qui l'avait invité] ne me fit pas l’injure de me demander si je partageais son sentiment sur les événements qui se déroulaient en Allemagne car, pour lui comme pour moi, Hitler était déjà condamné par la conscience universelle. »[5]

Il cita ensuite la condamnation de la persécution juive par l'archevêque de Paris et mentionna d'autres manifestations anti-hitlérienne en France. Il critiqua l'assemblée du Gésù en ces termes :

« Nous allons leur [les Juifs] exprimer nos sympathies, en protestant contre cette persécution, et voilà que la jeunesse des Jeune-Canada croit devoir convoquer le public pour s'insurger contre l’expression de nos sympathies, et marquer ainsi son antipathie! Non seulement leur mouvement fut dénué de toute charité chrétienne mais, il faut bien le dire, de tout sentiment humain. C'était manquer aux convenances les plus élémentaires que de choisir ce moment pour accabler des malheureux. Convoquer une assemblée pour protester contre des sympathies exprimées à des opprimés, c’était commettre l'acte le plus cruel dont j'aie encore entendu parler. »[5]

Décès[modifier | modifier le code]

Le mausolée Doutre-Dandurand au cimetière Notre-Dame-des-Neiges à Montréal où repose Raoul-Dandurand

Dandurand décéda à Ottawa le à l'âge de 80 ans. Sa sépulture est située dans le Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal[6].

Honneurs[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]

  • Jean-Yves Grenon, « Raoul Dandurand : pionnier de la diplomatie canadienne », Revue d'histoire du Québec, vol. 5, no 4,‎ , p. 61-64 (lire en ligne)

Archives[modifier | modifier le code]

Il y a une Collection Dandurand-Marchand à Bibliothèque et Archives Canada[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alban Lachiver, « Le soutien humanitaire canadien-français à la France en 1914-1918 », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 179,‎ , p. 149 (JSTOR 25732264)
  2. Alban Lachiver, « Le soutien humanitaire canadien-français à la France en 1914-1918 », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 179,‎ , p. 148 (JSTOR 25732264)
  3. « Un reproche fait à nos dirigeants québécois », Le Nouvelliste,‎ , p. 1
  4. a et b « L'assemblée des Jeune-Canada à la salle du Gésù hier soir », Le Devoir,‎ , p. 1
  5. a et b « Sur l'assemblée de jeudi au Gesù », Le Devoir,‎ , p. 1
  6. Répertoire des personnages inhumés au cimetière ayant marqué l'histoire de notre société, Montréal, Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, 44 p.
  7. « Collection Dandurand-Marchand, Bibliothèque et Archives Canada »

Liens externes[modifier | modifier le code]