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Suisse | Grande-Bretagne |
Après 1815, la Confédération des XXII cantons connait une phase de Restauration avant que les élus libéraux-radicaux de plusieurs cantons urbains, en majorité urbains et protestants, ne se lancent dans une « régénération » de leurs constitutions. L'opposition entre ces cantons radicaux et les cantons restaurés, principalement ruraux et catholiques, débouche en novembre 1847 sur la guerre civile du Sonderbund, remportée par les radicaux. Ces derniers profitent du Printemps des peuples pour faire voter une « Constitution fédérale de la Suisse » qui officialise, le 12 septembre 1848, la création d'un État fédéral composé de 22 cantons souverains. Débutant en mars 1848 par une révolution républicaine locale, l'affaire de Neuchâtel s'achève neuf ans plus tard par l'abandon par le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse de ses droits sur ce canton (26 mai 1857). |
De 1846 à 1852, les libéraux sont au pouvoir : après avoir encouragé le premier ministre conservateur Robert Peel à abandonner les Corn laws, c'est le whig John Russell qui dirige le gouvernement, tandis que Palmerston conduit une politique étrangère qui, tout en étant favorable aux mouvements révolutionnaires européens, se garde de tout interventionnisme sur le continent.
L'ordre règne car les mouvements chartiste et irlandais s'essoufflent en 1848. L'autonomisme irlandais, pourtant rendu potentiellement explosif par la Grande famine, est incapable de soulever les foules : une tentative de rébellion menée par des partisans du mouvement « Jeune Irlande » échoue lamentablement au mois de juillet. |
Espagne et Portugal | Russie et Pologne |
Si l'Espagne a connu de nombreux troubles lors de la minorité de la reine Isabelle II (1833-43), elle traverse entre 1843 et 1854 une « décennie modérée » : le gouvernement du général Narváez est dominé par les conservateurs et les libéraux modérés. Un ordre relatif règne et la seconde guerre carliste (1845-49) n'a de loin pas l'ampleur du conflit de 1833-40. Après avoir connu une grave crise politique en 1846, année marquée par des révoltes populaires, un coup d'État et une guerre civile, le Portugal retrouve la paix en juin 1847. Issus de la Révolution de septembre 1836, les affrontements entre les libéraux conservateurs « chartistes » (défenseurs de la Charte constitutionnelle de 1826) et les libéraux progressistes « septembristes » (partisans de la Constitution de 1822 ou de la Constitution de 1838) n'ont désormais plus recours à la lutte armée. |
L'empereur Nicolas Ier gouverne la Russie d'une main de fer et, hors de ses frontières, n'hésite pas à se comporter en « gendarme de l'Europe ». Il participe ainsi à la réaction en envoyant ses troupes écraser les révolutions moldave, valache (1848) et hongroise (1849). Divisée entre la Russie, la Prusse et l'Autriche, la Pologne - dont la noblesse libérale a été décimée par une opportune révolte populaire galicienne en 1846 - ne connaît pas de soulèvement comparable à l'insurrection de 1830-31. Une révolte militaire a bien lieu dans la partie prussienne, dans le Grand-duché de Posen (mars-mai 1848), mais elle est rapidement écrasée malgré les déclarations de soutien de la part de nombreux révolutionnaires (tels le poète allemand Georg Herwegh ou les responsables de la manifestation parisienne du 15 mai 1848). |
Pays-Bas et Belgique | Suède et Norvège |
Les Pays-Bas sont peu touchés par les événements révolutionnaires. Toutefois, la situation des pays voisins convainc Guillaume II d'accorder des réformes et de confier à un comité présidé par le chef des libéraux, Johan Rudolf Thorbecke, la rédaction d'une nouvelle constitution introduisant des libertés nouvelles ainsi qu'une limitation plus importante des pouvoirs du roi (11 octobre 1848). Une nouvelle constitution est également accordée au Luxembourg, dont Guillaume II est le grand-duc. Indépendante des Pays-Bas depuis 1830-31, la Belgique est une monarchie constitutionnelle dans laquelle dominent les libéraux, organisés en parti depuis 1846. Après quelques émeutes, le gouvernement de Charles Rogier baisse le cens électoral. Le 28 mars, une légion belge, composée d'ouvriers belges revenant de France pour renverser Léopold Ier et imposer la République, est écrasée par l'armée régulière près de la frontière. |
Oscar Ier, roi de Suède et de Norvège depuis 1844, est un monarque libéral mais ses initiatives se heurtent souvent au conservatisme des États généraux de Suède. Malgré des slogans républicains scandés à l'occasion d'émeutes anti-fiscales dans les rues de Stockholm en mars 1848, le pays ne connaît pas de révolution et la constitution de 1809 reste inchangée. |