Poésie arabo-andalouse

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La poésie arabo-andalouse est l'ensemble des poèmes composés par les écrivians d'Al-Andalus du Xe au XIIIe siècle. Une anthologie intitulée Poemas arabigoandaluces de l'arabiste espagnol Emilio García Gómez confectionnée en 1930 présente quelque 70 de ces poèmes[1]. L'anthologie (2009) de Brigitte Foulon et Emmanuelle Tixier du Mesnil est désormais la référence francophone.

Poètes(esses)[modifier | modifier le code]

Les principales personnalités écrivant des poèmes en Al-Andalus comprennent des rois, vizirs, princes, califes et gouvernants de tout type ; des docteurs, et autres connus simplement comme des poètes ou érudits. Ce sont entre autres Wallada bint al-Mustakfi, Ibn Saïd, l'abadí Al Mutamid ibn Abbad de Séville, Ibn Ammar de Silves, Abd al-Rahman V de Cordoue, Ibn Abd Rabbih, Ibn Zeydoun, Al Ramadi ou Ibn Hazm de Cordoue[1].

Thématiques et esthétiques[modifier | modifier le code]

Plusieurs poèmes sont homoérotiques au sein de la poésie arabo-andalouse traduite en espagnol au début du XXe siècle, ce qui provoque un scandale sous la Seconde République espagnole[2].

Anthologie[modifier | modifier le code]

Lors d'un voyage au Caire en 1928, Emilio García Gómez, lors de sa rencontre avec l'hispaniste Ahmad Zaki Pasha a accès au manuscrit arabe d'Ibn Saïd, dont le titre est Kitāb rāetāt au-mubarrizīn wa-gāetāt au-mumayyizīn (Le livre des drapeaux, des champions et des étendards des Sélects), écrit en 1243 et qui regroupe des poèmes des poètes arabo-andalous du Xe siècle jusqu'au XIIIe siècle[3]. Alors qu'il travaille à la traduction complète de l'œuvre d'Ibn Saïd de l'arabe à l'espagnol, García Gómez publie en 1928 quelques-uns des poèmes qui s'y trouvent et qu'il traduit dans un article de la Revista de Occidente. En 1930, il publie Poemas arabigoandaluces (Poèmes arabo-andalous), qui regroupe plusieurs des poèmes contenus dans la compilation d'Ibn Saïd, de même que des poèmes d'auteurs portugais et quelques-uns d'Afrique du Nord. Aux trois groupes de poèmes « Poètes de l'Occident, du Centre et de l'Orient d'Al-Ándalus », s'ajoutent un prologue, une note et une annexe[4]. Cette anthologie est rééditée à neuf reprises et traduite en anglais et en italien, et éditée en arabe avec le prologue traduit de l'espagnol précédant les poèmes arabes originaux[5].

Influences sur la littérature[modifier | modifier le code]

L'anthologie de Gomez est une source d'inspiration pour les poètes de la Génération de 27 en raison de son attention aux métaphores et de son caractère à la fois ancien et nouveau. Elle influence entre autres les œuvres de Rafael Alberti et de Federico García Lorca[6] ainsi que celles de Samuel G. Armistead et Dámaso Alonso[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Franzen 1989, p. i-iv.
  2. (es) Daniel Eisenberg, « El Buen Amor heterosexual de Juan Ruiz », dans Los territorios literarios de la historia del placer, Huerga Y Fierro Editores, (ISBN 9788489678606, lire en ligne), p. 57.
  3. (es) Emilio García Gómez, Viaje a Egipto, Palestina y Siria, 1927-1928 : cartas a don Miguel Asín Palacios, Real Academia de la Historia, , 94 p. (ISBN 978-84-95983-96-1, lire en ligne), p. 35.
  4. a. (es) Francisco López Estrada, « Evocación de Emilio García Gómez: sus estudios sobre lírica medieval », dans Pedro M. Piñero Ramírez, Lírica popular, lírica tradicional: lecciones en homenaje a Don Emilio García Gómez, Séville, Universidad de Sevilla, (ISBN 9788447204342, lire en ligne), p. 20-21.
    b. Jesus Munarriz, « Las traducciones poéticas de la generación del 27 y sus antecedentes del siglo XIX », Cuadernos hispnoamericanos, nos 697-698,‎ , p. 91-92 (lire en ligne).
  5. (es) Joaquín Vallvé Bermejo, « Homenaje a don Emilio García Gómez », Boletín de la Real Academia de la Historia, vol. CXC, no 128,‎ (lire en ligne).
  6. Selon Franzen 1989, la les œuvres de Garcia Loca sont publiées aux États-Unis et en Argentine en 1940 et en Espagne seulement en 1981.
  7. (es) Pedro M. Piñero Ramírez, « El problema de las jarchas », dans Dejar hablar a los textos: homenaje a Francisco Márquez Villanueva, vol. 2, Séville, Universidad de Sevilla, (ISBN 9788447208302, lire en ligne), p. 58.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]