Piste olympique de bobsleigh de l'Alpe d'Huez

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Piste olympique de bobsleigh de l'Alpe d'Huez
Image illustrative de l’article Piste olympique de bobsleigh de l'Alpe d'Huez
Vue aérienne en 1957 du site de la future piste olympique de bobsleigh au-dessus de la station de l'Alpe d'Huez ; la piste de 1951 est visible sur la droite.
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Commune Huez
Station de sports d'hiver Alpe d'Huez
Massif Grandes Rousses (Alpes)
Coordonnées 45° 06′ 20″ nord, 6° 04′ 24″ est
Histoire
Construction -
Inauguration
Événement(s) Championnats du monde de bobsleigh 1967 (annulés)
Jeux olympiques d'hiver de 1968
Ouverture au public non
Caractéristiques
Discipline(s) Bobsleigh
Altitude de départ 2 030 m
Altitude d'arrivée 1 890 m
Dénivelé 140 m
Pente maximale 14,2 %
Longueur 1,5 km
Nombre de virages 10
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Piste olympique de bobsleigh de l'Alpe d'Huez
Géolocalisation sur la carte : Isère
(Voir situation sur carte : Isère)
Piste olympique de bobsleigh de l'Alpe d'Huez

La piste olympique de bobsleigh de l'Alpe d'Huez était une piste de bobsleigh de France, à l'Alpe d'Huez, station de sports d'hiver d'Isère, dans le massif des Grandes Rousses. Elle est construite en remplacement d'une précédente piste afin accueillir les épreuves de bobsleigh des Jeux olympiques d'hiver de 1968 dont la ville-hôte est Grenoble. Les difficultés d'exploitation liées notamment au fait qu'elle est orientée plein sud font qu'elle est rapidement désaffectée après les épreuves olympiques ; elle est démolie petit à petit au gré des aménagements de la station au cours des décennies suivantes.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

La piste est située à l'Alpe d'Huez, station de sports d'hiver de l'Isère sur la commune d'Huez[1]. Le site constitue l'adret du col du Poutran, au pied de la Grande Sure et du rocher Tabeurle, sous le pic de l'Herpie, un sommet des Grandes Rousses[1],[2],[3],[4],[5],[6]. La station de l'Alpe d'Huez, le téléphérique des Grandes Rousses et l'ancienne piste de bobsleigh se trouvent au sud[7].

La piste comporte six virages, quatre courbes et un labyrinthe sur 1 500 mètres de longueur, entre 2 030 et 1 890 mètres d'altitude soit un dénivelé de 140 mètres[1],[2],[3],[4],[5],[8]. Sa pente maximale est de 14,2 %, la minimale de 5,7 % et la moyenne de 9,33 %[8]. Le rayon maximum des virages est de 124 mètres et le minimum de 24 mètres[8].

Elle est équipée de 165 candélabres d'une puissance de 50 lux dans les virages et de 25 lux dans les lignes droites, de 45 haut-parleurs et d'un réseau de téléphone propre composé de 9 postes aux extrémités et dans les virages[8]. Les virages nos 6, 9 et 12 sont réfrigérés à détente d'ammoniac ou à l'azote liquide et le dos de leurs murs en béton sont remblayés afin de garantir leur englacement car trop exposés au soleil[8]. En complément de ces installations, des panneaux de toile de jute sont disposés le long du parcours afin de projeter de l'ombre sur la glace[8]. La piste est doublée d'une voie de quatre mètres de largeur utilisée par les spectateurs et pour des besoins de service[8].

Histoire[modifier | modifier le code]

La station de l'Alpe d'Huez est retenue pour les épreuves de bobsleigh des Jeux olympiques d'hiver de 1968 grâce à sa capacité hôtelière, son altitude à 1 860 mètres et son ensoleillement élevé[1],[3],[8]. La première piste de bobsleigh construite à l'occasion des championnats du monde 1951[9],[10] est alors délaissée car elle ne répond pas aux attentes des organisateurs. Elle laisse alors place à une nouvelle structure située de l'autre côté du téléphérique des Grandes Rousses[7],[6].

La construction de la piste olympique et des différents aménagements par l'entreprise Manin[4] s'effectue sur sept mois, de à [5],[8], pour un coût de 6,7 millions de francs[1],[2] dont 5,5 millions de francs pour la seule piste de bobsleigh[8]. Sa conception par l'architecte italien Luciano Galli[2],[3],[8] utilise notamment des éléments préfabriqués en béton[1],[8] construits dans la carrière du Vénéon, au Bourg-d'Oisans, à vingt kilomètres du site, 800 mètres plus bas dans la vallée[4] ; il s'agit alors de la première piste de bobsleigh entièrement en béton au monde[11]. La montée de l'Alpe d'Huez est également élargie et son tracé rectifié pour l'occasion[4],[12], la route départementale 211f dite « entrée Est » qui permet d'éviter de traverser la station est tracée[12] et l'altiport est construit[11].

Les 33e championnats du monde de bobsleigh en devaient inaugurer la piste[13] mais ils sont annulés[1]. La compétition olympique se déroule du 8 au mais de nuit afin de bénéficier des températures les plus froides[1],[11],[5]. La piste est englacée dès décembre 1967 avec de la neige arrosée d'eau dans les lignes droites et avec des pains de glace dans les virages, ce qui nécessite l'acheminement de 300 tonnes de glace depuis Grenoble[14] avec le renfort de l'armée[15]. L'Italie remporte l'or dans les deux épreuves masculines en bobsleigh à deux et à quatre[11]. Seules les épreuves olympiques de bobsleigh se déroulent à l'Alpe d'Huez, celles de luge qui se font traditionnellement sur la même piste sont organisées cette fois-ci sur le site de Villard-de-Lans dans le massif du Vercors.

Après la fin des épreuves olympiques, son exploitation s'avère en fin de compte délicate en raison de son exposition plein sud qui rend son englacement compliqué[1],[5]. Tombant rapidement en désaffection[5], il est décidé de sa fermeture mais sa destruction étant jugée trop couteuse, elle est finalement démolie par petits tronçons en fonction des aménagements des pistes au cours des décennies suivantes. La piste verte de ski « Piste de bob » qui passe sur le site de la piste de bobsleigh constitue l'un des rares témoignages de cette ancienne installation sportive[16].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i « L'Alpe d'Huez - La Piste de Bobsleigh » (consulté le )
  2. a b c et d « GRENOBLE (JEUX OLYMPIQUES DE) [1968] - Contexte, organisation, bilan » (consulté le )
  3. a b c et d « Les Jeux olympiques d'hiver à Grenoble (1968) » (consulté le )
  4. a b c d et e « Préparation des J.O de Grenoble : 50 ans déjà ! » (consulté le )
  5. a b c d e et f « Grenoble 1968 : que reste-t-il de la piste olympique de bobsleigh à L'Alpe d'Huez ? », France Bleu,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a et b « Scan1950 » sur Géoportail.
  7. a et b « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  8. a b c d e f g h i j k et l Bureau de presse du Comité d'organisation des Jeux olympiques (préf. Albert Michallon), Grenoble 1968. Xèmes Jeux olympiques d'hiver (Rapport officiel. Official report. [the text is translate in english]), Grenoble, Maîtres imprimeurs de Grenoble, , 1re éd., 416 p. (lire en ligne), p. 101-105
  9. « Alpe d'Huez - Bobsleigh - Championnats de France et du Monde janv. 1951 - Affiche originale par Cromières » (consulté le )
  10. « Huez, c’était le bobsleigh ou rien ! », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a b c et d « 50 ans JO de Grenoble : l’Alpe d’Huez aussi ! » (consulté le )
  12. a et b Bureau de presse du Comité d'organisation des Jeux olympiques (préf. Albert Michallon), Grenoble 1968. Xèmes Jeux olympiques d'hiver (Rapport officiel. Official report. [the text is translate in english]), Grenoble, Maîtres imprimeurs de Grenoble, , 1re éd., 416 p. (lire en ligne), p. 54
  13. « 33èmes Championnats du Monde de Bobsleigh - Alpe d'Huez France 4-5/11-12 février 1967- Affichette originale » (consulté le )
  14. Bureau de presse du Comité d'organisation des Jeux olympiques (préf. Albert Michallon), Grenoble 1968. Xèmes Jeux olympiques d'hiver (Rapport officiel. Official report. [the text is translate in english]), Grenoble, Maîtres imprimeurs de Grenoble, , 1re éd., 416 p. (lire en ligne), p. 110-111
  15. Bureau de presse du Comité d'organisation des Jeux olympiques (préf. Albert Michallon), Grenoble 1968. Xèmes Jeux olympiques d'hiver (Rapport officiel. Official report. [the text is translate in english]), Grenoble, Maîtres imprimeurs de Grenoble, , 1re éd., 416 p. (lire en ligne), p. 121
  16. « OSM » sur Géoportail.

Articles connexes[modifier | modifier le code]