Petronila Infantes

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Petronila Infantes
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La PazVoir et modifier les données sur Wikidata
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Idéologie

Petronila Infantes, née à La Paz le et morte dans la même ville le , est une militante anarchiste et syndicaliste bolivienne. Elle fonde le syndicat des travailleuses culinaires (en) et est une figure de proue du mouvement anarchiste des femmes en Bolivie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Infantes naît à La Paz le [1]. Très jeune, elle part vivre à Eucaliptus (en)[2]. Elle y travaille avec son père pour une entreprise américaine, mais il meurt alors qu'elle est encore enfant[2]. Elle commence alors à travailler comme vendeuse de rue[3] puis comme cuisinière avec sa mère[4],[5].

Lors de son premier mariage, elle a un fils, José Enrique, et une fille, Alicia[1]. Son mariage est une cérémonie civile plutôt que religieuse parce qu'elle se méfie de l'utilisation des fonds par l'Église catholique[6].

En 1929, Infantes fait remarquer qu'à une conférence politique, les femmes boliviennes de la classe supérieure se sont opposées à ce que les cholas fassent une présentation[7].

Infantes participe à une manifestation contre l'interdiction en 1935 du système de tramway pour les personnes portant des bagages lourds ou des vêtements susceptibles d'entrer en contact avec d'autres[5]. Cet arrêté vient quand des femmes de la classe supérieure se plaignent que leurs collants sont déchirés par les jupes des chola[5], des femmes autochtones et métisses qui portent des pollera (es) traditionnelles et des chapeaux melon[8]. Beaucoup de ces femmes sont cuisinières. Elles forment alors le Syndicat des travailleuses culinaires, entièrement féminin, en réponse aux pratiques discriminatoires des compagnies de tramway[5]. Infantes est l'une des fondatrices[9],[10]. Les compagnies de tramway doivent annuler l'interdiction[7].

Syndicat des travailleuses culinaires.

Le travail du syndicat des travailleuses culinaires conduit à la reconnaissance de la profession de cuisinière, à une journée de travail de huit heures et à la mise à disposition de services de garde gratuits pour les mères qui travaillent[5]. Son modèle a été adopté par d'autres syndicats entièrement féminins. En 1940, douze syndicats entièrement féminins fusionnent[10], notamment grâce au travail administratif d'Infantes, au sein de la Fédération des travailleuses (FOF)[5]. Infantes en devient la dirigeante[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Ghetto, « N&A: La choledad anti-estatal: Fragmentos del feminismo anarquista en Bolivia », N&A, (consulté le )
  2. a et b « LOS ARTESANOS LIBERTARIOS y la ética del trabajo »
  3. The Chaco War : environment, ethnicity, and nationalism, London, (ISBN 978-1-4742-4884-6, OCLC 908262455, lire en ligne)
  4. « ..::Fenatrahob::.. », www.fenatrahob.org.bo (consulté le )
  5. a b c d e et f (en-US) « Our last day of #VisibleWikiWomen 2019: celebrating Petronila Infantes! », Whose Knowledge (consulté le )
  6. Marcia Stephenson, Gender and Modernity in Andean Bolivia, University of Texas, , 29 p. (ISBN 9780292786981)
  7. a et b Marcia Stephenson, Gender and Modernity in Andean Bolivia, University of Texas Press, , 23 p. (ISBN 9780292786981)
  8. (en-US) « 10 Bolivian Women Who Changed the Course of History », Remezcla, (consulté le )
  9. « Ampliando nuestro léxico de mujeres luchadoras - Periodista Virtual » [archive du ], (consulté le )
  10. a et b (es) Andrea Sztychmasjter, « Petronila Infantes: chola, sindicalista y anarquista », Cuarto Poder, (consulté le )
  11. Peñaranda D., Katrina., Se necesita empleada doméstica de preferencia cholita : representaciones sociales de la trabajadora del hogar asalariada en Sucre, La Paz, PIEB, Programa de Investigación Estratégica en Bolivia, , 26 p. (ISBN 99954-32-03-X, OCLC 122329432, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]