Paraf-Javal

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Georges Mathias
Paraf-Javal
Image illustrative de l’article Paraf-Javal

Naissance
Ancien 2e arrondissement de Paris
Décès (à 82 ans)
Montluçon
Origine Français
Type de militance essayiste

conférencier

Cause défendue anarchisme

anarchisme individualiste

Georges Mathias, dit Paraf-Javal (pseudonyme Péji), né le à Paris et mort le à Montluçon[1], est un inspecteur de navigation, professeur de sciences naturelles, artiste graveur et écrivain.

D’abord proche du socialisme, il rallie l'anarchisme individualiste. Il est souvent décrit comme une personnalité « controversée » du mouvement libertaire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Une affiche du journal L’En-dehors pour les milieux libres.

Il commence son activité politique lors de l'Affaire Dreyfus[2]. En 1899, ses conférences et ses articles le font connaître plus largement. Il signe alors Péji, des deux premières lettres de son nom composé.

En 1900, il fait la connaissance de Libertad auquel il se lie d'amitié pendant plusieurs années. Il donne, à cette époque, des « Causeries populaires » bimensuelles, notamment sur le thème de « L’organisation du bonheur », où il développe ses théories sur le « transformisme universel ».

En 1902, avec notamment Élisée Reclus, Jehan Rictus, Lucien Descaves, Maurice Donnay, Henri Zisly, Émile Armand, Georges Deherme, il est parmi les fondateurs de la Société pour la création et le développement d'un milieu libre en France qui appuiera la création d'une communauté libertaire, La Clairière de Vaux (Essômes-sur-Marne, Aisne), « premier milieu libre » français non éphémère dissout en 1907[3],[4].

En , il est parmi les fondateurs de la Ligue antimilitariste avec Gaston Dubois-Desaulle, Henri Beylie, Albert Libertad, Émile Janvion, Émile Armand et le secrétaire de la Fédération des Bourses du travail, Georges Yvetot. La Ligue a pour but la suppression de toutes les armées et participe, en , au Congrès antimilitariste d'Amsterdam initié par Domela Nieuwenhuis. Ne préconisant comme moyen d'action que la désertion, Libertad et Paraf-Javal refusent de se soumettre aux décisions adoptées et abandonnent la Ligue dès le lendemain de la réunion.

De mars à , dans une série d'articles du Libertaire, il dénonce ce qu'il considère comme l'« absurdité syndicale et coopérative ». On peut y lire : « Les élections contribuent à la fabrique de l’autorité, c’est-à-dire font durer l’autorité ; les syndicats s’efforcent de rendre moins intolérables les rapports entre patrons et ouvriers, c’est-à-dire font durer le patronat ; les coopératives contribuent à faire concurrence au commerce, c’est-à-dire font durer le commerce. »[5]

Il collabore à de très nombreuses publications libertaires dont l'hebdomadaire L'Anarchie fondé, en 1905, par Albert Libertad, et il en assume pendant un moment la direction.

En 1907, de graves dissensions l'opposent à Libertad et au groupe des « Causeries populaires ». Il crée alors une nouvelle association « Le Groupe d'Études Scientifiques » avec notamment Maurice Duflou. Pensant résoudre tous les problèmes philosophiques par la science, il apparait alors comme un scientiste borné et intransigeant, de même qu'un antitabagiste et antialcoolique virulent[6].

Après la première guerre mondiale, il tient une librairie à Paris (celle de son fils aîné mort à la guerre) et poursuit ses conférences.

Il est initié en franc-maçonnerie à la loge « La Montagne » de la Grande Loge de France à Paris, dont il devient le vénérable maître en 1930[7]. En 1935, il fonde la « Grande Loge de la fraternité universelle » en dissidence avec son obédience maçonnique[8].

En plus d'être l'auteur de très nombreuses brochures politiques, il rédige des cours d'arithmétique physique édités en espagnol pour l'Escuela Moderna de Francisco Ferrer.

Œuvres[modifier | modifier le code]

La substance universelle, Albert Bloch, Paraf-Javal, 1903.
  • Libre examen, 1901.
  • L'absurdité de la politique, 1902.
  • La substance universelle, 1903.
  • L'argent, 1905.
  • L'absurdité des soi-disant libres-penseurs : les faux libres-penseurs et les vrais, 1905.
  • L'absurdité de la propriété, 1906.
  • Les faux droits de l'homme et les vrais, 1907.
  • Le monopole de l'abrutissement officiel, 1909.
  • L'Humanité, interview de son oncle par ma nièce, 1909.
  • La Bonne méthode, 1909.
  • La Morale transformiste, 1909.
  • La Légende détruite. Indications pour essayer de suivre l'histoire de Jeanne d'Arc dépouillée des mensonges surnaturels et nationalistes et d'une façon générale se libérer de la croyance à la réalité de l'irréel, 1929.
  • Le vrai communisme et le faux, 1935.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice de la BnF et Le Maitron
  2. Le procès Dreyfus, devant le Conseil de Guerre de Rennes (7 août-9 septembre 1899), France, Armée, Conseil de Guerre à Rennes, P.-V. Stock, 1900, extraits en ligne.
  3. Léo Campion, Le Drapeau noir, l'Équerre et le Compas : les Maillons libertaires de la Chaîne d'Union, Éditions Alternative libertaire, 1996, texte intégral.
  4. Jean Maitron, Milieux libres in Le mouvement anarchiste en France, de 1914 à nos jours, tome 1, Paris, Gallimard, 1992, pp. 382-408.
  5. Dictionnaire international des militants anarchistes : notice biographique.
  6. Éphéméride anarchiste : notice biographique.
  7. Léo Campion, Le drapeau noir, l'équerre et le compas : les Maillons libertaires de la Chaîne d'Union, texte intégral.
  8. « www.glefu.org | Grande Loge Européenne de la Fraternité Universelle », sur www.glefu.org (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]