Monument d'Auvours

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Monument d'Auvours
Monument d'Auvours érigé en 1873
Présentation
Type
Destination initiale
commémoration et crypte d'inhumation
Style
Architecte
Henri Maréchal
Construction
Hauteur
13m
Localisation
Commune
Coordonnées
Carte

Le Monument d'Auvours est situé sur le plateau d'Auvours dans la commune d'Yvré-l'Évêque dans le département de la Sarthe, en France. Ce monument érigé sur le lieu des combats commémore et honore les soldats des différentes unités de la deuxième armée de la Loire morts durant la bataille du Mans (1871) et plus particulièrement lors de la charge du plateau d'Auvours par la division de l'armée de Bretagne du général Auguste Gougeard le , pendant la guerre franco-allemande de 1870. Une centaine de militaires morts dans ce combat ainsi que le général Gougeard y sont inhumés[N 1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Sous l'impulsion de Monseigneur Charles Fillion évêque du Mans et de l'évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, la commission du monument d'Auvours est constituée[1]. Elle est formée de différentes personnalités laïques et ecclésiastiques telles que : Monseigneur Charles Fillion, Auguste Guays des Touches de Laval, le baron de Laborde maire d'Yvré, Martin ingénieur en chef du département, Richard ancien maire du Mans, le vicomte de la Touanne lieutenant-colonel des Mobiles de la Sarthe, l'abbé Chevreau Vicaire général, l'abbé Baissin curé de la cathédrale, l'abbé Deslais curé de la Couture, l'abbé Albin chanoine, l'abbé Pichon secrétaire de l'Évêché, l'abbé Lochet[2].

Chargée d'élever un monument commémoratif et de désigner son emplacement, elle organise un concours et doit se prononcer sur dix-sept projets proposés assistée de trois hommes de l’art: MM. Bouché, Duguasseau et Hucher. Le dossier retenu est celui de Henri Maréchal, architecte au Mans. M. le comte d'Andigné de Resteau offre le terrain au diocèse. M. le baron de Laborde, maire d'Yvré, et Mme de Laborde recueillent à Paris de nombreuses souscriptions, elles complètent les contributions des départements de la Sarthe, des Côtes-du-Nord, de la Mayenne et du Nord [3].

Construction[modifier | modifier le code]

Les travaux sont exécutés en 1873 par M. Omnès, tailleur de granit à Kersanton (Finistère), et Pichard fils, entrepreneur au Mans, sous la surveillance de M. Barillier, conducteur des ponts et chaussées au Mans et la direction d'Henri Marechal. Les soldats inhumés sur différents points de la commune sont transférés aux frais de l'État dans une crypte sous le monument[4],[N 2].

Description[modifier | modifier le code]

Ce monument est caractéristique de ceux érigés pour la guerre franco-allemande de 1870 : il est situé sur le site de l'assaut et honore les unités de ce combat[4]. Ce monument se compose d'une pyramide tronquée de treize mètres de haut en granit de Brest terminée par une croix, reposant sur une base représentant quatre sarcophages. Au-dessous de l'édifice se trouve une crypte où sont inhumés les ossements recueillis dans les différents lieux de sépulture autour du champ de bataille. L’inscription sur la face antérieure est : « Dieu et la Patrie, aux soldats tombés dans la bataille du Mans », sur la face postérieure : « Combat d'Auvours  ».

Bataille d'Auvours, par Lionel Royer (1852-1926)

Au pied du monument se trouve la tombe du général Auguste Gougeard (1827-1886)[5], général de division de l'armée auxiliaire à l'Armée de la Loire qui conduit la charge des troupes françaises sur le plateau et qui, selon son désir, est inhumé sous le monument à sa mort en 1886[N 3],[6]. À la suite de son action héroïque « où il eut son cheval percé de 6 balles » ce dernier est nommé au titre de commandeur de l'ordre national de la Légion d'honneur sur le champ de bataille[7],[1].

La division Gougeard est composée de quelques éléments du 17e corps du général de Sonis, du 10e chasseurs, de Zouaves pontificaux dit Volontaires de l'Ouest du commandant de Charette, de Francs-Tireurs, de bataillons de Mobiles des Côtes-du-Nord, Mayenne et de Loire-Inférieure, de légions mobilisées de Nantes, Saint-Nazaire et Rennes, soit environ deux mille hommes[8] opposés aux troupes prussiennes du Prince Frédéric-Charles.

La dalle est surmontée d'une plaque en marbre du Souvenir Français : où l'on peut lire l'inscription : « Ici sont inhumés une centaine de combattants français et allemands ». « Au général Gougeard inhumé ici selon son désir le , hommage des volontaires de l'ouest qu'il conduisit à la charge du plateau d'Auvours le , pour Dieu et la patrie ». Sur chaque face une plaque évoque l'hommage des mobilisés, respectivement de l'Ille-et-Vilaine, de la Loire Inférieure et des Côtes du Nord, à leurs camarades morts.

L'abbé Fernand Duval, à l'époque infirmier volontaire sur le champ de bataille, devenu l'officiant de la paroisse d'Yvré-l'Évêque en 1909 fait ériger une croix 460 mètres en contrebas en 1910 à la mémoire des Zouaves pontificaux tombés sur cette butte à l'emplacement où ils avaient été inhumés avant de rejoindre le caveau sous le monument[4],[N 4].


Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Stéphane Tison, Comment sortir de la guerre ? : Deuil, mémoire et traumatisme (1870-1940), t. 2, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 424 p. (ISBN 9782753568198, lire en ligne)
  • Pierre Didelot, Le conflit franco-prussien 1870-1871 : Les monuments et tombeaux des soldats français et allemands - morts en Sarthe, Le souvenir français, , 65 p. (ISBN 979-10-699-6261-3, lire en ligne)

Notes et Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Français et allemands
  2. dans le rapport sur l'exécution de la loi du relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre de 1870-1871 citée dans le document du Souvenir français (pierre Didelot) il est dit : le propriétaire du terrain sur lequel a été élevé le monument en ayant fait don au diocèse, on n'a pas jugé utile de poursuivre la rétrocession à l'État
  3. Il entraine les volontaires de l'ouest avec l'injonction suivante : En avant, pour Dieu et la patrie, le salut de l'armée l'exige
  4. Une plaque fixée sur le calvaire énonce Ce calvaire a été élevé par l'abbé Ferdinand Duval curé de cette paroisse pendant la mission de l'avent du à la mémoire des zouaves pontificaux tués en ces lieux le (...) monseigneur de Bonfils évêque du Mans accorde quarante jours d'indulgences à la récitation de cette prière "mon doux Jésus miséricordieux"

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Henry-Pierre-Marie Bigot de La Touanne (Vte), Le monument d'Auvours : 10-11-12 janvier 1871, impr. de E. Champion (Le Mans), , 32 p. (lire en ligne), p. 26
  2. Charles Fillion, évêque du Mans, Érection d'un monument funèbre sur le plateau d'Auvours, impr. de Ed. Monnoyer (Le Mans), (lire en ligne)
  3. La Touanne (Vte) 1874, p. 31.
  4. a b et c Tison 2011, p. 135-154.
  5. Général Bourelly, La France militaire monumentale, Combet (Paris), (lire en ligne), p. 180
  6. La Touanne (Vte) 1874, p. 21.
  7. Société historique d'Auteuil et de Passy., Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy, Société historique d'Auteuil et de Passy (Paris), (lire en ligne), p. 150, 151
  8. [Augustin David, Le Combat d'Auvours. (Allocution de Mgr l'évêque de Saint-Brieuc prononcée le 14 avril 1874.), impr. de Prud'-homme (Saint-Brieuc) (lire en ligne), p. 7, 8