Monument à la mission Marchand

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Monument à la mission Marchand
Détail du monument.
Artiste
Date
1934 ?
Type
Sculpture, bas-relief
Technique
Pierre, bronze
Largeur
~10 m
Localisation
Inscriptions
Loango Juin 1890
Brazzaville
Congo françaisVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
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Le monument à la mission Marchand est un monument de Paris, en France, commémorant la mission Congo-Nil menée par le commandant Jean-Baptiste Marchand. Il est également connu comme monument au commandant Marchand ou monument à Jean-Baptiste Marchand.

Description[modifier | modifier le code]

Situé avenue Daumesnil, en bordure du bois de Vincennes, le monument prend la forme d'un mur de pierre d'environ 10 m de long. L'une des faces du mur est sculptée d'un bas-relief décrivrant le corps expéditionnaire de Jean-Baptiste Marchand, stylisé par 6 militaires français, en costume colonial, et 6 tirailleurs sénégalais. Les personnages évoluent de gauche à droite. Derrière eux, un fond de carte décrit les étapes successives de leur expédition : Loango, départ de l'expédition en , Brazzaville, le Congo français, Bangui, l'Oubangui-Chari, Bangassou, Tambura, le Bahr el-Ghazal et finalement Fachoda, fin de l'expédition le . Djibouti, zone de repli de l'expédition après son évacuation en , est mentionné à l'extrême-droite de l'expédition.

Sur la droite du monument, un bouclier de bronze recense les membres de l'expédition : Marchand, les 14 autres militaires français — expressément nommés — et les 152 tirailleurs sénégalais.

Sous le bouclier, gravés dans la pierre, sont mentionnées les participations militaires de Marchand : Sénégal, Soudan, Côte d'Ivoire, Congo, Nil), Chine et Première Guerre mondiale.

Historique[modifier | modifier le code]

La mission Congo-Nil est une expédition française menée par le commandant Jean-Baptiste Marchand entre 1896 et 1898, afin de rejoindre le Nil depuis le Congo français. L'expédition se termine à Fachoda au Soudan, par suite d'une reculade diplomatique française face à l'avancée britannique, Marchand recevant l'ordre d'évacuer l'endroit.

Le monument aurait été érigé en 1934 à la mort de Jean-Baptiste Marchand[1],[2], en face de l'ancien musée des Colonies (actuel palais de la Porte-Dorée) à un emplacement occupé en 1931 par l'exposition coloniale. Le monument à la gloire de l'expansion coloniale française, qui se trouvait là, a été déplacé sur l'esplanade du château de Vincennes pour laisser la place au monument à la mission Marchand.

L'érection d'une statue de Jean-Baptiste Marchand est décidée à la même époque. Réalisée par Louis Baudry, elle n'est pas terminée avant 1949[2]. Installée dans le square Van Vollenhoven, tout proche, elle est détruite en 1983. L'attentat est revendiqué par l'Alliance révolutionnaire caraïbe (ARC), un groupe d'indépendantistes antillais ou guyanais[3],[4].

Le côté du monument est gravé des noms de Baudry et de l'architecte Roger-Henri Expert avec comme indication de date : 1939.

Selon d'autres sources, la statue représentant le commandant Marchand, érigée sur le piédestal devant le bouclier, aurait été détruite à l'explosif par des militants anti-colonialistes dans les années 60.[réf. nécessaire] Pendant un certain temps les deux jambes de Marchand sont restées les seuls vestiges de la statue, et le bouclier a longtemps porté les traces de cet attentat ; il a été déposé, débosselé et remis en place.

Depuis les années 1970, ce monument fait ponctuellement l’objet d’actions anti-colonialistes. Françoise Vergès le considère comme un « monument à un criminel de guerre » et plaide pour qu'il soit retirée de l'espace public[5],[6].

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. [PDF] « Le Palais des Colonies », Cité nationale de l'histoire de l'immigration
  2. a et b « Monument à Jean-Baptiste Marchand - Paris, 12e arr. », e-monumen.net
  3. Jean-Pierre Thomas, Le Guide des effigies de Paris, L'Harmattan, , 220 p. (ISBN 2-7475-2314-4, lire en ligne), p. 121
  4. « L'Alliance révolutionnaire caraïbe revendique quatre attentats commis à Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  5. Ludovic Lamant, « Arpenter le « Paris colonial » », sur Mediapart (consulté le )
  6. Françoise Vergès et Seumboy Vrainom :€, De la violence coloniale dans l'espace public: visite du triangle de la Porte Dorée à Paris, Shed publishing, coll. « Arpentages », (ISBN 978-2-9577498-0-5)