Mathilde Imer

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Mathilde Imer, née le à Paris, est une militante écologiste française. Engagée dans plusieurs associations en faveur du climat et de la démocratie, elle est connue pour être parmi les initiateurs de la Convention citoyenne pour le climat et pour être la cofondatrice et porte-parole de la primaire populaire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Mathilde Imer étudie au sein du double cursus alliant l'université de Sorbonne Campus Pierre-et-Marie-Curie et l'Institut d'études politiques de Paris. Elle étudie la biologie au sein de l'université, et les relations internationales au sein de la Grande école. Elle obtient un master en 2014[1]. Dès le début de son cursus universitaire, elle porte beaucoup d'intérêt aux questions environnementales[2] ainsi qu'aux questions sociales[3]. En 2016, elle participe au programme Engage University, qui propose un parcours pour appréhender les transformations sociétales[4].

Engagement écologiste[modifier | modifier le code]

Mathilde Imer s'engage dans diverses associations écologistes alors qu'elle est encore étudiante[2],[5].

COP21[modifier | modifier le code]

En 2015, lors de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21), elle rejoint l’équipe de Laurence Tubiana, alors ambassadrice pour les négociations internationales sur le climat, pour travailler sur l'accord de Paris[1],[2]. Laurence Tubiana estime que Mathilde Imer « incarne le refus du renoncement et la volonté de tenir ensemble 3 exigences : l'écologie, justice sociale, et la revitalisation de la démocratie »[1].

Affaire du siècle[modifier | modifier le code]

En 2018, Mathilde Imer fait partie des initiateurs de la campagne associative de l'Affaire du siècle, dont la pétition recueille plus de 2 millions de signatures en faveur d'une action en justice contre l'État pour « inaction climatique »[6].

Convention Citoyenne[modifier | modifier le code]

De 2018 à 2021, elle occupe le poste de coprésidente de l'ONG Démocratie ouverte, un collectif qui promeut l'innovation en matière de démocratie et regroupe plusieurs centaines d'associations, entreprises, collectivités locales, chercheurs et citoyens engagés pour démocratiser les institutions et la société française[2]. Au sein de l'association, elle est très active sur les sujets d'assemblées citoyennes et en particulier sur la Convention citoyenne pour le climat[7],[8],[9]. Elle quitte son mandat de coprésidente en 2021 tout en restant membre active de Démocratie ouverte[10].

En 2018, dans le contexte du mouvement social des Gilets jaunes, du Grand débat national et des marches pour le climat[11], avec Démocratie ouverte, Mathilde Imer cofonde le collectif des « Gilets citoyens »[1],[12], rassemblant des gilets jaunes, des militants écologistes et des acteurs de l'innovation démocratique, pour proposer l'organisation d'une assemblée citoyenne afin de concilier enjeux environnementaux et justice sociale[6],[13]. Cette proposition donnera naissance à la Convention citoyenne pour le climat (CCC)[2].

En 2020, à la suite de la décision d'Emmanuel Macron de mettre en œuvre ce projet, Mathilde Imer est nommée membre du comité de gouvernance de la CCC en tant qu'experte en démocratie participative[1]. Elle participe ainsi activement à la conception et à la coordination de la convention[2],[11], étant même parfois qualifiée de « cheville ouvrière »[3]ou encore d'« architecte en chef » du projet, dont elle négocie avec le palais de l'Élysée les modalités et les garanties[9]. À la fin du processus, elle décrira que la CCC a été à la fois une réussite et un échec. Une réussite, car la CCC a fait la démonstration que le tirage au sort fonctionne en France et que des citoyens tirés au sort sont en capacité d'écrire la loi dans un cadre correctement pensé. Un échec du fait de la trahison de la promesse du président de la république qui s'était engagé à passer sans filtre leurs propositions à l'Assemblée nationale ou au référendum. Mathilde Imer continuera ainsi à critiquer vigoureusement la politique climatique d'Emmanuel Macron tout en saluant le travail des 150 citoyens, devenu depuis un objet politique[14].

Autre engagement[modifier | modifier le code]

En 2021, Mathilde Imer est engagée dans la Rencontre des justices[15].

Primaire populaire[modifier | modifier le code]

Mathilde Imer est par ailleurs l'une des cofondatrices et des deux porte-paroles, avec l'entrepreneur Samuel Grzybowski, de la Primaire populaire, une initiative se déclarant indépendante des partis politiques, visant à désigner un candidat rassemblant la gauche et les écologistes à l'élection présidentielle de 2022[16].

Un socle commun programmatique inspiré des revendications de mouvements sociaux est coconstruit avec des partis tels que Europe Écologie-les Verts, le Parti socialiste et la France insoumise[16]. Dans une déclaration de Mathilde Imer reprise par le quotidien Le Parisien du 9 juillet, il y aurait parmi les sujets qui fâchent, absents des dix propositions de ce socle, « l’Europe ou la laïcité »[16]. Mathilde Imer précise sur les sujets qui ne sont pas traités dans le socle commun que « c’est le vote final de la primaire qui les départagera »[16].

Les candidats des principaux partis de gauche et de l'écologie refusent de participer au processus sous prétexte que l'union de la gauche serait impossible[17],[18].

Le processus aboutit en 2022 au choix de Christiane Taubira[19] mais elle doit interrompre sa campagne en mars faute d'avoir pu réunir les signatures nécessaires à l'officialisation de sa candidature[20]. Mathilde Imer quitte l'association le [21] en opposition au processus de décision ayant mené à soutenir ensuite Jean-Luc Mélenchon[22] , processus voté par 30 personnes sans procéder à une nouvelle consultation des prés de 400 000 citoyens ayant voté quelques semaines plus tôt[23]. Elle déclare cependant dans un thread sur le réseau social Twitter daté du  : « À titre personnel [...] je voterai à priori pour le candidat le mieux placé, afin de faire gagner l’écologie & la justice sociale en 2022 »[24] c'est-à-dire Jean-Luc Mélenchon d'après les sondages.

Deux mois plus tard, La France insoumise, Europe Écologie Les Verts, le Parti communiste français et le Parti socialiste signent un accord programmatique et politique : La Nouvelle Union populaire écologique et sociale, scellant l'union des gauches Française pour les législatives 2022[25]. Mathilde Imer salue cette union sur Twitter[26].

Publications[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Laurence Tubiana, « Mathilde Imer, par Laurence Tubiana : « Elle est aussi à l’aise devant un ministre que dans une action de désobéissance civile » » Accès limité, sur L'Obs, (consulté le )
  2. a b c d e et f Didier Arnaud, « Mathilde Imer, retour à l’échelon local » Accès libre, sur Libération, (consulté le )
  3. a et b Pascal Riché et Lucie Alexandre, « Convention Climat, Primaire populaire... Mathilde Imer, la militante écolo qui « ne lâche rien » » Accès libre, sur L'Obs, (consulté le )
  4. One Heart, « [Portrait d'Engagé.e] Mathilde Imer, leader positif en devenir » Accès libre, sur YouTube, (consulté le )
  5. « Mathilde Imer : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture (consulté le )
  6. a et b Charles de Saint-Sauveur et Henri Vernet, « Les «Gilets citoyens» écrivent à Macron » Accès libre, sur Le Parisien, (consulté le )
  7. Vincent Lucchese, « Une « chambre des Conventions citoyennes » serait-elle un bon outil démocratique ? » Accès libre, sur Usbek & Rica, (consulté le )
  8. « Urgence climatique - 150 propositions de la Convention citoyenne pour le climat : "Construire un nouveau modèle" : dernière ligne droite pour la Convention citoyenne pour le climat » Accès libre, sur France 24, (consulté le )
  9. a et b Etienne Monin, « "Nous, on a fait notre boulot" : l'expérience de la Convention citoyenne sur le climat racontée de l'intérieur » Accès libre, sur Franceinfo, (consulté le )
  10. « Merci Mathilde ! », sur Démocratie Ouverte, (consulté le )
  11. a et b Frank Beau, « La Convention Citoyenne pour le Climat, ou l'antichambre de la VIème République ? » Accès libre, sur Horizons publics, (consulté le )
  12. Gaspard d’Allens, « Pour une fois qu’on remet les citoyens au centre du jeu, osons leur faire confiance » Accès libre, sur Reporterre, (consulté le )
  13. Aline Leclerc et Claire Legros, « Un collectif appelle à la création d’une « assemblée citoyenne » de « gilets citoyens » », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  14. Maxime Thuillez (Greenletter Club), « #50 - Démocratie & écologie : comment redonner le pouvoir aux citoyens ? Mathilde Imer » Accès libre, sur YouTube, (consulté le )
  15. Rémy Dodet, « « On ne va pas les lâcher » : à gauche, la Rencontre des Justices bouscule les prétendants à l’Elysée » Accès limité, sur L'Obs, (consulté le )
  16. a b c et d Léo Seux, « « Primaire populaire » : quand des citoyens veulent peser sur la présidentielle » Accès libre, sur Le Parisien, (consulté le )
  17. « Jean-Luc Mélenchon refuse, selon les « insoumis », d’être associé à la Primaire populaire », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ) :

    « En meeting à Nantes, dimanche, le candidat « insoumis » à la présidentielle avait de nouveau rejeté toute candidature d’union : « Comment je fais pour faire l’union sans créer la confusion ? Ce n’est pas d’union dont on a besoin, c’est de clarté et d’unité populaire. » »

  18. « La Primaire populaire veut unir la gauche, même contre son plein gré », Le Télégramme,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le ) :

    « Selon le porte-parole du PS Pierre Jouvet, les trois gauches, sans être irréconciliables, portent des projets trop différents. Anne Hidalgo a une « offre social-démocrate assumée », Jean-Luc Mélenchon est « en espèce de surf permanent sur du soft populisme qui l’a fait sortir parfois des rives de la gauche » et Yannick Jadot est « mono-centré sur un sujet », a-t-il estimé ce mercredi sur Radio J. »

  19. Julie Carriat, « Malgré la victoire de Christiane Taubira, le pari raté de la Primaire populaire », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )
  20. « Christiane Taubira annonce son retrait de la campagne présidentielle », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  21. « Le choix contesté de la Primaire populaire en faveur de Jean-Luc Mélenchon » Accès libre, sur Reporterre, (consulté le )
  22. « Présidentielle 2022 : l’équipe de la Primaire populaire annonce soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  23. Sophie de Ravinel, « Présidentielle : La Primaire populaire explose à l'atterrissage », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ) :

    « Cette décision a été prise samedi en milieu de journée par un vote du Conseil d'administration, composé de trente personnes élues ou désignées lors d'une Assemblée générale du 13 février dernier. Mathilde Imer n'en faisait pas partie. Le vote a eu lieu 48h après l'annonce de Christiane Taubira de son retrait de la campagne présidentielle. »

  24. Mathilde Imer, « Et à titre personnel, même si la tentation de l’abstention est de + en + forte en moi, je voterai à priori pr le candidat le mieux placé, afin de faire gagner l’écologie & la justice sociale en 2022, tt en continuant à oeuvrer pr que la politique fonctionne autrement demain 5/6 » Accès libre, sur Twitter, (consulté le )
  25. Clément Parrot, Thibaud Le Meneec et Mathieu Lehot-Couette, « Législatives 2022 : insoumis, écolos, communistes, socialistes… Qui portera les couleurs de l'union de la gauche dans votre circonscription ? », France info,‎ (lire en ligne Accès libre)
  26. Mathilde Imer, « Bravo @FranceInsoumise @EELV @PCF @partisocialiste pour cet accord. Heureuse de voir que l'union des "gauches" & des écologistes (présentée comme "impossible" lors de la présidentielle) devient réalité aujourd'hui. On en a bien besoin ! » Accès libre, sur Twitter, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]